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Articles de algermiliana

  • Fidélité quand tu nous manques !

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    Mon histoire dit encore

    Que bien trop jeune, on m’a appris à ne point mentir
    je ne dois dire que vérité, être décent surtout ne point voler
    C’était une devise dans la famille après la prière qui est devoir
    Ce qui devait arriver arriva pour moi
    Pour le dire Il arriva qu’un beau jour j’ai trahi que j’ai volé, que j’ai menti que je n’ai pu faire de prière
    Jamais Rien de tel dans la famille n’avait lieu

    En cette première fois j’ai vu Mère et Père mécontents
    En moi devant eux, Ils ne reconnaissaient plus leur cher chérubin
    Ce jour, pour eux le ciel au dessus paraissait tel un lourd fardeau à supporter
    Et chacun se sentant mourir, comme neige l’espoir posé en moi pour un droit chemin fondit
    Debout, à regarder ne sachant que faire Mère et Père se tournèrent à Dieu
    Comme pour chercher à me dire si on ment on ne doit pas oublier le mal qui est fait il n’y a pas plus pire qu’un menteur qui ment.

    Mère et père m’ont dit ce ci que je l’’ai retenu à jamais.
    - On peut chercher partout, on ne trouvera jamais sur terre quelqu’un qui soit loyal, qui ne vous trahisse jamais, ou qui ne vous mente jamais. Aucune personne, si ce n'est Dieu, qui ne vous laisse jamais tomber.
    Tremblant comme un enfant sans parent
    Sentant confusément revenir mes remords
    Accusant le destin qui n’épargne personne

    A Mère et Père qui me sont fidèles et qui jurèrent fidélité et attachement à Dieu Je me suis attaché
    Mon histoire pour ces ces derniers temps est loin d’être finie.

  • Bonjour Vendredi, au revoir Vendredi…

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    Et heureux qu’il en reste à dire ! comme tu le dis...
    Mon histoire, le dit encore cher Ami
    Venu d’une simple marche dite « el hirak »
    L’histoire dit d'’un peuple pour bien plaire dans sa marche a bien choisi un jour préféré
    A ce jour, il dit Au début « Bonjour Vendredi», à la fin il dira « au Revoir Vendredi »

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    C’est quand son jour se lève et que sa nuit se couche
    Et dans la rue il marchait avec un chant de joie qui dit : qu’il a trouvé *ce qu’il a perdu*
    En ce jour Beni par Dieu il a trouvé « sa liberté »
    Et ce jour que sans peur et sans reproche, il prit son bien
    Ben Badis l’avait écrit pour son peuple

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    Qu’il revienne au peuple ce qu'il a perdu
    Ben Mhidi l’a redit dit pour un peuple
    Mettez la révolution dans la rue, le peuple s’en emparera
    Tous deux ont dit comment devrait se faire la raison d’être d’un peuple opprimé
    Et en ce jour miséricordieux le peuple a trouvé ce qu’il a perdu

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    Tout ! à chaque Vendredi qui vient, tout à chaque Vendredi qui part
    Ce peuple chante et caresse son nom sur son cœur
    Tout !à chaque Vendredi qui vient, tout à chaque Vendredi qui part
    Ce peuple crie « Pouvoir corrompu, gentiment on te demande Dégage, » ,
    Croyez moi cher Ami, un autre choix n’y était plus pour lui pour ne plus lui la voler
    Tout ce qui était à dire cher Ami d’un peuple je l’ai dit mais à mon histoire il reste encore à dire.

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    dédié à Mon fils, au tien comme à toute cette jeunesse de moins de vingt ans.

  • Interview de Mohamed Boudiaf

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    Tellement Actuel !!!

    À écouter attentivement, il avait été tellement lucide..........

  • Je crois que je dois vous le dire

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    Et J'ai vu un jour cet homme des sales besognes s’en aller sans retour.
    Vilipendé avec pour bannière sa tristesse comme toute gloire conquise.
    Adieu monsieur lui a t on dit, tout est fini tu as semé le vent partout que tu n'as récolté que tempête.
    Que de gens ce jour là n’ont eu cette peine d’en verser de larme.
    Adieu monsieur dans ton aventure tu n'étais pas fidèle.


    On attendait de lui le soleil de nos vingt ans.
    Avec ses bannières et sa horde il a semé la grêle au lieu des grains de fleurs.
    Chers amis, je crois que sur lui je vous ai tout dit.
    Mais je dois aussi vous dire ce jour je voyais aussi.
    Un monde, femmes, hommes petits et grands au dehors chanter cette gloire
    .


