Articles de algermiliana
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IL ETAIT UN PETIT NAVIRE
- Par algermiliana
- Le 20/10/2021
- Dans Le Coin de BELFEDHAL Abderrahmane
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Ohé du navire, ohé du navire, l’écho se perdait au loin parmi les cris des oiseaux qui accueillaient en douce les premières méditations d’une poignante aurore aux couleurs fascinantes.
La pluie, depuis un moment s’en prenait aux fenêtres de la classe tout en s’amusant à marteler les carreaux couvrant par intermittence la vision enfantine partagée entre le son des syllabes et les hululements d’un vent qui s’amène tout frais pour annoncer les prémices des contes de tous les soirs.
Le vieux poêle à bois renouant avec ses bonnes humeurs et ses ronflements alimente par la grâce des buches que les arbres du village avaient offertes, prenait à cœur joie les chuchotements qui avaient sombré dans le silence par un après-midi d’un été radieux.Dans une ambiance ainsi vêtue, les enfants de la classe se préparaient pour faire entendre la voix du chant que les voiles, le gouvernail et les vents favorables vont porter à travers monts et récifs, s’adonnant pleinement au jeu infini avec les vagues mugissantes et le bleu interminable de la mer méditerranée.
Le petit navire aux habits dores, berce par les clapotis et la lueur des étoiles, contemplait les mouettes décrivant des cercles encore visibles, s’amusant à rattraper au vol les signes du phare.Ohé du navire, l’écho se perdait dans les décors d’une nuit calme et profonde.
Les fiers matelots acquis aux provisions aménagées dans la passion des voyages, emportes par l’élan d’une extraordinaire Ila hop ont toujours bravé les éléments et leur voyage n’a jamais été interrompu.Défiant les principes de la force et l’intensité des vents, les matelots plongeaient leurs mains au beau milieu des vagues propulsant espoir et courage aux voiles et aux rames magistralement colorées par la main pédagogue, superbement encadrées par la lunette, le compas et le crayon du maitre.
Fait de papier, le petit navire n’a jamais eu ni le temps ni les moyens adéquats pour faire un pas, alors que les matelots dans la peau des grands explorateurs poussaient l’audace d’aller un peu plus loin. Ils avaient regagné la terre ferme et ensemble ils ont chanté :- Il était un petit navire
- Il était un petit navire
- Qui n’avait ja ja jamais navigué
- Ohé ohé ohé.
Petit navire des temps nantis, nous y voilà sur une infime portion de terre parmi les vestiges d’un vaste monde aux couleurs et aux richesses impénétrables.
Un monde à la fois puissant et vulnérable.
Nous y voilà au beau milieu des cultures enrichies par les flux du savoir et des libertés mais tellement frustrées, rigides et incapables de se libérer de leurs propres étreintes.Un monde doté du pouvoir de juger et de faire respecter les lois, les dogmes et les coutumes mais fort peu convaincant quand une fois les intérêts s’arcboutent et se contredisent.
Un monde aux richesses pharaoniques mais bien incapable de se libérer du spectre des crises à haute résonance. Refusant sans cesse de regarder en face les risques réels qui le menacent jusque dans son existence.- On multiplie les congrès
- On diversifie les relations
- On ratifie les traités et les accords
On garde l’œil bien ouvert sur une arme qui pulvérise une personne et on se vante pour avoir entre les mains une si belle arme capable de décimer une nation entière. Étrange, bien étrange est ce monde qui avait accueilli les matelots d’un matin ensoleille et un chant qui accompagne les éléments d’un âge rêveur qui aimait tant se confondre avec l’infinité des horizons colores. Autant de jours ont vu la nuit, autant de nuits ont vu le jour et bien des années se sont éteintes, et voilà des critiques littéraires qui s’amènent toutes fraiches, martelant notre esprit vagabond pour nous dire que la comptine, il était un petit navire, a une face cachée car couvant une cruelle histoire de cannibalisme. Les critiques s’accordent à dire ce qui suit : Il est rare de chanter la comptine en entier. Pourtant le jeu en vaut la chandelle. Avec un air enjoue, il était un petit navire, retrace l’histoire d’un petit marin qui, après un tirage au sort, est indiqué pour être mange par l’équipage qui manque de vivres. Le matelot est sauve par miracle de ce cannibalisme. Une prière entraina une profusion inattendue de poissons. Amies et amis de l’agréable site Alger Miliana que pensez-vous de cette critique à un moment où cette comptine est toujours chantée au point d’être un chant populaire ? Alors que le petit navire de l’école indigène n’a jamais franchi les frontières de notre imagination.
La pluie depuis un moment s’en prenait aux fenêtres de la classe.
Être à l’école indigène ou ailleurs l’élan est le même et le souvenir est là. -
C'ÉTAIT ÇA LE BONHEUR/ Par OUARD Ward
- Par algermiliana
- Le 07/09/2021
- Dans Un regard sur l'Algérie
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Cantique à Djamel BENSMAÏL
- Par algermiliana
- Le 15/08/2021
- Dans Le Coin de Ahmed ARBOUCHE
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Au temps de si Hmida
- Par algermiliana
- Le 24/07/2021
- Dans Le Coin de BELFEDHAL Abderrahmane
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Le coiffeur est un distributeur de plaisir, La coiffure est un art de changement, il faudra donc évoluer ou accepter de disparaitre ; une telle affirmation est à discuter.
Si Hmida, coiffeur des temps de nos âges enfantins disposait dans l’accomplissement de son œuvre d’un outillage très simple, usant également d’une technique tellement plus simple qu’elle égalisa la souplesse tant le geste mécanique était adapté au rythme du ronronnement de la tondeuse manuelle. Quant au coiffeur de ces temps qui nous échappent c’est toute une autre histoire, alors autant commencer par le commencement.
Chaque village retient en mémoire le nom de son coiffeur. Chaque âge enfantin garde dans le recueil des nuits et les jours l’éclat de son premier Mouniou. Mon village, Ô royaume de tous les sentiers battus, encore une fois je te demande de rehausser le blason des cheminées bercées par la complainte des vents, propulsant en douce les arômes de la belle époque. Une époque, un âge enfantin et voilà l’une des plus belles romances qui nous revient portant sur ses ailes la simplicité qui avait tant charme le bon vieux temps.
