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Articles de algermiliana

  • Mohamed Roudali

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    Mohamed Roudali, vice président de l’association des mélomanes de la musique du chaabi de la ville d’Ain Defla, dira :

    « Du rêve à la réalité»

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  • Le fellah et le colon

    Une histoire bien vraie connue chez les anciens de notre village.

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  • El Biar

    Bonsoir M. Yves Cointe

    Je lisais machinalement votre participation sur le site «Le retour au pays natal» puis, je suis tombé sur le mot "El-Biar" que j'ai dépassé sans y attacher de l'importance, au début. J'y suis revenu jusqu'au début pour voir si je n'ai rien raté. Je me rends compte que vous avez fréquenté la même maternelle que la plupart des gens de ma famille. Je suis à peu près le seul qui n'y a pas été dans sa petite enfance.

    Voici un cadeau d'un coin à El Biar. J'espère qu'il vous plaira.

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  • Le Coin de Grand-mère

    Grand mereC'est mon nouveau coin , mon brave fiston. En me quittant pour un autre lieu a bien trouvé où m’héberger. Pour moi c'est le coin idéal pour finir mes jours avec vous et je ne manquerai pas de vous conter à chaque fois une petite histoire de mon petit livre que je n'avais voulu le montrer ou le donner à mon petit fiston. j'ai eu peur qu'il en fasse avec fortune et qu'il oublie ses amis du site comme il le fait quand il ne trouve rien à faire de bon que du mal à mon chat. Ne lui en voulez surtout il est toujours mon fiston que je ne peux oublier même s'il m'a quitté pour toujours.

    Mes chers amis(ies) bonjour .

      J’ai tant attendu la réponse de l’énigme posée à ce fiston afin de rendre visite à notre amie l’Amiye malade ,mais à ce jour il n’a plus donné signe de vie , vu peut etre que sa tête est tellement bourrée en faux problèmes qu’il n’en a pu trouver l’issue on ne saura jamais la verité avec lui -
    je vous rappelle que l’énigme à ma condition de rendre visite à cette amie était la suivante :
    « C’est un arbre qui possède douze branches ; chacune des branches comporte trente feuilles et chacune des feuilles renferme cinq graines ! Sera mon vizir celui qui, dès demain, me rapportera la réponse. Il arrivera au palais nu et habillé à la fois ; transporté et marchant à la fois. «
    Mais j’ai décidé après réflexions que même si je ne suis pas allée à temps à son chevet je tiens à vous conter l’histoire ,peut être qu’à une de vos visites prochaines chez elle ça lui fera plaisir de la savoir .
    Pour se trouver un vizir, un grand sultan avait posé cette énigme à ses sujets :
    Parmi les hommes se trouvait un paysan ambitieux. Il courut consulter sa fille qu’il savait intelligente. Sans hésiter, elle lui dévoila la solution:
    - Père ! L’arbre représente l’année, les branches les douze mois, les feuilles les trente jours. Quant aux graines, elles sont les cinq prières quotidiennes qu’effectue le musulman.
    - Mais comment être nu et habillé à la fois ? Comment me déplacer à pied tout en étant transporté ?
    - C’est simple. Demain, très tôt tu t’habilleras du seul vêtement que je vais te confectionner à partir d’un filet de pêcheur. Tu seras donc à la fois habillé et nu. Ensuite, tu n'auras qu'à monter sur notre jeune baudet. Comme tu as de longues jambes, elles toucheront le sol. Tu seras donc à pieds et à dos d’âne.
    À l'aube, le paysan triompha et le sultan qui apprécia son intelligence, en fit son vizir. Ainsi, le nouveau vizir gouverna grâce à l’aide discrète de sa fille. Mais, avec le temps, le sultan qui était un homme d’esprit eut un doute à son sujet. Un jour, il l’interrogea :
    - Voilà un moment que je t’observe. Tes solutions, bien qu’efficaces ne me semblent pas être le fruit d’une intelligence masculine. Éclaire-moi par la vérité et tu seras pardonné. Si je découvre que tu m’as menti, je te ferai couper la tête.
    Le vizir, confus, avoua :
    - Sire ! Je vous demande pardon. C’est ma fille unique qui me conseille.
    Le monarque, qui n’avait pas trouvé la femme de ses rêves, lui pardonna et lui demanda la main de sa fille. Cette dernière accepta. Mais le sultan exigea d’elle de ne jamais intervenir dans les affaires du royaume sans y être invitée. Elle en fit serment. Le temps s’écoula dans l’harmonie et le respect des convenances, jusqu’au jour où un verdict injuste rendu par le sultan suscita le courroux de la jeune femme. Un pauvre paysan se trouva dépossédé de son ânon par un riche marchand qui prétendait que cet ânon était né de sa mule. Or, le sultan avait donné raison au marchand bien que chacun sût que les mules sont stériles.
    Le paysan débouté, l’air attristé, quittait le palais, quand la sultane l’interpella, de sa fenêtre :
    - Hé ! Homme de bien ! Approche, je vais t’aider à récupérer ton animal.
    Intrigué, le paysan écouta attentivement le conseil qu’elle lui souffla, et le sourire aux lèvres, il s’en retourna dans la salle d’audience et demanda la parole :
    - Sire, j’ai oublié de vous signaler un autre étrange phénomène dont j’ai été témoin.
    - Lequel ? Parle vite !
    - Un banc de poisson paissait dans le champ du marchand !
    - Des poissons qui paissent ? Tu te moques de moi ?
    - Ô grand sultan ! Pourquoi ne pas admettre que tout peut arriver à l’époque où les mules mettent bas ?
    Le sultan admit son erreur et fit restituer son bien au paysan. Non sans exiger de lui une explication :
    - Dis-moi ! Pourquoi t’es-tu ravisé ? De qui tiens-tu ces répliques astucieuses ?
    - D’une aimable femme du palais à sa fenêtre, Sire.
    Le sultan, furieux, se précipita auprès de son épouse :
    - Tu as rompu le pacte. Tu es intervenue dans les affaires du royaume sans que je te le demande. Emporte tout ce à quoi tu tiens et quitte ce palais dès demain matin.
    La jeune femme accepta sans broncher la décision souveraine. Pour leur dernier dîner, discrètement, elle versa une poudre soporifique dans le café du sultan. Dès qu’il sombra dans un sommeil profond, elle l’enferma dans un coffre et l’emporta avec elle. Le lendemain, lorsque le sultan ouvrit les yeux, il fulmina :
    - Que fais-tu encore à mes côtés ? Ne t'ai-je pas ordonné de t’en aller ? Mais, où suis-je ?
    Elle répondit d’une voix tendre :
    - Monseigneur ! Je suis partie. Et tu as bien précisé que je pouvais emporter avec moi tout ce à quoi je tenais, n’est-ce pas ? Et comme tu es mon bien le plus précieux, c’est toi que j’ai emporté !
    Le sultan, désarmé, ne put retenir un sourire affectueux. Il dit alors avec douceur :
    - Mon épouse ! Je dois admettre que tu es vraiment subtile et sage. Je te décharge désormais de ton serment car tes conseils me sont les plus précieux. Retournons chez nous à présent !
    *** Grand mère vous dit que dans la vie je dois me fier à :Mon compagnon tant qu'il me comprend - Mon habit tant qu'il me couvre - Et ma monture tant qu'elle me porte
    : Mon conte se termine, le vent au dehors souffle et j’ai pas fermé la fenêtre j’ai peur d’attraper froid et je ne pourrais revenir vous raconter une autre histoire….. A demain je vous attends pour une autre histoire.***

