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Articles de algermiliana

  • À l'Ombre d'une Chanson

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    Avril 1975 la chambre que j’occupais depuis quatre longues années dans la cité universitaire Es-Senia Oran vivait ce jour-là une ambiance électrique rappelant en l’état l’ère des fleurs. À l’image des jours de fête la chambre venait de recevoir un invité de marque qui avait tenu à marquer de par sa présence mon vingt cinquième anniversaire qui lui aussi s’apprêtait à la douceur des dernières séquences d’un adieu prochain. Trois jours durant aux nuits blanches interminables irrésistibles coutes et sans lendemain la galère aux chants improvises refusait de quitter le quai tant le beau monde qu’elle abritait était merveilleux accueillant et nostalgique. La guitare de Said tenant le gouvernail semait à tous les vents de superbes notes musicales traduites par des danses effrénées.

    Le 8 Avril a dix-huit heures l’administration du COUS me demandait en urgence car semble-t-il avait déployé toute son énergie pour me retrouver et du coup une étrange sensation me prit à la gorge dans ma tête mille et une hypothèses se disputaient jusqu’à l’instant où on me tendit la main assortie d’un télégramme bleu avec l’obligation d’apposer ma signature conformément aux dispositifs règlementaires. Le document enfoui dans ma poche, je me suis précipité vers ma chambre qui était à quelques mètres du siège du COUS. Quelques instants après, foudroyé, je ne sentais plus mes pieds à croire que le sol se dérobait sans crier gare une seule phrase avait suffi pour basculer mon existence. Cette phrase si rude et tranchante paraissait à mes yeux tel un couperet MÈRE BELHOCINE KHADRA DÉCÉDÉE VENIR EN URGENCE. Le soir tirait à sa fin son horizon était couleur de pourpre. À 22 heures le car assurant la liaison ORAN-GHARDAIA comptait parmi ses voyageurs un semblant de vie inerte et sans pensée. Au rythme du défilé des bornes kilométriques éclairées par les feux du car la route devenait longue pénible et insupportable. Quelques heures plus tard le compte à rebours en feu et en flammes finalisait le grand saut vers l’inconnu.

    Dans une nuit froide des hauts plateaux je tremblotais tel un enfant sur les genoux de mon illustre père qui atténue gardait stoïquement ses larmes il pleurait en silence sur un corps déjà mis sous terre avant même mon arrivée au domicile de tous mes rêves inachevés. Le retard d’un télégramme et un temps de route avaient fini par avoir le dernier mot me privant à jamais du dernier regard bien, que souvent je me disais au fond de moi-même je ne connais de visage que celui de ma mère si beau et si affectueux dans un corps vivant terriblement vivant. Le 30 Juillet 1979, le cœur de mon illustre père avait cessé de battre.

    Dans le vieux cimetière deux tombes côte à côte, enveloppant deux êtres chers, de l’un j’ai aimé la tendresse et de l’autre la rigueur à aller toujours vers le meilleur. Une semaine plus tard des amis à moi affichaient leur nette détermination à reprendre les cours ensembles et qu’ il était hors de question de rater l’autre grand rendez-vous avec la licence en droit pour le compte de la première promotion à travers l’ouest Algérien.

    Le 30 Juin 1975 dans une superbe grande salle de l’aéroport d'Es-Senia, la fête en cette occasion battait son plein pour finir avec les premières lueurs de l’aube alors que dans ma tristesse naissaient les paroles de NEJMA écrites de ma main cette même main qui avait tant espéré remettre le diplôme à mes chers parents. Les grandes vacances passées en entier à la maison étaient dures à endosser tant le poids de l’absence de ma mère était écrasant et infiniment indéfini.

    Début Septembre 1975, j’ai franchi le seuil de l’académie militaire interarmes de Cherchell pour le compte de mon service national qui avait pris fin en Septembre 1979.

    À toutes et à tous je dédie NEJMA mise en musique par Said et ses deux amis Chalani et Benghnia connus sous le nom LE TRIO D’EL HIDHAB, je ne cache pas mon enthousiasme pour ce retour dans mes souvenirs dans un site que je considère comme étant une partie de moi-même.

    Pour l’amie Chantal la chanson débute ainsi : Le jour est parti et la nuit est venue avec ses ténèbres en pleurs et toi NEDJMA dans ton ciel tu es remontée plus haut emportant avec toi les espérances dans les douleurs de la nuit et les souffrances du jour, seul tu m’as laissé entre un soir et un matin. L’espoir aussi est parti dans les montagnes du Tell et près de la grande rivière tu es née et de là tu as rejoint ton ciel emportant avec toi les espérances.

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  • Les feuilles éparpillées

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    “Pour aider les pauvres on ne peut pas toujours rester dans la légalité, je préfère avoir sur la conscience une porte fracturée qu'un SDF mort de froid.” Charles Hoareau.

    “La liberté consiste a choisir entre deux esclavages l'égoïsme et la conscience celui qui choisit la conscience est l homme libre.” Victor Hugo


    En ce moment crépusculaire, l’appel du Muédhin accentué par la sirène municipale se répandait dans le ciel, se rattachant encore aux ultimes lueurs d’un horizon flambant, marquant à la fois la rupture du jeûne et la communion avec l’éternel dans l’accomplissement d’El-Maghrib. Un silence plat s’était vite emparé de la ville. les rues comme par enchantement se sont vidées de toute vie. Dans les chaumières et dans les demeures, la chaleur et le recueillement redonnaient à chaque organe sa vitalité et sa force originelles. Tel était le constat pour un jour, pour un instant, pour un ftour. Telle était la symbiose au sein des familles et telle était enfin la première accolade avec le mois de la piète, de la tolérance, du pardon et de la paix avec soi même. Cependant, bien des gens pris au dépourvu à cause d’un déplacement prévu ou insoupçonné auront manqué le rendez-vous. Mais combien sont ceux qui ont perdu même un petit moment de rêve pouvant écarter l’amertume et le désespoir. Marginalisés, ils ont oublié une origine, un gite ou même un propre nom. Pris dans un contre courant, leur répertoire est devenu subitement une chose parmi les choses. Ce sont les sans domiciles fixes. Abrèges dans le temps et dans l'espace on les appelle SDF- D’où viennent-ils ? Comment ont-ils pu échouer ainsi sur une terre d’asile ? Semblables à leurs semblables, ils avaient jadis une identité et une expression. Sur un lit de hasard, ils ont tout simplement un numéro. La hiérarchie sociale à leurs yeux se conjugue au passé. Peut- être que dans les temps impérissables, ces anonymes avaient bien vécu un moment glorieux ou une réussite éphémère de courte durée ou peut- être qu’ils ont levé bien haut le sacre tinté de vaillance et de bravoure ou peut-être ….Ou peut-être le destin les a réuni pour une longue et sinueuse marche vers l’inconnu. A leurs yeux, en frères jumeaux, le jour et la nuit dans un cycle continu leur paraissent sans gout et sans référence. Les âmes charitables et les programmes institutionnalises représentent à leurs yeux l’ultime bouée de sauvetage quand tout semble s’écrouler dans la nébuleuse qu’avec le temps va tout s’en va.

    Ailleurs, dans les demeures modestes ou pompeuses, la rupture du jeûne est aussitôt annoncée par la radio, par la télévision, par le muedhin et les cris joyeux des bambins, pour les occupants du lit de hasard, le gémissement de la sonnerie bousculera leurs réflexes dans chaque instant que dieu fait, omniprésent, il indiquera qu’il y a un temps pour se lever, un temps pour s'assoir sur une chaise et voir avec les yeux humides le couvert d'un quotidien trempé dans le soupir le plus profond, il y a aussi ce temps qui annoncera que le lit de hasard est vide, son occupant dans l’ indifférence est parti la ou le riche et le pauvre se rencontrent. en fixant leurs regards furtifs et lointains, en scrutant leurs pas, on sentira alors le poids d’une anecdote prête a s’arrêter à tout moment tout comme une fleur meurtrie par les coups d’une brise dans une nuit quelconque. Une fois le ftour terminé, quelques uns de ces anonymes auront droit à une petite randonnée en ville. Les plus âgés, démunis physiquement, regagneront en silence la place que le destin leur a réservée. L’heure est alors au coucher. La ronde une fois terminée, la sonnerie est là pour rappeler à tous les consignes d’un temps présent et celles du temps à venir et c’est là toute l’alternative entre un mirage par le quel on pense avoir vu et vécu les séquences d’une vie partagée entre le bonheur et le désespoir et un miroir qui nous contraint à regarder ce que nous aimons voir et ce que nous souhaiterions ne pas voir du tout. Il y a bien un temps pour se lever et agir et un autre pour s’arrêter afin de saisir au vol un reflet mince soit il de la réalité que nous vivons et que nous subissons. Mais qu'en est il de ceux qui ont été amené à choisir la rue avec tous ses dangers pour revêtir le blason des sans domiciles ?

