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Centres d'intérêts : Miliana
À propos de l'auteur : <p><span style="font-size: small;">Témoigner c'est Souvenir</span></p>
Citation préférée :
L'enfance. Cette heureuse et brève période de l'existence où l'on a tout juste assez de conscience pour savourer la joie d'être et d'inconscience pour ignorer les difficultés de la vie.
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La chèvre et le troupeau de moutons
- Par algermiliana
- Le 25/03/2025
- Dans Le coin de Slemnia Bendaoud
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La chèvre est cet animal domestique qui lève un peu trop souvent la tête ! Ce qui n’est d’ailleurs pas sans réelle conséquence sur l’ensemble du troupeau. Mais cette attitude-là n’est guère du goût du pâtre de la contrée. Ce qui le pousse bien souvent à la réprimer et toujours la mépriser.
Chez les pâtres des hauts reliefs pastoraux, il arrive bien souvent sinon quotidiennement qu’une solitaire chèvre montre le chemin à suivre à tout un pourtant très fourni troupeau de moutons. C’est dans ses cordes et c’est la topographie même de la région qui le veut ou parfois l’exige.
Lorsque ce territoire qui sert de zone de pacage est traversé par une quelconque route bitumée ou un ruisseau en crue, c’est à la chèvre que revient de droit de jouer le rôle qui consiste à sauter la première cet écueil où roule et coule en abondance ce grand trafic routier ou cette eau de pluie hivernale et souvent printanière.
Du coup c’est tout le troupeau de moutons qui le suivra sans même se poser la moindre question dans son mouvement d’ensemble pour aller paitre plus loin que la bergerie. Tout caprin, comparé aux ovins, est de nature bien malin. Le mouton est plutôt très connu sous l’angle d’un animal bien tranquille et très glouton.
Le berger en est d’ailleurs très conscient mais aussi bien convaincu, lui qui aura à surveiller de près la chèvre bien mieux qu’il ne le fera pour l’ensemble de tout le troupeau.
Mais qu’y-a-t-il de si particulier pour qu’il concentre tous ses efforts sur ce seul caprin, au lieu de plutôt donner plus d’intérêt au cheptel et prêter davantage attention au groupe fort compact des ovins qu’il a sous la main et dans le même pré ?
Tout pasteur en est automatiquement vacciné à ce sujet. A telle enseigne que même les bébés du monde paysan en ont déjà appris par cœur la leçon ! Garder une chèvre unique est déjà en soi une bien périlleuse entreprise ! Quant à en garder ou encore surveiller de près tout un très fourni troupeau de caprins, cela relève, bien évidemment, d’une véritable corvée et périlleuse acrobatie !
La chèvre, ce guide improvisé du troupeau de moutons, leur apporte, en effet, une dynamique de mouvement. C’est elle qui leur imprime la marche à suivre ainsi que la démarche cadencée à entreprendre. Elle n’en mesure toutefois jamais le risque à prendre. Ni ne subit toute seule les conséquences qui en résultent.
Elle ose et propose ces pistes à explorer qui s’écartent de l’itinéraire tracé par le berger pour y foncer ensuite la première, et tête baissée ! A tel point que tout le pourtant très tranquille troupeau se retrouve être soudainement réveillé par la présence même du moindre caprin en son sein ou dans ses rangs.
Elle lui imprime cette dynamique de mouvement d’ensemble qui donnera des sueurs froides au pâtre à qui échoit cette désormais très compliquée charge de les garder. De lui assurer le lieu où il doit paitre ainsi que la sécurité dont il doit en profiter.
Elle passe pour cet animal bien maudit et fort méprisé qui fait courir dans tous les sens et souvent sans raison le troupeau de moutons. Elle dénude les arbres de leurs feuilles et détruit sans ménagement leurs fleurs à l’état bourgeonnant. Et y grimpe à une appréciable hauteur en vue d’atteindre ses branches les plus reculées de son épais tronc mais aussi celles les plus éloignées du sol.