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     Grand mère vous dit bonjour ,elle est bien là à vous attendre mais cette fois je vous ai réservé une surprise .Ce ne sera pas une histoire mais une belle quassida qui fut chantée en premier lieu(1965) par le grand Maitre du Chaabi El Hadj M’hamed El Anka le lien : http://youtu.be/gUhtOcB-0X4ensuite par le Cheikh Hadj Ghafour Mohamed (1969)brillant interprète du hawzi le lien : http://youtu.be/LC5XvNJMKo4.
    Pas mal de vous , en entendant les paroles de la chanson n’ont pu comprendre la signification peut etre qu’on vous les faisant lire vous les comprendrez mieux.
    La quassida est intitulée « Anaya fi H'mak qoultelha ya ouelfi meriem» Ce poeme de kaddour ben Achour Zerhouni (1850 -1938) l'a compose pour meriem qui n'est autre que sa femme comme decrit dans le qcid, une histoire vraie en somme: Welfi Meriem est une tres belle qacida et par son debut je commence :

    Par Dieu! Une belle jeune fille, parée de ses atours, est apparue à sa fenêtre une jolie femme coquette, toute fière de la délicatesse de sa taille, de la perfection de ses proportions, et de la beauté sans pareille dont elle se prévaut sur les enfants de Sem. J’en ai reçu un choc, ô amoureux! Et je me suis mis, poussé par l’ardeur de ma passion, à l’implorer humblement, à gémir de désir et de douleur, le cœur éperdu d’amour, dès que mon regard se posa sur celle qui infligea sa brûlure à mon cœur, la femme aux yeux noirs immenses.
    Je lui dis ton amour , ô svelte beauté, me tyrannise! il m'écrase, sous la multitude des cavaliers et des fantassins qu'il a lancé contre moi, m'appelant au combat, il m'a enchaîné et je suis devenu son bien, un esclave à ses ordres.
    après avoir été si prompt à la repartie, voilà que je reste sans voix, soumis, humble, ne cherchant qu'à plaire, à l'ombre de son autorité , courbant la tête devant l'amour, essayant de l'infléchir, en me gardant de lui faire aucun reproche
    Je t'en conjure, lui dis-je, ô meriem mon amour! montre un peu de compassion pour mon état, ô ma belle! que sa gravité s'atténue! avec ce regard plein de promesses, fais-moi un signe de salutation
    la beauté sans défauts, la femme aux yeux de faucon femelle me dit: fais la description de mes charmes, comme autant de perles et de joyaux que tu devras enfiler, dans le bon ordre, pour en faire un collier. Parle ! fais- nous entendre ton discours, si tu es aussi dévoué.
    Je lui répondis: ô toi dont le visage a l'éclat de la lune! tu sais bien que je suis un mage, et que les autres mages craignent tellement mon pouvoir que pas un n'ose s'écarter du droit chemin. Renseigne-toi auprès des gens à l'esprit pénétrant, ils te le confirmeront, ô petite gazelle!
    alors, écoute-moi chanter tes louanges et tu comprendras! ô toi dont les deux tresses noires sont de gros serpents qui rampent vers tes talons, et le bandeau, une nuit sombre qui enveloppe la douce clarté du front.
    tu as le milieu du front qui resplendit de mille feux, avec lesquels tente de rivaliser un éclair dans l'espace au dessous, les deux arcs des sourcils comme deux lignes tracées à l'aide d'une plume, peinte par le puissant, notre seigneur, le souverain, le très savant
    et tes grands yeux d'un noir profond que protègent les sabres tranchants des cils, le nez fin pareil à un faucon qui fond sur sa proie, libéré de son chaperon, les pommettes ardentes et les joues comme deux roses jumelles
    des lèvres couleur de grenadier et la gencive cramoisie ou rouge sang, et au milieu deux rangées de perles que dieu a impeccablement disposées, la salive est plus douce que l'eau de la source du paradis au parfum de gingembre
    le cou, une colonne en argent recouverte de feuilles d'or, a raison de l'amoureux, et l'encolure est celle d'une gazelle farouche autour de laquelle se rassemblent les hardes, les avant-bras, des poignards dans leurs fourreaux, et les bras sont pleins de grâce
    avec leurs bracelets incrustés de diamants, comprends-moi, ô ma maîtresse! et sache que, sur les paumes et tes mains, un enlumineur a fait un dessin avec ses couleurs, un fignoleur, autant dire un tatoueur
    et les cinq doigts de l'une, plus les cinq doigts de l'autre, portent tous des bagues, qui lancent éclair sur éclair, si aveuglants que personne ne peut y fixer les yeux, que de choses merveilleuses et extraordinaires recèle le néant!
    et la poitrine immaculée est comme sculptée dans un marbre somptueux, les seins qui y percent font penser à un jardin planté de citronniers, et la peau du ventre a la couleur de la neige et le ventre potelé est serré par une ceinture
    le nombril est une pierre précieuse choisie dans la masse d'un trésor colossal, de brocards et de soie, gardés par un talisman et entourés de génies. La taille est serrée et les cuisses ressemblent à des aloses en train de nager
    les hanches et les jambes ont l'aspect de l'ivoire rehaussé de cristal, et les talons la couleur et la douceur des pommes rouges, et l'anneau a été travaillé dans de l'or. la plante des pieds est comme revêtu d'un tissu en velours de si grand prix qu'aucune bourse ne peut le payer
    la taille est aussi haute qu'un cyprès ou la hampe d'une bannière portée par des troupes étrangères, frappée d'une étoile et d'un croissant, couronne de la gloire et de la vénération, ou un palmier favorisé par le sort et qui se balance avec coquetterie
    ceci n'est que le dixième de ton portrait, ne te trompe pas, ô mon mal d'amour et la cause de ma douce souffrance! il aurait fallu multiplier chaque strophe par dix, c'est plus fort que moi, je ne peux retenir les flots de larmes que ta passion m'arrache
    je pleure et me lamente comme le ramier esseulé, dans son nid, cherchant sa femelle, et qui gémit de douleur, la nuit durant, incapable de trouver le sommeil, blessé et mortifié par la séparation d'avec la belle, il ne fait que geindre
    tel est l'état de celui qui éprouve une passion lancinante comme moi, ô homme perspicace! car dès qu'il rencontre la beauté, il est pris d'un violent tremblement et ses os se brisent. mais ceux qui n'en ont pas fait l'expérience rateront toujours leurs métaphores et leurs poésies
    l'homme qu'habite la passion s'adonne, à la composition des vers: or fin, joyaux et cornaline, harmonieusement enfilés sur un cordon d'or pur. perles, rubis et diamants bien agencés, parfois, c'est un maître-tisserand de la soie, émérite, spécialiste des tissus de velours et des étoffes damassées dont tous les modèles sont exposés avec art devant lui, avec des fichus, les ceintures, les blouses et les foulards de tête.
    Parfois, c'est un orfèvre, un maître de l'art, tout occupé à ciseler les anneaux de cheville, et les bracelets de toutes sortes qui doivent s'adapter parfaitement, les boucles et les pendants d'oreilles, en un travail de virtuose
    parfois, c'est un marchand hindou considérable, à l'apogée de sa fortune, déboursant généreusement or et argent, en échange des draps de Rouen, du damas, de la flanelle, de la soie et des peaux d'autruche tannées
    parfois, c'est comme un ébéniste en train de sculpter, à l'aide du compas, du ciseau, et du tour pour galber le bois ciselé, du bois d'ébène, d'arak, de jais, et de ghnam.

    Parfois, c'est comme s'il avait été un apprenti du prophète David, il frappe du marteau sur l'enclume, face au foyer et à l'ardeur de ses braises, forgeant des lances, des boucliers, des cuirasses et des sabres
    parfois, il se met à bâtir avec de la roche, élevant des bastions, des enceintes, des coupoles, des palais et des demeures, avec du carrelage en terre cuite, de la faïence, des carreaux de mosaïque de Niebla, et du marbre
    parfois, c'est un capitaine voguant sur une mer abyssale, à bord d'une frégate, il navigue au milieu des flots déchainés et, chaque jour, il doit porter secours aux naufragés et sauver de la noyade des imprudents
    parfois, c'est un cavalier monté sur un cheval noir, sur son poing droit est juché un faucon rapide, tandis que les lanerets geignent, impatients de se lancer sur leur proie, c'est un chasseur de gazelles, des gangas, des pigeons et de tourterelles.