    ENNAHAR TV, en ce mois des fleurs a diffusé l'histoire bouleversante d'une jeune femme qui garde encore les traits d'une jeunesse qui a perdu l'essentiel de sa substance, elle s'appelle FAJRIA, tout comme les lueurs de l'aube qui annoncent la fin de la nuit. Très jeune elle a aimé quelqu'un de son âge et c'était pour Fajria l'annonce d'un terrible ouragan qui lui a valu l'ouverture vers l'inconnu car son père l'a bannie à jamais bien qu'elle était en possession de son acte d'immunité et désormais la rue était devenue son repaire la où la vie en compagnie des rats était plus rassurante jusqu'à ce point.Ô noble Fajria ? c'était sa réponse suite à une question posée par le reporter de la télévision qui venait d'apprendre que suite à une tentative de mettre fin à son existence de SDF elle avait accepté une demande en mariage d'un homme à l'allure d'un homme qui cachait diaboliquement ses dessins de séducteur ayant choisi pour proie une sans défense fixe FAJRIA blessée, déçue et révoltée, devait se rendre à l'évidence que le postulant avait déjà perdu toute sa vie en choisissant les voies de la drogue. Arrivé à ce stade, est il logique de se poser la question à savoir qui est réellement SDF Fajria ou cette frange qui préfère tendre les filets à ceux qui endurent les épreuves les plus spectaculaires voire les plus innocentes ? Faut il se poser cette autre question qui rappelle en somme une vieille citation se rapportant aux oiseaux en cage qui pensent que les oiseaux en dehors sont des SDF ?

    En réponse à une question relative à sa propre vision sur sa vie, entre un sourire angélique et une larme à fendre les coeurs FAJRIA avait donné une explication des plus philosophiques. Ma vie est un livre abandonné dont les pages sont éparpillées après un silence, elle avait ajouté, cependant je suis incapable de les rassembler et mon coeur brule pour ma mère et mon frère et je n'en veut pas à mon père qui a préféré laver un honneur farfelu car moi je détiens encore mon certificat de moralité. Le reporter pour alléger ses souffrances lui avait offert un survêtement chaud et mon Dieu quel visage illumine que celui qui vient de dégager une sorte de lumière à croire qu'elle descend du ciel. Fajria tu es victime de la société car même sans domicile tu as choisi le ciel, la terre, les étoiles et l horizon pour cueillir les plus beaux rayons qui réchauffent à la fois le coeur et la raison. Fajria si tu as perdu le foyer parental, ton éducation et les brulures de ton existence te font gagner l'Algérie toute entière, FAJRIA dans ton coin tu te rappelleras sans doute que nous sommes tous épris de nostalgie et que chacun de nous garde en soi sa manière de revivre son rêve, face au miroir ou face au mirage on est toujours ce que l'on est.

    Brave FAJRIA que ton aube soit le signe d'une vie nouvelle et puisse ton père revenir à la raison afin que les pages de ton livre se réuniront à nouveau pour chanter le grand amour dans la chaleur du foyer de la première tétée et les pas premiers vers les horizons dorés. A toutes les Fajria de mon pays, je dédie la chanson SANAR JIOU YEWMANE

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  • Les Vigiles

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    Les Vigiles

     

     Les Vigiles

    Dans la banlieue d'Alger, Mahfoudh Lemdjad, un jeune professeur de physique bricoleur à ses heures, invente une drôle de machine. Lorsqu'il décide de la faire breveter, il se heurte à des difficultés inimaginables. Jugé suspect par les autorités, voire dangereux, il est à deux doigts d'abandonner ses rêves de gloire. Jusqu'au jour où l'on reconnaît en haut lieu l'utilité de sa machine...

  • Mon histoire…/Part 9

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    Mon histoire…L’histoire toute simple de moi (9)

    La particularité de ma besogne vacataire et tout ce qui devrait être effectué pour un temps, durant les vacances est devenue pour moi une manière usuelle. Le périple dans les rues du village est devenu ordinaire. Après l effort concevable d’une heure de peine, il me fait revenir toujours aux loisirs dans la rue dans le reste de la journée aves des gamins de mon âge.

    C’est dans l’attente de cette demi-journée qui viendra avec son seul coup de cloche dans la -journée, que l’on aperçoit au ciel, un spectacle indescriptible de vol de pigeons. D’une façon soudaine, des pigeons par nuée mouvante sortaient de sous le toit de l’église. Terrifiés ces oiseaux urbains quittent ainsi le plafonnier de leurs loges. On pouvait les regardait tout effrayés par le subit son de l’horloge, fuir du toit, voler, planer, et tournoyer tant à chercher un autre endroit plus sûr. Même au ciel ces inoffensifs volatiles d’espèces domestiques n’auront pas une tranquillité. A l’affut de petits diablotins du village, seront aux alentours de l’édifice de l’église comme toutes les fois à attendre leur proie. Ils sont bien ces écoliers d hier à devenir du jour au lendemain dans un temps de vacance les galopins du village. A l’aide de tire-boulettes ils seront à mesurer leurs adresses de fin-chasseurs sur cette abondance de pigeons en plein vol. C’est leur joie dans ce moment opportun pour atteindre une cible au ciel .Leurs jouets proscrits se font de deux lanières d’élastiques tirées d’une chambre à air d’un pneu de camions .Certains possèdent encore ces terribles et résistants élastiques carrés rares à en trouver en vente. Bien des fois ces misérables pigeons seront atteints au vol de ce tout petit caillou qui leur sera fatal . Ils ne voleront certes plus jamais. Une des circonstances fâcheuses due à une insouciance déplaisante de l’âge enfantin . À pic , ils seront à descendre tout comme le redoutable ’avion jaune qu’ on pouvait dans ce temps voir de loin descendre son nez à fouiller à ras le sol la campagne .Ces pauvres pigeons faisaient autant de même pour tomber. Aux cris joyeux des galopins ils seront à piquer leurs becs à terre avec l’âme rendue. Ce n’est qu’à la vue des silhouettes des deux gardiens de la paix au village que ces pauvres ailés auront un vol plus tranquille .On les voyait surgir du néant ces inséparables qu’on les appelait Laurel et Hardy pour leur renom de popularité au village. Laurel était le français plus mince et long de taille , un képi noir de gendarme ornait sa tète , à la large ceinture noire portée et entourant sa taille comme un général appelé De Gaule . Un étui tout court était fixé qui pouvait cacher tout juste un petit pistolet , l’arabe était Hardy plutôt un patapouf , gras gros , petit de taille, sa bedaine avancée pour mieux la maintenir nécessitait pour lui une longue et large ceinture. Un chapeau de brousse entouré d’un ruban comme fétiche, reposait sur sa grosse tête plus ronde et qui cachait le peu de sa trombine. La vue de son chapeau de brousse rappelait pour nous écoliers à celui du docteur Albert Schweitzer en Afrique sur une page dans un de nos livres de lecture .On voyait aussi ce chapeau dans ces films BOMBA enfant de la jungle ou Tarzan des BWENA le portaient aussi. Ces BWENA chiquement habillés que les porteurs noirs suivent avec leurs fardeaux sur la tete les appelaient ainsi . Ces BWENA portaient aussi ces types de chapeaux en ricanant avec une pipe à la bouche dans ces films noir et blanc montrant où l’homme civilisé peut aller pour faire valoir sa supériorité à un monde a demi nu. . La tenue de garde -champêtre dans la rue pour Hardy a été tout un temps de couleur kaki . Un style d’uniforme d’un empire colonial qui fait penser qu’elle n’était pas loin de cette tenue de légion étrangère que même gosses nous avions peur de leur passage dans leur Dodge militaire . Le revolver qu’il portait dans un étui bien que long par son canon lui descendait le long de la jambe jusqu’au genou. Quand on le voyait courir, il devait tenir et soulever vers le haut l’étui pour ne pas trop faire souffrir sa jambe. Quand vient ce marathon à faire avec nous de temps en temps , derrière ce Laurel plus léger et plus rapide que lui il était toujours , son etui dans une main, dans l’autre main son chapeau.

    Et dans ce quotidien de vie qui nous liait ,comme à chaque fois à leur vue au loin on prenait nos distances .Pour , ces funestes spadassins amateurs ils devront choisir la voie la plus propice qui puisse les sauver. Instinctivement ils cacheront quelque part ou laisseront à l’abandon leurs malléables élastiques carrés qui par la suite seront vite remplacés. A la peur d’être punis pour leurs fautes d’innocences ils crieront de loin au principe de la raison pour s’excuser, à mort l’innocent ; parce que personne n’a trouvé sur eux l’arme prohibée du crime.

    De mes souvenirs avec Laurel et Hardy à raconter, c’est dans ’une course folle sans fin dans les rues du village. De ce jour Je m’en souviens, lorsque toutes poches pleines d’une quantité de prunes, j’étais surpris comme un larcin dans ’un beau jardin de fruits . Le lieu sans chien méchant de garde était une propriété privée, regorgeant surtout de prunes .Le jardin se trouvait ce jour là sans gardien ce qui était encore plus appropriée. Bien des fois ils m’ont surpris manger des fruits dehors, mais cette fois j’étais bien à l’intérieur . Pour fuir J’étais obligé à me faufiler à travers une ronce artificielle de fils barbelés. La ronce métallique avec ses nœuds à épines et pointes piquantes me laissa quelques égratignures tout le long du corps.

