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Articles de algermiliana

  • DE YENNAYER A LAADJOUZA

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    Yennayer, Yennar, Nnayer , ou encore Rass El-âam, Laâdjouza,… Autant de déclinaisons en amazighe ou arabe algérien, pour désigner une même célébration, à savoir le passage au nouvel an Amazigh, « amezwar n usugwas ».

    Cette réjouissance cyclique qui remonte à une époque qui se perd dans la nuit des temps, fait partie des rituels populaires qui ont survécu contre vents et marées, pour s’imposer comme une source identitaire rassembleuse. Mais si Yennayer a toujours été fêté, la datation du nouvel an berbère est plus récente.

    C’est au début des années 1970*, que l’Académie Berbère (Agraw YimaziƔen) a choisi un événement historique marquant, pour symboliser l’an zéro du nouvel an amazigh. Cet événement, c’est l’accession de l’Aguellid Sacnaq ** 1er (-950 à -929) au trône égyptien pour devenir le fondateur de la 22ème dynastie pharaonique.

    Cependant aucun indice historique, ne vient attester que Imazighen avaient commencé à chiffrer les années à partir de cet événement affirmé.En dépit de l’absence endémique d’écrits, qui ont desservi la connaissance de l’histoire du peuple amazigh, son attachement aux traditions a permis, un tant soi peu, de compenser ce handicap, grâce à la passerelle inter générations.

    Toutefois les us et coutumes relatifs à Yennayer, ne semblent pas évoluer à la même vitesse ; si le volet culinaire se perpétue sans peine en s’adaptant aux nouvelles habitudes gastronomiques, ce n’est pas le cas d’autres traditions qui sont délaissées ou simplement en passe d’être oubliées : ainsi en est - il de la maison qui se voulait totalement nettoyée comme pour la purifier (ce qui n’est pas sans nous rappeler cette coutume de la population de la Casbah d’Alger, à l’approche du ramadhan “dalla essaboune”) ou encore de l’imposition d’achever ce jour là, tout ouvrage manuel entamé.

    Si ce patrimoine commun que nous tenons en héritage du passé subsiste encore, les générations suivantes, désormais gérantes de cette mémoire, ont la lourde responsabilité de non seulement le préserver, mais surtout le valoriser.

    Son inscription sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité et sa reconnaissance comme fête nationale officielle, ne seraient donc que justice.

  • Quand la musique se fait pont

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    Rencontre entre Rythmes Africains et Musique Classique Occidentale

    Pour vous M. Mourad et pour tous ceux qui croient que mieux connaitre l’autre, l’alter ego, c’est l’enrichir et s’enrichir de lui pour entreprendre ensemble.

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  • Entre sanglots de Césarée et tristesse de Iol !


    Cherchell de ce début du troisième millénaire a beaucoup peur pour son histoire ! De sa propre histoire ! On y aura entre temps tout dépravé et tout détruit de cette mémoire collective qui fait remonter le temps et réactualiser les évènements.
    Entre sanglots de Césarée et tristesse de Iol !

    Le désastre y est grand ! La catastrophe énorme ! Les dégâts astronomiques… ! Il est bien dommage qu'une histoire pareille parte en ruines, déchirée en mille morceaux !

    Les quelques vestiges et sépultures, gisant tels des cadavres humains, seuls témoins vivants de cette grande tragédie, ne peuvent plus refaire l'histoire : l'oubli est trop important ! Les trous de mémoire auront donc tout détruit ! Ou tout emporté de cette mémoire qui refuse d'être inspectée !

    Le puzzle est trop compliqué dans sa configuration pour être recomposé. Il est plutôt question de cette autre mentalité qui se moque royalement de l'histoire du pays, parce que tout le temps instrumentalisée par un pouvoir aux aguets, refusant toujours de reconnaître cette vérité qui l'exclue de toute gloire et l'efface de toute mémoire.

    Un important pan de la société s'effrite : c'est sa mémoire collective qui est en danger ! Cherchell refuse ces bas-compromis et autres nombreuses combines faites à son sujet ! Elle tient à nous dicter sa propre histoire, décidant de se retourner vers ses aïeux et ses nombreux héros !