    Parfois, c'est un pacha à la main de fer et au cœur de lion: quand il donne ses ordres à ses sujets, ceux-ci en tremblent d'effroi, car il est impitoyable et n'accepte ni les requêtes ni les supplications
    parfois, il a l'air d'un ivrogne à l'esprit embrumé, qui ne daigne pas répondre quand on lui parle, tel un sultan qui garde secrètes ses décisions et, armé d'un arc et de flèches, chasse à coups de traits celui qu'il croise sur son chemin
    parfois, il a l'air d'un fou furieux, aux prises avec ses vêtements dont il déchire les manches, son visage change de couleur, son comportement est pareil à celui des noirs
    Parfois, il ressemble à un extatique à l'esprit détraqué, les pieds nus écorchés par les pierres du chemin, faisant fuir, à pas précipités, tous ceux qui le rencontrent, si fou qu'il offre son corps aux charognards qui tournoient dans le ciel.
    Parfois, c'est Taleb et un copiste savant, avec ses encriers, ses plumes en roseau et ses livres, habité par une inspiration divine, il sait exposer clairement et méthodiquement ses connaissances, fruits de sa réflexion, en fleurissant son discours avec des allégories et des sentences
    parfois, il est lucide, heureux, comblé, se délectant à l'audition de vers finement tournés, veillant dans la nuit au lieu de dormir, au son des instruments de cordes dont il savoure la beauté des mélodies
    tel est le comportement du poète, ô haffadh! rapporte-le avec assurance et certitude! sers ton maître avec loyauté et persévère! alors tu pourras gouter à la douce saveur de sa nourriture. Quant au contradicteur de mauvaise foi présente-lui tes condoléances pour sa vie perdue, cet esclave des esclaves
    ils savent que je suis un homme de valeur et que je jouis de tout le respect qui m'est dû dans ces contrées. je monte un coursier plus rapide que l'éclair, une sorte de génie aérien à qui on aurait mis la bride, sa selle est brodée de fils d'or et ses étriers brillent comme la lune en son plein
    si je dégaine mon épée, ils rentrent tous dans l'obéissance et se soumettent, les poètes, encore en vie, me connaissent et les disparus, qu'ils reposent en paix.Quant à ceux qui déblatèrent, à tort et à travers, ils sont comme des ânes: tu en attacherais deux mille ensemble, à une même corde, ils se sentiraient quand même comme des orphelins
    ils ne comprennent ni les allusions, ni les reparties, ni les propos bien tournés. Ils passent leur vie à aboyer comme des chiens, au lieu de dormir ou d'accomplir des exercices de piété. C'est bien des butors, cette engeance malfaisante, que je veux parler
    J'adresse mes salutations aux poètes de notre temps, tel un parfum qui exhale ses effluves, mêlés de musc, d'ambre gris, d'ambre à brûler et d'essence de boutons de fleurs d'oranger, aussi longtemps que l'oiseau, sur la branche, fera entendre son chant, de jour comme de nuit
    Ô mon haffadh, voici ma signature! déclame avec solennité et emphase, et dis que dieu accorde sa miséricorde à celui qu'un amour ardent consumait, car je suis son porte-drapeau, Qaddour qui a le soutien d'El Bijaï son sublime maître
    je suis un Nédromien de vielle souche, et c'est à Nédroma que je demeure. Je suis un chérif idrisside par mon ancêtre Achour, de la postérité du prophète, inscrit sur la liste de ses descendants .Puisse Dieu étendre sa miséricorde sur moi, sur mon haffadh et sur tous les musulmans!
    Voici la date : 100 plus 200, et complète avec 1000, ajoute 15 autres années et tu auras la date de composition de ce sarjem, à la fin du mois de dhoul-hijja, ainsi s'achève-t-il

    *** Grand mère vous dit : ma Qassida se termine, et si elle vous a plus dites –le je vous en ferai connaitre d’autres . Mes enfants le vent au dehors souffle et j’ai pas fermé la fenêtre j’ai peur d’attraper froid et je ne pourrais revenir vous raconter une autre histoire….. A demain je vous attends pour une autre histoire. cette fois. ***

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      Je vois que vous êtes déjà là,vous m'excuseriez si Je n'ai ni banc ni chaise à vous offrir mais le parterre est si propre je l'ai si bien nettoyé et balayé pour vous avant votre arrivée si vous vous voulez bien prendre place et vous assoir sur cette humble nappe moelleuse le temps que je vous apporte un peu de café chaud que j'ai préparé avec ce bon lait de chèvre qui vous a souhaité devant la porte la bienvenue de ses belles paroles qu'elle aime tant dire aux invités ...!!! .....!!!! .

    Vous voilà maintenant bien à votre aise ,si vous vous voulez bien je peux donc commencer ce que j'ai à vous raconter aujourd hui....

       Il était une fois dans un pays lointain, très lointain, un hakem (gouverneur). Il avait un garçon qui avait de longues oreilles. Comme ce dernier en avait honte, il les cachait avec une calotte. Si cette tare s’ébruite, il sera la risée de tout le monde. C’est pourquoi son père faisait appel à un coiffeur pour lui faire couper les cheveux, à domicile, loin des regards indiscrets.
    Mais un jour, le coiffeur, rongé par la curiosité, voulut savoir pourquoi le garçon avait de longues oreilles. C’est ainsi qu’il commit l’irréparable ! On le laissa couper les cheveux, puis on lui coupa la tête pour qu’il ne révèle pas le secret. Les coiffeurs se succédèrent et posèrent la même question, et leurs têtes sautèrent après qu’ils coupèrent les cheveux du fils du gouverneur.
    Un jour, on fit venir un coiffeur, qu’on dit discret. Il vit les grandes oreilles de l’enfant, mais ne chercha pas à savoir pourquoi. Il coupa les cheveux. Mais avant qu’il s’en aille, le père lui recommanda de garder le secret s’il ne voulait pas se faire décapiter.
    Le coiffeur rentra chez lui décontenancé car le secret qu’il détenait prenait de l’ampleur et le gonflait petit à petit si bien que son corps devint trop lourd. Pour se libérer de ce poids qui l’écrasait depuis de nombreux jours, il se rendit dans un puits et cria en se penchant vers le vide : « le fils du gouverneur a de grandes oreilles ! Le fils du gouverneur a de grandes oreilles ! Le fils du gouverneur a de grandes oreilles ! » La grenouille l’entendit et se mit à crier elle aussi : « le fils du gouverneur a de grandes oreilles ! Le fils du gouverneur a de grandes oreilles ! Le fils du gouverneur a de grandes oreilles ». Le pigeon venu se désaltérer, près du puits, l’entendit et se mit à dire : « le fils du gouverneur a de grandes oreilles, le fils du gouverneur a de grandes oreilles, le fils du gouverneur a de grandes oreilles ». Le corbeau l’entendit et se met à crier la même chose. Les autres oiseaux l’entendirent et se mirent à répéter : « le fils du gouverneur a de grandes oreilles ! ». La nouvelle se répandit dans la ville et arriva aux oreilles du gouverneur. Furieux contre le coiffeur qui avait divulgué le secret, il promit de lui faire avaler sa langue. On le fit venir ; mais il jura et nia en avoir parlé à quelqu’un.
    Le fils intervint et dit à son père que le coiffeur est sincère. Après tout, la nouvelle s’est propagée et tout le monde est aujourd’hui au courant. Cela ne sert à rien de tuer le coiffeur. « Je suis une créature de Dieu, je n’ai pas à rougir d’être différent des autres ». Sur ce, le coiffeur fut lâché. Le garçon, libéré de sa hantise, sortait désormais sans calotte.

       Grand mère vous dit "Rien n’est voilé qui ne sera dévoilé, rien n’est secret qui ne sera connu " : Mon conte se termine, le vent au dehors souffle et j’ai pas fermé la fenêtre j’ai peur d’attraper froid et je ne pourrais revenir vous raconter une autre histoire….. A demain je vous attends pour une autre histoire.***

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     J'ai une histoire à vous conter c'est la première parmi tant d'autres de mon livre. Les titres de mes histoire ne seront pas dits le rat a un peu abimé l'entête de mon precieux livre, je vous laisse le soin de les deviner.