    Pour pouvoir sortir de ce traquenard, les seules prunes qui ne prendront pas le chemin de la sortie seront celles que j’avais dans la bouche et les trois ou quatre dans mes mains. Les autres prunes enfouies entre ma peau et ma chemise et dans mes poches ont fini la course avec moi. Apres des tours à courir et des cache-cache à faire, mes poursuivants abandonnèrent enfin.. Ils savaient bien où me retrouver. J’eu l’ idée d’aller me cacher dans un endroit odorant bien commun et caractérisé à la volaille .Et, comme à arabe , arabe et demi ,il y a toujours plus rusé que toi. C’était lui qui est venu pour me sortir de ma cachette Comme toujours ce gros lard Hardy l’arabe se charge des grosses besognes. Il fouilla tous les recoins à l’intérieur de la maison. Laurel, le français par peur de ne pas comprendre le gentil dialecte de ma mère a préféré rester à l’écart. Mais c’était bien pour m’attraper à la porte et me barrer le chemin à la sortie en cas si jamais je me faufilerai .Je croyais bien m’être caché avec les poules, c’était sans compter sur ces poulardes qui à ma vue caquetèrent et ne cessèrent de se taire. Elles sautillaient par endroit à un autre ici et là comme si elles avaient cette gale des pattes, qu’elles ne voulurent pas de moi comme compagnon. Pour Hardy il lui était facile après le désarroi des poules de savoir où j’étais Ce jour aussi L’odeur nauséabonde du poulailler était de connivence avec son odorat .Pour me sortir de là il lui été facile de me tenir par le cou. Et toutes les prunes ont été laissées aux poules pour leur généreuse hospitalité.

    Me fouillant ‘ partout ’de fond en comble même d’ouvrir la bouche , ils seront déçus que mes dents n’ont rien laissé comme trace ,que les poches soient vides et que ma chemise sortait aussi hors de ma ceinture .Ils décidèrent à m’emmener avec eux même si rien n’a été trouvé sur moi .Chemin faisant Laurel me tenait fortement le bras, Hardy me tenait par l’autre. , chacun d’eux croyait que l’autre tenait bien la proie. Alors ne fut il qu’un laps de temps d’inattention d’une mainmise, je les ai remercié fort bien d’une compagnie d’un prochain rendez vous. De loin je les ai regardé qu Ils n’ont pas bougé, ils se sont regardés pour faire aussi comme l’a si bien fait le lion avec le renard en traversant la riviere.

    Mais, Cela ne tarda pas pour moi à nous revoir. Que voilà Il fut’ un jour de marché hebdomadaire du village. Un jour de marché c’est là où le monde rural se rencontre où tout s’achète et se vend du morceau de bois au grain de blé. Les anes ont leur places comme les vaches et les bœufs .Le boucher ne vend nullement par kilo mais par gigot .Le Meddah narre des récits lointains qui plaisent avec son BENDIr sans oublier de le tendre pour qu’on jette une pièce à l’intérieur. Et ce jour au lieu de me laisser entendre une histoire père m’envoya chez l’habituel marchand de légumes avec un couffin d’œufs déjà commandés par lui . Toutes les fois que j’allais le voir pour une commission, il l me donnait ou me laissait prendre soit une pomme soit un autre fruit de saison Ce jour il était occupé avec sa clientèle un cageot tout proche de moi était plein de orange, je me suis servi et j »en ai pris une du tas .C’est alors que j’ai senti une main sur mon poignet se refermait avec force. C’était Laurel qui me tenait .Je ne sais comment Laurel était là et tout prés Hardy à ’ bien m’observer. et Laurel m’a bien pris la main dans le sac et c’est Le faux geste qu’ils attendaient de moi .Il me tenait encore fortement la main Les curieux sont accourus pour voir le voleur à la tir . J’allais payer cette fois pour tout. Une chance pour moi que Le marchand prit le couffin que j’ai apporté pour me dire de le rapporter à mon père en me donnant une autre orange. Une fois encore déçus mes deux ennemis me voient partir gambader .Mais J’ai appris ce jour une leçon d’honnêteté qu’il ne fallait surtout pas mettre la main là où il ne fallait pas.

    Nous jouions dans ce temps beaucoup dans la rue avec eux et leur histoire avec nous était vraiment du réel du matin au soir. Ils Venaient chaque jour nous voir jouer qu’ Ils ne manquaient jamais à l’appel soit aux jeux de billes, à la pelote fumée à ces carrioles comme de petites merveilles qui roulent avec trois roues de roulement .Pour ces carrioles comme nous n’avions aucun droit à circuler avec ,ils ne voulaient pas que nous les fabriquions .Notre atelier de fabrique de ces carrioles était juste sous leurs yeux et à aucun moment de leur passage , ils n’ont songé que le dispositif de la maintenance était tout prés d’eux . Ils nous confisquaient les armes prohibées comme l’arc, la tire- boulettes , et des bouts de roseaux munis d’un ressort en guise de pistolets . Au matin du jour d’un dimanche, tous les petits fideles venaient à la messe en vélos.. Avant la sortie de messe, c’était une joie à nous de faire d’innombrables cycles fermés autour du monument aux morts avec les jolis vélos à leur insu. Le décompte des tours s’arrête net dés la vue des tuniques Kaki et bleu qui approchent.

    Et dans un temps inoubliable des vendanges, chacun avait en main un harpon. Tout un long roseau avec un fil de fer tordu au bout comme crochet .Ce fil tordu sert pour saisir et extraire une grappe de raisin des tombereaux ou d’une remorque de passage à la cave.
    La présence de Laurel et Hardy se faisait aux alentours du grand bassin de la cave.C’est surtout Le convoyeur avec son impardonnable bâton qui nous empêchait de nous accrocher aux bennes de vendanges . Des fois à courir derrière une remorque sans avoir une seule grappe nous donnait de la peine .Mais le fait de courir même sans avoir cette grappe était mieux que rien pour nous. .Que de fois on se contentait du morceau de galette seulement attendant que l’occasion se présente que parfois les convoyeurs nous en donnent quand on le leur demande. Dans le cas contraire on se servait nous même.

    Là où la vendange se termine, dans toutes les parcelles on y trouve toujours du raison les coupeurs et les cueilleurs auront toujours à laisser entre les branchages d’un pied de vigne quelques grappes de raisin . Ce qui donne une autre vendange de raisins, pour les nu –propriétaires comme nous .C’est libre de pénétrer à tout le monde, on appelle tout couramment ce ramassage de raisin laissé « ERRbiba’ » . Tôt le matin ,chacun ramènera un couffin et récolter tout ce qui a été laissé et inutile pour un sécateur. Dans une vendange , il arrive que les coupeurs pour être rapide dans une ligne de rangée de ceps , pour faire vite à remplir leurs sceaux des fois laisseront dans leur excès de grosses grappes de raisin cachées par le feuillage . Au retour , nos couffins en fin d’apres midi seront remplis et pleins de raisin . On sera bien reçu par la mère mais le pére demandera toujours la raison de notre absence dans la journée à la maison. Il donnera un air de mécontentement même si çà a été toujours une satisfaction cachée chez lui .Le premier couffin apporté donnera la voie à d’ autres qui suivront par la suite . Ces couffins de raisin rassurent tout pére de famille l’assurance d’avoir chez soi un repas pour quelques jours, comme tout roi dans son château chacun se sentira rassasié à sa faim .

    En été la vie était facile à vivre au village .Elle était simple ,saine que même avec un tout bout de galette chaud il y avait toujours une grappe de raisin, une tranche de melon ou pastèque et ces figues barbariques qui font le bonheur d’avoir bien mangé .Quand on jouait et qu’on rentre à la maison et qu’ on trouve rien à mettre sous la dent ;c’est avec un morceau de galette qu’on y va à cette boite de lait Nestlé concentré que notre mère cache à nos yeux .On y verse le peu qu’on veut dessus comme on étale aujourd hui de la mayonnaise sur une tranche de pizza. On ressort à la rue tout content d’avoir trouvé ce qu’on desir. Dans cette vie rurale ,que mènent les villageois , même le médecin du village n’avait pas à se plaindre si toute fois pour lui la clientèle lui manque. Et pour aller le voir ils ne sont que des malades imaginaires où quelqu’un mordu par un chien enragé.

    Les vendanges se termineront presque avec la rentrée de l’école sauf qu’aux grandes parcelles éloignées où elles tarderont encore un peu. Aux heures de classe c’est ces moments dans une rue calme et tranquille où les convoyeurs de raisin n’auront plus de souci à voir les grappes partirent ailleurs que de se déverser dans le grand bassin de la cave. Bien apres les vendanges viendra ce tour de la distillerie pour les marcs de raisin .Elle travaillera jour et nuit pour ressortir des marcs de raisin une eau de vie appelé alcool ,sitôt après elle partira pour une autre destination .Parfois on se voyait qu’au lieu de jouer ,on était obligé de ramener dans la journée un couffin des résidus pour faire cuire un pain quotidien de semoule. La cuisson se fait dans un four en terre composée d’argile compactée avec de la paille. Au moment de la cuisson, on sentira l’odeur venir vous pénétrer les narines sauf pour ceux qui malheureusement sont enrhumés Apres la taille de la vigne on voit le père qui ira quémander auprès d’un propriétaire de vignoble de lui permettre à donner et ramener par sa remorque un chargement de rameaux. Ces sarments seront pour toute une année utile à tout feu de cuisine. ça permettra à nous réchauffer de l’hiver rigoureux, au feu d’un café du matin, une cuisson de galette. Ou à une clarté de lumière pour veiller prés d’une cheminée. Je me souviens qu’on utilisait rarement qu’un réchaud à deux feux. On n’avait qu’une seule bouteille de propane qui peut bien durer des mois pour enfin être consommée.