En ces temps-là il n’existait que trois modèles de haute coiffure répartis entre la coupe, la brosse et enfin celle qui plus tard devait s’attribuer le nom d’une référence à la fois historique et artistique se rapportant aux personnages de TARAS BOULBA et GOUJAK.
Le coiffeur de nos jours vous surprend par le seul énonce du type de coiffure à adopter. Honorables clients nous utilisons un matériel rénove et nous sommes là dans le but de vous satisfaire et surtout pour vous embellir.
Le menu est varié et comporte selon le goût et les préférences un certain nombre de choix :
Nous avons la coupe classique, la coupe en dégradé, la bande, la bande courte, la casquette, la coupe militaire, les marines ect…ect...
Du côté de la brosse, nous disposons d’un outillage roulant en entier par la bienfaisance des attributs énergétiques. La tondeuse électrique est réglée suivant des crans à niveaux variables et légèrement actionnée, elle suivra le chemin indique de façon efficace et sans aucune retenue.À l’époque de Si Hmida et à l’instar de tous les Si Hmida de la vieille romance, la tondeuse manuelle prenait souvent un malin plaisir à observer une petite pause pour rafraichir ses dents à cause d’un accrochage avec un cheveu entêté très attache à sa réserve.
En dépit des signaux largues par le client, Si Hmida, calme, sobre et serein, trop bien à l’aise ne manifestait aucune gêne.
Honorables clients, nous attirons votre aimable attention que les choses ont nettement évolué au niveau de la dissection et la répartition des bribes de cheveux, désormais les choses ont un look de vraie jeunesse.La boule à zéro, loin de rester rigide et kalbo elle s’est fait un nom et une référence. Bien plus, elle évoque la fantaisie. Au temps de Si Hmida, la tondeuse manuelle réglée au cran unique, encouragée par la hardiesse des doigts subtils suivait normalement le chemin à parcourir le plus normalement du monde, enfin presque ! Car de temps à autre manquant de carburant elle provoquait de légers sursauts. Le client habitue à ce petit jeu voyait en ce tour de manivelle un signe qualitatif de bonne œuvre. Honorables clients, nous disposons de la boula un, de la boula deux, et bien entendu même la boula trois. Ainsi va la vie, de quoi laisser pantois l’adepte de la coupe des anciens temps !
Au temps de si Hmida, l’arsenal déployé était fort simple mais tellement mécanise face à nos yeux et à notre vision sur la complexité des choses qui nous entouraient. L’arsenal était constitué de :
de peigne, brosse à cheveux, ciseaux de coiffure, sèche-cheveux, serviette, punto, et bien sur la serviette et la lavande. Cependant que dire de l’arsenal déployé par le coiffeur et la coiffeuse d’aujourd’hui ? Un arsenal digne de mabrouk s’en va en guerre ! A vous d’en juger : séchoir casque, fer lissant, rouleau de mis en pli, ciseaux à sculpter, tondeuse pour nez et oreilles, stérilisateur, etc. …etc. …la liste est loin d’être terminée, défrisant, mèche de cheveux, coloration des cheveux, décoloration, décapage, et la liste n’en finira jamais !De l’outillage utilisé par si Hmida les lames Gillette attiraient ma curiosité car très bien coffrées dans leurs boites, reflétaient le portrait d’un personnage à l’allure élégante et imposante.
En relief, un grand navire sillonnait les hautes mers. Le message était clair net et précis : avoir cette force de disséquer le cheveu depuis sa racine.
Le petit salon de si Hmida dégageait sans cesse la fraicheur de l’eau de Cologne et surtout cette poudre si douce et si agréable qui par les doigts tendres vous tamponne la nuque durant quelques secondes laissant sur place une profonde sensation couleur de Printemps.Le client retardataire ayant opté pour une belle coupe se contentera toute fois d’une simple touche de punto. Le tube à force d’être presse n’est alors qu’un tout petit bout de tube.
La musique par contre ne manquait pas. Le tissef…TSF…relié à un ressort en spirale accroché au plus haut niveau du plafond, en dépit d’une réception en dents de scie, arrivait tant bien que mal à saisir au vol les ondes magiques.
Si Hmida tenant par une main les ciseaux de coiffure, le peigne de l’autre main semait au gré des vents les restes ultimes d’une chevelure autre fois en liesse. Dans une démarche victorieuse la tondeuse se frayait un passage acquis parmi les cheveux qui, au fil des heures s’entassaient sur un coin du sol savamment arrose au grésil noir. A l’allure de petites dunes les bribes baignaient dans le gris, le blanc et le noir, signes des âges en passage.
Une glace de moyenne dimension fixée sur le mur ajustait au mieux les gestes augustes de si Hmida. Sur une table basse, un bastos bleu grillait à petites étincelles gisant au fond d’un cendrier en porcelaine blanche.Défiant le vieil adage qui reprochait aux coiffeurs leur amour pour le bavardage, si Hmida dialoguait peu avec ses clients. Usant de la main, il orientait le faciès du client dans la position adéquate et permettre à la machine de suivre convenablement les instructions requises. Durant les jours de fêtes et la rentrée scolaire, le petit salon faisait preuve de bonne audience. Dans toutes les occasions et les situations si Hmida était présent.
Pour nos parents, la brosse tenait une place de choix. Elle est économique et les cheveux mettront un peu plus de temps pour réapparaitre de nouveau sur scène.En pareille occasion, si Hmida doublait la vitesse s’appuyant largement sur une oreille sourde, fonctionnant à merveille. Les tics et les ais faisaient partie des décors. En quittant le luxueux salon on aura payé cinquante centimes. Si Hmida visiblement satisfait disait presque en silence : sahit.
Cependant et contrairement à tous les HMIDA d’antan, le coiffeur d’aujourd’hui est soumis à des règles de formation. On s’intéresse encore plus à l’étude des risques provenant de ce métier.
En France pour accéder au titre de coiffeur il est possible de suivre un CAP coiffeur durant deux années d’études, un autre diplôme complète le CAP, il s’agit du brevet coiffeur, d’autres diplômes sont proposé par les grandes écoles privées dites de hautes coiffures.