Bien mieux qu’un très puissant bélier, il lui arrive très souvent de très courageusement tenir tête au pourtant redoutable chacal contre lequel elle mène ce combat des braves, pour la vie et celui de la survie de ses tout petits chevreaux, lequel combat mené avec hargne et courage finira toujours par la libérer de sa mauvaise posture ou piètre situation du moment.
Habituée dès son jeune âge à ces écueils de la vie, elle en prend parfois ce plaisir un peu trop risqué mais plutôt exceptionnel. Ou encore ce goût prononcé à se mettre en évidence et à se laisser aller à tester ses réelles capacités de défense.
Sur ce plan-là, il lui arrive de parfois sauver tout le troupeau de moutons d’un imminent danger, d’une très prévisible catastrophe, jusqu’à bien souvent réveiller en sursaut le pâtre de son sommeil diurne, grâce à ses bellement affolés et au bruit de ses coups de cornes répétés donnés à l’animal sauvage qui rode dans les parages à l’affut d’une quelconque proie.
Sur un arbuste, elle est aussi à l’aise qu’un chimpanzé oscillant ou valsant sur ses branchages préférés. A la seule différence que, elle, en mange souvent des petits bouts de branche pour ne laisser à l’arbre escaladé avec beaucoup d’agilité et une facilité déconcertante que le tronc et quelques vraiment robustes branchettes ou très vieux rameaux.
Entre le singe magot propre à l’Algérie et la chèvre du pays, la différence reste plutôt liée à « la conscience de civilité » accordée de droit à celui-ci dans la préservation de tout l’environnement forestier dont fait montre le premier-cité. La chèvre, aux yeux des gardes forestiers, demeure ce danger à extirper des lieux boisés. Cet animal à surveiller de très près. Et pour cause, ces dégâts qu’elle leur occasionne !
Elle saute allègrement par-delà les barricades hérissées d’épines et franchit sans peine les autres haies broussailleuses pour atteindre – parfois au péril de sa vie- toutes les plantes protégées et tous les espaces verts de près surveillés de la contrée.
La chèvre n’est jamais dépaysée lorsqu’elle gravit les hauteurs, prend du plaisir à monter en altitude ou encore grimpe sur les crêtes de ces hauts reliefs. Elle en fait son propre territoire et même son préféré jardin. A telle enseigne que les chemins de chèvres y sont habilement gravés, tous marqués de l’empreinte de son petit sabot et de l’impact de son va-et-vient incessant sur ces lieux rocheux.
Coteaux, collines, montagnes ou même forêts lui sont si familiers. Et c’est là où elle a l’habitude de se promener sans souci. Y faisant ces randonnées à la recherche de sa nourriture (de l’herbe à brouter) ou de l’eau pour se désaltérer.
Pourtant moins tranquille que la brebis, elle demeure aux yeux de la fermière plutôt sa « vache préférée ». Car plus généreuse en production de lait, même si son produit est moins condensé, plus dilué ! Et d’ailleurs la pauvre paysanne l’a toujours élevée au rang d’une véritable vache !
Connue sous cet aspect d’un animal destructeur et grand ravageur des jardins potagers et arbustes en progression, elle reste pourtant ce mal nécessaire au troupeau de mouton ! Cette espèce qui part sans rechigner « aux toutes premières lignes du front ».
A elle seule, elle arrive –par sa façon de mener le bal- à bien modifier les comportements habituels de tout le troupeau d’ovins, leur apprenant avec succès et grande témérité à se hasarder dans ces fugues improvisées ou à encore tenter sans peur d’escalader tous les écueils dressés par l’homme en vue de les empêcher de quitter sans son autorisation la bergerie ou le pré.
Elle les stimule pour se lancer dans cette gymnastique prohibée et les motive à oser toutes ces acrobaties dangereuses et interdites qui nuisent au troupeau et mais également aux intérêts du pâtre. Elle leur confère cette énergie qui les éloigne de leur inertie et docilité à accepter sans rechigner les ordres du maitre des céans.