      Jadis un homme épousa une très belle femme rencontrée dans la forêt. Il ne pouvait se douter que c’était une ogresse. Le jour, elle pétrissait le pain, roulait le couscous et vaquait aux occupations ménagères telle les autres femmes. Mais la nuit, elle se faufilait dans l’enclos où les bergers enfermaient leurs troupeaux et dévorait une brebis toute entière .Chaque nuit passée ,au matin Les hommes du douar trouvèrent que leur troupeau diminuait , très inquiets, se réunirent pour trouver une solution à ces disparitions. Le père du mari de l’ogresse se proposa :

     - Pour bien surveiller le troupeau, cette nuit, je m’envelopperai dans ma djellaba noire et me dissimulerai au milieu des brebis.
    L’ogresse, qui ignorait que son beau-père était dans l’enclos, se glissa comme à son habitude pour se rassasier de la brebis la plus grasse. Dans l’obscurité, elle saisit le vieux qui cria :
      - Lâche-moi immonde créature ! Lâche-moi !
    Elle retira sa main en bafouillant :
      - Mais ce n’est que moi, ta belle-fille ! J’ai entendu un agneau bêler et je suis venue voir s’il y avait un voleur.
    Le vieux fit mine de la croire tant il avait peur et dès le lever du jour, il alerta son fils :
      - Malheur ! Ta femme est une ogresse ! Sauvons-nous pendant qu’il est encore temps. Quand elle aura décimé nos troupeaux, elle s’attaquera à nous.
    Le fils protesta :
      - C’est impossible ! Elle m’a donnée une fille, elle ne peut être une ogresse.
    Comme l’homme ne voulait rien entendre, les siens le quittèrent. Ils déménagèrent en lui laissant sa part des bêtes : moutons, vaches, chevaux. Il resta seul avec sa femme et sa toute petite fille. Hélas, au fil des jours, son cheptel se rétrécissait. Aveuglé par l’amour qu’il portait à sa femme, il trouvait toujours une excuse à ces disparitions. Il se disait que les bêtes s’échappaient de l’enclos ou que le chacal les dévorait.
    Un jour, il revint plus tôt des champs et, horreur, il découvrit sa femme, la tête plongée dans les entrailles d’une pouliche. Avant qu’elle ne l’aperçoive, il déposa sa fille sur ses épaules et s’enfuit à toutes jambes.
    Soudain, alors qu’il reprenait son souffle, sa fillette l’attrapa par les oreilles et lui dit :
      - Hum ! Oh papa ! J’ai faim et je grignoterais bien tes belles oreilles !
      - Quoi ? Ma propre enfant serait une ogresse ?
    Sans hésiter, il la précipita dans la rivière profonde et continua sa course. Mais l’ogresse était déjà à ses trousses. Il faillit être rattrapé ne fut-ce l’opportune présence d’un grand peuplier. Il grimpa jusqu’au sommet. L’ogresse se posta au pied de l’arbre et se mit à le menacer :
      - Jamais tu ne m’échapperas car soufflera le vent d’hiver, tu tomberas et je te dévorerai ! Soufflera le vent du printemps, tu tomberas et je te dévorerai ! soufflera le vent d’été, tu tomberas et je te dévorerai ! soufflera le vent d’automne, tu tomberas et je te dévorerai !
    Depuis, chaque jour, sauf quand elle chassait pour se nourrir, elle s’acharnait sur le tronc de l’arbre qu’elle rongeait de ses dents pointues pour le couper. Terrifié, l’homme implorait :
      - Ô arbre de mon père et de ma mère, grossit, grossit ! Et juste au moment de se rompre, le tronc reprenait sa forme initiale.
    Le temps passa ainsi et l’homme scrutait l’horizon dans l’espoir d’apercevoir quelqu’un qui pût le secourir. Un jour, il vit un vol d’oiseaux et cria dans sa direction :
      - Ô vous, qui volez si haut, allez dire à ma mère et à mon père que je suis en grand danger ! Les oiseaux migrateurs portèrent le message. Des cavaliers de sa tribu, armés, volèrent à son secours. Ils découvrirent le peuplier. Heureusement, l’ogresse était à la chasse. L’homme quitta vite son arbre après avoir accroché son burnous à une branche pour laisser croire qu’il était toujours là. Il enfourcha un cheval et fila avec ses sauveurs.
    À son retour, l’ogresse, rassurée par le burnous qui flottait sur la cime de l’arbre, continua ses menaces tout en rongeant le tronc de l’arbre. Ainsi, les saisons se succédèrent et vint l’automne venteux. Un matin, une tornade se leva et le burnous voleta dans l’air avant de tomber sur un rocher à proximité de l’arbre.
      - Ah ! Je t’avais dit que tu tomberais ! hurla l’ogresse en furie. Elle se jeta sur le burnous et le mordit avec une telle violence que toutes ses dents se brisèrent sur le rocher. On dit qu’elle en est morte ! Quant à l’homme, il vécut en paix avec les siens !

      Pour aujourd hui Grand mère vous dit: Mon conte se termine, le vent au dehors souffle et j’ai pas fermé la fenêtre j’ai peur d’attraper froid et je ne pourrais revenir vous raconter une autre histoire demain ….. A demain ,donc soyez à l’heure Grand mère vous attend pour une autre histoire.***

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     Grand-mère ,je peux te demander une question je sais qu'elle est facile pour toi. Raconte fiston ,tu sais que ta GM a l’ouïe fine et qu’elle’ entend aussi bien que le chat .GM ma question est justement sur l’anatomie du chat ."est il vrai que le chat voit plus que l'homme dans le noir" .Oui ,fiston : le sens du chat le plus important est la vue ,c'est pourquoi sa vue est parfaite de jour comme de nuit. GM ,au maitre j'ai répondu que notre chat voit beaucoup mieux le jour que la nuit .Une autre question GM est ce vrai aussi que le chat a sept vies. GM me dit ça C'est une légende mon fils ,une vieille légende des temps anciens : on dit que le chat disposait de sept vies et que grâce à elles il échappait chaque fois à la mort .IL trouve toujours un moyen de survivre lorsqu'il se trouve en danger. Dis moi GM , Mais là GM m'arrête et me dit : Fiston tu dois me laisser finir à préparer le petit déjeuner du chat qui d'ailleurs je ne l'ai pas vu roder autour de moi ce matin. Mais dis toujours cette question qui t’embête tellement fiston . GM dis moi qu'est ce que la mort pour un chat . La mort pour un chat fiston c'est quand il dort qu'il ferme les yeux et qu'il ne se releve plus.GM , pendant toute la nuit je suis resté éveillé à compter et recompter combien "NOTRE" chat a échappé aux divers obstacles qui se sont présentés pour lui et a pu échapper à la mort . Et j’ai finalement su et tomber sur le chiffre exact . Un chiffre qui est plus prés de la formidable chance de résistance de la vie des chats d’après la légende .Et comme je voulais bien retenir le nombre dans le noir pour ne pas l’oublier j'ai pris les doigts de ma main comme témoins. La main droite était complète et j'ai rajouté un doigt de la main gauche et comme je sais compter le jour plus que la nuit j'ai fait l'addition ce matin de bonne heure. GM IL faut que je le dise :j'ai trouvé sur mes doigts le chiffre 6. Et d’après les statistiques que j’ai noté depuis le temps Notre pauvre chat ne lui en reste plus qu'1 chance de survie à partir d'aujourd'hui . GM savait maintenant que mes questions valaient leur peine d’étre écoutées et que son chat est en pieuse état quelque part dans la nature. Fiston me lança t-elle :où est ce que tu l’as vu pour la dernière fois. Pour ne pas mentirdans ces moments penibles à GM ,je lui ai dit :En sortant la nuit pour voir l’ânon s’il ne s’est pas trop approché de l’enclos du voisin , j’ai vu entre temps notre chat grimper l’arbre pour attraper un pauvre moineau sur la plus haute branche. Et comme tu ne m’avais jamais dit que l’intelligence lui manquait un peu je l’ai laissé faire pour admirer le combat entre eux. Durant leur combat à mort GM , JE n’ai pas cru mes yeux. Au premier coup d’aile du moineau pour s’envoler ,le chat a perdu son équilibre et du haut de la branche d’arbre il est descendu en chute libre non pas sur ses quatre pattes comme il le faisait mais sur son dos cette fois.. Je ne l’ai pas vu bouger ensuite , j’ai cru qu’il voulait dormir après toute cette peine qu’il s’est donnée pour rien. GM sortit aussi vite qu’elle pu et ramena son minet bien mal au point tout en parlant à elle-même « espérant que sa colonne vertébrale tiendra ce sale coup qu’il a reçu et qu’il s’en remettra et il vivra je sais qu’il vivra encore longtemps».
    Mais moi j’ai eu cette conviction ce jour là qu’il a déjà bénéficié des sept grâces pour vivre une prochaine vie. Et quand il s’endormira la prochaine fois, je suis sùr qu'il ne se relèvera plus. C’est pour ça que je me suis dit que la mort de ce chat viendra sans tarder à tout moment de la vie maintenant et qu’on ne meurt qu’une fois dans la vie pas sept fois comme raconte les legendes.