Dans les détails que nous venons de citer on aura perdu de vue Si Hmida, mais patience mes chers clients car ce qui a été désigné comme art de changement n’est en fait que la face cachée de l’iceberg et quelle face ! Des études récentes ont démontré que le coiffeur et la coiffeuse sont exposés à des risques tels l’inhalation et le contact cutané avec des produits toxiques aggravés par la découverte de substances susceptibles d’entrer dans la composition des produits cosmétiques.
Une expertise réalisée en 2016 par l’agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé ANSM sur l’exposition aux produits cosmétiques et les troubles de la reproduction, recherche effectuée sur les métiers les plus exposés aux produits cosmétiques c’est à dire les professions de coiffeur et des soins de santé.
Les épidémiologistes et les médecins du travail ont observé que les coiffeuses sont plus exposées au cancer du sein que la population générale, ce risque est également détecte chez les femmes qui utilisent des teintures capillaires. Les risques de cancer du poumon et de la vessie ont été observé par les spécialistes cites ci-dessus. Ces types de cancer ont été retrouve également dans les industries des colorants. Les coiffeurs et les coiffeuses par l’usage de leurs mains s’exposent à des dermatites eczématiformes, allergies touchant à la fois la peau, les poignets et le bas de l’avant-bras.
Certains gants talques ou non talques peuvent contenir des allergènes. Les notions scientifiques que nous venons d’étaler pour soutenir Si Hmida sont le résultat de l’expertise réalisée par ANSM. Si Hmida dans ta simplicité tu étais réellement un distributeur de plaisir et de bonheur, dans ta simplicité tu as atteint le top des Étoiles. Dans toutes les occasions tu as été égal à toi-même. Dans ton humble salon de coiffure la lavande et le grésil noir se partageaient le nectar d’une propreté conjuguée à tous les temps. Jadis on était ces petites têtes qui obéissaient sans faille aucune à la prouesse de tes doigts subtils et aujourd’hui nous sommes ces cœurs qui ressentent la joie de vivre un instant de toutes les grâces d’un temps révolu.
Un temps que les métiers de la bonne heure avaient consigné dans l’un des plus beaux recueils intitule retour dans mes souvenirs. Un titre que l’agréable site Alger Miliana en avait fait son fer de lance ou même plus une sorte d’âme douce. La présente approche ne constitue pas à nos yeux un frein à l’émancipation et le développement mais bien au contraire une forme de questionnaire à dresser sur les aspects négatifs de ces produits multiples qui inondent les marches enflâmes par la surenchère d’une publicité vide de conscience car base sur le gain et le profit. Vu les risques qui caractérisent cette ruée vers les salons et les instituts de soin et de beauté, à mes yeux, le petit salon de Trézel restera toujours le réel distributeur de plaisir et de quiétude. Le vieil adage nous pousse à reconnaitre que la bonne soupe se trouve dans les vieilles marmites.
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La guerre dans la peau d’un enfant…
- Par algermiliana
- Le 22/07/2021
- Dans Le coin de Said BELFEDHAL
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La prime jeunesse a passé. Je me trouvais tout à fait incidemment au 1er collège (L’école Route d’Aflou) au milieu des petits français, parce que notre père porté sur l’instruction et la connaissance, grâce à l’appui d’un ami qui avait ses entrées un peu partout, nous en avait assuré la scolarité. Mais nos études furent vite interrompues en raison des divers déplacements liés à la situation du moment (1958-1959). Mes deux frères, Khaled, Abderrahmane et moi-même allions nous retrouver, cantonnés à Nadhora (Souk erroumia), une bourgade peuplée d’une centaine d’habitants, située à l’est de Sougueur. En allant sur Aïn Dzarit, une déviation en profondeur vers le sud nous fait quitter le goudron laissant place à une piste ennuyeuse et rocailleuse…Au bout du périple, une éolienne, surgie de ce site lunaire, sa roue en mouvement, nous remet enfin sur une empreinte de vie : un petit hameau s’y dévoile, violenté de vents pénétrants.
Même aujourd’hui, les rares fois que j’ai l’occasion de prendre cette route, je me plais à méditer du regard jusqu’à le perdre de vue ce détour indéfectible qui mène là-bas où le ciel et la terre se touchent, vers les djebels, recollant en moi les ultimes fragments de mes beaux souvenirs d’enfant qui prennent instantanément forme et taraudent mes pensées ! Je n’y suis jamais retourné, mais je revois encore notre maison et sa cour extérieure et, en face une grande allée plantée d’arbres. Une aire propice à nos nombreux jeux.
Nous avions des voisins et le mur mitoyen qui nous en séparait constituait en fait une nette frontière entre deux mondes profondément différents ! Tout nous divisait : la langue, la religion, l’histoire, surtout leur statut d’occupants venus s’installer dans nos terres mais ce vieux couple de colons fort sympathiques avait su briser ces barrières. Tout d’abord, ils ont toujours préféré vivre au milieu des arabes malgré les incessantes recommandations de leurs concitoyens. Ensuite, je me rappelle de la générosité si naturelle de leurs enfants : Marie France, Vivette et Jean aimaient bien nous prêter leur bicyclette pour d’interminables randonnées, partager de bon cœur avec nous des gourmandises raffinées. Mille et une complicités nous liaient. Nous aimions agencer des pièges dans la neige pour neutraliser de malheureux volatiles, courir de longues heures derrière un ballon ou jouer à colin-maillard. Et enfin, le plus important de tout : Nous étions des enfants et vivions notre vie d’enfants sans lien conscient avec la guerre que se livraient les adultes. Dans mon puéril univers, la guerre n’avait pas de place. C’est une effroyable chose qui m’empêchait de me distraire, car à cause d’elle, nous étions en perpétuelle cavale. A peine le temps d’affermir une relation amicale que c’est déjà le départ ! Une vie de bohème, un périple de nomade. Cette « douloureuse guerre » dont les tenants et les aboutissants m’échappaient encore me ravissait mon enfance. Je l’abhorrais, je la haïssais pour cette seule privation…
Toute l’école, à quelques mètres seulement de notre habitation, se réduisait à une seule et même salle rassemblant une poignée d’élèves répartis en trois niveaux. Notre maître nous mettait en rang puis deux par deux nous faisait rentrer en classe. Là, en ce lieu, le temps n’a plus la même dimension ni aucune prise sur cet espace de bois, de livres et de cahiers. Le réel cède le pas au fabuleux qui nous mène à travers un univers sans issue. Le tableau noir se bourre de mille mots séducteurs et souvent insaisissables. La voix du maître, rassurante, douce, autoritaire et savante fait rayonner dans nos esprits remplis d’incertitudes la lumière du savoir. Ici, j’ai envie, sous le sceau du secret de partager avec vous un vieil incident que j’ai traîné longtemps comme un boulet de canon mais n’en soufflez pas un mot ! Entre parenthèses, c’est de vous à moi !