Tel un vent qui engendre la tempête, elle jette le trouble parmi le troupeau pour le conduire là où elle veut ! Elle le prend en otage pour en faire son seul héritage, comme source de gage, dans ses grandes chevauchées qui perturbent sa quiétude et grande tranquillité.
Plutôt très habile dans ses folles escapades et surtout imprévisibles courses imprimées à tout le troupeau de moutons qui la suivent au pas de charge, le museau humant l’odeur de l’herbe grasse à distance, elle en constitue ce gendarme qui les tient au garde-à-vous, à l’étroit dans tous les endroits, ce guide qui peut mener tout son monde plus loin que l’horizon.
Etant le seul caprin à vivre parmi le monde des ovins, elle aura toujours à se comporter ainsi ou de la sorte. Sans jamais changer d’attitude envers son monde animalier ni même un tantinet déroger à cette ancestrale habitude ! C’est plutôt circonscrit dans le sang et inscrit dans ses veines ! Mieux encore, toutes tentatives de l’en déloger resteront vaines !
Mais dès lors qu’elle met bas à ses tout petits chevreaux, elle fait chambre à part au sein de la bergerie commune et abandonne volontairement le troupeau de moutons pour aller paitre dans le pré en petite famille de caprins ainsi constituée, en marge du nombreux cheptel.
A chaque fois que le troupeau va dans une direction donnée, la chèvre, déjà forte des petits qui l’accompagnent, choisit, elle, le sens qui lui est complètement opposé, donnant au berger vraiment de l’insomnie sinon du fil à retordre pour finalement le pousser à lui consacrer plus d’efforts mais aussi beaucoup de son temps et une surveillance des plus accrues.
Désormais elle n’est plus le chef du groupe, ni même le guide autrefois tout indiqué à ce pourtant très fourni troupeau de moutons qu’elle menait à la baguette et sans grande peine. Elle se désolidarise de cette famille très ovine et la déstabilise pour ne choisir de vivre qu’au sein de celle plutôt très restreinte et peu peuplée, mais caprine de souche.
Plus édifiant encore, depuis cette mémorable journée du 22 Février 2018, tous les moutons sont devenus de droit de vrais des mutants, se métamorphosant en ces bêtes ou sujets impossible à surveiller dans leurs mouvements, pour s’imposer en force à leur monde dans le flux continu de ce fleuve humain, lucide et intrépide, quoique gagné par une colère sourde, afin de jouer à fond leur destin.
Elle mène, dans ces conditions, la vie dure, à la fois, au reste du troupeau, mais surtout à son pauvre berger, lui, qui ne sait désormais plus où donner de la tête. Fort désemparé par cette surprenante scission qui lui donne autant de frissons, il se doit de trouver une solution à ce problème qui lui procurerait du répit : revenir à la case de départ ou encore se passer carrément de la race caprine au sein de son troupeau de moutons.
Que choisir ? Et comment faire ?
Le choix est-il évident devant tant d’impondérables qui donnent autant de soucis au pauvre berger ? Un tel exercice n’est pas donc pas de tout repos pour ce pâtre qui se voit pousser des cheveux blancs à tout instant, malgré son jeune âge, à l’occasion de chaque fugue de sa turbulente chèvre. Il en est tout le temps embarrassé, l’esprit à fleur de peau, à tout moment vraiment dérangé !
Et qu’en est-il donc de ce comportement de race « exclusivement caprine » dans son rapport très particulier avec celui « purement ovin chez le commun des humains » ? Comment donc s’y prendre pour ramener cette unique mais très méchante chèvre au très fourni et bien docile troupeau ?
