Images                    Youtube

Articles de algermiliana

  • UN PETIT MOT DE GM

    __________________________________

    UN PETIT MOT DE GM


    J’étais bien beau gosse dans le temps

    Un gamin me disait-on
    Mais comme dégourdi pas moins, pas tant
    Comme tout môme à cet âge , tout fanfan
    Mais pardi ! avec ma belle tête, Loin d’être étourdi
    C’était GM qie l'a dit

    Pour famille je n'avais qu' grand mère
    Une brave vieille femme à grand cœur,
    Tout le village l’admirait du matin au soir
    Gm était au village toute une histoire
    Elle était respect et amour
    A son âge fleurissant la centaine
    GM se tenait roide

    Un beau visage Plein de joie , tout était mirage
    Elle aimait me faire rire
    En humeur elle est formidable
    Et le soir de tous les jours
    Pour mes chagrins et les pleurs
    Elle aimait me raconter, des contes
    J’ai sa photo , qui est tout un surmoi
    Je la garde pour cacher mon émoi

    Elle connaissait ,l’orthographe sauf la grammaire
    Je me rappelle que tous les matins d’un jour
    Elle me rappelle pour lui dire bonjour
    Et à chaque fin d’année C’était pour lui écrire une phrase
    C’est un petit mot pour tous ses ami(e )s du site
    Un mot pas trop long pas trop court mais plein d’amour

    GM SOUHAITE A TOUTES ET A TOUS UNE BONNE ANNÉE PLEINE DE JOIE ET DE BONHEUR

  • LA FABULEUSE LÉGENDE DU ROCHER DE LA FOURMI (GOURAYA)

    _______________________________________________

    10525958 835250216493839 7433061341579732166 n 1

    Ah ! Comme il est doux de revivre le temps de ces grand- mères qui furent le maillon fort de la chaîne familiale, ces bibliothèques, virtuelles, ambulantes qui véhiculaient tout un patrimoine culturel, sans livre aucun, que par des narrations qui constituaient, alors, un moyen cognitif avéré très concluant.

    Nous devons vouer à ces actrices principales le grand respect pour le rôle prépondérant qu'elles avaient joué pour perpétuer, tout au long des siècles lointains, nos valeurs immatérielles, nos rites, nos légendes nos fables et nos contes qu'elles narraient aux enfants, aux lits, avant de dormir...à ces actrices que nous devons réhabiliter, nous décernons des médailles de grand mérite.

    Parmi ces contes miraculés que peu de gens connaissent, je vous raconte la fabuleuse histoire du rocher de la fourmi de Gouraya (près de Cherchell), que les grands-mères de la région appellent "Tokeith intiche " intonation berbère.

    Cet îlot, situé à près de 3 km du rivage du lieudit "Sidi Braham Khouas " à la sortie Ouest de Gouraya, faisait partie intégrante de la terre ferme et faisait falaise limitrophe à la mer, selon le conte.
    Sur cette terre fertile aux vergers, forets et prairies, exubérants ; prospéraient divers arbres fruitiers et là paissaient allègrement le bétail des autochtones .Une vieille et méchante bergère, habituée des lieux, se rendait depuis belle lurette avec son troupeau pour passer toute la journée sans se rendre compte du temps qui passait, tellement il faisait bon y être ; oubliant souvent de prendre ses repas.

    Un jour en allant paître son troupeau, elle décida de ne prendre avec elle que quelques noix, tellement le lieu abondait de fruits de bois où myrtilles, mûres framboises etc...Faisaient son bonheur.
    Voulant consommer ses noix, la vieille mégère se servit d'une pierre pour les casser sur un rocher à proximité duquel se trouvait une fourmilière .Après quelques coups de pierre, la reine des fourmis sortit du nid pour signifier à la bergère qu'elle venait de tuer quelques fourmis effrayant, du même, toute la colonie.

    Sensible et susceptible à la remarque, la bergère s'opiniâtrait à casser ses noix faisant ainsi abstraction aux doléances de reine fourmi. Cette dernière, désespérée, n’a trouvé d'issue que la voie du Ciel, ainsi elle invoqua Dieu pour que justice soit faite.

    Au prochain coup de pierre ,le rocher se fissura et Dieu fit jaillir un immense jet d'eau qui entraîna la méchante bergère, comme par une crue, vers la mer .Alertés ,les fourmis et le troupeau quittèrent les lieux; envahis puis engloutis par le déluge ne laissant que le rocher apparaître en guise de leçon de morale ,d'hyperbole ... que nos grands-mères s'efforçaient d'inculquer à leurs générations naissantes.