    Crier au monde ce jour une nouvelle liberté dans leur terre.
    Et j’ai vu l’étoile et son croissant avec leur rouge vif.
    Dans un blanc et vert flottés aux mains d’un enfant.
    Et j'ai entendu "Kassamen" sortir du lieu profond de son corps.
    Je me suis alors souvenu de mes 12 ans et de mes amis de ce temps.


    Ce jour aussi , je criais et on criait paix sur notre terre, libres enfin nous le sommes après sept ans.
    Pieds nus même sur des épines on courait.
    La joie ce jour cachait nos pleurs.
    Je crois que je vous ai tout dit mais mon histoire n'est pas finie.

  • De la légitimité historique à la légitimité populaire

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    Le peuple a besoin d’une réponse à sa revendication politique. Les intellectuels attachés au dialogue, au bien commun et à l’apaisement, ne peuvent que prendre acte afin que sa volonté soit respectée. Certes, tout acte politique majeur comporte une part d’utopie et reste toujours un saut vers l’inconnu. La politique n’est pas une science exacte et la réalité est complexe. Mais l’Algérie est mature. 

    Le peuple algérien a réhabilité l’initiative politique qui change le cours des événements. Une rupture historique concrète. Terre du juste milieu et du vivre ensemble, à la pointe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, l’Algérie, est face à son destin. Ce n’est pas une crise parmi d’autres. La nation Algérienne affronte le risque, en espérant une solution à la hauteur de la mobilisation. Dans cette épreuve, les mots fierté, respect et détermination reviennent le plus dans l’expression populaire.

    Nourri de la culture de la dignité et des valeurs de Novembre, jaloux de sa souveraineté acquise au prix fort et de son attachement à la liberté et à la justice, le pays vit un moment inédit ! C’est la marque de l’algérianité. Depuis le 22 Février les manifestations réenchantent l’histoire nationale. Penser l’événement historique est vital.

    Pour le peuple c’est la volonté non seulement de refuser un cinquième mandat, mais de placer le citoyen au centre de la dynamique politique. Ce qui est visé c’est le parachèvement de l’indépendance, en s’exprimant comme source du pouvoir, en renforçant la cohésion nationale et en refondant l’État de droit.

    C’est un devenir rêvé, trente années après les premières réformes démocratiques inachevées, par-delà des ombres et des lumières. La jeunesse, que l’on croyait résignée et perdue, fait acte d’un sursaut de vitalité. C’est une demande de réformes politiques profondes, le passage de la légitimité historique à la légitimité populaire.

    Le peuple unanime a pris ses responsabilités, pour se repositionner dans le concert des nations modernes, conscient des acquis internes, comme le retour de la paix, et des menaces externes du néocolonianisme. Â partir du mot d’ordre : « Pas de cinquième mandat », il souhaite se réapproprier pacifiquement ses droits politiques.

    Il espère que les autorités sauront garantir la transparence et accompagner la phase « transitoire » consensuelle. C’est par la concertation et le débat, sur la base de principes éthiques, de normes juridiques et d’étapes que la divergence politique se réglera, avec au final l’acte électif. Un seul vainqueur : l’Algérie, une et plurielle.

    Il s’agit de tourner une page, rajeunir les élites, rationnaliser le mode de gouvernance et réinventer la démocratie toujours perfectible, rempart contre les dérives internes et les ingérences externes. Le choix stratégique d’agir pacifiquement, dépassant les clivages et déjouant les provocations, est fondateur d’une nouvelle ère. Sécurité et liberté, ainsi que critique et respect, peuvent se conjuguer, telle est la vision du peuple, qui ne veut sacrifier aucune de ces dimensions.

    Ce sursaut ne peut qu’être entendu par les autorités. Il fait vibrer ceux qui aiment l’Algérie. Personne n’a le monopole de l’amour de la patrie. La vox populi est en train d’écrire l’histoire. Contrairement à d’autres expériences régionales et autres, l’Algérie donne l’exemple en matière de changement pacifique, souverain et respectueux. Elle veut se diriger sans délai vers une cité politique plus juste, sans que l’idéologie biaisée ou la religion instrumentalisée y soient mêlées.