    Ainsi, Iol et Césarée y sont pour l'occasion invités à sa rescousse, accueillant qui son fils qui son petit-fils dans leur giron, le couvrant de bénédiction pour l'amener bien loin de ces regards complètement désintéressés de son nombreuse population par l'état de déliquescence avancé de ces lieux d'histoire où l'archéologie en témoin plutôt gênant et millénaire tient le haut du pavé.

    La ville, longtemps oubliée et à répétition piétinée, se recroqueville sur elle-même, se réfugiant dans son histoire la plus ancienne ! Plus grave encore, personne parmi sa nombreuse et bien éduquée population ne consent à l'en empêcher ! Ne se résout à aller la chercher au plus profond de ses tripes ! Au plus loin de son voyage fait à reculons jusqu'à décider de ressusciter sa gloire légendaire, ses héros immortels et son autorité, autrefois implacable sur toute la région !

    Le recul est donc réalisé dans le plus intime de ses rêves ! Dans le plus inaccessible de son éternel sommeil !

    Lorsqu'en 1984, en haut lieu de la hiérarchie du pouvoir algérien, on lia son sort à celui de Tipasa, les grands hommes de lettres et de bonne culture pensèrent un moment à cette union vitale entre cette utile histoire à conjuguer avec cette ancestrale culture –à bon escient espéraient-ils !- dans cet espace touristique qui allait lui servir de véritable tremplin au plan géographique et spirituel.

    Ils auront vite déchanté de voir les deux contrées vouées aux gémonies de l'enfer de cet oubli qui tue plus fort que l'arme de combat au milieu de ces cités-mouroir qui étonnent leur monde par leur salubrité et se bétonnent à tout va et contre le fait culturel.

    Depuis, Cherchell, dépitée par tant de malheur qui lui arrive par la manière osée de sa propre progéniture, est donc retournée se calfeutrer à l'intérieur de ses plus vieilles hardes et très anciennes guenilles. Et comme dans un rêve, un peu moins inconscient, elle y rencontra Iol et Césarée, le temps d'une très brève sieste, lors d'une tempête de l'inculture annoncée mais jamais dénoncée !

    Seulement son malheur dure dans le temps. Son calvaire perdure dans cette galère dont elle ne voit plus la fin !

    Résultat de l'équation proposée : il n'y fait plus bon vivre comme autrefois et jadis… !?

    On y ressent ou y découvre donc cette tristesse de Iol, ces sanglots de Césarée et cet abandon à jamais de l'actuel Cherchell… !

    La ville, encore frustrée de son histoire magnifique et très honorifique pour le pays et la région, refuse donc de voir du côté de la mer. A présent, elle tourne carrément le dos à la Méditerranée, méditant son sort et s'accrochant de toutes ses forces à ce col auquel elle est tout le temps bien collée et qui la protège de ces vents chauds venant du sud du pays.

    Juba, Jugurtha, l'Emir Abdelkader et bien d'autres héros et valeureux combattants pour l'indépendance du pays, se retourneront certainement dans leur tombe en prenant connaissance de son état lamentable de déliquescence du moment, difficilement admis au plan de la forme et surtout dans le fond pour une si belle perle de la Méditerranée d'antan.

    Leur combat si noble et très fécond suscitera-t-il un quelconque intérêt pour cette merveilleuse ville qui refuse de mourir, de périr et de sombrer dans cet anonymat culturel ambiant et bizarre du pays ?

    La contrée, bien vieillie et complètement dépouillée de ses nécessaires béquilles, ne peut plus relever la tête, se redresser sur pieds, se soulever très haut pour planer comme autrefois sur ce flanc de la Méditerranée.

    Elle attend toujours le diagnostic de son médecin privé, lequel semble incapable de trouver à son mal le remède approprié.

    Cherchell a surtout besoin de considération pour bien se réveiller. Pour revenir de nouveau à la vie ! Elle a vraiment hâte de renaître à la vie et couvrir de son charme discret le touriste éveillé pour lui faire découvrir sa grandeur, ses splendeurs, telle cette fleur printanière qui embaume de ses toniques odeurs l'atmosphère, ou cette resplendissante demoiselle qui étrenne sa beauté et ses rondeurs, dévoilant au passage ses formidables couleurs et répandant abondamment alentour ses enivrants parfums du terroir et de bonheur.