    Les souffrances et les peines de courir ne se termineront pour nous et notre Laurel et Hardy qu’à la fin des vacances .Mais dans ce quotidien de la vie au village avec eux c’était toujours Hardy et Laurel nos garde- champêtres les gagnants. Le jour de la rentrée des classes ils seront là à nous compter à la porte d »entrée pour nous dire nos bêtises. Une des bêtises pour moi où une fois j’ai fait l’école buissonnière et je reconnais ma faute si je suis en train d’écrire une histoire c’est bien grâce à une petite fille qui est grand mère à nos jours a indiqué à notre Laurel et Hardy l’endroit où avec un autre on avait fait bivouac .Entre les deux garde champetres la maitresse d’école nous voyait revenir à nos bancs de classe .

    Nos zig zag dans des series d’obstacles avec eux ont été bien fréquents,. On avait peur de les rencontrer . Et toujours là où on les voyait venir de loin que par respect ’ à leur appel nous les fuyons toujours.

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  • Le cri des adieux

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    Quand les appels de la cloche écolière nous prenaient à revers dans une peur bleue une fois en files indiennes vers le calcul vivant et la récitation.
    Quand ils sont également porteurs de joies indescriptibles, une fois en route vers la cantine et le cinéma à vingt francs, le livre, aux pages jaunies par les arômes des temps, perpétue aux gré des vents la prouesse des souvenirs vivants.

    Trézel, Sougueur, et cette brave maman cantine qui répondait sans tarder à l’appel de nos ventres agités en nous offrant gracieusement pour le prix d’un «doro» ses merveilleuses réussites de riz, de pois chiches, de lentilles et autres résistants aux calories vitales pour soutenir les corps frêles.

    Au petit matin, un bol de lait chaud. La cantine, une fois par semaine, vidée de ses tables est utilisée pour la projection de films. Licoule la3rab disposait de classes pour nous instruire et nous faire comprendre les choses de la vie, d’une cantine pour nous rassasier et enfin d’un jet de lumière qui avait pris le pli de sillonner l’obscurité et larguer sur l’écran de fortune les images, les plus vivantes et les plus extravagantes.

    Ô Ciné des temps fuyants, faites rejaillir les éclats de la lointaine enfance bercée dans la douceur matinale et la chasteté des moments crépusculaires, ressuscitez les grandes émotions qui avaient accompagné nos regards noyés dans le vif de l’image muette et à l’écoute de l’image parlante magistralement interprétées par la paire des paires, ces grands alliés pour le pire et pour le meilleur, Laurel et Hardy, la petite taille au grand talent, le légendaire Charlot et enfin le cavalier masque que nous attendions tous et qui d ici peu allait surgir dans la nuit ZORRO ZORRO ZORRO.

    Que de joie, que de rires avaient, dans le coeur d'un instant féerique surpasse les règles de la rigueur entre les élèves et les maîtres, dans le recul d'un pas gigantesque les âges des uns et des autres s'évanouissaient dans les sphères des temps immuables.

    On éclaire de nouveau la salle, on tire les grands rideaux noirs qui avaient servi de cache lumière. La bobine et ses bruits cadencés se sont immobilisés. Un instant plus tard, la porte de l’école, humble et émouvante, sous la poigne auguste du gardien s’est repliée sur elle-même.

    La cour a son tour, vidée de son petit monde, serrait dans ses bras les restes sublimes d’une séquence qui se meurt sur le tableau noir de l'une de nos classes enfantines, une main audacieuse a eu le temps d'écrire, au revoir monsieur, vive les vacances.

    Au delà des horizons dores, les lueurs régénérées par la mouvance du disque de feu embrasaient les cimes des montagnes. Les bruits se sont tus il y a bien longtemps, très longtemps. Les étoiles annonçaient leur beauté dans un ciel de velours, le dernier troupeau des vaches suivis au pas par le berger et son chien fidèle regagnaient les étables. Peu de temps après le village s'est endormi a la faveur d une longue nuit qui secouera des années durant, le rêve et la réalité.

    Entre un rayon de l’aube blanchissante et un autre tirant sa tirade vers la nuit des contes, l écolier est pris en entier par le chant pathétique : Trézel, Sougueur, c’est un peu l’âme de ses enfants, c’est aussi cette nostalgie profonde qui nous pousse à baisser le chapeau bien bas. Dans un récent commentaire baignant en entier dans l univers de l'école indigène, soutenu cette fois ci par une description émotive du dernier maire de notre village, j ai le plaisir de reproduire quelques extraits de son poème intitulé Trézel.


    Il était un beau village en la fière Oranie
    Dont le nom a pour nous la douceur infinie
    Des journées d'autrefois dans l'exil cruel
    Seule nous reste aujourd'hui l image de Trézel
    Les toits aux tuiles rouges, que l'église domine
    De son clocher d'ardoise, lentement se dessinent
    Et voici les maisons le grand immeuble est rare
    Qui bordent sagement de larges boulevards
    Et puis la grande place, joyeuse évocation
    De ces jeux commencent à la récréation

    Dans la cour de la vieille école communale
    Cher boulodrome des soirées dominicales
    Ou viennent s'abriter nos amours naissantes
    La foule, tour à tour sportive ou bien dansante
    De ton coin de verdure appréciant la fraicheur,
    Se délassant ici des peines de labeur
    Mais, par-delà le stade, route de la rivière,
    Je sais un lieu paisible, un humble cimetière
    Ou dorment pieusement, à l'ombre des sapins
    Ceux qui nous furent chers, lors du dernier matin

    Nous espérions près d'eux connaitre le repos
    Plus loin, vignes et blés sur l'immense plateau
    Burdeau, Palat, Tiaret, toi aussi la Fontaine
    Et toi brulante Aflou, du sud porte lointaine
    Nous vous avons connues, nous vous avons aimées
    Et de notre jeunesse enfuie à jamais,
    Vous êtes le témoin fidèle et silencieux
    Avant que de mourir ou par l age trahi,
    Enfant de cette terre revenir au pays,
    Puis, accomplissant le sacré pélérinage,

    Revoir TREZEL et dire, Bonjour mon beau village

     

    __MICHEL SALADO__

  • Mon histoire…/Part 8

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    Mon histoire…L’histoire toute simple de moi (8)

    Avec la chaleur de midi, le journal ne se vendait que peu dans la rue. Les gens préfèrent s’adonner à une sieste après un repas plutôt que mettre le nez dehors acheter leur journal. Quand dès fois ce problème se manifestait bon gré mal gré autant pour moi marcher que souffrir lamentablement. Et à maintes fois durant cette vente à la crié, cela me poussait à faire à travers rues et coins du village une course contre la montre. Chercher ce quelqu’un qui d’habitude achète son journal. Dans ces journées de canicule, qu’Il fut bon signe encore pour moi à mesure que le temps passe et que la quantité de journaux sous le bras s'amincie et diminuait de son poids. Parfois satisfait d’avoir épuisé mon stock, que dès fois, lorsqu’il en restait pas grand-chose à vendre il m’en coutait encore de courir jusqu’à entendre ce son de cloche de l’horloge.

    L’entendre c’était voir mon travail terminer. Il fallait pour moi se rendre à cette ’évidence que seul l’horloge peut me dicter l’heure de liberté. Il m’était résolu d’attendre et d’entendre le seul coup de cloche de l’après-midi de l’horloge. Il l’annonce au village qu’il est 13 heures de l’après midi. En été c’est pour annoncer que la sieste est finie, c’est le temps du boulot. Pendant l’école il nous annonçait que c’est le temps de rejoindre les bancs de nos tables d’encrier.

    Mon heure de travail se termine même si avec quelques journaux qui me restent sous le bras. A cette heure de l’après midi concernant ma tâche, tout abonné au village a eu avec régularité les nouvelles du jour.

    Il me restait qu’à rentrer au bercail, mais avant il me fallait remettre ce qui ne m’appartient plus. Vider toutes mes poches, rendre compte qu’il n’en manque pas un sou au compte. Ensuite empocher mes maigres sous et partir. Comme dès fois, il arrive que tous les journaux ne soient pas vendus pour une raison telle, qu’au moment du passage les abonnés ne soient pas chez eux. Le journal non livré leur sera remis le lendemain ou les jours d’après au même prix sans ristourne.