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     Fiston est ce que tu as bien révisé tes leçons tu sais que les examens approchent et qu’on a transferé à une autre école le Directeur qui te faisait sauter d’une classe à l’autre alors que tu es nul partout.
    tiens m'a t'elle dit prend ce morceau de sucre il t'aidera à calmer tes nerfs et à trouver les solutions plus rapidement . GM ne savait nullement que ce morceau de sucre me servait à compter le temps dans un coin bien speciale.
    Et ce jour là, notre maitre d’école n’était pas comme à ses habitudes le dernier à fermer la porte de la classe. il était à son bureau cache nez en laine lui entourant tout le cou, un gros bonnet rouge sur la tête et il toussait même son nez n’arrêtait pas de couler .Tous mes camarades de classe ont bien pensé comme moi qu’il est vraiment malade de venir faire cours . Et nous faire cours dans les conditions où il se trouve c’est vraiment impensable et inouï de la part d’un intellectuel comme lui. Comme pour nous faire plaisir il nous pria du geste seulement de nous assoir et de ne pas faire trop de bruit. Sa tête tourne qu’elle lui fait tellement mal . Il s’excusa de ne pas nous faire cour de la morale pour la première heure ,il corrigera nos cahiers de classe entre temps il nous pria de prendre nos cahiers et faire les exercices qu’il a préparé au tableau. Et tout ça il le disait avec des gestes de ses mains comme s’il était devenu subitement muet .En tout cas pour moi je pouvais respirer un peu je n’aurai plus cette corvée de garder le coin du mur toute l’heure de la classe. Mais en ouvrant le tableau ma surprise fut grande il n’y avait que le 0, le 1 et le 2 sur toutes les opérations d’exercice et ce qui intriguait le plus était la virgule parfois mise entre deux chiffres d’un nombre d’ une même constitution de créature animale et humaine comme par ex :
    2,1 lapins 0,2 oeuf 1,01 âne
    +1,2 poule -0,1 poussin +1,00 mulet
    ________ __________ _________

    Je voyais que c’était très difficile pour ma tête de coordonner ses opérations. Il fallait pour moi tout faire pour regagner mon coin préféré plutôt de me casser la tête pour une note .GM fera ce qu’il y a lieu de faire avec quelques œufs et deux ou trois poules et voilà son fiston bien aimé avec cette chance d’avoir bien travaillé dans le noir à se trouver dans une classe supérieure comme ça a été toujours le cas. J’ai choisi le moment propice où la tête du maitre s’est un peu relevée pour renifler la coulée d’eau de son nez .Et comme il n’avait plus de mouchoir sec, c’était avec sa veste au regard de mes yeux qu’il s’est débarrassé de la morve de son nez. Sans attendre de ses mains il me fit de rejoindre mon coin .Je lui fis signe aussi que j’ai pas terminé mes exercices. Encore une fois, furieux il pointa son doigt vers ma place préféré de la classe. A la fin du cours j’ai rendu ma feuille sans avoir mis de resultat. A la derniere copie rendue ,on entendit frapper à la porte et le Directeur entra. IL prit toutes les copies c’est lui seul qui corrigera notre travail dira t il pour nous faire encore peur.
    C’était un jour d’examen surprise et personne n’était au courant même pas notre maitre.
    Le lendemain ,GM fut convoquée auprès du Directeur lui disant que son seul son fiston a eut le mérite de bien répondre et de recevoir un prix . Que GM doit être fière d’avoir un fils tel que moi dans son école. GM est revenu encore toute fière, d’avoir à ne pas sacrifier les quelques œufs et les trois poules qu’elle a réservées pour ce Directeur .Il y avait ce chat qui jaloux de mes performances récentes était là à me regarder droit dans les yeux et il n'avait plus peur ce jour.
    Je suis resté un moment à admirer son courage, en disant que'il a une chance ce chat que mon Ami AMAR ne s'est pas décidé pour le diner à la belle étoile et que Hortense a décrypté mon plat de civet. Vraiment il a cette chance de ne pas mourir sitôt. Je me suis dit tôt ou tard le temps jouera à ma faveur.

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     Après tant d’années d’ exil « Ghorba » , disons plutôt pour etre plus court à comprendre un séjour bien loin dans un lieu étranger du pays. que me voilà enfin prendre cette décision vitale de rejoindre le Bled revoir GM .Mais il m’a fallu pour cela faire un calcul minutieux qui a pris de mon temps toute une année à revoir toutes les encyclopédies d’ animaux. C’était surtout à me renseigner sur la vie des félins et plus spécialement sur une certaine catégorie de race. Mes recherches étaient basées sur la durée de vie d’un chat quand aisé il se trouve dans un confort éloigné de tout danger quotidien. Les connaissances acquises après douze mois et quelques jours m’ont permis de conclure que le désir de retour est sans risque au bled ce cher pays natal. Et que je n’aurai aucune crainte de passer un séjour avec GM qui soit désagréable à mon gout. Sur ce, J’ai pris aussitôt un billet de retour et me voilà heureux d’embrasser GM et revoir les plaines verdoyantes tout autour de notre jardin que je n’ai jamais oublié.
    Avertie peut être par son sixième sens que son ptit fiston va être auprès d’elle comme à la belle époque GM était là ce jour à m’attendre. Je l’ai su de l’hôtesse .Nous étions en plein ciel lorsque celle-ci a crié à haute voix dans son haut parleur qu’on cherche un certain « Fiston «A l’entendre , on aurait dit la voix d’un ange qui supplie les passagers que s’il est parmi eux ,’il doit lever la main pour distinguer où sa place se situe. Le nom me concernait et J’ai levé ma main en l’air . Je l’’ai fait en toute modestie sans me lever .La ceinture qui m’attachait solidement m’obligeait à rester clouer à ma place..Ma main en l’air attira l’ attention de tout l’equipage de l’avion .Elle tenait encore une revue scientifique de l’encyclopédie,’il me restait à terminer quelques pages qui me restaient à lire au cas où dans la vie d’un vieux félin celui-ci tarde à mourir dans les normes prescrites par la nature .Le livre fut le signe du repaire de mon lieu de refuge parmi les passagers.j'ai entendu pousser un "OH" à la vue de mon livre ,les passagers etaient emerveillés qu'un illustre scientifique voyage parmi eux. . L’hôtesse avec toute une délicatesse est venue tout droit m’offrir son plus joli sourire qui n’est réservé que dans les cas d’extrêmes détresses et m’’annoncer à l’oreille cette bonne nouvelle : que la personne au nom de GM serait à l’atterrissage de l'avion à m’attendre là à la salle d'attente "V I P" L’hôtesse me dira aussi que d’après la voix cette GM est Impatiente et anxieuse à la fois de me revoir. Tous les passagers alors ,se sont levés de leurs sièges pour voir et connaitre la personne qu’on vient annoncer en plein vol avant même que les bagages ne soient au sol Pour eux la revue scientifique qu’ils ont vue dans ma main et le nom bizarre de « Fiston » annoncé dans l’avion explique peut être que j’étais une grande personnalité de l’histoire en voyage avec eux . Que c’était chose rare de leurs jours que personne ne s’est douté de rien même pas l’équipage du vol Et là GM a marqué le point , que même le commendar de bord est venu serrer mes deux mains croyant avoir fait dans sa vie la connaissance en plein ciel d’ un éminent professeur ,expert ou conseiller en Gaz de schiste ou un savant de retour au bled après avoir vidé sa mémoire ailleurs pour faire l’exposition de son beau diplôme de savoir qu’il a eu le privilège de l’avoir dans son cher pays natal. Façon de se voir approché des proches parents pour être mis sous terre en toute tranquillité.
    A suivre . si jamais GM serait toujours là à m’attendre ,le commandant nous a annoncé une turbulence qui se prépare devant nous et la suite que je devrais dire vient d’etre complétement effacée pour laisser place à la prière et la chahada….Rabi Ya yastour.. Priez avec moi…