    Sommes-nous conscients de tout cela ?

    Ou alors lui a-t-on déjà préparé son cercueil au même titre que d'autres prestigieuses contrées du pays ?

    Cherchell a tout le temps été perçue telle cette très élégante demoiselle jouant sur ses deux barres parallèles, où l'histoire et le quotidien de la ville ne sont plus que deux lignes droites qui ne se rencontreront jamais ! D'où d'ailleurs l'abandon forcé de cette culture qui fait l'histoire des civilisations !

    La caricature est très expressive. Symbolique même ! Et à plus d'un titre. Elle nous empêche de regarder dans le rétroviseur ! De nous situer dans le temps ! De nous remettre tout le temps en cause ! De nous intéresser à la ville et à son histoire la plus ancienne… !

    Est-ce un nouvel état d'esprit ? Où est-ce encore l'effet néfaste de notre propre inculture ? L'absence de ce tourisme florissant des années soixante-dix du siècle dernier n'y est-elle pas pour quelque chose ?

    Tout concourt à conclure que notre très difficile quotidien nous met à une bonne distance de notre valeureuse histoire, très profonde et bien féconde.

    Ce choix douloureux, somme toute- aura peut-être été fait à dessein. Et seul l'avenir pourra y répondre, un jour…...

    Rédigé le 09/08/2011 à 05:42 dans Histoire, Tourisme | Lien permanent.

  • le spectre de l'obscure...

     

    Le temps des vagues

    Le laboratoire du totalitarisme et du fascisme est sans conteste l'obscurantisme religieux sous toutes ses formes. L'obscurantisme, cette bête immonde, au processus de développement vicieux, lâche et violent relatif dans l'absolu d'une société encline aux difficultés économiques et sociales. Un ancrage puissant et dangereux pour les nations et les peuples.

    L'Algérie a connu ses méthodes et ses fluctuations, ses jérémiades et ses inconsistances... Un travail lent et pernicieux d'une quarantaine d'années pour aboutir à dix années de souffrances, d'anarchie et d'holocauste.

    Dix années identifiées sous le fameux sobriquet de « décennie noire ». Alors qu'on ne vienne pas nous dire, là, sont les préceptes de notre sacrée religion, ou bien les bases de la culture des pratiques de la religion musulmane. L'Islam, victime, devenu fond de commerce d'individus, « tartuffant » une justice à deux temps, une égalité à géométrie variable. Nous imposant un respect de règles d'un islam travesti, détourné, conçu et cousu selon des recettes et des programmes aux perspectives ternes et sanglantes. Entre quelle main est tombé notre Sacré Coran ! Ces colifichets d'interprétation importés durant les années 70 par une horde d'incultes et d'ignorants, sous le sceau de la coopération, soutenus dans leur besogne par une meute d'inconscients avides de pouvoir en Algérie.

    L'islam n'à rien avoir avec les projets assassins de ces individus. l'Histoire leur imposera la facture.
    En 1970, la mode est à la minijupe. Des énergumènes ne trouvent pas mieux que de partir en croisade contre de jeunes petites filles dont le seul tord est d'exhiber leurs fraîcheurs et leurs innocence, en portant un habit conforme aux règles des époques et des évolutions : A leur âge. On les séquestre dans des ruelles sordides. On badigeonnait leurs jambes d'eau de Javel, de goudron ou de tout autre produit irritants, par moment caustique.
    Vinrent, quelques années après, les Hijabs... les Djilbabs...et les Nesf Essags. La collection se complète et puissamment.
    Si vous jetez un coup d'œil sur un groupe de jeunes dames, devant un arrêt de bus, la ressemblance frappante avec les pingouins d'une banquise lointaine vous cisaille les neurones et tétanise votre pensée.