(J’étais le benjamin de mes frères et tous les trois, par la force des faits, nous nous trouvions au même rang. Monsieur Chachoua notre maitre d'école qui nous venait…. je crois de Sidi Belabbes, dut s’interroger sur ma présence au milieu de ces grands gaillards. Devant son étonnement, mes deux frères s’empressèrent sans aucune réticence, à recommander au maître de me recaler en « classe préparatoire », et c’est ce qu’il fit en m’ordonnant de m’asseoir dans la rangée des débutants ! Par une simple manœuvre, je me retrouvais donc à la case de départ et je dis adieu à deux années de mon pénible actif scolaire ! Il serait inconvenant, moi le petit « Tom le Pouce » de faire partie de la cour des grands ! Je devenais donc par ce décalage de niveau l’élève le plus âgé de ma rangée ! C’était déjà ça ! D’ailleurs, il en sera ainsi durant tous les cycles scolaires : le vétéran sinon l’un des plus vieux dans toutes les promotions que j’ai fréquentées ! Et c’était assez rude à supporter…)
Notre vie s’écoulait paisiblement entre les jeux et l’école et si l’on m’avait demandé mon avis, j’aurais sans ambiguïté choisi de finir toute ma vie dans ce minuscule faubourg, enfoui discrètement au milieu des monts de Goujila…mais un jour terrible allait sonner le glas de cette belle retraite.
La guerre était là, toujours présente même si on essayait de nous la cacher en nous entourant de mille attentions rassurantes. Sans doute parce que pour les parents, les enfants, en principe non concernés, devaient en être épargnés ! Seulement, la guerre comme la mort est une grande faucheuse. Elle ne choisit pas, amblyope, ne discerne rien et pareille à une trombe, emporte tout ce qu’elle trouve sur son passage ! Certains, férus d’espace et de mégalomanie la décident et d’autres la font ! Ceux qu’on tue ne sont pas toujours forcément ceux qu’il faut tuer ! La guerre n’entraîne pas uniquement la mort physique. Pire encore et bien avant, elle vous a déjà tué de l’intérieur, infectant votre conscience comme le ferait une opinion sélective. Elle brise dans son élan la joie qui vous emplit le cœur dès que vous rencontrez le regard candide d’un enfant étranger. Elle efface le sourire affable qui illumine habituellement votre visage quand vous côtoyez ce camarade-là dont vous commencez à peine à apprécier la conversation. Elle suscite la peur et sème le doute chez ces petites âmes qui ne demandent qu’à vivre sans restrictions ni discriminations. Elle ensemence dans votre cœur les germes futurs de la haine et du mépris, vous endurcit et ranime en vous la bête primitive qui somnole. Vous apprenez avec le temps à devenir quelqu’un qui dévaste et ôte la vie, à violer ce qu’il y a de plus beau chez un enfant : Son regard vierge et candide posé sur l’existence et sur le monde ! Sa curiosité et son besoin de « créer des liens ». Tous les enfants de la Terre sont prédestinés à aimer la vie, à s’amuser sans démarcations et sans privations. A vivre en paix ! A vivre leur enfance ! Que dire à notre époque de ces petits africains de treize ans, soldats engagés malgré eux dans un « combat adulte », qui manipulent des armes fatales, très lourdes à soutenir sur leur frêle carrure et sur leur molle conscience ?
Ces réflexions sur la guerre ramènent à mon esprit cette éloquente citation de Jean Rostand « On tue un homme, on est un assassin. On tue des millions d’hommes, on est un conquérant. On les tue tous, on est un dieu ». Les dieux de la guerre n’ont pas d’humanité…
La guerre est le pire cauchemar des enfants, leur bête noire. Une endémie qui dissèque les familles, y sème la dissension et fabrique des veuves et des orphelins en série…
Ce matin-là, une lourde atmosphère pèse sur Nadhora. Le moment est grave. Des hommes, à quelques mètres plus loin de moi s’affairent à discuter. Ils portent des tenues militaires et à l’épaule des mitrailleuses ! Je sus plus tard que c’était des gendarmes. Le bruit court qu’on vient d’abattre un vieux couple de colons…Seraient-ce M. et Mme D…? La nouvelle tombe comme un hachoir. Effectivement, c’était bien eux ! La veille, quelqu’un, hébergé et caché par Mr Chachoua… les aurait descendu d’un pistolet, à bout portant ! Je ne comprenais pas, je restais choqué, et de toutes les images que j’ai pu défiler sans cesse dans mes pensées, essayant en vain de déceler une anomalie quelconque dans le comportement de ce couple sénile, pas une seule n’expliquait un tel drame ! Je restais convaincu que mes voisins étaient irréprochables, d’ailleurs tout le faubourg pouvait en témoigner. Je sus plus tard que le vieux colon était un ex-militaire de l’armée française. Cela ne m’a pas empêché de penser profondément à Marie-France, à Vivette et à Jean ; qu’allaient-ils devenir ? Comment réagiraient-ils face à cette tourmente ? Je ne les ai jamais revus depuis…Mr Chachoua… non plus. Mon maître d’école que toute la classe adorait, mêlé à cette intrigue ? Lui si gentil, si avenant et qui en plus était toujours bien accueilli chez les D…; il lui arrivait même de passer des soirées entières en leur compagnie !