Le souci de gouvernance des pays sous-développés en fait d’ailleurs tout un programme politique. Car parmi le peuple, ils n’en voient que des chèvres turbulentes ou rebelles, que de potentielles brebis galeuses, que de supposés boucs aux mauvaises odeurs, que de très peu tranquilles agnelles, que des béliers grands bagarreurs, mais rarement d’innocents agneaux en nombre suffisant ou important …
De vrais sujets mais jamais d’honorables citoyens ! De personnes contre lesquelles il s’agit de lever très haut le lourd gourdin mais jamais une population à laquelle s’identifie la nation dont dépend justement sa pérennité ! Un peuple à de très près surveiller le mouvement suspect de son action plutôt qu’un monde très instruit et bien éveillé ou très cultivé !
Leur chèvre, à eux, est donc traitée selon les moyens dont ils disposent et en fonction de la formule jugée la mieux appropriée pour le faire. Elle peut être mise en quarantaine ou encore cloitrée entre les murs de la ferme dont la loge ou le bouge où elle se trouve seront fermés à clef, souvent à double tour …
Sévèrement matraquée puisque violentée à tout moment mais aussi traquée à tous les tournants de la ville, grâce de très vils procédés en vue de la dompter et domestiquer par la force des armes et l’emploi des moyens coercitifs au plan de ses libertés d’action ou celles d’entreprendre.
Sinon bien choyée, flattée et très soudoyée par les sous-traitants de service du Grand Seigneur, selon son apport ou impact réel au bruit de la rue ! Car son comportement suspect ou mouvement de locomotion contaminant est jugé comme très dangereux pour la tranquillité du Grand Palais !
Génératrice de véritables troubles à l’ordre public, elle s’identifie ou est encore considérée comme une vraie menace à la paix sociale ; raison pour laquelle, en haut lieu de la gouvernance, se décident à son seul profit toutes ces « largesses » et « galons de salons » qui lui sont accordées au mépris de la loi, juste pour acheter son silence, simuler son consentement, maitriser l’impact de son mouvement, la corrompre aussi souvent que les conditions matérielles le permettent !
On en fait, bien souvent d’ailleurs, cette improvisée société civile qui vit « au crochet de l’Etat Providentiel », très solidement accrochée aux mamelles de la rente du brut et autres richesses naturelles, souvent bien parallèle à l’autre véritable société civile qui, elle, vit d’expédients ou fouille et retourne continuellement et si profondément les poubelles publiques et les décharges des nombreux déchets des potes du régime !
La « chèvre politique » a plutôt la même toison que tout le reste du « troupeau humain » du pays. D’où cette difficulté à pouvoir convenablement l’identifier au simple regard au regard du seul habit qu’elle porte où celui de l’apparat dans lequel elle est tout le temps pelotonnée et emmitouflée, bien semblable à celui de ses nombreux pairs !
Et pour y parvenir, on s’active, çà et là, à lui en procurer pour lui coller à ses basques ou à ses trousses tout une valetaille de pions et d’espions qui la suivent comme son ombre, qui la « tiennent en veille » ou à une bonne distance du troupeau, et qui surveillent et épient ses mouvements comme ses fréquentations ou lieux visités dans ses menues promenades et autres très régulières activités.
Parler de la chèvre dégage cette odeur qui « sent déjà le bouc » ! Lui identifier un quelconque être humain, même aussi vilain que le tout désigné caprin dans son esprit bien malin, c’est le jeter en pâture à ces vieux loups de l’espèce humaine ! Nul doute qu’il sera dévoré, assaisonné à toutes les sauces, sinon mangé tout cru, tout nu. Et séance tenante !
Du grand plaisir de l’acte de le dévorer, magistralement savouré par son bourreau, le pauvre peuple n’en retiendra finalement en mémoire que l’image surprenante de ses fourchues dents, encore ruisselantes de son jus, au moment où l’ogre humain ouvre sa gueule pour nous découvrir ses crocs en signe de vrai triomphe !