    Une honte sous laquelle se dissimule peureusement des corps d'une Eve courage. Une image hideuse cachant et déformant une anatomie de rêves. Enfin....Le temps des vagues
    N'a-t-on pas entendu déclarer par un dirigeant du FIS à une époque pas très lointaine et sur les ondes des radios et télévisions internationales, dans un discours au peuple Algérien : « Les Algériens doivent s'attendre à des changements dans leurs façons de s'habiller et se nourrir ».

    Des importateurs richissimes se dévoueront à cette pensée-directive, en important massivement des kamis et hijab et djilbab....Distribués gratuitement à l'entrée des mosquées. On nous fait gouter le « Zenjabil ». Une plante qui pousse ailleurs qu'en Algérie. Présentée comme un médicament et utiliser en tisane, devient un danger pour la santé publique dont les vertus, défendus par ces mêmes personnes ne. ... sont plus à démontrer ... Des reins qui sautent en quelques gorgées... et Mitterrand reçut le leader du FIS comme on reçoit un chef d'Etat avec tapis rouge, fanfare, les champs, l'Elysée... et du Kalb Ellouz Mahchi !

    L'Etat Algérien lâché, bousculé, banni, des rencontres internationales s'appuya sur la population. Un peuple sage, un peuple en or ... et vivement que nos sœurs, mères, et femmes soient au pouvoir ...

    Le résultat est affligeant : plus de trois cents milles morts ...Des milliards de dollars de perte économique... Il est évident que le jour ou la démocratie, la laïcité dont la France en est tellement jalouse soient respectées à travers les lois de la République, même chez nous, la Burka et compagnie disparaîtront automatiquement.

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  • UN ILOT DE RÊVES

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    UN ILOT DE RÊVES

    C’était un petit village niché haut, très haut dans les nuages. Aérien, inaccessible. Il fallait pour en trouver le chemin connaître l’un des villageois, même si parfois un voyageur égaré, fatigué de parcourir le monde échouait dans ce village par le plus heureux des hasards. Comme il était accueillant, chaleureux, hospitalier ce village ! La douceur de vivre qui y régnait gagnait aussi progressivement tous ceux qui ne s’y arrêtaient que pour une brève halte.

    Il faut dire que ce village isolé était assez particulier ! Il y faisait beau à longueur d’année ! Le soleil brillait de son chaud éclat tous les jours, la brise y était fraîche, les sources pour se désaltérer très abondantes, l’eau était claire, cristalline, et étanchait la soif dès la première gorgée. On y trouvait des fleurs de toutes sortes partout, des arbres de toutes essences partout, des jardins luxuriants magnifiques partout ! Ce qui rehaussait son charme, son attractivité. Un havre de paix, un sanctuaire où l’on se retirait volontiers, et sans aucune résistance loin du monde tumultueux tout en bas sur terre. Les habitants ressentaient un agréable bien-être les envelopper au fur et à mesure qu’ils s’enfonçaient au cœur du village, soucis et tracas diminuaient en conséquence jusqu’à disparaitre complètement parfois. Il y régnait une douceur de vivre à nulle autre pareille. Les habitants permanents tout comme les visiteurs occasionnels goûtaient à ce bonheur nouveau avec beaucoup d’étonnement, et avaient toutes les peines du monde à imaginer leur vie ailleurs que dans ce village, et même s’ils étaient contraints par quelque obligation extérieure de le quitter, ils y revenaient dès qu’ils le pouvaient pour retrouver cet enchantement, cette impression d’échapper au temps. La renommée de ce village devenait de plus en plus grande, et la population du village augmentait au fur et à mesure en conséquence.