    Jadis, toutes les leçons et les enseignements qui régentent la morale, la raison et le noble caractère étaient véhiculés par le biais de sages narrateurs qui faisaient office de grandes écoles.

    Lire la suite

  • Le paradis des cèdres

    D’après un texte de Boualem Sansal, un natif de Theniet El Haad.

    Dans les monts boisés de l’Ouarsenis dressés comme une cathédrale au cœur de l’Atlas Tellien, cette épine dorsale qui traverse le Maghreb d’est en ouest, et fait frontière entre le nord qui va se jeter mollement dans la mer et le sud qui s’enfonce dans le désert, se trouve un village ayant pour nom Theniet-el-Haâd. C’est mon village natal. Il s’est toujours appelé ainsi, il était trop petit, pauvre et isolé, pour que les conquérants venus d’orient ou d’occident se fatiguent à le prendre et à le baptiser selon leurs coutumes.

    Si haut placé dans la montagne, niché dans son immense forêt de vénérables et majestueux cèdres, Theniet est resté lui-même et jamais la solitude ne lui a pesé. Il n’y avait pas de raison, il était au paradis des cèdres. Les étrangers s’y sont installés et il en est qui sont venus de loin, étaient les ardents défenseurs de sa quiétude. Theniet a réussi ce que la vielle sagesse du monde recommande depuis les origines : vivre caché pour être heureux. Et ainsi, ou qu’ils soient dans le monde, ses enfants vivent-ils dans la plus parfaite discrétion……Te 1

    ……On ne connait pas d’histoires à ce village sinon celles qu’il s’est inventé lui-même. Et elles sont merveilleuses, ce sont des histoires de montagnards et d’hommes des bois, tous un peu chamans, druides sur les bords. Derrière les apparences immuables, il y a le mystère et toutes les résonnances que les bruissements et les silences, les lumières et les ombres, les odeurs et les respirations, les pensées et les images entretiennent quand le temps n’obéit qu’à son rythme et que le ciel veille sur la sérénité du monde.

    La route qui y mène n’a jamais été qu’une sente et personne n’a cru devoir jamais lui imposer un chemin. Elle s’est faite toute seule, allant par-ci par-là longer un précipice ,contourner un éboulis, affronter un raidillon ,bifurquer pour aller visiter une chênaie hébergée depuis un bon millénaire par nos amis les cèdres ou s’abreuver à une source qui coule d’une vieille blessure faite par la foudre dans le mur de granit. Parfois, comme si elle s’était oubliée dans ses pensées ou simplement par jeu, elle tourne autour d’un pic en forme de bétyle géant ,et pas un n’a tenté de la sortir de ce cercle. On la suit et on reprend son chemin au point d’entrée dans la ronde. Tout cela coûte du temps mais le temps n’avait pas d’importance.et puis l’air est si pur que la fatigue est un plaisir recherché. Arrivé au village, la route se ramifie en rues ruelles jusqu’à la dernière demeure .Au-delà on avance comme on peut. On va errer dans sa foret, chasser, ramasser du bois, des glands des caroubes, des champignons, point n’est besoin de route pour cela. L’essentiel est de revenir avant le coucher du soleil et le réveil des habitants de la forêt. On ne les craint pas, sauf les loups et les esprits malins, mais les choses étaient ainsi réglées depuis longtemps, à nous le jour, à eux la nuit .Au crépuscule et à l’aube naissante, il advenait parfois d’étranges rencontres mais nul n’en est mort. Au contraire ça mettait de la vie dans la conversation et donnait à rêver aux enfants que nous étions.Teu 1

    Maupassant qui nous a rendu visite en 1889 a écrit »Ce qui m’a laissé au cœur les plus chers souvenirs ;Ce sont les marches de l’après-midi le long des chemins boisés d’où l’on domine un immense pays onduleux et doux, depuis la mer bleuâtre jusqu’à la chaine de l’Ouarsenis qui porte sur ses faîtes la foret des cèdres de Theniet-el Haâd »Teut 2

    Massif de L'Ouarsenis - Algérie - L'Ouarsenis (arabe: الونشريس El'Ouanchariss, berbère Warsnis ) signifie « rien de plus haut » en berbère, est un massif de montagnes du nord-ouest de l'Algérie.il culmine au pic Sidi Amar (1 985 m) près de Bordj Bou Naama, à 30 km à l’ouest de Theniet El Haad.P 1

    La forêt des Cèdres de Theniet El Haad avec notre majestueux et seigneurial Kef Sidi Amar dans le back ground.

  • La vache la plus calme...

    _________________________________

    La vache la plus calme peut aussi donner des coups de corne

    Voici comment les choses se passent si on est stupide et non pas idiot dans la vie.