    Du paquet à distribuer à remettre, il ne sera fait exception qu’au seul considéré rebut. C’est un journal froissé par l’emballage qui ne se vendait pas. Au lieu de le jeter à la poubelle ou le vendre pour un emballage, on me l’offrait pour s’en débarrasser. Petitement, je l’acceptai pour ma mère. Elle me le demandait toujours avec son petit mot « n’oublie pas mon papier ». Pour que je n’oublie pas c’est en me remettait le morceau de galette avec ma pomme de terre bouillie, que parfois aussi avec un surplus de deux œufs durs, qu’elle me le disait. C’était tout ce que je prenais pour un repas. Ce papier de journal tout abimé lui servait pour essuyer plus facilement ce qui se compose après chaque soir sur le verre à “quinquet”. Nous avions trois à la maison et à leur consommation c’était ce « Nouss Ritla », le demi litre qui suffisait en attendant s’il y avait à vivre un autre jour, c’était idem pour le demi litre d’huile que nous achetions. Minutieusement la petite cuillère faisait une précision de dose pour tout repas. Ce temps est si loin de nous et le relater c’est dire que nous vivons l’EDEN dans nos jours. Le papier journal qu’elle demandait avait plus de commodité que le turban “étoffe du couscoussier appelé ‘’ katal ‘. Tel un turban autour d’une tète, elle l’enroule entre la partie supérieure et inférieure du couscoussier. Avant d’utiliser le journal, ce ‘kefal‘ avec une tige lui servait souvent la première fois à rendre plus clair le verre à quinquet. Le reste du journal sera mis pour la décoration de l’âtre de notre cheminée. Pour le temps qu’il faut le napperon de fortune va orner toute la longueur de l’âtre de la cheminée. A l’aide de ciseaux de fines et petites coupures en zig zag, aux bordures seront faites pour faire jolie et beau à voir. Sur cette nappe on y trouve mieux exposé pour bien éclairer à tout temps notre quinquet. A tout entretien pour le ménage et propreté, mère trouvait à faire sans frais des astuces de nécessité. Quand dès fois elle n’a rien à faire, je la vois nettoyer son seul plat en cuivre qu’on possède et la théière d’argent qu’elle ne sortira que pour les invités. Elle frotte fortement d’abord avec de la cendre, les lave ensuite à l’eau de pluie qu’elle a si bien conservée pour un linge ou cette « haidoura » (peau de mouton) de l’Aïd. Après leur lavage, elle les essuie non pas avec un tissu mais de ces fragments de papier du napperon qu’elle ne jette jamais par-dessus le marché. Pour la levure de galette qui marque une consommation journalière à la nourriture d’un pain quotidien, on ne l’achète jamais. C’est mère à la fin après avoir pétri ses galettes qui la façonne et la prépare d’après une recette propre à elle. Une fois notre galette fut cuite sans levure, père en a été bien furieux pour ça. Mère lui a dit « ya radjal » (homme) ou tu manges ce qui est préparé ou bien tu achètes pour ce que tu veux mieux manger. Mère n’a jamais appelé père par son nom et père n’a jamais appelé mère par son nom devant nous, ça a été pour eux toujours de dire ’ya radjal’ (homme)‘’ ya mra ‘ (femme). Parfois père appelle mère par le nom de ses parents « ya bent flen’’. (fille de...et là il cite le nom de ses parents).

    Au problème de la levure pour père, il était simple. Père n’avait pas ce jour là à chercher dans ses poches. Elles étaient vides de tous pièces pour un quelconque achat. Mais comme elle l’ignorait et ne le savait pas, mère avait cependant dit à père, si ce n’est ces « malaikates» (les anges c’était moi et ma fratrie) qu’on mangera dorénavant dans cette maison de cette galette sans levure à notre bouffetance jusqu’à ce que tu l’achètes. Elle avait dit cela pour inciter mon père à être plus compréhensible avec elle. Bien des jours pour notre nourriture, avec la mauve que tante cueillait des champs et nous l’apporter avec en plus une semoule d’orge (tchicha), mère nous faisait régaler avec toute une marmite pleine. Autour de notre meïda, on mangeait dans uns une seule assiette, sauf pour le plat de « mardoud » du riz, c’est autour d’une ‘djefna en bois’ ce grand plat en bois.

    Le soir quand la lumière du quinquet est à son extrême il et qu’il fait sombre pour voir si un morceau est plus grand qu’un autre, on se contentait du bruit de la cuillère qui atteint le fond de la djefna pour dire qu’on a bien lavé notre djefna pour notre mère.

    Son plat préféré et sa spécialité a été toujours le couscous. Elle le roule le soir même pour le diner. Parfois elle se voit à sacrifier de sa basse cour une poule qui ne pond plus. Parfois on se contente d’une sauce avec navet et carotte. Le plus bizarre en ce temps, même dans une cuisson avec une viande de poulet le navet ne se mangeait pas. Chacun l’écartait, mais on nous obligeait à le manger et là c’était bien difficile à supporter son goût pour le faire passer jusqu’au pharynx et l’avaler...

    Aimée par tout le village, ceux de mon âge me parle d’elle et disent que tel ou tel jour ils ont bien mangé à leur faim; d’autres me diront qu’elle était généreuse à chaque fournée de pain qu’elle faisait cuir, il y avait une part de galette qu’elle offre pour un passant. Elle dit toujours en me remettant une khobza ftir à distribuer toute chaude du tajine pour des gamins jouant devant la maison. Elle me dit que l’aumône aux petits parvient aux parents défunts. Tout en invoquant abondamment Allah en leur faveur et en L'implorant de leur pardonner comme toutes les fois avant de lui remettre son journal, dans un coin je m’asseyais mais dans mes mains son papier de journal tout froissé. Je faisais semblant d’être absorbé de lire et ensuite de tourner et de tourner les pages. Ainsi mère dira à père que je savais comme tous les grands lire un journal. C’était une réalité qui était en ce temps que si un petit peut lire un journal c’est que son certificat d’études primaires était assuré. Ce qui nous été inculqué que le collège ou lycée pour certains au village était encore un rêve pour un indigène. Et j’ai su cela aussi bien après que pour avoir à compléter un trousseau du simple mouchoir jusqu’au costume avec cravate il faudrait bien vendre une vache et son veau.

  • Mais où est donc passé mon village ?

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    Ce texte se veut une réponse à notre aimable ami Mr Bradai qui a évoqué le nom de mon village Sougueur ex Trezel, un village qui a perdu toute son attraction d autrefois...

     

    Trezel

    Parce que la plus forte, et à présent ravivée, rejaillit cette douce évocation de mon village fantôme !

    Mon paisible, mon tranquille, mon doux village pris d'assauts de toutes parts, dépouillé, usurpé, défiguré, dévasté comme une terre livrée aux mauvaises herbes, n'est plus, englouti par des années d’indifférence. Mon délicieux hameau de paix se défertilise, se désertifie, s'équarrit et se meurt dans une mutité totale et complice : déficients parce que disséminés et démissionnaires, ses authentiques enfants le pleurent sans larmes.

    Leur culpabilité est aussi profonde que leur souffrance.

    Mon village exsangue et moribond a capitulé, piégé dans la bourrasque de l'anarchie « urbanisante », déclenchée par quelque espèce rompue au réflexe grégaire de bâtir n'importe où et n'importe comment, faisant fi des considérations architecturales, urbanistiques et autres écologiques ! Qu'importe tout ce verbiage dithyrambique aux yeux de ces bâtisseurs de la vingt cinquième heure ? Cette rhétorique esthétique à propos de la touche distinctive de la région ? Pourvu qu'ils s'accaparent ce délire de promotion personnelle aussi, tels des gladiateurs de l'antique Olympe, plus haut, plus vite, plus fort, ils construisent à perte de vue. 

    Ils conquièrent des terres autrefois autrement utiles et…sans relâche, d'arrache pied, pierre par pierre, ils construisent un pied à terre, par-là, par-ci, sans répit…à perdre la vie…ils construisent leur « tombeau de la vie !»  

    Du béton, de la dalle s’emparent brutalement du village. Et de voir ces charmantes toitures de tuiles et d’ardoises finir entre les mâchoires dévoreuses des grues assassines, ça vous poignarde l’échine ! Comme les vieux, « ça n’a qu’une goutte de sang dans les veines et ça vous saute au visage », vous assistez impuissants au dépérissement de ce patelin. Le territoire est pourtant si étendu, si relâché et si généreux qu’on aurait pu bâtir de nouvelles villes et prémunir ainsi la mémoire historique de ces milliers de villages qu’on déprave ! On aurait eu alors la possibilité de nous réconcilier en profondeur avec le riche passé de notre pays ! Chaque pierre, chaque tuile, chaque empreinte adhèrent à l’histoire millénaire de ce territoire ! La culture de l’oubli et du rejet, qu’elles qu’en soient les motivations, peut se révéler aventureuse dans la vie d’une nation qui ne consent point à observer les vertus de la diversité ! 

    Mon village se dépersonnalise, se dénature, se désagrège dans cette excroissance tentaculaire et démesurée. Ayant tellement pâti, il en ressort tronqué, lui…si charmant, si gracieux, si coquet…aux rues larges et aux trottoirs bien agencés, aux quartiers impeccablement entretenus, aux maisons sobres et sagement alignées, aux allées disciplinées, décorées d'arbres sélectionnés, il se métamorphose en une espèce de bourg non identifiée que la sociologie urbaine doit inventorier sinon inventer. Cette « chose », sale et hideuse rassemble pêle-mêle des gens jonchés les uns sur les autres, au gré du besoin du moment et du…tout venant opportuniste ! Certains « quartiers en chantier permanent » y ont poussé sauvages, prématurés, insoumis et têtus, sans arbres, sans pavés, sans trottoirs, sans égouts. Toutes nues comme des vers de terre, même pas achevées, ces habitations se négocient et se vendent aux plus offrants, aux plus pressants, permettant à de copieuses opérations immobilières de se mouvoir dans d'obscures transactions ! Ces constructions périphériques ont sédentarisé de fortes populations, débarquées d'un ailleurs déraciné et çà et là, telle une métastase, des pôles populeux et insolites se sont multipliés.