    C’est une responsabilité historique collective, dans un contexte mondial chaotique. Soucieuse de rapprochement entre les peuples, exportatrice de solidarité et de paix, l’Algérie ne manque ni de sages, ni de patriotes, ni de compétences, femmes et hommes, à l’intérieur ou à l’extérieur du pays. C’est sa richesse. Personne ne doit être exclu. Ce souffle citoyen pacifique nourrira la culture politique de notre temps, pour ne pas succomber à l’extrémisme populiste et au libéralisme sauvage corrupteur ! C’est la culture du bien commun, de la réconciliation nationale et de l’éveil des consciences, qui prend forme, sous les yeux du monde entier.

      La force de ce mouvement réside principalement dans l’unité du peuple, dans la voie disciplinée de la contestation pacifique, et, par-delà la colère contenue, dans le respect des symboles de la nation. Les autorités elles-mêmes saluent le caractère civique : silmiya et sont fiers de ce peuple. Cela se reflète dans la réaction professionnelle exemplaire des services de sécurité. Le lien fort entre le peuple et l’armée garantit la victoire de toute l’Algérie.

    Un socle qui permet une solution viable. Même si l’espoir se mêle à l’inquiétude et que rien n’est donné d’avance, cela portera ses fruits, dans l’ordre, le respect mutuel et la fraternité. Pour préserver l’Algérie, aucune surenchère ne doit entraver le dénouement. De la base au sommet, la sagesse l’emportera.

    Un nouveau rapport de confiance entre l’Etat et tous les enfants de l’Algérie, toutes générations confondues, est possible. Le peuple Algérien est conscient de la nature du défi historique, sachant que c’est une œuvre de longue haleine qui vient de s’enclencher. Il ne cesse de se surprendre, de relever les défis et d’étonner le monde. Cette ligne de conduite patriotique, où authenticité et progrès s’articulent, sera enseignée dans les écoles et les universités.

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  • Cherchell exulte et se libère comme en 1962

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    A l’instar de toutes les villes d’Algérie…nous aussi. Je n’ai jamais vu aussi de monde défiler que dans cette manifestation et le jour de notre indépendance nationale ; à la différence que le 5 juillet n’affichait que la joie dans une liesse confuse, des plus indescriptibles, noyée dans les youyous des femmes, l’agitation des drapeaux et les klaxons stridents des véhicules ; à créer un brouhaha étourdissant.L’image contient peut-être : 8 personnes, personnes souriantes, foule et plein air

    Dans le fil de la manifestation du vendredi passé, qui affichait comme fond de toile le mécontentement populaire et surtout de notre jeunesse, j’avais compris en profondeur ces jeunes à travers leurs slogans où se lisait et se devinait toute l’amertume qui les ronge. A titre de rappel, en ce moment et juste avant de rédiger cette publication je viens de voir une vidéo de Cherchell en direct, montrant les vagues déferlantes de jeunes ; universitaires, lycéens et élèves de l’enseignement moyen exprimer leur colère en direction de ce pouvoir qui tue dans l’œuf LEURS ESPOIRS ET LEUR AVENIR…CES JEUNES N’ONT RIEN A VOIR AVEC « LE TERRORISME » QUI A TOUJOURS PRÉTEXTÉ LES BRIMADES ET LES EXACTIONS DU POUVOIR.

    On ne peut trouver plus d’une lecture à leurs appréhensions qui tournent autour des droits légitimes comme le travail, le logement et le mariage en perspective et, surtout les égalités de chance, comprenant par là, les opportunités qu’offre un état de droits.
    Nos entretiens avec ces jeunes leur ont permis de défouler leur marasme en pointant du doigt Bouteflika dont le nom est le plus prononcé dans le monde en ces moments et qui fait l’objet de très nombreux scandales politiques et économiques …l’avenir nous fera part d’étonnantes révélations.

    Le spleen conduit aux limites de l’extrême et pour déverser leur trop plein de dégoût ils ont crié avec furie et rage pour vider tout ce qu’emmagasinait leur subconscient ; citant les noms de ceux qui ont assassiné leurs rêves …les incitant à la Harraga …au suicide collectif.
    Gâcher « le pays le plus jeune du monde » relève des crimes les plus exécrables ; nos responsables sont des démons qui n’échapperont jamais au procès de l’histoire qui les fixera au pilori pour avoir conduit cette jeunesse à tous les bords de la délinquance et de l’oisiveté en créant des terreaux de prolifération de tous les maux sociaux pour assurer « leur pérennité ».
    Je me demande très souvent, que peut signifier une vie pour une personne comme mon fils minime qui aura bientôt 30 ans ; qui a ouvert ses yeux sur une décennie noire, architecturée par les commanditaires du mal et prolongée de 20 ans par un mégalomane imbu de sa personnalité rêvant de s’identifier à Napoléon qu’il dépasse de 1 ou 2 centimètres.