    Un beau jour, le train de cette belle vie que je menais chez GM changea pour moi. Elle me voyait déjà avec une tête bien mure à penser, et que je suis capable de recompter une monnaie de chez l’épicier d’en face de nous . Pour tout dire, à part les allumettes et bougies il ne m’a jamais été plus facile d’acheter autre chose que des bonbons .je me voyais en ce temps encore trop môme pour penser à autre chose que le jeu .Et ce jour arriva où GM devait m’ envoyer lui acheter une toute petite boite de tomate concentrée. Comme dans mes habitudes, j’attendais le moment propice pour filer en douceur Mais Ce matin là, elle s’est pointée devant la porte et elle insista fort bien et je devais y aller à l’instant pour revenir au plus vite sinon j’irais mendier ma bouftance chez les voisins ou ailleurs.

    Le magasin d’en face était tenu par un vieux ,il m’aimait tellement quand je lui raconte une blague de mon age qu’il me donne une réglisse. Comme il était absent ce jour là le fils Myope comme une taupe s’occupait de la clientèle . Son fils là me haïssait depuis que je lui ai chipé son quatre-heures du cartable. Il en est resté ce jour là figé sur sa faim pendant toute la recréation ,’entretemps il me voyait de loin à belles dents lui croquer son alléchant casse croute.
    Et A Chaque fois, en l’absence du père le blanc- bec se retrouvait bien patron derrière le comptoir de leur boutique.Ce jour là .J’entre alors sans dire bonjour, Je lui demande ce que je voulais, il me sert une boite mais d‘une couleur autre que je paie aussitôt. je prends la boite et vu de son pourtour elle était rouge et jaune ,je regarde l’inscription qui dit « harissa de cap bon »que je n’ai pas pu savoir à quoi elle ressort . Me voyant hésitant à la prendre il me dit c’est une nouvelle marque de tomate,tous les clients disent qu’elle est excellente ,que d’ailleurs elle nous vient tout droit de Tunisie. Je me suis dit si elle nous vient de là-bas elle doit bien être rouge comme l’aime si bien GM .Mais à ce que je ne m’attendais pas,c’est qu’ il me rend une grande quantité de monnaie . IL m’en a donné bien des pièces en plus du prix réel de la boite habituel. même s’il s’est trompé du prix j’ai bien voulu les garder et sans le dire à GM . Je me suis dit ce sacripant derrière ses grosses lunettes veut à une réconciliation. Je sors et, je claque derrière moi la porte vitrée de sa boutique pour lui dire que rien ne va plus tant qu’il n’est pas encore contribuable pendant la recréation .Je retourne une dernière fois la tête vers lui pour bien voir sa réaction , mais là je l’ai vu bien rire sous son nez en essuyant ses lunettes tout simplement feignant ne pas me voir.

    Une fois arrivé chez GM, je lui remet aussitôt ce que j’ai apporté de précieux pour elle. D’abord Elle était si anxieuse du retard de peur que sans ce produit apporté à temps sa gastronomie part en fumée. elle OUVRE LA BOITE s’empressa de vider tout le contenu de la boite dans sa gamelle mise au feu. Mon petit retard a bien dû la mettre en colère en la voyant ajouter encore de l’eau manquant qu’elle ne m’a pas demandé de lui rendre la monnaie. GM me dira tout en oubliant sa co7ere envers moi, aujourd'hui on va bien se réjouir de ce bon repas auquel j’ai même mis toute une boite de tomate pour être bien délicieux. Tout en attendant les quelques minutes nécessaires pour que la cuisson soit fin prête et bien cuite, GM eut ce temps libre de mettre la mise en place sur notre petite table basse . c’était Juste deux petites assiettes creuses ,deux cuillères et le petit récipient à anse en inox comme tasse d’eau, en ce temps GM , n’avait pas de buffet et les verres n’étaient pas si nécessaires pour nous deux .