    Les habitants, tout en étant très différents les uns des autres, et venant d’horizons très divers avaient réussi à trouver une sorte de consensus, d’entente harmonieuse qui les satisfaisaient tous. En apparence tout du moins. Respect, ouverture, tolérance, liberté d’être et d’agir dans la limite du consensus. Les villageois permanents ou de passage y trouvaient leur compte, et se complétaient assez bien dans la répartition des tâches et responsabilités. Le comité des sages qui veillait à préserver la quiétude du village intervenait non seulement pour alimenter, nourrir les membres de ce village chacun selon son appétit, mais également pour améliorer leur confort en aménageant de nouveaux et beaux espaces, en construisant de nouvelles maisons, en embellissant et fleurissant les moindres coins et recoins. Le village était tout le temps en mouvement, en vie. Le comité des sages organisait aussi rencontres et fêtes, informait de ce qu’il se passait dans le monde ce qui, et selon les nouvelles enflammait, enchantait ou attristait les cœurs et les esprits. Par moments, il pouvait bien sûr y avoir des petits accrocs, des malentendus très vite dissipés cependant grâce à la générosité des uns ou des autres, et le souci constant d’un bien-être collectif. La vie reprenait toujours son cours. Grouillante, créative, imaginative, bienheureuse. Un bonheur simple dont chacun avait fait son affaire. On l’alimentait et on s’y alimentait à son tour dans une saine et chaleureuse convivialité. C’était une sorte d’entreprise artisanale où chacun selon ce qu’il était et ce qu’il connaissait le mieux fabriquait des parcelles de bonheur, du sur mesure ou presque.

    Le comité des sages laissait les villageois vivre comme ils l’entendaient à condition de se respecter les uns les autres et de respecter cette œuvre commune. Chaque jour, les villageois prenaient connaissance de la parole du jour du comité des sages. Il suggérait aux villageois d’une voix douce et tranquille des thèmes de réflexion qui participaient de la régulation de la vie dans ce village. Les villageois étaient sollicités pour une unique chose : donner un peu de soi, un peu de sa force et de son énergie pour entretenir la belle harmonie qui semblait exister dans ce village. Ce don de soi n’était pas borné par des critères ou des normes. Toute manifestation aussi modeste soit-elle, était accueillie avec joie, bienveillance, grand ouverture d’esprit. Mais alors, me direz-vous, c’était un véritable paradis, l’homme est finalement très vertueux, la preuve ! Oui ! On voudrait le croire ! On voulait le croire ! Hélas, l’être humain est aussi l’artisan de son propre malheur. L’harmonie qui régnait dans ce village pouvait voler en éclat et précipiter le village et ses habitants dans le chaos. Telle était la menace qui pesait sur ce village et ses habitants, le chaos et le néant. Tout le monde en était conscient, et tentait de faire de son mieux. Ce n’était pas facile tous les jours ! C’était un travail difficile, un effort de tous les instants, une vigilance douloureuse parfois ! Ainsi en est-il, et en a -t-il toujours été, à la grande infortune des villageois animés des meilleures intentions, du comité des sages si accueillant, si bienveillant si attentif au maintien de cette douceur de vivre.

    Cette partie de l’histoire est hélas triste, bien triste, et il me coûte de l’évoquer. De plus en plus, les villageois, distraits qu’ils étaient par des considérations et des vues toutes étroites, toutes personnelles ne voyaient pas que cela pouvait faire voler en éclats l’harmonie du village. Chacun y allait de sa petite pierre qui pour certaines d’entre elles étaient de gros pavés qui occasionnaient fissures et lézardes dans les maisons individuelles, et dans tout le village, mais surtout, surtout dans le cœur du comité des sages abattu, désorienté, incrédule, hébété, profondément blessé par autant de légèreté, d’indifférence, d’égoïsme et d’ingratitude. Il est un fait que l’on ne peut en permanence prêter le flanc aux frondes, ni même fermer les yeux, serrer les dents, et continuer à sourire ! Et pourtant, et pourtant ! Le comité des sages a, en dépit de tout, décidé de passer outre, de s’effacer, de faire taire sa douleur pour tenter une fois de plus au profit du bien-être des villageois de préserver leur îlot. Le comité des sages aurait eu mille raisons de se détourner de ces villageois, de les abandonner à leur sort, il n’en a rien fait ! Et, l’on ne sait toujours pas, à ce jour, si les habitants permanents ou occasionnels du village ont réalisé que cette parcelle de poésie a failli s’évanouir, ont  senti passer ce grand froid glaçant, le néant !

  • L'AFRIQUE, ce Continent...