    Les pays colonisateurs ont bien vengé les indépendances arrachées par les peuples en investissant des pouvoirs fantoches, à leurs têtes des débiles comme, Mubutu qui parle du haut d’une montagne à son peuple pour le rasséréner, Bokassa le cannibale qui a étonné tous les anthropologues du siècle, ou Bouteflika qui refuse de tirer sa révérence pour permettre à la France de souffler notre gaz jusqu’à 2020... gratuitement ; au détriment d’un peuple vivant dans des conditions frisant la précarité.

  • Les valeurs travesties

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    Je me sens dans le droit et dans la limite de ma légitimité à livrer combat à tous ceux qui touchent à ma terre, à un galet ou à un grain de poussière, si anodin soit-il ; ce n’est pas de ma faute, il parait qu’on hérite « ce sale » gène, qui fait ce sale caractère.
    France ! il n’est pas nécessaire de déclasser le dossier de Bouteflika pour faire l’autopsie de 20 ans d’étiolement et de désastres nous ayant conduit aux abysses ; nous le connaissons et nous te connaissons si bien, au point où tu es capable - connaissant tes tours de magie et tes conspirations - de faire accoucher une fourmi d’une montagne et poser le globe entier sur seulement un cheveu de Bouteflika pour leurrer un peuple qui traîne les meurtrissures et les stigmates d’une abomination de 132 ans…des plus exécrables, dans toute l’histoire de l’humanité.

    Ton esprit vindicatif et ton syndrome , plus que maladif, du paradis perdu, se manifestent à vouloir asphyxier un peuple qui n’a fait que recouvrer sa légitime raison d’être. Bouteflika est un pur produit de la mafia politique dont tu es le chef d’orchestre et il a exécuté à la lettre l’odieuse mission de saisir chaque jour que Dieu fait pour barbouiller notre ciel de noir. Des scandales, ruisselant en cascades, ont fait partir en fumée plus de 1.000 milliards de Dollars … de quoi construire 10 villes comme Chicago .
    Par ta faute et tes timoniers de paille – ces coopérants technico-politiques- qui habitent, se soignent au Val de Grace et vivent chez toi ; l’Algérien est réduit au paria vivant à un standing frisant la précarité ; mais notre honneur restera sauf et intègre…comme tu nous connais.

    Tu nous a imputé 20 ans des rêves que les vaillants fils de novembre ont exprimés pour situer la Mecque des révolutions au zénith, parmi les nations fortes et respectables, jouissant de fierté, voulant dire que tu as gâché toute cette jeunesse âgée actuellement de 20 ans.
    Ce n’est ni par courage, ni par abnégation que je vomis ces vérités ; c’est seulement par spontanéité de soutenir cette jeunesse désemparée, ne sachant où se donner de la tête dans un labyrinthe fait par tes architectes du mal…nés chez nous.

    Sois en sure que l’Algérie se remettra de ses malheurs et de ses blessures ; tout le sang qui a coulé abreuvera une semence qui viendra, immanquablement, t’acculer et t’obliger à t’acquitter de tes dettes.

  • Un Vendredi de Février

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    22 Février 2019, une date historique...

  • Un personnage désarmant

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    Un personnage désarmant

     

      Comme en témoignent tous ceux qui l’ont côtoyé de près, c’est quelqu’un d’une simplicité désarmante et humble. De contact et d’abord commodes, il gagne naturellement la sympathie des gens et sait la préserver dans le temps et dans l’espace : ses relations sont durables et de tout horizon. D’une mobilité étonnante, il est capable de sillonner le pays en toutes circonstances pour saluer des amis et discuter avec eux autour de thèmes variés et passionnants !

     Si vous voulez vraiment lui faire plaisir, invitez-le à prendre le thé à la menthe de l’après-midi accompagné de chaudes galettes aromatisées au sanouj, cuites au feu languissant d’une bonne vieille cheminée, le tout rehaussé de ce succulent « robb* » et attendez-vous à d’intarissables discussions tant sur le « profane que sur le sacré » ! Pour vous détendre, il irait jusqu’à vous raconter de burlesques anecdotes vécues dont il détient le secret et la manière de les narrer. Le coté « bon vivant » qu’il a, nul doute insoupçonnable pour beaucoup de gens parce qu’il le cache si bien, vous surprend et avec le temps vous vous rendez compte de votre carence à cerner les facettes encore inexplorées de ce personnage impromptu ! Modeste jusqu’à l’effacement, pudique tel un adolescent introverti découvrant ses premiers fantasmes, il n’a jamais voulu voir grand, se contentant de ce qui est à portée de main et tout consacré qu’il est au moment présent, s’est peu préoccupé de ce que sera demain !