    Comme toujours moi je n’avais qu’à apporter mon petit tabouret fait de planches, Gm, n’en a pas besoin pour elle ,son dos lui faisant toujours mal qu’elle préfère le parterre.
    Et nous voilà tous deux réunis autour de notre petite maida ronde mais que malheureusement pour un bon confort ’un pied lui manquait .il fallait faire très intention pour ne pas renverser tout ce qu’il y a dessus .On évitait tous deux GM et moi de nous assoir et prendre place du coté où le fameux pied manquait. G.M me dit constamment que ce diable de menuisier tarde à nous l’offrir malgré toute une promesse faite . c’était à chaque que nos assiettes sont pleines, mais une fois qu’elles sont nettoyées par nos irremplaçables doigts de la main le pouce l’index et le majeur que GM oublie ce pied pour une autre djelssa
    Sitôt assis confortablement que GM me sert ma part et s’empresse de se servir. Sans oublier aussi de dire une formule qu’elle m’adressait pour faire croire que mon assiette est plus grande que la sienne . Et jusqu’à ce que nos assiettes soient pleines elle n’en finira pas de dire : et une louche pour moi et deux louches pour toi.
    Comme je ne pouvais commencer à manger que si GM commence la première, je devais attendre le traditionnel respect malgré ma faim.
    En me voyant la cuillère en main et le morceau de galette à l’autre main , qu’elle me rappela à ne pas oublier la « besmalla ». Après l’avoir entendu GM dire « Bismi ellahi « A sa première cuillerée bien pleine j’ai sursauté au crie de douleur qu’elle a poussée et qui s’est échappé d’elle plein de souffrance .j’ai vu pleurer GM .Deux grosses larmes lui coulaient sur ses joues.

    Ne comprenant rien à ce qui a pu subitement lui arrivé Je lui ai dit : GM qu’est ce qui te fait tant pleurer subitement devant un tel repas
    Mais Ce n’est qu’ après avoir vidé d’un trait le petit récipient d’eau posé sur la table qu’ Elle me dit :Je me suis rappelé de ton GP ,fiston IL aimait tant le berkoukes en hiver avec une telle sauce rouge comme celle-ci qu’il me suppliait chaque fois de lui en faire .
    Alors en voyant mon assiette bien pleine j’ai eu La saveur à la bouche que J’ai plongé ma cuillère aussitôt et aussi pleine que j’ai pu la remplir elle passa tout droit dans ma bouche jusqu’au fond de ma gorge, GM tout en pleurs me voyait que j’allais bien engloutir son contenu essaya de me dire quelque chose mais trop tard elle n’a pas eu ce temps de dire un mot ,que je me voyais à l’instant tout rouge crier ma douleur au ciel.J’ai senti aussi mes poumons sortir de leur cage thoracique ,une gorge enflammée , je toussai aussi fort que j’ai pu . et puis j’ai alors senti mes yeux sortir de leurs orbites pour faire apparaitre au jour des larmes comme GM .
    Et là GM me dit : je vois que tu pleures aussi et autant que moi fiston
    Je t’ai vu pleurer GM, que tu m’as fait de la peine et à l’instant je n’ai pu me retenir en pensant aussi à GP
    GM me dit alors , dorénavant sois moins stupide qu’un idiot pour ne pas pleurer pour ton GP
    Je lui ai dit :Gm ,suis - je un idiot au point où je te fais pleurer pour GP
    Elle me dit : Autrefois, il y avait beaucoup moins d’idiots qui pleurent pour leurs bêtises qu’aujourd’hui fiston
    Je vois GM , lui dis-je mais comment faisait- on en votre temps pour ne pas les voir pleurer de leurs bêtises .
    Quand il s’en trouvait un quelque part COMME TOI , aussitôt on le chassait du village fiston jusqu’à qu’il soit un homme .
    Alors Aujourd’hui, pour ça GM il faudrait bien que tu me chasse aussi de la maison
    Cela ne suffirait pas pour moi fiston , j’ai fort besoin de toi que peut être arriverais je à faire quelque chose de toi d’utile en réunissant idées et ’intelligence de ta tête stupide
    Mais GM comment se fait-il qu’il y ait des idées et une intelligence dans une telle tête comme celle que j’ai ?
    C’est parce que que tes paroles d’idioties valaient mieux que tes actes stupides
    Tiens, je n’y ai pas pensé GM..que doit on faire pour être bon et correcte correcte dans nos paroles et actes de notre quotidien
    GM Me dira pour me ramener dans la réalité de la vie Quelque fin que tu sois, tiens-toi pour affiné.

    J’ai bien compris maintenant pourquoi le fils de l’épicier moins stupide qu’un idiot voulait me dire par son rire que La vache la plus calme peut aussi donner des coups de corne.

  • Rencontre et vente dédicace

    ______________________________________

    Thumbnail dedicace03

     Rencontre et vente dédicace de la nouvelle BD
    " P'tit Omar, la révolution dans le cartable" d'aprés l'ouvrage de Souhila Amirat
    présentée par le bédéiste Benyoucef ABBAS-KEBIR.
      - Samedi 9 Décembre 2017
          Au Bastion 23, Alger à 14.00.