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    L'Afrique, ce massif continent a toujours attiré la convoitise des pays occidentaux par la richesse de son sol ,de son sous-sol et de ses réserves halieutiques. Dès les premières heures les européens se sont empressés de la conquérir. Les autochtones menant une vie paisible, simple et naturelle se sont vus bouleversés par la furie de ces gens "civilisés" qui sont venus d'ailleurs. Tout a été utilisé pour mater et mettre au pas ces africains qui sont différents par la religion et par la couleur de la peau (emprisonnement, tortures, exécutions sommaires en public pour la dissuasion, assassinats collectifs, déportation "Nouvelle-Calédonie", viols, confinement et parcage des populations, esclavage...). Les Africains ont beau résisté mais rien n'y fit : les forces en présence étaient inégales et disproportionnées. Presque tous les pays occidentaux ont participé, sans gloire, au partage du butin (espagnols, français portugais, belges, allemands, italiens, anglais et même américains). Tout ce monde s'est servi en spoliant les terres fertiles et en confinant les populations dans les montagnes, les déserts arides et les marécages. Les américains se sont intéressés à la main-d’œuvre gratuite en déracinant des familles entières pour en faire des esclaves pour leurs plantations.

    L'Algérie n'a pas échappé à la règle en payant un lourd tribut. L'Algérien a toujours vécu libre et indépendant. Il ne supporte pas l'asservissement et la soumission. La résistance a été farouche. Toutes les franges de la société ont participé à la lutte de libération, exclus, les collaborateurs avec le colonisateur. Près d'un demi siècle après, avec l'apparition de la pandémie de coronavirus il se trouve qu'il existe des gens à l'esprit revanchard, nostalgique qui pensent qu'ils ont toujours une tutelle sur leurs anciennes colonies. A l'image de ces deux illuminés pseudo-médecins qui proposent, le plus sérieusement du monde, de tester les résultats des recherches effectuées sur le vaccin du covid-19 sur les Africains. Rien que cela ! Hippocrate devrait se retourner dans sa tombe devant l'ampleur du scandale. L'esprit raciste et colonisateur est toujours présent dans les esprits de ces malintentionnés. Ce caractère ou plutôt ce gène récessif qui habite leur ADN, resurgit à chaque occasion. Plutôt que de proposer leur aide à ces Africains qui n'ont plus rien, colonisation oblige ! Il les considèrent comme "des animaux de laboratoire, des cobayes" comme ont fait leurs ainés avec les essais nucléaires au Sahara Algérien et à Muroroa en Polynésie.

    Messieurs réveillez-vous, le train est parti et sachez que l'Afrique est libre et prospère pour peu que des énergumènes comme vous, la laissiez tranquille. Grâce à Allah vous ne représentez que vous même.

    Á BON ENTENDEUR !

  • Le souffle de la vie /Le Livre des Jours de Taha Hussein

    Ce texte a, entre autres, la particularité de démontrer le mérite à accorder à Mohamed Abdou dans le cheminement de la carrière littéraire et professionnelle de Taha Hussein.

    En février 1947, André Gide préfaçait « Le livre des jours », de l’écrivain Taha Hussein, dans sa version traduite en langue française. Ce fut un évènement majeur pour la littérature arabe. Les traducteurs de l

    ouvrage, Jean Lecerf et Gaston Wiet, auront, donc, su porter, plus tard, imparablement et admirablement, son excellent produit et succulent art bien au-delà de la vallée du grand Nil.

    Ils en feront connaître plus loin la plume exceptionnelle d’un auteur assez singulier ou très particulier, sur tous les continents de la planète. Cependant, l’handicap visuel de cette plume de renom ne pouvait, donc, l’indisposer à transcrire toutes ces grandes merveilles littéraires venues des ténèbres de l’enfer de son exil intérieur. Dans ce titre autobiographique, l’auteur parle de sa vie, de son enfance, de sa jeunesse, de ses études, de ses sentiments, des premiers moments de l’éclosion de son talent et de son exclusion par tout un environnement qui lui était resté hostile ou incompréhensible. Il y décrit avec force détails son mal, expliquant au passage ces menus paramètres qui lui rendaient sa vie – amputée de sa vue – vraiment très difficile.