    Robb : une sorte de confiture préparée à base de beurre de brebis et de dattes.

     Sa disponibilité d’esprit fait de lui un homme de communication, son savoir, un homme apprécié et recherché. Sa maison désemplit rarement : il n’y a presque pas un jour qui passe sans qu’il y ait des invités rencontrés parfois au hasard d’une discussion ou d’une entrevue fortuite ! Et le moindre prétexte crée chez lui ce besoin de faire la fête, il aime bien s’entourer de gens et de victuailles. Cet homme adore partager avec les gens ce qui appartient à Dieu ! Plusieurs anecdotes sur lui m’ont été rapportées, je vous en confierai deux qui pourraient contribuer à mettre un peu de lumière sur ce personnage ombragé et fuyant.

     Du temps de l’occupation, alors que le soir tombait, lui et son frère aîné de retour au village en carrosse, ils ont été interceptés par un groupe de soldats français à la recherche de « fellagas », il commença à louer les mérites de la France et de son génie ! Cela leur valut leur libération. Une fois loin du barrage, son frère, manifestement en colère lui reprochait cette façon de se comporter et celui-là de lui lancer cette répartie : « Mon pays est dans mon essence, le reste n’est qu’apparence ! » Un peu plus tard, on découvrit que cet homme faisait partie du réseau qui s’activait à collecter de l’argent et des biens pour aider le front de résistance !

     Quant à la deuxième anecdote, elle est plus récente. Un notable du village qui avait organisé un somptueux déjeuner et l’ayant invité, lui demanda en fin de repas, d’invoquer Allah à dessein de lui accorder ses grâces. La réplique ne se fit pas attendre : « Je le ferai volontiers pour un pauvre malheureux, quant à vous, contentez-vous de remercier le bon Dieu en distribuant un peu de sa richesse à ceux qui en manquent terriblement ! »

     

     J’ai vécu vingt-sept ans de ma vie avec cet homme. Et bientôt quarante ans après qu’il eût rejoint l’Eternel, je reste toujours convaincu qu’il est demeuré pour moi une énigme. Loin de vous le cacher, bien que vivant tous les jours sous le même toit, il a fallu que je décèle des échos me parvenant de l’extérieur pour sonder la richesse intérieure qui le motivait ! C’est vous dire à quel point on peut passer à coté de ce qui vous côtoie, si près de l’essentiel ! Sans doute parce qu’il était naturellement là, le plus normalement du monde à faire son devoir de chef de famille et moi d’user de mon droit légitime d’être un enfant…Et entre temps le reste, tout le reste s’accomplissait imperceptiblement dehors ! Alors lui de son coté, pris dans l’engrenage des relations externes, abusivement sollicité, accaparé par tant d’égards, il s’est donné corps et âme à cet élan d’attente sociale ! Moi, pendant ce temps, comme tous les enfants qui grandissent, je mûrissais…mais encore insuffisamment prêt pour comprendre que la mission de cet homme devançait largement le seuil de sa maison et qu’ailleurs, il fallait qu’il portât secours à une humanité quoique savourant enfin les premières allégresses légitimes de l’indépendance mais en majorité encore sous le joug de l’ignorance et de l’obscurantisme.

     Beaucoup de choses scindées restaient à ressouder. D’innombrables insuffisances, héritées de l’histoire éprouvante d’un peuple lacéré par tant d’envahissements incisifs, se devaient d’être comblées afin d’accéder au droit du savoir et ainsi rendre justice à la connaissance en s’astreignant au devoir de connaître…En fait, il y avait trop de pain sur la planche ! J’embrassais alors, avec l’âge et la fierté toute contenue d’un fils envers son père, l’étendue de l’intérêt sacro-saint qu’il assignait à l’instruction et à la formation ! Et lorsque je le compris franchement, il me fut éventuel de mesurer la passion et l’emportement qui animaient cet homme, habituellement tranquille et serein !