      - Lundi 11 Décembre 2017
          Au musée de la manufacture d'armes de l’Émir Abdelkader Miliana à 09.00

     "P'tit Omar, la révolution dans le cartable" Édtions Ingese 2017
              48 pages 400 DA.

  • La Légende de Sidi Ali Embarek

    __________________________________

    hebergement d'image

    Un riche Arabe, nommé Ismaïl, prit à son service un pauvre homme nommé Ali. L’Arabe possédait des champs superbes aux environs de Koléa, et c’est là qu’il envoya son serviteur Ali, pour labourer, semer et récolter.

    Dès que le serviteur eut la garde des champs, les produits doublèrent, et cependant partout l’on disait qu’Ali le fellah passait tout son temps à prier et ne s’occupait ni de semer, ni de labourer, ni de récolter. Le bruit en arriva aux oreilles d’Ismaïl l’avare. Un beau matin, le riche propriétaire quitta sa demeure et se dirigea vers ses champs. Les bœufs sans conducteurs traçaient leurs sillons, et de petites mésanges volant derrière eux, répandaient le grain de la semaille. Plus loin, sur des broussailles en feu cuisait le repas d’Ali.

    Le serviteur, couché sur le côté droit et cueillant des fleurs, priait à haute voix, tandis que des perdrix en foule peignaient la houppe de son bonnet. Etonné de ces merveilles, Ismaïl se jeta aux pieds de son serviteur et lui dit : « Ali le Fellah, sois béni entre tous, Prends tous mes biens, je te les donne, car il n’est pas juste qu’un Ouali tel que toi soit sans fortune. »

    Le saint marabout refusa d’abord, mais sur les instances de son maître Ismaïl, il finit par accepter les richesses qu’on lui offrait. Sidi Ali Embarek (le Béni) augmenta encore plus que par le passé la production de ses champs. La nouvelle en parvint au Dey d’Alger. Lorsque le mois de l’achoura fut arrivé, le Dey envoya les receveurs d’impôts à Koléa, trouver le riche Ali, qui, eut beau se réclamer de son titre de marabout, dut se résigner à payer la dîme.

    « Puisqu’il en est ainsi, dit Sidi Ali Embarek, prends mes meilleurs chameaux pour transporter l’impôt. » Les receveurs rentrèrent à Alger avec les chameaux et se rendirent aux magasins du Dey. Mais aussitôt, des flammes sortirent de la bouche des animaux du saint et inondèrent les magasins. Partout où ils furent conduits, les chameaux mirent tout en feu. On dut les reconduire au saint marabout auquel le Dey fit faire toutes sortes d’excuses.

    Depuis ce temps, Koléa fut exempté d’impôts. Une femme de Koléa vint un jour trouver le marabout : « Mon fils unique, dit-elle, a été pris par les Espagnols qui l’ont emmené et fait prisonnier. Ne peux-tu point, par tes prières, le faire revenir ?
    - Ton fils est-il respectueux ?
    - Oui, il m’aime et m’honore.
    - Alors, retourne chez toi ; demain ton fils te sera rendu. »

    En effet, le jour suivant, le prisonnier fut tout étonné de se retrouver en Afrique, dans son pays natal, sans pouvoir dire comment il était revenu d’Espagne. Quand Sidi Ali Embarek fut sur le point de mourir, il dit aux gens de Koléa : « Soyez généreux et charitables ; secourez vos frères dans le besoin. Sinon, le lion noir viendra la nuit rôder autour de vos demeures ».

    Une koubba fut élevée sur les restes du saint Ouali et l’on enterra tout autour ses enfants. Un tremblement de terre qui survint détruisit le pourtour de la chapelle, mais respecta la coupole et les tombeaux. Quand les gens de Koléa oublient la recommandation dernière du marabout, le saint, sous la forme d’un énorme lion noir, se montre aux alentours de la ville épouvantant les environs de ses rugissements terribles.

     

    Cette légende a été rapportée par V. Bérard dans ses Poèmes Algériens.

  • Les enfants de la Casbah

    ____________________________________

    Spécialement pour mon amie Meskellil qui entre autres amies et amis occupe une place à part...

    23915733 851253281717677 1842090391035651366 n

    ______________________________________

    Lire la suite

  • P'TIT OMAR/ Suite

    ______________________________________

    A la demande de Meskellil, voici deux pages de l'album 

    Lire la suite

  • P'TIT OMAR

    _______________________________

    Ptit omar

    Lire la suite

  • LE TOUT DERNIER ÉTÉ/ ANNE BERT

    _________________________________

    ANNE BERT

    LE TOUT DERNIER ÉTÉ

    (Récit - Editions Fayard)

    Le tout dernier ete premiere de couverture 1

    Lire la suite