La « culture de la guerre » c’est aussi ça…surtout ça : Vous vous trouvez dans des situations extrêmes où vous devez faire des choix pénibles ! Je mythifiais un peu trop la condition humaine. J’avais beau penser qu’à force de volonté l’Ange sur le Diable finirait par l’emporter seulement l’histoire des hommes m’enseigna que des civilisations entières se fondèrent par le sabre, à l’épée et sous les boulets de canons ! D’autres suivirent et périrent ensuite avec d’autres armes. Les croyances, les frontières, les nationalités, les races, les cultures, le désir de s’octroyer l’espace enrégimentent des peuples entiers. Mais aurait-t-on, de part et d’autre, le droit pour les faire prévaloir de tuer des millions d’hommes ? N’y aurait-il pas d’autres conduites plus dignes de pacifier les relations humaines ? La guerre est depuis la nuit des temps une machination qui décrète le monde ! Elle fait peau neuve à longueur de siècles mais ses desseins n’ont pas chancelé d’un iota…
Je ne savais pas comment me l’expliquer mais une bonne partie de ma prime scolarité s’affecta d’un personnage insolite que je découvris à la lecture de mon tout premier roman relatant l’histoire extravagante d’un pantin nommé « Pinocchio ». Khaled qui raflait tous les livres en fin d’année l’avait reçu comme premier prix de français. Bien illustrée et agréablement calligraphiée, l’aventure fantastique de cet « être de bois » m’avait vraiment marqué ! A certains moments, je ne parvenais plus à distinguer le tangible du merveilleux.
Ce pantin se substituait à moi. Mieux, il était moi ! Tantôt, il me faisait de la peine, tantôt, je le trouvais odieux et paresseux. On me disait que si tu mentais ton nez se rallongerait ! Et souvent, dans ce cas de figure, j’examinais sans cesse les proéminences de mon nez.
Je venais de contracter le complexe de Pinocchio…
Ce livre de chevet m’a permis d’appréhender certaines énigmes dans le comportement humain. A force de détermination et de constance on peut évoluer vers le bien. Pinocchio est devenu au bout de son périple un joli garçon en chair et en os, grâce à sa bonne conduite. Je me demandais en ce temps-là pourquoi les adultes qui m’entouraient – ces va-t-en-guerre déjà bien en os et en chair ! - ne parvenaient-ils pas à devenir eux aussi de gentils hommes ? Pourquoi se tiraient-ils des balles alors qu’il y avait de la place pour tout le monde sur la Terre d'Allah ? Hélas, Pinocchio avec tout son bel enseignement n’avait pu mettre fin à la guerre et à la violence. Il restait impuissant devant mon équation ontologique, devant mon effroi face à la hantise des êtres humains ! Ah, (et je me surprenais à le dire) si j’avais cette faculté de les convertir en pantins ! Je mettrais à contribution tout ce beau monde au sort de Pinocchio car j’étais persuadé que « devenir un homme de chair et de sang » se méritait !
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LOKMAN EL HAKIM
- Par algermiliana
- Le 03/07/2021
- Dans Le Coin de BELFEDHAL Abderrahmane
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La sagesse peut provenir de longues grandes circonstances de la vie mais devenir sage n’est pas toujours vieux citation.
La sagesse c’est la connaissance du vrai et du bien, fondée sur la raison et sur l’expérience.
Lokman est le nom d’un sage pré islamique que le coran dans la sourate 39 a mentionné son nom cependant les savants en théologie s’accordent à dire que Lokman est pas un prophète il aurait vécu au 11eme siècle avant jésus christ.
Lokman bien qu’il ne soit pas prophète dieu lui a accordé la sagesse qu’il a mis en pratique de façon exemplaire et bénéfique en insistant sur le mode suivant :
Faire ce qu’il faut,
Comme il faut,Au moment qu’il faut ; tout en respectant scrupuleusement les règles suivantes :
Dire la vérité, respecter les dépôts et enfin délaisser ce qui ne me concerne pas ; Lokman transmettait à son fils les principes de la grande éducation tout en l’exhortant très calmement et avec beaucoup d’affection, cette attitude à enseigner manque douloureusement aux programmes de l’éducation et de l’enseignement de nos jours. Lokman dans ses recommandations a mis d’emblée l’accent sur l’unicité de Dieu en évitant de façon absolue de donner des associes à Dieu : les recommandations de Lokman sont un excellent exemple de sagesse pour gagner les cœurs et capter l’attention. À toutes et à tous les recommandations de Lokman el Hakim à travers la présente vidéo suivie par un énonce des différents enseignements tirés du récit coranique :Après avoir écouté le récit coranique, quels enseignements peut-on alors tirer ? Pour cela nous avons ensemble le grand plaisir de nous rapporter sur l’œuvre écrite par le Sheikh Abdou Rezek el Badr traduit par Habib Rahman, revu et corrigé par ISLAM HOUSE dont le lien est : www islam house, com. L’islam a la portée de tous.
La sagesse est accordée par Dieu à qui il veut parmi ses serviteurs, elle représente un bien immense.
Les moyens pour l’obtenir c’est l’obtention des causes que le serviteur doit mettre en pratique et compte tenu que Lokman étant un dévot plein de ferveur pour Allah, il est alors digne d’apprendre à son fils ces grands principes éducatifs bases essentiellement sur la sagesse, le bien et la réussite.La nécessite de reconnaitre les bienfaits d’Allah qui dit : NOUS AVONS EFFECTIVEMENT DONNE À LOKMAN LA SAGESSE : SOIS RECONNAISSANT ENVERS ALLAH.
Dans ce contexte Allah dit : SI VOUS ÊTES RECONNAISSANTS, TRÈS CERTAINEMENT J'AUGMENTERAI MES BIENFAITS POUR VOUS. La reconnaissance d’un bienfait s’exprime par le cœur, la langue et les membres du corps qui utilisent ce bienfait dans l’obéissance de Dieu.La reconnaissance de Dieu par le serviteur n'est d’aucune utilité pour Allah et le déni des ingrats ne nuit aucunement à Allah qui dit : quiconque prend le droit chemin ne le prend que pour lui-même et qui s’égare, ne s’égare qu’a son propre détriment.
Être convaincu de façon définitive qu’Allah n’a besoin de rien contrairement à ses serviteurs qui ont totalement besoin de lui. ALLAH dit : EN VÉRITÉ, ALLAH SE DISPENSE DE TOUT, ET IL EST DIGNE DE LOUANGES. De ce fait il détient tous les attributs de perfection dignes de louanges Allah dit : À LUI LA LOUANGE ICI BAS COMME DANS L'AU DELÀ.
En conclusion le récit coranique met le paquet sur les bénéfices de la sagesse et il revient à tout serviteur de s’efforcer de l’acquérir en utilisant les moyens légifères qui permettent de l’acquérir.