    Râlant et ankylosé, le cœur agressé et épuisé de mon village a craqué…par suffocation, apostrophant notre conscience pour « non-assistance à petit village en danger d'extinction »  

    Mais combien sont-ils ceux qui se soucient sincèrement de cet appel de détresse ? De ce s.o.s ? Le décryptent-ils au moins ? Ressentent-ils alors l'imposant tribut que ce patrimoine est en droit de revendiquer et qui reste impayé ? Cette manie de vouloir détruire tout ce qui est beau relève-t-elle de la simple impéritie, à la limite réparable ou, plus dramatique encore, révèle-t-elle au jour l'ampleur des préjudices de raisonnements mortels, animés de rancœurs vaines et inopérantes d'une époque consommée, régissant autant le dispositif mental des gens ? 

    Toute inimitié, toute haine, si légitime soit-elle, reste amorale, seul le pardon mérite respect mais cela réclame vaillance de cœur et noblesse d'âme ! Serions-nous donc « portés » sur la barbarie vengeresse et le vandalisme punitif ? Cela est un autre débat. Quoiqu'il en soit, un souci catégorique nous renvoie à la face cette effarante interrogation :

    - Mais où est donc passé mon village ?

    - Porté disparu…un peu comme les vieux métiers…hélas, on n'en fait plus ! 

    Alors, quelque part dans mes rêves persécutés par des remords, je revendique ce paisible, ce tranquille, ce doux village et c'est toute mon enfance trahie, mon adolescence meurtrie qui le clament à cor et à cri…à coups de souvenirs et de nostalgie. 

    Je survole le temps et se défilant sous mon regard, je vois revivre le jardin public combien choyé de ses vénérables serviteurs tous fiers de sa flore abondante, de ses généreuses fontaines versant sur leurs vasques de marbre des jets d’eau ininterrompus. Je poursuis du regard les folles trajectoires de quelques téméraires gouttelettes, expulsées plus haut et plus loin par la force du débit, qui humectent avec ostentation le gazon d’où s’échappe un doux effluve, émoustillant la loquacité des oiseaux pendant la saison des amours. J’évoque ici nos interminables controverses, assis sur ces larges bancs où tant de chimères et d'espérance ont fleuri dans nos juvéniles esprits bercés du clair de lune de nos brèves nuits d’été.

    Je vois, acclamée de mille voix vibrantes, notre chère équipe locale dès son apparition sur le terrain et le stade municipal s’enflammer à chaque slogan scandé par les supporters abrités sous l’ombre des pins ravinés de résine aux odeurs qui taquinent les narines. Je me revois agrippé au grillage, grignotant ces succulentes cacahuètes encore chaudes, grillées et salées offertes par mon grand frère, à l’époque, pétrisseur. Ainsi dans ma tête une équation sans inconnue s’était définitivement établie : dimanche = stade + cacahuète donc détour obligé par la boulangerie de Si Youssef ! Ce rituel m’a accompagné durant une bonne partie de mon adolescence. J’entends encore nos commentaires incisifs et acerbes à l’occasion de chaque « ratage », commentaires qui se poursuivront tard dans la nuit au café « El Badri » ! Le boulodrome discret et jalousement enserré de platanes m’apparaît avec sa petite foule d'accoutumés se désaltérant après une partie de pétanque et dansant un soir d'été naissant. Je découvre en train de s'animer furtivement sous un matin levant, la place publique de sporadiques allées et venues de gens pacifiques et allègres. Je retrouve les regards familiers de gamins aux visages exubérants à l’approche des liesses des kermesses et des réjouissances de fin d'années scolaires. Je reconquiers ces longues veillées des rudes et durs hivers. Blottis aux poitrines clémentes de nos grand-mères, engourdis et le regard hagard, nous épongions notre soif d'histoires sur l’affolante « Tergou » ou le fabuleux « Smimi ennda*», personnages sans âge qui envahissent les rêves de nos nuits, auprès d’un feu de bois crépitant dans nos vieux âtres. Je m’ennuie souvent de ces parfums âcres et sauvages des coquelicots, des boutons d’or, des marguerites et des géraniums cueillis lors de nos promenades printanières à travers champs et fermes. Mon corps se souvient de nos baignades d’été où l’on se barbotait, tels des canards sauvages, dans l’oued Soussellem, heureux comme des anges. Comment oublier l'ambiance automnale de la saison féconde des vendanges, source de travail et de fruit du pauvre, au quotidien ? (Aujourd’hui que le raisin a disparu de notre paysage, cédant le pas aux tempêtes de sable intempestives et stressantes, on ne comprend que mieux « les raisons de la colère » des éléments déchaînés !). J’écoute le crieur public « el berrah » et ses communications communautaires qui se répandent de bouche à oreille ainsi qu’un feu de mèche dans tout le village. J’entends les incessantes invites du « guerrab », un personnage providentiel toujours là, son outre en bandoulière, faisant retentir les sons familiers de sa cloche prêt à étancher votre soif. Il vous verse dans une coupe de cuivre une précieuse eau revigorante assaisonnée d’un arrière goût d’huile de cade dont la fraîcheur se balade longtemps dans votre palais. Et les tumultueux brouhahas du souk et ses curiosités pittoresques parvenues de tout horizon ! Cette singularité, cette diversité… Tout cela hissait notre fierté d’un dièse.

     

    « Contes du terroir » 

    Je perçois les cliquetis matinaux et les clameurs si familières de nos métiers qui ont tant séduit mon oreille, en suscitant ma curiosité toute enfantine : Du tisserand habile aux mains agiles perpétuant la chaleur charnelle du tapis et de la djellaba, traditions élaborées de notre terre maternelle, au teinturier artiste, par des couleurs nuancées, prodiguant la gaieté dans la simplicité franche et naïve du bon vivre champêtre. Du forgeron fort et solide à qui pas un fer ne résiste, rougi au soufflet par la flamme vermeille, modelé au marteau sur l'enclume qui renvoie au dehors son échos cadencé, au cordonnier aux mains lestes et alertes, maintenant coriacement la rugueuse vie de nos souliers vagabonds. Et ce bourrelier qui, en les pavanant, anoblit le cheval et son cavalier quand la fantasia est à l'honneur ! Que dire du menuisier ébéniste dont nos rustiques armoires, œuvres repues d'affection et de passion reçoivent les senteurs inégalées des bois du terroir et conservent, jusque dans leur rainure, l'empreinte indélébile du maître d'art ! Ah ce généreux boulanger ! Lui qui nous fait vivre, qui nous fait manger de ce pain nutritif, pétri de bon cœur par ses mains nourricières…et combien d'autres petites choses encore, imperceptibles à l'œil brut et profane, que je me dois de celer par dilection pour les passionnés qui ne savent bien voir qu'avec leurs cœurs ! C'est toute l'âme ressuscitée de mon village qui se réveille et se meut ! 

    Alors, une unique convoitise, une seule hantise sature entièrement mon être : vivre de toute ma vie de « sougri » les précieux fantasmes de mes rares nuits « trézéliennes » ! Il nous faut le dire; nous n'avons pas été assez préventifs pour retenir une règle de vieil usage, passée en adage : que le futur se corrige, se remanie et s'édifie de son passé, et que les belles choses, d’où qu'elles viennent, doivent se maintenir sans quoi ce serait un manquement au passé, une offense au présent, un mépris à l'avenir, un outrage à la vie. 

    Mais pour s'en guérir, doit-il suffire de chérir les souvenirs ? Et quelque harcelante et entêtée que demeure leur endurance, résisteraient-ils alors à l'oubli ? L'oubli est humain…la douleur davantage.

    Où que nous allions, quoique nous fassions, ce passé-là est permanent car si simple, si divers, si coloré qu'il s'impose à notre être intégral et, en nous faisant mal partout, nous fait du bien quelques parts. On ne peut que mieux pénétrer la désillusion et la déchéance de générations entières, qui peinent à traînailler le pesant cadavre d'un présent en décomposition incessante. Fantomatiques, faméliques, nous nous agrippons de toutes nos âmes, d'un ultime souffle d'inhalation, à cette époque quasi-fictive, avec cette résolution d'aspirer, en l'espace d'une éternelle échappée, aux félicités d'une ascension sans détour et sans retour ! 

    Oh ! Compagnons égarés, amis épars de mon village confisqué ! Il me tarde de vous rejoindre, maintenant que l'espoir qui me faisait vivre a cessé de vivre, et déjà parmi vous, me ressourcer et m'identifier enfin !