    Comme l’indique son titre, dans cet ouvrage, l’auteur parle des jours, de ses propres jours (El Ayam). Il ne s’agit pas d’un livre-repère ou d’un cahier-journal. Il est plutôt question de toute une vie d’un illustre écrivain qui décrit – paradoxalement – ce qu’il ne voyait pas malheureusement. Contre son mal incurable, il n’avait que les mots comme moyen de lutte, unique remède et aucun autre intermède. Ses pulsions étaient sur le champ transformées en mots durs, drus, purs, solidement tissés et habilement tressés dans un texte qui faisait frémir les meilleures plumes du monde. En particulier, celles aidées par cette acuité visuelle dont l’auteur du « Livre du jour » en manquait au point de lui en substituer sa seule muse fusant de tout bois. Devenu aveugle dès l’âge de trois ans, Taha Hussein est natif d’un pauvre et misérable village de la moyenne-Egypte, en 1889. Il deviendra, plus tard, sans nul doute, le meilleur écrivain arabe de l’époque. Diplômé de la Sorbonne, en 1919, où il y soutiendra sa thèse, entièrement réservée à l’œuvre de mérite et à la vie de Ibn Khaldoun, il aura auparavant, en simple élève sous la férule du célèbre Mohamed Abdou, connu à la grande université classique arabe (religieuse) d’El Azhar, au Caire, puis, comme simple étape de transit encore, la toute récente université moderne de la même ville. Plus tard, de grands noms de la littérature occidentale, auteurs de prestigieuses œuvres et grands titres de mérite, se faisaient un honneur, lors de leurs visites au pays du Nil, de rencontrer, enfin, Taha Hussein, l’écrivain.

    Et pour s’en convaincre, il n’y a qu’à se référer à la magnifique préface d’André Gide (prix Nobel en 1947), en plus de ses nombreux écrits sur l’œuvre de cette grande plume arabe, bien connue à travers les travées de notre planète. Aveugle mais, surtout, un brin polyglotte, Taha Hussein suscitait déjà ce grand complexe de l’inévitable paradoxe de la vie; tant l’auteur du « Livre des jours » était bel et bien à jour dans ses écrits et autres réflexions sur la littérature et les sciences sociales, de manière plus générale. Ne voyant plus rien de ses yeux, il consultait souvent le cœur et ce sixième sens qui l’aidèrent à mieux comprendre le quotidien de la vie, bien mieux d’ailleurs que ne pouvaient le faire pratiquement tous les prestigieux auteurs de la planète, ne connaissant pourtant ni handicap de la vue ni d’autre mal durable, incurable ou endémique. Dans le « Livre des jours », il faisait part de son autobiographie, poussé ou pressé par le seul souffle de la vie. Les yeux bridés, il n’avait pourtant nullement la vue ou l’esprit guindé par un quelconque empêchement de nature pour faire le récit de sa propre vie. Dans toute l’étendue de son austérité, de son antériorité, de sa complexité, tenant compte de la nature des éléments d’analyse qui ne reposent nullement sur l’élément palpable, mais plutôt sur le seul sentiment que véhicule une mémoire restée encore bien intacte.

    Le plus curieux ou très fantastique à connaître encore dans la vie de Taha Hussein est que son auteur préféré n’était autre qu’un autre aveugle de la belle littérature, cette grande plume qu’était Aboul Alaa Al Maari (973-1057), très célèbre poète, plus connu pour sa virtuosité, l’originalité et le pessimisme de sa vision du monde, auteur de ces fameux vers : La vérité est soleil recouvert de ténèbres Elle n’a pas

    d’aube dans les yeux des humains. Promu ministre de l’Education nationale, les Egyptiens lui doivent « cette éducation gratuite pour tous » et ces nombreuses écoles créées un peu partout sur le territoire de ce grand pays du Nil. Premier recteur de l’université d’Alexandrie qu’il avait créée en 1942, après avoir été le premier doyen de la faculté des lettres du Caire (1930), il fut aussi professeur de l’Antiquité, depuis 1919, soit dès son retour de France et jusqu’en 1925, où il aura à moderniser l’enseignement supérieur et à animer et dynamiser la vie culturelle du pays.