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     Et entre ciel et terre l’avion s’engouffra dans un gros nuage . A travers les hublots on ne voyait même pas le bleu du ciel .Pendant un temps, l’angoisse prit place on avait plus rien à se dire ou à faire autre que le bruit des moteurs à entendre . Et le pilote enfin se décida à nous dire quelque chose .Ici , c’est le pilote stagiaire qui vous parle nous venons hélas bien malgré nous de perdre contact radio avec la terre. L’avion ne sait plus où aller maintenant .Mais on essaie à la grâce de Dieu retrouver le chemin perdu, C’est une voix de femme qui parle. Nous savons au moins maintenant que c’est une femme et non un homme qui nous guide .Elle ajoute qu’elle a déjà effectué trois vols d’essai auparavant qu’elle regrette vraiment de voir sur un itinéraire non tracé de son quatrième vol, sa chance tombée sur un gros nuage gazeux. Elle nous encouragea à ne pas nous décourager et à choisir pendant qu’il est temps entre deux formules : Ceux qui veulent prier qu’ils le fassent .Ceux qui veulent pleurer de ne pas trop attendre longtemps .C’etait le moment pour nous disait-elle de choisir la destinée du ciel, mais quelque soit la formule exécutée par vos désirs ajouta –elle nous sommes bien condamnés à la traversée au milieu de ce nuage.
    J’ai choisi la première formule. Je me suis mis à prier sans m’arrêter. C’était l’instant pour moi de prouver le vrai courage que j’avais sur terre. J’ai senti en moi cette fierté me revenir et que je n’avais plus peur d’être au ciel dans un nuage .
    Mais une chose me tenaillait le cœur et crispait mes mains jusqu’à tenir fortement le siège pour ne pas le lâcher c’est une pensée qui allait sans cesse au chat. Ce peinard à petites oreilles va se dire que même au ciel je me trouve dans de beaux draps. et cela rendait de plus en plus en ébullition mon système nerveux.

    Des minutes et des minutes passèrent et le nuage n’en est toujours pas dissipé il parait trop condensé d’un gaz nouvellement découvert dans l’atmosphère .Il est même capable de griller la grêle s’il est réchauffé .Un autre appel se fit entendre. Ce n’est plus le pilote stagiaire, c’est le mécanicien qui nous parle et s’excuse du retard. On est venu à bout du nuage disait –il et que fort heureusement pour nous que nous avons trouvé le chemin par les deux formules grâce à notre propre technique..C’était juste une question de temps.
    A bout de force et n’en pouvant plus la pauvre stagiaire s’ est à nouveau évanouie sur le manche à balai .Je me suis dit que cette compagnie en profite du maximum de son personnel .Elle fait travailler ses stagiaires et en plus ils doivent balayer leurs places jusqu’à épuisement. J’ai pensé que c’est une exploitation de la femme qui se fait à l’indifférence du personnel.

    L’hôtesse ne cessait de nous dire à faire ce ci à faire cela et ce qui fallait faire aussi quand nous aurons des masques qui nous tombent dessus, comment les mettre et ne pas avoir peur. Décidément on croirait voir venir la fin du monde dans cet avion.
    Et puis ,c’était tellement confus dans leurs jargons de nous annoncer toutes les cinq minutes ces choses qui ne nous intéressent pas. J’ai décidé pour me désintéresser de tout à m’endormir en priant que GM ne soit pas au courant que son fiston passe les moments les plus difficiles de sa vie entre ciel et terre.

    On entendait la voix du mécanicien de l’avion qui se répète et demande et supplie encore le co- pilote à venir en urgence aux commandes.
    Il parait que le co-pilote avait eu un malaise et était entrain de prendre un peu de repos quelque part parmi les passagers dans l’avion. Il dormait….
    On était à le chercher siège par siège quand tout d’un coup un passager se leva de l’arrière et se dirigea à l’avant de l’avion C’était lui le vrai pilote il dormait profondément dans ces moments difficiles de notre destinée .Quelques minutes après on l’entendit dire. Le vol AH 719 est en bonne main maintenant.veuillez vous rassurer ,nous commençons notre descente. L’atterrissage etait imminent. Il s’est exprimé en arabe. C’était un Algerien. On l’a su à son accent .
    .Jusqu’à présent je ne savais point que les algériens savaient aussi voler dans les airs.Et ça, Je le dirais à GM,elle serait étonnée de l'entendre...