La sagesse est décrite comme étant la clairvoyance, la compréhension et la justesse dans la parole et l’opinion avisées. Elle est aussi méthode d’éducation et d’enseignement, dieu dit : ET LORSQUE LOKMAN DIT À SON FILS TOUT EN L’EXHORTANT. La manière d’exhorter à un impact sur l’éducation des gens et l’enseignement des enfants l’exhortation est un mode d’accomplissement du bien et l’interdiction de commettre du mal en utilisant les formes d’incitation et de dissuasion.
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L’éducation à travers les citations
- Par algermiliana
- Le 09/06/2021
- Dans Le Coin de BELFEDHAL Abderrahmane
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L’agréable site depuis quelques jours présenta en menu une citation du célèbre détenu par l’apartheid en la personne de Nelson Mandela qui considère que par l’éducation on change le monde.LE PETIT LAROUSSE nous renvoie à la définition suivante l’éducation est une mise en œuvre des moyens propres à assurer la formation et le développement d’un être humain Le Philosophe ROUSEAU traduit ces moyens dans la citation suivante On façonne les plantes par la culture et les hommes par l’éducation Pour MANDELLA elle constitue une force unique pour créer le changement du monde pour Rousseau elle façonne l’être humain et les deux convergent vers une équation nécessaire et suffisante qui a mon humble avis repose sur un capital déterminant à savoir l’homme qualifie d’éducateur celui qui a la fois construit l’âme le corps et l’esprit Nous allons faire une petite randonnée dans les champs de la pensée humaine pour cueillir quelques fleurs colorées par la plume de ceux qui ont réalisé que l’éducation commence avec la vie.
Celui qui n’a pas d’éducation ressemble à un corps sans âme. Par la nature tous les hommes sont semblables par l’éducation ils deviennent complètement différents. Il faut donner le pli a l’arbre tandis qu’il est jeune. Il est plus facile de plier un jeune plant que de redresser un arbre.
Dans l’éducation le naturel est le sol l’instituteur est le laboureur les raisonnements et les bons avis sont les semences. Quand on éduque une femme on forme la société Quand on éduque un homme on forme seulement un individu.De la définition de l’éducation apparait clairement la notion de l’enseignement cependant peut alors localiser la différence qui pourrait exister entre ces deux notions Les spécialistes en la matière définissent la portée de l’éducation qui vise essentiellement à la formation globale de l’individu sur plusieurs niveaux religieux culturel social scientifique et médical par contre le terme enseignement a une portée plus précise soit celle de la connaissance transmise à partir d’une culture commune. De cette approche entre ces deux notions les spécialistes sont arrivés à la conclusion que si l’enseignement amène à l’éducation le contraire ne se vérifie pas autrement dit éduquer n’est pas forcement enseigner. Au-delà des quelques citations que nous venons de citer allons de ce pas voir ce qu’en pense l’illustre poète Victor Hugo du rôle et l’impact de l’instruction dans le sens de l’enseignement chez l’enfant Illustre poète à vous la parole :
Poème sur l’instruction de Victor Hugo :
Chaque enfant qu’on enseigne.
Chaque enfant qu’on enseigne est un homme qu’on gagne.
Quatre-vingt-dix voleurs sur cent qui sont au bagne
Ne sont jamais allés à l’école une fois,
Et ne savent pas lire, et signent d’une croix.
C’est dans cette ombre-là qu’ils ont trouvé le crime.
L’ignorance est la nuit qui commence l’abîme.
Où rampe la raison, l’honnêteté périt.
Dieu, le premier auteur de tout ce qu’on écrit,
A mis, sur cette terre où les hommes sont ivres,
Les ailes des esprits dans les pages des livres.
Tout homme ouvrant un livre y trouve une aile, et peut
Planer là-haut où l’âme en liberté se meut.
L’école est sanctuaire autant que la chapelle.
L’alphabet que l’enfant avec son doigt épelle
Contient sous chaque lettre une vertu, le cœur
S’éclaire doucement à cette humble lueur.
Donc au petit enfant donnez le petit livre.
Marchez, la lampe en main, pour qu’il puisse vous suivre.
La nuit produit l’erreur et l’erreur l’attentat.
Faute d’enseignement, on jette dans l’état
Des hommes animaux, têtes inachevées,
Tristes instincts qui vont les prunelles crevées,
Aveugles effrayants, au regard sépulcral,
Qui marchent à tâtons dans le monde moral.
Allumons les esprits, c’est notre loi première,
Et du suif le plus vil faisons une lumière.
L’intelligence veut être ouverte ici-bas.
Le germe a droit d’éclore, et qui ne pense pas
Ne vit pas. Ces voleurs avaient le droit de vivre.
Songeons-y bien, l’école en or change le cuivre.
Tandis que l’ignorance en plomb transforme l’or.
Je dis que ces voleurs possédaient un trésor,
Leur pensée immortelle, auguste et nécessaire,
Je dis qu’ils ont le droit, du fond de leur misère,
De se tourner vers vous, à qui le jour sourit,
Et de vous demander compte de leur esprit,
Je dis qu’ils étaient l’homme et qu’on en fit la brute.
Je dis que je nous blâme et que je plains leur chute.
Je dis que ce sont eux qui sont les dépouillés.
Je dis que les forfaits dont ils se sont souillés
Ont pour point de départ ce qui n’est pas leur faute.
Pouvaient-ils s’éclairer du flambeau qu’on leur ôte ?
Ils sont les malheureux et non les ennemis.
Le premier crime fut sur eux-mêmes commis.
On a de la pensée éteint en eux la flamme.