Faut-il encore rappeler que durant la colonisation française, le toubib tout comme d’ailleurs, l’homme de la Loi, de Droit, de la Religion et celui du Savoir, étaient tous traités bien différemment que le commun des mortels. C’est leur métier qui en décidait, outre cette obligation de réserve à laquelle ils étaient astreints.
Mais lorsque le très sage Toubib est pris pour « ce bouc puant » ou encore sa très tranquille et bien gentille consœur qui est, à son tour, assimilée à une « chèvre turbulente » et bien méchante, par une gouvernance qui les tabasse en tout venant et se soigne à l’étranger aux frais du contribuable, c’est la santé publique qui en prend un sale coup. Une sacrée raclée !
Et pas seulement ! Car le mal a atteint toutes les autres corporations, mais aussi le peuple dans son ensemble et diversité humaine. C’est aussi, ou du reste, l’hôpital qui se morfond dans ses profondes douleurs !
C’est la médecine qui regarde avec pitié du côté du cimetière de la cité, les bras levés en l’air en signe d’impuissance ! Contre ce mal sociétal incurable qui freine la science dans son élan et envoie en bloc tout son monde au purgatoire !
Pour rester bien tranquille dans sa bulle, le pouvoir consulte régulièrement sa boule de cristal. Il y voit, à présent, tout au fond, cette chèvre habillée de l’emblème national ! Depuis le 22 Février 2019, celle-ci habite la rue. Elle a décidé d’en faire sa bergerie de toujours. Pour y défiler chaque vendredi, emmitouflée dans les couleurs nationales auxquelles elle s’identifie.
Les tenants du régime ont depuis cette date-là perdu le Nord. Dans leur conscience, ils sont vraiment dérangés. De leur cheptel constitué à l’origine de bien sages moutons, ils n’en comptent désormais que des chèvres folles qui défilent sans discontinuité. Leur docilité s’est transformée en un tournemain en une si étrange insolente attitude qui défie les règles usuelles de leur pourtant légendaire tranquillité !
Ils en sont complètement désemparés. Manifestement très inquiets. Car chaque vendredi, ces pourtant inoffensifs moutons d’hier font monter les enchères, pancartes de prix à débourser en mains, telles des chèvres qui progressent à l’assaut de l’arbre du pouvoir à escalader sans tarder, croyant fermement le dépouiller de tous ses fruits et de son beau feuillage vert.
Telles des bêtes blessées, elles rugissent, et surgissent de nulle part, leurs slogans en avant mis en scène, clament leur colère enjolivée de fiel de très mauvaise odeur lancé à la face du maitre des céans pour désormais l’acculer dans ses tout derniers retranchements. Au motif de leur avoir depuis longtemps manqué de respect et surtout attenté toute honte bue à leur dignité.
Raison pour laquelle elles leur tiennent une rancune si tenace. Sans relâche ! Car dans leur quotidien, elles se sentent lésées, lessivées, vraiment blésées, humiliées, telles des poules mouillées !
Contre le système en place, elles ont cette dent qui se réveille chaque vendredi, furieuse et déterminée, les poussant à crier de toutes leurs forces leur malaise qui dure depuis d’un demi-siècle déjà. À présent, elles veulent en finir, sans jamais avoir à souiller leur dignité ou à se dénigrer.
Ne dit-on pas que le doux agneau d’aujourd’hui sera ce féroce bélier de Demain. Comme quoi : dans le monde des ovins, il existe déjà cette fibre animalière si sensible qui fait la nette différence entre la nature « pacifiste » du groupe du cheptel et l’instinct « guerrier » de toute une population de ruminants qui se sent attaquée, persécutée, terrorisée, humiliée…
Nul besoin donc de s’étonner après que le troupeau de moutons passe désormais à l’offensive et emprunte aux caprins sa qualité d’animal « rebelle » pour complètement abandonner ce cliché de « moutons de panurge » qui lui colle toujours à la peau.