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     Le ciel se dissipa tout à fait du gros nuage , maintenant il n’y a aucun de doute on est sorti enfin de la zone dangereuse .. Dans la carlingue le calme commença à prendre placette, les passagers épuisés après toute une tourmente essaient de trouver tout juste un petit somme de plaisance Au cadran lumineux où l’on voyait l’heure scintiller et disparaitre les chiffres indiquaient 11.10.Au lieu de faire comme tout le monde je pensai aux quatre heures d’angoisse qui m’ont permis de vérifier mon vrai courage en plein ciel. La certitude je l’avais maintenant, je n’avais pas crié un iota de l’alphabet comme l’ont fait tous les passagers. j’ ai en outre ressenti naitre en moi la bravoure d’un homme pouvant se retenir devant tout danger imminent . Dans de pareils cas, seuls ceux qui n’ont pas de coeur seraient capables de surmonter l’épreuve du trou d’air.
    Nous voilà après avoir passé quelques minutes au dessus de l’aéroport ,à penser qu’il n’en restait à notre boucle de périple en tout et pour tout que les minutes d’un supplice supplémentaire de l’atterrissage à dominer encore et puis ce sera fini .C’est les plus difficiles dit-on où la joie et l’amertume sont si proches Nous étions si prés d’oublier cet épouvantable voyage dans les airs et l’on pourra respirer l’air naturel des êtres humains du bas Nous étions dans cette joie de n’entendre aucune détresse que l’hôtesse fit l’appel inattendu à ceux qui désirent changer de pantalons ou de sous-vêtements pour être plus à secs au sol qu’ une cabine à l’avant dira t elle est mise entièrement à leur disposition .J’ai vu que pas mal de passagers prenant de leurs sacs ou mallettes de nouveaux pantalons se dirigeaient à tour de rôle vers cette cabine . Je n’avais nullement eu connaissance de cette nouvelle méthode à changer de pantalon quand on descend d’un avion. Mais en ce nouveau monde qui évolue à pas de loup on doit s’attendre à tout.
    Une fois tout le monde à sec, l’hôtesse cette fois avec sa voix d’or nous prie d’attacher nos ceintures, à relever le maximum des sièges ainsi que les tablettes devant nous. C’était chose faite pour moi depuis l’envol Avant d'incliner son cockpit une dernière fois vers le bas pour descendre l’avion fit un grand cercle autour de l’aéroport. Du hublot je revoyais la longue piste d' atterrissage que j’avais laissé il y a bien longtemps et qui n’a pas changé. Enfin l’avion va poser ses roues à terre. J’avais hâte de revoir cette GM .
    Comme je me présentais aussi léger que le vent à la douane des frontières on me pria de dégager la piste réservée aux fraudeurs. Je n’avais rien comme bagage à vérifier son contenu , ni euro en mains,rien , rien à déclarer .Par cette astuce d’être léger, j’étais le premier à franchir le seuil de la sortie.
    Dans la grande salle d’attente, parmi la foule, Grand mère était là à m’attendre, une petite boite dans ses mains .A première vue je croyais des délices de bienvenue qu’elle tenait à m’offrir. C’était toute autre, en m’approchant petit à petit je voyais la boite un peu trop grande à ma gourmandise. Ce que Je voyais c’était une boite trouée aux quatre cotés et j’ai deviné de suite qui pourrait être bien blotti à l’intérieur comme un diable. Mon regard alla bien vite vers un agent de l’ordre tout prés de moi. Il me fallait saisir cette occasion inouïe. Alors comme à l’abracadabrant je me suis précipité vers GM pour qu’elle me prenne dans ses bras et qu’elle lâche son paquet. Il fallait pour moi que GM lâche de ses mains cette boite maudite coute que coute , le chat fera sa sortie et je n’aurais qu’à avertir l’agent de saisir l’animal sauvage pour vagabondage dans un lieu public. Et c’est à l’ instant de toucher GM que j’ai reçu plusieurs coups de matraques sur la tête et être empoigné comme un voleur à la tire L’agent de l’ordre croyant avoir affaire à un pickpocket a vu juste d’appliquer le règlement dans son boulot .. ‘’Assommer d'abord l’individu, le questionner ensuite ‘’étendu à terre bras et jambes écartés je ne savais ce qui m’ y est arrivé. Mais j’entendais, le drôle de lascar de tous mes malheurs miaulait de gaieté de toutes ses forces à l’intérieur de la boite. A travers le trou de la boite je voyais son œil luisant qui me regardait. Il était fou de joie.
    Tout rentra dans l’ordre lorsque GM s’est mise de mon coté pour que je ne reçois plus d’autres coups .Comprenant son erreur, l’agent s’excusa d’avoir tapé un peu fort sur ma tête, et que fort heureusement ce jour là nous a-t-il dit, il a préféré emporter non pas sa matraque préférée en bois mais celle en plastique. Je me suis dit pour ma première descente au Bled ma tête l’a bien échappée belle. .
    GM entoura ma tête de toutes ses affections. A voir la scène du début à sa fin c’était bien des retrouvailles qu’on marque pour la vie.
    ..
    GM était là à me regarder, comment je n’étais pas beau à voir devant elle avec mon air mesquin. Elle n’a pas cessé de me répéter tous les chagrins qu’elle a pu surmonter après mon départ , GM se ressaisi et souri qu’elle était tellement contente de me revoir . Heureuse aussi d’être revenu sain et sauf.. Que j’étais seul et libre ,personne qui me tient par le bras et sans tenir quelqu’un d’autre par la main. Oh ! je sais que tu m’es resté fidele fiston ni jeune-femme ni le bambin qui te suit. Et c’est quand elle s’est assurée qu’il n’y a rien d’autre que moi et rien autour de moi qu’elle lança un strident You you qu’on me croyait revenir des lieux saints. j’ai compris alors pourquoi l’hôtesse m’a dit que GM ‘’était anxieuse à m’attendre’ . J’avais cette faculté de comprendre GM dans ce sens de la vie.
    Elle s’excusa très vite pour me faire croire à n’avoir jamais pensé à l’ idée diabolique que je ramène une corde autour du cou avec moi. Elle me dit que ce qui l’embetait qu’elle n’a que deux places disponibles dans sa voiture et avait peur de placer

  • Aïn Defla

    Ancienne Mairie d'Aïn Defla

    Durant l'une de mes récentes visites au pays, j'avais remarqué que l'ancienne (la première) mairie d’Aïn Defla, fermée depuis le tremblement de terre de 1980, était comme par hasard ouverte pour des travaux dont j'ignorais la nature. Je suis reparti à la maison pour revenir quelques minutes plus tard avec mon appareil photo dans la poche. J'avais poliment demandé à un ouvrier qui vaquait à sa tâche si je pouvais visiter le lieu et prendre des photos. Il acquiesça nonchalamment en me disant vas-y et prends autant de photos que tu voudras. Connaissant la beauté architecturale unique de cette battisse, je sorti l’appareil photo de ma poche tout en éprouvant une immense joie de pouvoir photographier chaque élément et chaque recoin de ce rare chef-d’œuvre historique. Ne sachant pas s’il s’agissait de travaux de rénovation ou de restauration, j’avais décidé d’immortaliser les ornements externes et internes de ce patrimoine historique qui doit être préservé conformément aux normes de restauration et de préservation sous le contrôle d’un expert en la matière pour que les futures générations puissent admirer cette rare beauté comme l’illustrent les photos ci-jointes.

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  • La forêt des cèdres de Théniet

    El Meddad se fait raconter au Zaccar

    (La forêt des cèdres de Théniet-El-Had)

    « ... J’ai vu un coin d’Algérie très inconnu où j’ai trouvé encore des ravins en des forêts vierges de conte. Ce qui signifie en des forêts vierges, comme celles dont on lit la description dans les contes. Je pars demain pour la forêt de cèdres de Théniet-El-Had dans la chaîne de l’Ouarsenis.On la dit une des plus belles au monde...»

    G. de Maupassant

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    Alphonse Daudet écrivit en 1861, après avoir séjourne à Théniet-El-Had et visiter la forêt de cèdres :
    « Je viens d’un pays où on se repose après y avoir dormi »

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  • Ce pourquoi je ne suis pas « solidaire » de la Palestine...

    Un article remarquable par le chroniqueur Algerien Kamel Daoud, un constat lucide mais terrible.

    Non, le chroniqueur n'est pas « solidaire » de la Palestine. Le mot solidaire est entre guillemets. Car il a deux sens. D'abord non à la « solidarité » sélective. Celle qui s'émeut du drame palestinien parce que se sont des Israéliens qui bombardent. Et qui, donc, réagit à cause de l'ethnie, de la race, de la religion et pas à cause de la douleur. Celle qui ne s'émeut pas du M'zab, du Tibet ou de la Kabylie il y a des ans, du Soudan, des Syriens et des autres douleurs du monde, mais seulement de la « Palestine ». Non donc à la « solidarité » par conditionnement religieux et « nationaliste ». Cette « solidarité » qui nuit à la victime et au solidaire parce qu'elle piège la Palestine comme « cause arabe et musulmane », dédouanant le reste de l'humanité par appropriation abusive. La « solidarité » qui se juche sur l'histoire d'un peuple malmené et presque sans terre au nom de la haine de l'autre. Cette « solidarité » concomitante que le chroniqueur a vomi dans les écoles, les manuels scolaires, les chants et l'arabisme et l'unanimisme religieux. 

    Le drame palestinien a été « arabisé » et islamisé à outrance au point où maintenant le reste de l'humanité peut se sentir débarrassé du poids de cette peine. C'est une affaire « arabe » et de musulmans. Cette solidarité qui a transformé un drame de colonisation entre clashs de religions, de haines et d'antiques mythologies exclusives. Cette solidarité VIP que le chroniqueur ne veut pas endosser, ni faire sienne. Cette « solidarité » qui préfère s'indigner de la Palestine, mais de chez soi, et ne rien voir chez soi de la « palestinisation » du M'zab ou du Sud ou des autres territoires du monde. Cette solidarité au nom de l'Islam et de la haine du juif ou de l'autre. Cette solidarité facile et de « droit public » dans nos aires. Qui au lieu de penser à construire des pays forts, des nations puissantes pour être à même d'aider les autres, de peser dans le monde et dans ses décisions. Cette « solidarité » pleurnicharde et émotive qui vous accuse de regarder le mondial du Brésil au lieu de regarder Al Jazeera. Cette « solidarité » facile qui ferme les yeux sur le Hamas et sa nature pour crier à l'indignation, sur les divisons palestiniennes, sur leurs incapacités et leurs faiblesses au nom du respect aux « combattants ». Au nom de l'orthodoxie pro-palestinienne que l'on ne doit jamais penser ni interroger. 