    Ce doyen de la littérature arabe reste l’un des plus importants penseurs du XXe siècle, en sa qualité d’essayiste, romancier et critique littéraire hors-pair. Partout à travers le monde, il était, donc, considéré comme « le rénovateur de la littérature arabe ». Son « Livre des jours», édité en trois tomes (tous rédigés entre 1926 et 1955), en exprime d’ailleurs cette nouvelle structure narrative. Ce choix du récit autobiographique à prétention littéraire était alors quelque chose de vraiment neuf (nouveau) dans la littérature arabe. Ainsi, le premier tome « d’Al Ayam » (les jours) portait-il sur la mise en valeur de cette « quête individuelle d’une mémoire retraçant le cheminement d’un souvenir vers la raison ». Mais aussi, d’un autre côté, d’une « raison appelant la mémoire afin de se justifier aux yeux du monde ». L’itinéraire était, donc, bien tracé. Il consistait en cette succession de jalons proposés à la société afin de renaître d’elle-même. Elle constituait cette nécessaire passerelle pour « aller d’un âge imaginaire mythique, figé dans sa propre mémoire, à la maturité d’un regard scientifique et rationnel sur le monde ». Le « Livre des jours » traduit, donc, indéniablement le difficile souffle de la vie de son auteur, ses grandes peines et ses terribles douleurs, ses silencieuses frustrations comme ses insupportables exclusions; et parmi celles-ci, figure, bien entendu, sa privation de la vue, phénomène qu’il put cependant surmonter grâce à cette plume alerte et très diserte qui aura eu la très lourde charge de faire toute la lumière sur tout son itinéraire littéraire, depuis son enfance jusqu’à cette étape où il acquiert ou atteint le sommet de son art.

    Muhammad abduh

     

    Sa proximité avec le très célèbre Mohamed Abdou ne lui a pas procuré uniquement que des amis. Bien au contraire, elle aura plutôt provoqué des remous dans le clan qui lui était opposé idéologiquement, au point où Taha Hussein sera entraîné dans un affrontement larvé avec la toute autre célèbre université religieuse d’Al Azhar, pour être aussi traité de mécréant vendu à l’Occident. En plus de ces nombreux reproches faits à l’homme de lettres de renom par les islamistes d’Al Azhar, son « Livre des jours » connaîtra la censure de certains de ses passages (quatre gros chapitres lui ont été charcutés) par les responsables du ministère de l’Education nationale, pour être par la suite carrément retiré (intégralement interdit) des programmes scolaires des écoles du palier secondaire en Egypte. Ce fut une deuxième mort pour l’auteur de cet ouvrage. Mais les jours suivant sa première mort furent encore plus douloureux pour la littérature arabe et universelle. Après sa disparition, ce sont des pans entiers de ce grand art scriptural qui disparaissent, à leur tour ! Avec leur inamovible auteur ! Dans sa vie, Taha Hussein aura connu, à la fois, le meilleur et le pire. Plutôt plus le pire… !

  • COMMENT SONT LES GENS

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    Comment sont les gens

    COMMENT SONT LES GENS

    A l’entrée d’un village, un vieux sage se reposait près d’un puits. Arrive un pèlerin qui veut s’installer dans le village. Il demande au vieux :

    • « Dis-moi, comment sont les gens de ton village ? J’aimerais bien m’installer ici. Où j’étais avant, les gens étaient méchants et médisants. C’est pourquoi je suis parti. »

    • « Les gens sont les mêmes ici » répond le sage.

    Et le pèlerin passe sa route.

    Arrive un second pèlerin :

    • « Comment sont les gens de ton village ? » demande t-il à son tour au vieux sage.

    • « Comment étaient les gens que tu as côtoyés jusque-là ? »

    •  « Très gentils et serviables. J’ai eu de la peine à les quitter ».

    •  « Les gens sont les mêmes ici » répond le sage.

    Un jeune du village ayant assisté aux conversations dit au vieux sage :

    • « Je ne comprends pas … à l’un tu dis que les gens sont méchants, à l’autre qu’ils sont bons ».

    Et le sage répond :

    • « Les gens sont comme nous les voyons ».