Et la société leur a volé leur âme.Comme pour approuver Victor Hugo voici un proverbe chinois qui déclare en substance que l’ignorance est la nuit de l’esprit et cette nuit n’a ni lune ni Etoiles Que notre agréable site continue de temps à autre a présenter au menu un proverbe ou une citation des célébrités car ça renforce le capital instruction et nous faire profiter de l’expérience des autres qui ont compris que l’éducation commence effectivement avec la vie Que tout le monde se porte bien AMINE RABBI EL ALAMINE
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À l'Ombre d'une Chanson
- Par algermiliana
- Le 02/06/2021
- Dans Le Coin de BELFEDHAL Abderrahmane
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Avril 1975 la chambre que j’occupais depuis quatre longues années dans la cité universitaire Es-Senia Oran vivait ce jour-là une ambiance électrique rappelant en l’état l’ère des fleurs. À l’image des jours de fête la chambre venait de recevoir un invité de marque qui avait tenu à marquer de par sa présence mon vingt cinquième anniversaire qui lui aussi s’apprêtait à la douceur des dernières séquences d’un adieu prochain. Trois jours durant aux nuits blanches interminables irrésistibles coutes et sans lendemain la galère aux chants improvises refusait de quitter le quai tant le beau monde qu’elle abritait était merveilleux accueillant et nostalgique. La guitare de Said tenant le gouvernail semait à tous les vents de superbes notes musicales traduites par des danses effrénées.Le 8 Avril a dix-huit heures l’administration du COUS me demandait en urgence car semble-t-il avait déployé toute son énergie pour me retrouver et du coup une étrange sensation me prit à la gorge dans ma tête mille et une hypothèses se disputaient jusqu’à l’instant où on me tendit la main assortie d’un télégramme bleu avec l’obligation d’apposer ma signature conformément aux dispositifs règlementaires. Le document enfoui dans ma poche, je me suis précipité vers ma chambre qui était à quelques mètres du siège du COUS. Quelques instants après, foudroyé, je ne sentais plus mes pieds à croire que le sol se dérobait sans crier gare une seule phrase avait suffi pour basculer mon existence. Cette phrase si rude et tranchante paraissait à mes yeux tel un couperet MÈRE BELHOCINE KHADRA DÉCÉDÉE VENIR EN URGENCE. Le soir tirait à sa fin son horizon était couleur de pourpre. À 22 heures le car assurant la liaison ORAN-GHARDAIA comptait parmi ses voyageurs un semblant de vie inerte et sans pensée. Au rythme du défilé des bornes kilométriques éclairées par les feux du car la route devenait longue pénible et insupportable. Quelques heures plus tard le compte à rebours en feu et en flammes finalisait le grand saut vers l’inconnu.
Dans une nuit froide des hauts plateaux je tremblotais tel un enfant sur les genoux de mon illustre père qui atténue gardait stoïquement ses larmes il pleurait en silence sur un corps déjà mis sous terre avant même mon arrivée au domicile de tous mes rêves inachevés. Le retard d’un télégramme et un temps de route avaient fini par avoir le dernier mot me privant à jamais du dernier regard bien, que souvent je me disais au fond de moi-même je ne connais de visage que celui de ma mère si beau et si affectueux dans un corps vivant terriblement vivant. Le 30 Juillet 1979, le cœur de mon illustre père avait cessé de battre.
Dans le vieux cimetière deux tombes côte à côte, enveloppant deux êtres chers, de l’un j’ai aimé la tendresse et de l’autre la rigueur à aller toujours vers le meilleur. Une semaine plus tard des amis à moi affichaient leur nette détermination à reprendre les cours ensembles et qu’ il était hors de question de rater l’autre grand rendez-vous avec la licence en droit pour le compte de la première promotion à travers l’ouest Algérien.
Le 30 Juin 1975 dans une superbe grande salle de l’aéroport d'Es-Senia, la fête en cette occasion battait son plein pour finir avec les premières lueurs de l’aube alors que dans ma tristesse naissaient les paroles de NEJMA écrites de ma main cette même main qui avait tant espéré remettre le diplôme à mes chers parents. Les grandes vacances passées en entier à la maison étaient dures à endosser tant le poids de l’absence de ma mère était écrasant et infiniment indéfini.
Début Septembre 1975, j’ai franchi le seuil de l’académie militaire interarmes de Cherchell pour le compte de mon service national qui avait pris fin en Septembre 1979.
À toutes et à tous je dédie NEJMA mise en musique par Said et ses deux amis Chalani et Benghnia connus sous le nom LE TRIO D’EL HIDHAB, je ne cache pas mon enthousiasme pour ce retour dans mes souvenirs dans un site que je considère comme étant une partie de moi-même.
Pour l’amie Chantal la chanson débute ainsi : Le jour est parti et la nuit est venue avec ses ténèbres en pleurs et toi NEDJMA dans ton ciel tu es remontée plus haut emportant avec toi les espérances dans les douleurs de la nuit et les souffrances du jour, seul tu m’as laissé entre un soir et un matin. L’espoir aussi est parti dans les montagnes du Tell et près de la grande rivière tu es née et de là tu as rejoint ton ciel emportant avec toi les espérances.