  • Mon histoire…/Part 7

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    Mon histoire…L’histoire toute simple de moi (7)

    Sous le soleil accablant et écrasant qu’à l’épreuve d’une chaleur, je me sentais faible à parcourir les quelques miles des rues du village. Mes journaux à vendre pas si lourds, étant comme toujours interposés sous le bras. À cette confrontation, s’additionne à ma faiblesse le sentiment de peur d’un étourdissement dû à une insolation. C’était l’uniforme complet d’une pétoche que je redoutais le plus et pour qui ma petite tête serait prête à tout lâcher. Et pour avoir ce cran de courage, je me mettais à répéter et revoir en boucle une série de tribulations salutaires. Elle se fera tout au cours de ma continuelle marche journalière. Dans une trame de rêverie je me suis laissé aller. Celle de l’audace d’un héros, être courageux et intrépide, bravant seul tout danger n’hésitant pas à confronter un mal. Je me sentais réconforté dans ce rôle fictif, bien capable et apte à affronter cette boule de feu en ardeur qui tout en haut tapait fort. En moi, la confiance aurait pris place et c’est ce qui me rassurait dans cette imagination.. Mais très vite le réel me sort et me retire de cette fiction .Je me retrouve dans une réalité dans la vie courante, à courir dans la peau de celui d’un impécunieux vendant un papier à lire. Cette réalité qui me dit que je devais pour ne pas perdre la boule chercher comment cacher une tête d’un coup chaud des rayons infrarouges d’un soleil . Pour n’avoir plus peur d’un risque de coup de soleil Il fallait donc me couvrir la tète.

    Même si à la réelle apparence de ma tête verticalement à l’extrémité supérieure de tous mes membres. Je pouvais aussi la voir dans mon ombre sans sécurité bien précaire et fragile bien placée que bien située au sommet, la première à être exposée au soleil.. J’ai pensé à ce qui pouvait la couvrir et l’entourer complètement. J’ai cherché et trouvé que bien souvent que dans les champs de blé au moment des moissons les vieilles glaneuses avec leurs châles se protégeaient du soleil. Ça se pratiquait aussi pour les hommes par un chèche tout blanc comme neige parfois noir qu’ils enroulent de plusieurs tours autour de la tète. Mais pour la plus part le blanc réfléchit mieux le rayonnement dit’ on ; c’est pourquoi malgré la sueur et la poussière une gandoura ou ‘’Kamis’’ homme, sont de manière plus appréciées en été pour une chaleur et ces rayons de soleil. Le ‘’chèche’’ étant encore mieux qu’un couvre chef de doum (petit palmier). Ce vestimentaire d’élégance représentait l’ identité campagnarde. On en voyait souvent habiller plus d’un cavalier venant au village au jour d’un marché. J’ai réfléchi qu’avant toute fatalité contre toute atteinte au risque et péril, qu’Il m’en revenait de protéger mon pauvre’’ bouzelouf’’avant qu’il ne soit complètement cuit.

    De toute ma structure culturelle et physique, je ne voyais que seule ma tête jouait en même temps le rôle de chef de file de médiatrice de négociatrice et de courtière. Inévitablement pour tout éloge venant à moi c’est donc cette tête de gondole qui sera portée au pinacle. J’ai décidé d’opter pour elle d’abord avec ma chemise. Par cette chaleur ça vaut toute une peine d’enrouler une chemise raccommodée autour d’une tête pour un bien être. Et offrir ma chemise à la prévention, elle n’en est qu’une solution meilleure qui écarte tout risque portant préjudice. Donc pour rester en forme la sagacité dans le discernement était cette bonne solution pour moi. Et mieux encore cela m’a fait réfléchir en pensant à cette tète de notre chien.

    Au phénomène naturel que vit ce pauvre beau chien noir pendant les chaleurs. Bien des fois dans mon temps libre à chercher la petite bête à ce chien pour avoir aménagé son territoire en poubelles d’ordures publics .J'ai pu le voir assez longtemps pour constater que le malheureux chien n’arrive même pas à gober une mouche ou aboyer en temps de chaleur intense malgré sa peau et ses poils noirs .Et que pourtant on dit que la peau noire se protège des rayons du soleil .Mais pour ce chien tout noir on ne le voit tout le temps de la journée que cacher sa tête entre ses pattes et attendre le retour prodigue du soir avec sa fraicheur. A ce moment dés’ la première chaleur du jour Il s’engouffre dans son trou d’abri . Même un chat ne le sortirait pas de l’intérieur de son bunker. Un vieux fut d’huile métallique aménagé lui servant de niche. Il fait rentrer même complètement sa queue dedans pour ne pas montrer son anxiété .Il cache entièrement sa tète, tire sa langue, et comme l’agonisant à bout de souffle halète sans s’arrêter.

    À ce point du zénith, pour ne pas trop faire sortir ma langue. Ce bon chien m’a donné l’idée comment marcher pour errer dans la rue. Même protégé par une chemise, Il fallait aussi comme notre bon chien cacher la tête. Je devais comme lui empêcher le soleil de voir ma tête pour cela mettre mes journaux dessus. Je ne comptais plus sur l’ombre des arbres ou leurs feuillages même denses devenues inutiles...Et là je me suis heurté comme à celui qui doute veut se rassurer. Et sous ce soleil devant un risque je me trouvais à courir à droite et gauche cherchant les abris de l’ombre, longeant les murs jusqu’à me faire discret pour me cacher non par honte ou par peur de la foule. Pour moi c’était éviter tout rayon de soleil.

    Dans mes idées vagues à protéger ma cervelle vient s’ajouter cette ambition d’un vélo à posséder. Ce vélo m’aurait facilité la tache. Le rêve de toutes les nuits depuis longtemps. Un rêve de vélo que je n’achèterai jamais, qui la nuit venue prend effet avant de m’endormir pour s’achever à mon réveil le matin. Et il sera ainsi pour tout lendemain pour moi, à reprendre sans relâche la même obsession d’un gamin de mon âge. Et dans cet emploi, je me suis bien trouvé vraiment comblé. Ça me faisait récupérer en même temps des B.D inutiles chez ceux qui pour une ancienne lecture s’en lassaient pour en faire du troc. Mon flaire et odorat de lecture m’emmenaient toujours vers ceux qui ont un bon cœur qui au lieu de les empiler dans des cartons avec une poussière au grenier préféraient les échanger ou en faire un don de bienveillance. Je me suis trouvé à mon gré,que je n’ai eu à me plaindre guère côté lecture. Je lisais tout ce qui est illustré apparu dans le mois courant. L’offre et la demande coulait à flot et les bédéphiles de BD pour moi ne manquaient point.

    C’était le temps aussi des ciné-bravoure, ciné-star, ciné aventures et bien d’autres. À cette époque là, mon père appelait ces magazines et ILLUSTRES : les « Chouadas». C’est les singes que je ne devrais ni regarder ni les lire me disait-il. Dès fois de retour après une expédition d’échange, je le trouvais à m’attendre à l’entrée de la porte si je n’ai pas ces « chouadas »à la main, j’avais une astuce propre à moi de bien les ceinturer dans mon dos pour bien cacher mes jolis chouadas à sa vue.

    Il était bien facile pour moi à cacher ou dissimuler quelque chose pour mon père mais pas pour ma mère .Elle qui a toujours cette grande acuité dans la maison avec un cœur tendre qu’elle n’a ne pas à le dire ou le divulguer au père.

  • Mon histoire…/Part 6

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    Mon histoire…L’histoire toute simple de moi (6)

    Il était juste midi à l’arrivée de l’autocar et au dépôt du paquetage, qu’ au loin les douze coups de midi viennent aussi à sonner. Je voyais par là que le chauffeur du bus tenait à rendre plausible sa ponctualité à un mécanisme. L’autocar prenant tout le temps de son arrêt, n’avait pas encore pris son départ, mais pour moi je me suis trouvé déjà à courir. Tel un automate sans faire part de réflexion j’avais mon paquet dans les bras. J’ai pris en main le premier journal de la journée que je dois livrer et vendre à mon premier client.

    A l’exemple du bus et de l’horloge ma course va aussi prendre fin à l’heure où du haut d’un cadran la petite aiguille indiquera le I en chiffre romain lorsqu’on entendra un seul coup de cloche. Avec un seul coup seulement on saura qu’il est 13 heures de l’après midi. Quand Il sera 13 heures ,il n’y a eu jamais plus de 12 coups pour l’horloge de notre village. Par le temps nous ’avons su que dans la journée après 12 heures il faut dire en français13 heures, qu’ en arabe «el wahda taa enahar. ».