Ni un doux agneau, ni une poule mouillée, ni même un troupeau humain à conduire au pré, le peuple qui manifeste dans la rue, montre aux tyrans du pays la porte de sortie à travers laquelle ils doivent très vite s’engouffrer. Lorsque sa vie est danger, il s’engage pour une lutte sans merci. Il s’agit d’un combat pour la survie.
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Bouteilles décorées
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- Le 25/02/2025
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Le Levain de la vertu !
- Par algermiliana
- Le 03/02/2025
- Dans Le Coin de Ahmed ARBOUCHE
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Le Levain de la vertu !
Vêtue de défroque, ton oripeau n’est qu’élégance
Tu es la charmeuse dans ta beauté écrue et sauvage
Comme un galet poli d’une main de quelque sage
Qui n’a d’outils ; ni bagages, ni doigté d’artisan
Sans bavure aucune tu séduis le prince et le damoiseau
Ô perche élégante ! Qui fléchit pour élever au zénith
Au haut rang de la noblesse égalée de sagesse
Je suis épris de ta petitesse miroitant de grandeur
Comme la lune scintillant le long du lac et dans la mare
Que la douceur du zéphyr écaille en joyaux argentés
Et … En perles à foison
Me rendant fortuné, moi l’ermite aux rêves délirants
Serai-je victime de mirages, tel un assoiffé du désert ?
Que non ! Ma dulcinée n’est ni scélérate ni trompeuse
Je lui serai fidèle, à lui coller comme une ombre
Épris d’elle, je la suivrai jusqu’aux sentiers perdus
Quitte à me cogner contre la frontière des mondes
Sans boire ni manger je suis si gavé, en la suivant
Le fil d’Ariane me conduit jusqu’à Sa Majesté
Elle trône sur couronnes de reines et de princesses
Elle est HUMILITÉ !
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Réflexion commune sur notre existence
- Par algermiliana
- Le 03/02/2025
- Dans Le coin de Mohammed MIDJOU
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De source théologienne et religieuse, la moyenne d’âge de notre époque actuelle est évaluée à quatre-vingts ans, cela équivaut à une durée de deux heures dans le calendrier divin. Cette mesure horaire nous paraît invraisemblable mais bien convaincante en se référant au livre sacré où le maître des deux mondes accorda une longévité séculaire à certaines créatures humaines quand, à leur retour à la vie, elles prétendent s’être endormies quelques heures seulement alors qu’ils étaient assommées par son pouvoir pour de longues années. Quel raisonnement peut-on avoir sur ces chiffres mystérieux, sinon se contenter de bonne foi d’y croire à cette puissance et autorité seigneuriale de l’omnipotent ?
Adolescents exaltés, évoluant sans soucis au gré des caprices de la nature, nous nous sommes illustrés par tant de cajoleries, de brimades folles par moments sans jamais craindre une quelconque tournure au détriment de notre jouvence. Appréciant la nature pour ses composants et leur charme, surprenante par ses aventures, ses prairies verdoyantes peuplées d'animaux, captivante par ses reliefs et ses arômes, mystérieuse par ses secrets, chaleureuse par la présence humaine aux fortunes diverses et leur engouement au grand bleu ensorcelant, nous goûtions à toutes ces douceurs que nous pensions éternelles en rejetant toute réflexion contraire. Le temps cependant s’écoulait vite, l’horloge divine le quantifiant, en heures, en mois, en jour et nuit sans que l’on arrive à saisir la cadence par notre insouciance.
Majeurs en quête de savoir, d’avenir, de grands espoirs nourris au travers des promesses et des orientations politiques. Avançant sereinement dans l’âge, épris de sentiments, notre attention se fixa bien trop tôt sur la fusion des âmes, une ambition plutôt précoce, les vieux évoquent et soutiennent la stabilité de leur progéniture qui eux-mêmes, conservateurs, la détiennent de leurs aïeux. Séniors depuis aux cheveux poivre, en fin de parcours, dévalant la pente menant vers l’abîme, nous prenons conscience de notre transformation morphologique, une autre façon de concevoir les choses, le moment fatidique où nous finirons par admettre notre errance parce que, aveuglés par la matière et les effets sataniques pour retenir réellement que notre existence n’est qu’éphémère et relève d’une période transitoire truffée de hauts et des bas, bien souvent teintés de remords.