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Les feuilles éparpillées
- Par algermiliana
- Le 30/04/2021
- Dans Le Coin de BELFEDHAL Abderrahmane
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“Pour aider les pauvres on ne peut pas toujours rester dans la légalité, je préfère avoir sur la conscience une porte fracturée qu'un SDF mort de froid.” Charles Hoareau.“La liberté consiste a choisir entre deux esclavages l'égoïsme et la conscience celui qui choisit la conscience est l homme libre.” Victor Hugo
En ce moment crépusculaire, l’appel du Muédhin accentué par la sirène municipale se répandait dans le ciel, se rattachant encore aux ultimes lueurs d’un horizon flambant, marquant à la fois la rupture du jeûne et la communion avec l’éternel dans l’accomplissement d’El-Maghrib. Un silence plat s’était vite emparé de la ville. les rues comme par enchantement se sont vidées de toute vie. Dans les chaumières et dans les demeures, la chaleur et le recueillement redonnaient à chaque organe sa vitalité et sa force originelles. Tel était le constat pour un jour, pour un instant, pour un ftour. Telle était la symbiose au sein des familles et telle était enfin la première accolade avec le mois de la piète, de la tolérance, du pardon et de la paix avec soi même. Cependant, bien des gens pris au dépourvu à cause d’un déplacement prévu ou insoupçonné auront manqué le rendez-vous. Mais combien sont ceux qui ont perdu même un petit moment de rêve pouvant écarter l’amertume et le désespoir. Marginalisés, ils ont oublié une origine, un gite ou même un propre nom. Pris dans un contre courant, leur répertoire est devenu subitement une chose parmi les choses. Ce sont les sans domiciles fixes. Abrèges dans le temps et dans l'espace on les appelle SDF- D’où viennent-ils ? Comment ont-ils pu échouer ainsi sur une terre d’asile ? Semblables à leurs semblables, ils avaient jadis une identité et une expression. Sur un lit de hasard, ils ont tout simplement un numéro. La hiérarchie sociale à leurs yeux se conjugue au passé. Peut- être que dans les temps impérissables, ces anonymes avaient bien vécu un moment glorieux ou une réussite éphémère de courte durée ou peut- être qu’ils ont levé bien haut le sacre tinté de vaillance et de bravoure ou peut-être ….Ou peut-être le destin les a réuni pour une longue et sinueuse marche vers l’inconnu. A leurs yeux, en frères jumeaux, le jour et la nuit dans un cycle continu leur paraissent sans gout et sans référence. Les âmes charitables et les programmes institutionnalises représentent à leurs yeux l’ultime bouée de sauvetage quand tout semble s’écrouler dans la nébuleuse qu’avec le temps va tout s’en va.Ailleurs, dans les demeures modestes ou pompeuses, la rupture du jeûne est aussitôt annoncée par la radio, par la télévision, par le muedhin et les cris joyeux des bambins, pour les occupants du lit de hasard, le gémissement de la sonnerie bousculera leurs réflexes dans chaque instant que dieu fait, omniprésent, il indiquera qu’il y a un temps pour se lever, un temps pour s'assoir sur une chaise et voir avec les yeux humides le couvert d'un quotidien trempé dans le soupir le plus profond, il y a aussi ce temps qui annoncera que le lit de hasard est vide, son occupant dans l’ indifférence est parti la ou le riche et le pauvre se rencontrent. en fixant leurs regards furtifs et lointains, en scrutant leurs pas, on sentira alors le poids d’une anecdote prête a s’arrêter à tout moment tout comme une fleur meurtrie par les coups d’une brise dans une nuit quelconque. Une fois le ftour terminé, quelques uns de ces anonymes auront droit à une petite randonnée en ville. Les plus âgés, démunis physiquement, regagneront en silence la place que le destin leur a réservée. L’heure est alors au coucher. La ronde une fois terminée, la sonnerie est là pour rappeler à tous les consignes d’un temps présent et celles du temps à venir et c’est là toute l’alternative entre un mirage par le quel on pense avoir vu et vécu les séquences d’une vie partagée entre le bonheur et le désespoir et un miroir qui nous contraint à regarder ce que nous aimons voir et ce que nous souhaiterions ne pas voir du tout. Il y a bien un temps pour se lever et agir et un autre pour s’arrêter afin de saisir au vol un reflet mince soit il de la réalité que nous vivons et que nous subissons. Mais qu'en est il de ceux qui ont été amené à choisir la rue avec tous ses dangers pour revêtir le blason des sans domiciles ?
ENNAHAR TV, en ce mois des fleurs a diffusé l'histoire bouleversante d'une jeune femme qui garde encore les traits d'une jeunesse qui a perdu l'essentiel de sa substance, elle s'appelle FAJRIA, tout comme les lueurs de l'aube qui annoncent la fin de la nuit. Très jeune elle a aimé quelqu'un de son âge et c'était pour Fajria l'annonce d'un terrible ouragan qui lui a valu l'ouverture vers l'inconnu car son père l'a bannie à jamais bien qu'elle était en possession de son acte d'immunité et désormais la rue était devenue son repaire la où la vie en compagnie des rats était plus rassurante jusqu'à ce point.Ô noble Fajria ? c'était sa réponse suite à une question posée par le reporter de la télévision qui venait d'apprendre que suite à une tentative de mettre fin à son existence de SDF elle avait accepté une demande en mariage d'un homme à l'allure d'un homme qui cachait diaboliquement ses dessins de séducteur ayant choisi pour proie une sans défense fixe FAJRIA blessée, déçue et révoltée, devait se rendre à l'évidence que le postulant avait déjà perdu toute sa vie en choisissant les voies de la drogue. Arrivé à ce stade, est il logique de se poser la question à savoir qui est réellement SDF Fajria ou cette frange qui préfère tendre les filets à ceux qui endurent les épreuves les plus spectaculaires voire les plus innocentes ? Faut il se poser cette autre question qui rappelle en somme une vieille citation se rapportant aux oiseaux en cage qui pensent que les oiseaux en dehors sont des SDF ?
En réponse à une question relative à sa propre vision sur sa vie, entre un sourire angélique et une larme à fendre les coeurs FAJRIA avait donné une explication des plus philosophiques. Ma vie est un livre abandonné dont les pages sont éparpillées après un silence, elle avait ajouté, cependant je suis incapable de les rassembler et mon coeur brule pour ma mère et mon frère et je n'en veut pas à mon père qui a préféré laver un honneur farfelu car moi je détiens encore mon certificat de moralité. Le reporter pour alléger ses souffrances lui avait offert un survêtement chaud et mon Dieu quel visage illumine que celui qui vient de dégager une sorte de lumière à croire qu'elle descend du ciel. Fajria tu es victime de la société car même sans domicile tu as choisi le ciel, la terre, les étoiles et l horizon pour cueillir les plus beaux rayons qui réchauffent à la fois le coeur et la raison. Fajria si tu as perdu le foyer parental, ton éducation et les brulures de ton existence te font gagner l'Algérie toute entière, FAJRIA dans ton coin tu te rappelleras sans doute que nous sommes tous épris de nostalgie et que chacun de nous garde en soi sa manière de revivre son rêve, face au miroir ou face au mirage on est toujours ce que l'on est.
Brave FAJRIA que ton aube soit le signe d'une vie nouvelle et puisse ton père revenir à la raison afin que les pages de ton livre se réuniront à nouveau pour chanter le grand amour dans la chaleur du foyer de la première tétée et les pas premiers vers les horizons dorés. A toutes les Fajria de mon pays, je dédie la chanson SANAR JIOU YEWMANE
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Les Vigiles
- Par algermiliana
- Le 18/04/2021
- Dans Voyage-Lecture
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Dans la banlieue d'Alger, Mahfoudh Lemdjad, un jeune professeur de physique bricoleur à ses heures, invente une drôle de machine. Lorsqu'il décide de la faire breveter, il se heurte à des difficultés inimaginables. Jugé suspect par les autorités, voire dangereux, il est à deux doigts d'abandonner ses rêves de gloire. Jusqu'au jour où l'on reconnaît en haut lieu l'utilité de sa machine...