    Non donc, le chroniquer n'est pas solidaire de cette « solidarité » qui vous vend la fin du monde et pas le début d'un monde, qui voit la solution dans l'extermination et pas dans l'humanité, qui vous parle de religion pas de dignité et de royaume céleste pas de terre vivante ensemencée. 

    Si le chroniqueur est solidaire, c'est par une autre solidarité. Celle qui ne distingue pas le malheur et la douleur par l'étiquette de la race et de la confession. Aucune douleur n'est digne, plus qu'une autre, de la solidarité. Et solidarité n'est pas choix, mais élan total envers toutes et tous. Solidarité avec l'homme, partout, contre l'homme qui veut le tuer, le voler ou le spolier, partout. Solidarité avec la victime contre le bourreau parce qu'il est bourreau, pas parce qu'il est Israélien, Chinois ou Américain ou catholique ou musulman. Solidarité lucide aussi : que l'on cesse la jérémiade : le monde dit « arabe » est le poids mort du reste de l'humanité. Comment alors prétendre aider la Palestine avec des pays faibles, corrompus, ignorants, sans capitaux de savoir et de puissance, sans effet sur le monde, sans créateurs ni libertés ? Comment peut-on se permettre la vanité de la « solidarité » alors qu'on n'est pas capable de joueur le jeu des démocraties : avoir des élus juifs « chez nous », comme il y a des élus arabes « chez eux », présenter des condoléances pour leurs morts alors que des Israéliens présentent des condoléances pour le jeune Palestiniens brûlé vif, se dire sensible aux enfants morts alors qu'on n'est même pas sensible à l'humanité. Le chroniqueur est pour l'autre solidarité : celle totale et entière et indivise. Celle qui fait assumer, par votre dignité, au reste du monde, sa responsabilité envers une question de colonisation, pas de croyances. Celle qui vous rehausse comme interlocuteur, négociateur et vis-à-vis. Celle qui vous impose la lucidité quant à vos moyens et votre poids, à distinguer votre émotion de vos élans. Celle qui commence par soi, les siens pour justement mieux aider l'autre, partout, dans sa différence comme dans sa communauté. La solidarité avec le chrétien pourchassé en Irak et en Syrie, des musulmans de Birmanie, des habitants de l'Amazonie ou du jeune encore emprisonné à Oum El Bouaghi pour un casse-croute durant un ramadan. 

    Les images qui viennent de Gaza sont terribles. Mais elles le sont depuis un demi-siècle. Et nos indignations sont encore aussi futiles et aussi myopes et aussi mauvaises. Et nos lucidités et nos humanités sont aussi rares et mal vues. Il y a donc quelque chose à changer et à assumer et à s'avouer. La « solidarité » n'est pas la solidarité. 

    Ce que fait Israël contre Gaza est un crime abject. Mais nos « solidarités » sont un autre qui tue le Palestinien dans le dos. 

    Que les amateurs des lapidations se lèvent donc : c'est la preuve que mis à part les jets de cailloux, ils ne savent rien faire d'autre.

  • Ma vie en partage/Martin Gray

    Martin gray photo 1  Mélanie Loisel est journaliste dans plusieurs médias canadiens. Soixante ans séparent cette jeune femme de Martin Gray âgé, aujourd’hui, de quatre-vingt-douze ans. Que ne sait-on pas de cet homme, l’un des derniers survivants de l’holocauste, qui n’ait pas été dit ou écrit !

    Dans ce livre, Mélanie Loisel revient cependant sur le passé de cet homme. Elle s’interroge : comment se reconstruit-on après avoir survécu à une organisation machiavélique qui a permis à l’Allemagne nazie de gazer et de tuer six millions de juifs ? Comment se reconstruit-on lorsque, après avoir survécu au ghetto de Varsovie et après avoir perdu cent dix membres de sa famille le sort s’acharne, à nouveau, sur Martin Gray en 1970 quand sa femme et ses quatre enfants périront dans un immense incendie de forêt ?

    On peut comprendre le besoin irrésistible de cette jeune journaliste de contacter cet homme au parcours hors du commun afin de lui parler de son projet, celui de l’interviewer.

    Tout au long de cette interview, Martin Gray lui fera part de son expérience, de ses blessures, de ses chagrins mais aussi - et surtout - des enseignements positifs qu’il a su cultiver, au fil de sa vie, envers et contre tout. Egalement, de son appétit de vivre incroyable. Un homme, dit-il, qui regarde en arrière est un homme mort. Puis, il poursuit : « J’ai donc décidé de prendre mon destin en main et d’avancer ».

    De très nombreux thèmes sont abordés dans ce livre : la vie et la mort, la souffrance et la guérison. Mais, également, des thèmes surprenants comme, par exemple, celui de la chirurgie esthétique qui fait dire à Martin Gray qu’on ne doit pas « effacer » les traces de notre vie ! Ou encore, celui de la surcharge pondérale dont il souffrait à l’âge de trente ans et qui lui a fait prendre conscience qu’il devait avoir une alimentation plus équilibrée s’il voulait rester en bonne santé. Le résultat ne s’est pas fait attendre. En ayant adopté une bonne hygiène de vie, cet homme n’a plus eu recours à la médecine chimique et, en plus de cinquante ans, n’a plus jamais attrapé un rhume ! Il égratigne, au passage, les grands trusts pharmaceutiques et nous rappelle cette expression bien connue : « Tu es ce que tu manges ». Il parle également de la situation difficile et dramatique de certains demandeurs d’emploi car, dit-il, s’il est vrai que la Société est responsable, en grande partie, du chômage, le sort du demandeur d’emploi est lié à la connaissance qu’il a de lui-même. La confiance qu’il a ou n’a pas en lui, lui fera soit surmonter cette épreuve, soit s’enfoncer encore davantage. C’est la raison pour laquelle Martin Gray suggère d’oser franchir les murailles et d’aller vers les autres.

    Lui qui a connu la violence poussée à l’extrême, lui qui a été désigné comme un être inférieur, lui qui a dû porter l’étoile jaune, il met en garde notre Société contre le racisme. Il exprime même de la colère vis-à-vis des fanatiques religieux qui donnent une idée fausse de leurs religions, quelles qu’elles soient. Il ajoute cette citation de ce dramaturge allemand, Bertolt Brecht : « Le ventre est encore fécond, d’où a surgi la bête immonde ». Cependant, s’il craint la bêtise humaine qui amène les guerres, l’exploitation de l’homme par l’homme, il n’hésite pas à dire qu’il a aujourd’hui le sentiment d’être en harmonie avec lui-même.

    Martin Gray, comme je le disais précédemment, est âgé de quatre-vingt-douze ans et, malgré tout, il a encore des projets dont un, plus particulièrement, qui lui tient à cœur et qu’il aimerait voir se réaliser avant sa mort. Ce projet consiste à créer rapidement un grand Conseil des sages chargé de prendre en considération les intérêts de l’humanité. Il a déjà constitué un dossier de quatre cents pages et il a contacté des « Prix Nobel » qui se sont dits prêts à y participer. Souhaitons que ce projet voie le jour dans un avenir proche.

    Ce livre est une véritable bouffée d’oxygène pour tous, les jeunes et les moins jeunes. Je termine par cette citation de Martin Grey : « Il n’y a pas d’évènement qui soit vain dans une vie. Pas de jour, pas d’épreuve qui soient inutiles. A condition qu’on ne les contemple pas, mais qu’on se serve d’eux comme d’un appui pour aller plus de l’avant. »

    Merci Monsieur Gray pour cette merveilleuse leçon de vie, d’humanité et d’humilité !