    Et dans l’ardeur du soleil j’étais à courir les rues de mon petit village entre midi et l’avant el wahda. Dans cette course craignant surtout à un coup de soleil la sueur collait à ma chemise que sur ma peau ça ruisselle. Mieux vaut encore m’éviter à ne pas trop cogiter à cette chaleur. Cependant, parfois je pensais à la fontaine publique du village. L’endroit idéal pour me rafraichir et laver une chemise de sa peine. La fontaine construite en pierre roc, avait ses trois longs bassins qui servaient d’abreuvoir pour les grosses vaches laitières d’un vieux colon agriculteur et propriétaire terrien. Le soir quand la chaleur d’été fait défaut à une fraicheur, la grosse dame de la maison ouvrait grande ouverte sa fenêtre. Celle-ci donnait à la rue. Du dehors on pouvait voir à l’intérieur où dans un poste radio des images bougent et parlent comme c’était le cas sur un écran de cinéma. Pour nous c’était cette première fois qu’on voyait devant nous des images dans une boite avec des boutons à tourner comme un poste radio. Le mot même de télévision était l’inconnu absolu au village. La vieille mère quoique peu sourde mais ne pouvait nous voir plus près d'elle que pour qu’on soit accroché à sa fenêtre .Elle était tellement acharnée contre nous qu’elle avait toujours son balai à la main. Son fils par contre ne voyait aucun inconvénient qu’on peut regarder de loin .Pour nous à chaque fois c’était la fête, Il y avait un arbre tout prés de la fenêtre où facilement on pouvait grimper . Perchés sur l’arbre,on restait tranquille le temps d’un film. Une fois il a fait appel à tous ses ouvriers permanents et nous comme voisins à lui; il nous a fait montrer un documentaire fait par lui au moment des vendanges de son vignoble . On voyait ce que nous connaissons comme personnes et qui devant nous sont à se montrer entre eux dans les séquences qui passaient .On les voyait comme vendangeurs entre les rangées des pieds de vigne avec leurs sceaux et sécateurs, les porteurs aussi , on les voyait vider leurs hôtes dans les tombereaux. Le plus heureux d’entre eux c’était le conducteur du tracteur tenant une grappe de raisin . C’était pour nous quelque chose de nouveau à les regarder bouger et travailler .A cette époque, ce fils travaillait à la RTF Radio d’Alger .Comme voisin ,on le connaissait aussi comme réparateur de TSF , il ouvrait son petit atelier tous les apres midi d’un samedi quand il revenait d’Alger.
    En construisant une tour métallique de transmission de plusieurs mètres de haut , Il était le premier à avoir sa télévision au village. La transmission était reliée à partir d’ un émetteur au sommet de Chrea (Blida).

    Ce fils de colon s’appelait Alain Marouby.
    Je me rappelle toujours d’un des films dont je garde son souvenir en mémoire. Le film avait pour titre ‘’ la charge héroïque des tuniques bleues’ avec Victor Mature. L’acteur venait juste au foyer rural du village à passer dans ce film inoubliable de notre jeunesse « Samson et Dalila ». Le film était resté des jours à se raconter entre nous.

    Mais pour les bassins, l’occasion se présentait pour les mulets et ânes des campagnards .Ils seront chaque jour à venir de très loin au moulin chargés de sacs de blé . Que de joie avons-nous passé avec ces ânes pendant l’absence de leurs propriétaires. On faisait même des paris de course. Le terrain était tout à coté, on évitait la rue et la piste cailloutée trop dures à une chute, la terre dans une chute était plus mole.

    Dés lors dans cette activité d’opportunité, Je commençais à connaitre plus les gens du village . Parmi la clientèle Il y a , ceux qui étaient encore plus avares qu’on ne pense d’eux, et ceux qui sont plus généreux à me remettre un petit quelque chose à mettre dans la bouche. Une pomme , une tranche de pastèque qui me facilitait sans embarras de soif à continuer mon chemin.

    Au début c’était peu arrangeant et empressant ce travail, la connaissance dans la pratique me manquait. Il me fallait plutôt être courtois avec les clients .Il n’était plus pour moi à marchander comme je le faisais pour la vente d’un œuf , d’une poule ou lapin qui peuvent se vendre bien après. J’avais sous mon bras un paquet de papier à vendre au jour le jour. Je me voyais ainsi courir et à errer dans un parcours d’une heure des fois un peu plus. Ce que j’essayais de faire, chercher tout venant dans un but précis lui vendre du papier remplir mes poches de pièces de sou .Aller sans peur frapper jusqu’à trois coups à la porte des clients abonnés impatiemment en attente de leur journal. A chaque client intercepté sur mon chemin ou qui m’ouvre la porte , je n’avais qu’à lui remettre son journal en contre partie recevoir l’argent et filer en ayant l’air d’un gars pressé pour continuer sa route . Toute vente d’un journal était au comptant, sans ’échéance, et pas un centime de moins.

    Parfois à certains j’avais pas du tout honte de le répéter s’il leur manquait le petit sou à me remettre qu’il n’est pas pour une autre fois. Dés le début les habitués ont pris le pli, bien obligés à payer pour lire ce qui se veut d’intéressant pour eux. Puis Ils ont pris aussi l’habitude d’avoir leur monnaie chez eux. Mes poches ont aussi pris un pli, ma mère avec toute sa manière astucieuse de faire s’est bien vue de leur’ rajouter un second tissu pour qu’il de conflit avec celui qui m’emploie...

    Lorsque la majorité des clients abonnés prenaient tous leurs journaux ,il me restait encore à vendre du lot, l’autre moitié de journaux sous mon bras. Je devais courir à des moments de chaleur intense. Ces moments où il me fallait constamment boire et où mon morceau de galette que je porte toujours avec moi avec cette pomme de terre ou parfois un œuf dur ou deux, n’en valait pas la peine de les manger. Ce petit repas ne me servait à rien dans ces moments de chaleur. Les endroits les plus aimés pour moi à visiter c’était les cafés et les quelques boutiques encore ouvertes. Leurs lieux en fraicheur à l’intérieur me soulageaient. C’était un temps court qui passe à l'intérieur pour moi pour vider deux à trois verres d’eau et pour quelques journaux à vendre à des clients somnolents. Ils sont là sur leurs chaises à regarder des mouches volaient où à reposer leur tête sur une table. On sent même à l’ombre d’un toit qu’on vit vraiment la canicule au village.

    Ce passage dans les cafés et boutiques pour quelque journaux à vendre est tout bénéfique il m’évitait à ne pas trop crier dans les rues.

  • LOUIS PHILIPPE ET NAPOLÉON III, LEUR EXIL

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    LOUIS PHILIPPE,ROI DE FRANCE, 1830-1848.

    Louis-Philippe, roi des Français, gouvernât la France d’Aout 1830 à Février 1848, succédant au roi Charles X. C’est sous ce dernier que l’invasion de l’Algérie a été entamée par ledébarquementde l'armée française d'AfriqueàSidi-Ferruch,le14juin1830commandée par legénéral de Bourmont.Mais Le 24 février 1848, c’estl’insurrection populaire dans Paris. La France connait sa troisième révolution depuis 1789 et le peuple manifeste contre son «Roi-Citoyen ». Jusqu’alors, Louis-Philippe pensait y échapper mais cette fois-ci, il craint le pire. Le roi des Français se résigne et rédige son acte d’abdication à la hâte, pensant encore sauver la monarchie et sa dynastie, en désignant son petit-fils comme héritier. Pourtant, en fin de journée, Alphonse de Lamartine, président du Conseil de Saône-et-Loire et membre du nouveau gouvernement provisoire proclame la Seconde République. Une semaine plus tard, le roi déchu Louis-Philippe embarque pour l’Angleterre incognito.Louis Phillipe abdiqua en 1848 et déménagea en Angleterre où il fut reçuet hébergé parla reine Victoria. Il vécut avec sa famille à Claremont, Esher, Sud-Ouest de Londres. Deux années après avoir quitté la France, il meurt à Claremont le 26 août 1850. Il sera enterré pour la première fois à lachapelle St. Charles Borromeo à Weybridge, Surrey, à côté de Londres.En 1876, ses restes et ceux de sa femme sont emmenés en France et enterrés à la Chapelle royale de Dreux, la nécropole de la famille d'Orléansen 1816.

     

    NAPOLÉON III, PREMIER PRÉSIDENT DE FRANCE: 1848-1852 et EMPEREUR DES FRANÇAIS: 1852-1870.

    Napoléon III fut le premier président de la France (en tant queLouis-Napoléon Bonaparte) de 1848 à 1852 et empereur des Français de 1852 à 1870. Neveu de Napoléon Ier, il fût le dernier monarque à régner sur la France. Élu pour la première fois à la présidence de la Seconde République en 1848, il prend le pouvoir par la force en 1851, alors qu'il ne peut être réélu constitutionnellement;il se proclama plus tard empereur des Français. Il fonde le Second Empire, régnant jusqu'à la défaite de l'armée française et sa capture par la Prusse et ses alliés à la bataille de Sedan en 1870.Napoléon III est rapidement détrôné et la IIIe République est proclamée à Paris. Il partit en exil en Angleterre, reçuet hébergé lui aussi parla reine Victoria. Trois annéesaprès avoir quitté la France, il mourut en 1873à Chislehurst, Hampshire, dans le sud de l’Angleterre.

    Dans un article récent d’un journal britannique, Le Daily Télégraphe, réputé de droite, et en titre on peut lire: « Il serait fou (barmy) de rendre les restes de Napoléon III en France -il est mieux en Grande-Bretagne ».les Français ont toujours voulu que la dépouille de l'empereur Napoléon III soit restituée à Paris. Exilé en Angleterre, après la désastreuse défaite de Sedan en 1870, dans laquelle la France perd au profit de la Prusse, l’Alsace et la Lorraine, il va résider dans le Hampshire, à Chislehurst en 1971, au nord de Southampton. Il décède de maladie en 1873. Initialement enterré dans l'église catholique de Chislehurst, ses cendres furent transférées au mausolée impérial de l’abbaye Saint-Michel, une abbaye bénédictine de Farnborough, Hampshire, Angleterre.Dans une crypte de l’église de cette abbaye et à ce jour, reposent dans trois sarcophages, l’empereur Napoléon III, sur la droite, son fils,le Prince Napoléon Eugène Bonaparte, ou Prince Imperial, sur la gauche, et au centreet surélevé, celui de l’Impératrice Eugénie, épouse de Napoléon III.

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