     On lui concède le mérite incontestable d’avoir laissé une œuvre indélébile, authentique legs qui se mesure au nombre de demandeurs de savoir venus par vagues incessantes le solliciter tout au long de sa vie ! Ai-je besoin, à présent, de vous dire à quel point je déplore mes nombreuses années d’égarements et d’errements pseudo-existentiels à la recherche d’une lueur illusoire et lointaine alors que la lumière était là, toute rayonnante, à ma portée ? Il me suffisait, afin de m’en imprégner, de tendre l’oreille…et la main pour l’intercepter de cet homme si humble qu’était mon père ! Chose que malheureusement je ne fis que trop tard,…à son chevet de mort. Ma main moite et tremblante cherchait sa main immobile et sans vie. Je l’ai tenue, je l’ai caressée, je l’avais enfin pour moi tout seul, je l’ai couverte de baisers et de larmes chaudes dans un fol espoir de la rendre à la vie mais elle demeurait froide ! J’ai pu rester ainsi à l’observer à ma guise, cette main qui a tant prié Allah, tant séché mes larmes d’enfant et guidé avec sagesse mes premiers pas dans la vie !

     Je ne saurai vous dire qu’elles fussent les vraies raisons d’un tel agissement !…Mais une soudaine quiétude envahit mon cœur quand je vis mon père étendu là devant moi, les yeux fermés, le visage impassible : La paix avait recouvré nos deux âmes ! J’étais heureux dans ce tête à tête et j’ai parlé pour moi, pour lui, pour deux. Je lui ai parlé comme je ne l’ai jamais fait, calmement, sereinement et sincèrement ; j’ai donné libre cours à mon effusion longtemps punie du syndrome du mâle qui, toujours fort, doit endiguer ses déficiences. Je me suis laissé aller à caresser tout son corps de ma main, la tête tapie à son cœur, un réflexe si réconfortant dans la relation père/enfant que je retrouve enfin. Hélas j’avais fortement préféré que mon père, revenu à la vie, pût apprécier l’infini élan de tendresse que j’ai tout le temps éprouvé pour lui ! Je le serrais contre moi de toute la force de ma culpabilité. Je l’aimais, je le chérissais et l’admirais, cet homme ! Et j’ai amèrement regretté de ne pas avoir manifesté plus tôt mon affection à cet être que tout le monde voulait approcher. En un temps éclair, je revoyais toute ma vie se défiler puis s’écrouler en château de cartes…

     Je me revoyais enfant, accompagnant mon père quand souvent il lui arrivait d’être invité. Et comme d’habitude, malgré sa réticence du début, il cédait à la fin devant l’expression infaillible de mon air abattu de chien battu. Il grognait des mots sourds, me regardant avec ses deux yeux d’azur d’un air qu’il voulait grave mais je parvenais à percevoir au coin de ses lèvres, enfouie sous sa barbe noire, une imperceptible esquisse de sourire. Il finissait toujours par m’ordonner d’aller me laver la figure et d’enfiler des habits plus convenables. Je détalais comme un levraut et revenais blanchi et fin prêt ! Souvent, après le dîner, pour remercier celui qui les a rassemblés autour de ce savoureux couscous bien garni de viande de mouton et de légumes variés, mon père et les autres invités se mettaient à psalmodier de larges extraits du saint Coran. J’appréciais beaucoup l'inflexion de leurs voix qui récitaient les paroles sacrées et bientôt, mes paupières ne tenant plus, je m’assoupissais, m’engouffrant dans le monde magique de Morphée, encore à l’oreille leur harmonie mélodique qui déclamait des sourates sans trêve !

     El hadj Tayeb, un ami à mon père me rappelait plus tard quand je devins adulte l’anecdote du couscous que j’aimais sucrer excessivement le mélangeant à la sauce de viande ! Il en riait de toutes ses dents et en évoquant le bon vieux temps et tous ses amis qui ont disparu, une pointe de tristesse dans son regard laissait parfois s’échapper une larme qu’il tentait maladroitement de camoufler en s’essuyant avec grand bruit le nez à l’aide d’un gros mouchoir pendu à son gilet…

     Ma colère s’éleva contre mon père, contre moi, contre l’absurdité de la vie ! Il gisait là et je m’accrochais à cet impossible espoir de croire qu’il vivrait un instant encore pour m’écouter. Je parlais. Inlassablement je parlais…Cette conversation d’un vivant à un mort dura des minutes éternelles durant lesquelles moi je mourrais dans ma détresse et lui, il renaissait dans son intense sommeil ! Se dégageait alors de ce corps raidi par la mort une lueur d’exaltation qui vous prend exceptionnellement quand les allées de l’éden, vous accueillant, s’offrent à vos pieds !

     L’âme de mon père avait entamé son voyage de l’au-delà, escortée des anges du ciel qui lui souriaient !