Au crépuscule de notre vie, de faible tonus apparent, on se consacre à se remémorer le passé nostalgique, à se remettre en question tout en se projetant dans l’au-delà, en essayant de rafistoler l’écart de nos dérapages, nos erreurs, voire, demander par nécessité et devoir, le pardon auprès de ceux ayant subi des invectives ou reproches même involontaires, du moins persévérer à avantager la balance d’ actes de bienfaisance, c’est ce qui compte le plus demain. Puisse Dieu nous faire grâce de sa pleine mansuétude et sa bonne miséricorde. Amine.
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La marche du 22 Février
- Par algermiliana
- Le 03/02/2025
- Dans Le Coin de Ahmed ARBOUCHE
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Vendredi 22 Février 2019
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CHANTAL nous manquera Gm...
- Par algermiliana
- Le 16/01/2025
- Dans Le coin de Med BRADAI
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Ce jour là Une triste nouvelle arriva, L'annonce de la nouvelle dit "Chantal l'Amie du Site nous quitte".
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La Méchanceté des âmes immuables
- Par algermiliana
- Le 01/01/2025
- Dans Mes Chroniques Personnelles/ Noria
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Des Auteurs et de leurs Œuvres
- Par algermiliana
- Le 01/01/2025
- Dans Le coin de Slemnia Bendaoud
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En préfaçant l’ouvrage de Laurent Gagnebin* relatif à la critique de l’ensemble de son œuvre, Simone de Beauvoir devait conclure par : « On me lira mieux, vous ayant lu. C’est de grand cœur que je vous dis : merci ! »
L’ouvrage en question s’intitulant « Simone de Beauvoir ou le refus de l’indifférence » ouvre sur un chapitre introducteur titré au travers « Une vocation » avec en prime, comme cerise sur le gâteau, cette question pertinente : pourquoi Simone de Beauvoir et non Sartre ?
Comme conclusion à cette très courte préface, on ne peut trouver mieux au plan de la réflexion, de la concision et de la précision. L’auteur, objet de la critique littéraire, se donne donc la pleine mesure de profiter de la critique qui lui est réservée et annonce déjà cet effet de synergie entre son œuvre et le titre qui en fait la critique.
Du coup, préfacer sa propre critique relève de ce grand fair-play littéraire dont Simone de Beauvoir s’est drapée pour démontrer le sens de cette capacité à d’abord assumer les observations, remarques, comparaisons et conclusions de son critique littéraire.
L’approche étant remarquablement bien menée. La finalité de ce travail ne pouvait inexorablement que vraiment plaire aux deux auteurs, celui dont les ouvrages auront été passés au crible en premier.
D’où d’ailleurs, cette petite conclusion en guise de remerciements. De compliments !
Entre ces deux auteurs, l’œuvre de l’un est l’objet d’un diagnostic que contient l’ouvrage de l’autre : son critique littéraire. Quant à lier l’incidence de la critique littéraire sur la lecture de l’œuvre complète de l’auteur objet de cette « rétrospective », il y a incontestablement de la sagesse dans les propos de cette grande Dame de Lettres.
On ne pouvait donc trouver meilleur moyen d’aborder pareil sujet, trop compliqué et assez difficile à cerner dans son ensemble. Surtout que leur avenir littéraire est du coup bien lié.
Cependant cette même question pose problème entre auteurs algériens et se trouve être très différente de l’exemple suscité dans sa configuration comme dans le fond.
La polémique opposant Rachid Boudjedra à Yasmina Khadra, deux auteurs assez prolifiques, du reste, lors de la tenue du Salon du livre (17ème SILA), en donne, en effet, cette preuve irréfutable que la donne littéraire algérienne est vraiment bien différente.
À l’inverse de l’exemple donné en introduction, le climat régnant entre auteurs algériens, à un haut niveau surtout, demeure assez violent, suspicieux, très complexe et bien dangereux pour la littérature algérienne.
Chacun d’eux fait de son livre son propre territoire, sa seule médaille, son unique logis, son exclusif Paradis, son grand fusil, ses propres galons, ses seuls mérites et tout un univers bien gardé.
On aura à distance taquiné l’autre, peut-être sans le vouloir discuté avec lui, indirectement, à distance et à couteaux tirés, provoqué son semblable, chambré cet autre auteur et bien indisposé tout son monde.
Le tout était de paraitre comme le plus fort, le meilleur de tous, le plus lu et plus considéré dans le monde, trônant son charme et étrennant son grand palmarès alentour et plus loin à l’horizon ou du manoir.
Ils nous auront fait oublier, l’espace d’une querelle byzantine, tant de belles plumes nominées et très distinguées, nobélisées et très bien valorisées.
La raison ? Ce sont eux qui se considéraient être les meilleurs –ou tout comme- en Algérie, nous brouillant la vue au loin et nous prenant en otage dans leurs abyssales analyses stériles, de leadership inconséquent et inconvenant.
Celui-ci traite celui-là de tous les noms d’oiseaux, alors que ce dernier répond au premier d’une manière moins élégante, plutôt malveillante. Et les deux versent intempestivement dans ces diatribes violentes et à peine injurieuses, indignes de ce haut rang qui est le leur.
Et dire que le premier avait honorablement fait le maquis et que le second venait depuis quelques années seulement de prendre sa quille, en leurs qualités respectives d’ancien maquisard et de haut gradé militaire.
Etait-ce cet uniforme qui leur donne toutes ces formes et trajectoires bien difformes pour aussi dangereusement ternir cette image de marque de la littérature algérienne qui peine déjà à trouver ses bonnes marques à l’étranger comme à l’intérieur du pays?
Aller jusqu’à se traiter mutuellement de tous ces noms et mauvaises expressions ; en fait : d’être ‘’tout sauf un écrivain’’ pour l’un, et de taxer celui-là ‘’d’être dans la contrainte’’ ne relève-t-il pas de cette insulte à la littérature ?!
Et pourquoi donc en arriver là ? Pourquoi pour l’un se mouvoir en censeur de toute une collective histoire bien glorieuse et très civilisatrice, et pour l’autre se cacher derrière cette fonction officielle et aura propre à cette « ouverture occidentale »?
Le peuple algérien n’a que foutre de ce que peut bien penser Gabriel Garcia Marquez des auteurs algériens et de la littérature algérienne. Il veut juger lui-même, par ses propres moyens, de leurs œuvres complètes sur pièce et sur place, et surtout de leur intérêt à porter très haut l’étendard algérien dans ce ciel de belles lettres et de grandes merveilles scripturales.
Un salon du livre à hauteur de celui qui se tient chaque année à Alger n’a que faire de ces « tirs à boulets rouges » dont participent à longueur de temps des plumes trempées dans la haine de l’autre, sans jamais élever le niveau de notre littérature.
Le « fauteuil » de littérature est très mouvant et bien chavirant, nous n’en voudrons pour preuve que ce prix Nobel qui change chaque année de titulaire.
Et s’il reste cet objectif que convoite toute plume confirmée et bien affirmée, seule la sagesse des propos et des acteurs intéressés à côté de leurs œuvres de mérite peut bien y mener un jour.
Ici, nous sommes bien loin de cette conclusion relative à cette très subtile et honnête préface de Simone de Beauvoir.
On dirait qu’on aborde un autre sujet, qu’on dérape sur un autre terrain, qu’on s’installe dans un autre univers !
Revenons donc vite à notre belle littérature … ! On était sur un terrain miné !