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Articles de algermiliana

  • Oasis ou endroits féeriques

    rt.jpgPar DEGHRAR Djillali, Ain Defla. AE-LFM
    ddeghrar@yahoo.fr

    Sans 37A quelques encablures de la ville de Rouina et plus précisément au niveau de l’ancienne carrière des mines, on a remarqué, ces derniers temps la formation surnaturelle de trois endroits extraordinaires ressemblant beaucoup à des oasis ou bien à des endroits féeriques.

    Les trois profondes excavations à ciel ouvert sur lesquelles les travailleurs de l’époque procédaient à l’extraction du minerai. Ces bassins à ciel ouvert sont remplis d’eau par le biais des nappes souterraines et ont formé avec le temps et subitement une vue surprenante où des pêcheurs, surtout les amoureux de la nature voire même des familles qui viennent souvent passer quelques moments de détente avec leurs enfants.

    Ces endroits peuvent être agrémentés avec d’autres commodités afin de les rendre encore plus attrayants et attirants.

    La nature avait tout le temps offert des endroits magnifiques, malheureusement, les citoyens n’ont jamais su comment préserver ces sites au du moins permettre leurs apparitions et ou leurs éclosions totale.

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  • Les vendeurs de rêves

    Lobo, Chrif et la  "Boulitique"

    Cette histoire est axée d’abord sur LOBO… ah ou, il faut que je vous dise que ce n’est pas LOBO KID  le héros du western spaghetti de Sergio Leon,  notre LOBO a nous autres habitants de notre Douar  des Cèdres accroché comme une aire d’aigle  au pied de l’Ouarsenis  est, par euphémisme, un  simple d’esprit  que je ne saurai  lui attribuer  un autre qualificatif.   Il est tellement sympathique, tellement imbécile heureux   et tellement  rigolo que, de mémoire je ne l’ai jamais vu triste. Sa crédulité l’aura surement amené à taper des mains et des pieds et à sautiller comme un primate s’il était vivant lorsque le nuage « Allah » a été vu au stade du 5 Juillet.  Avec son éternel sourire pendu aux lèvres, tout le monde se l’arrachait de sorte qu’il trouve toujours son compte : l’un lui paye un café, l’autre un paquet d’Afras ou un casse-croute chez Belgique, le marchand de « chwa ». Il vivait comme un pacha, le veinard.  Quand LOBO est contrarié, il s’énerve en souriant et lance à la volée : « Akhnaaaa, Ouallah en’maylak » et part traînant sa carcasse en maugréant. Pour l’instant,  mettons entre parenthèses LOBO pour vous dire que là où cela devint  très sérieux c’est qu’à un certain moment de la  paisible vie du Douar des Cèdres un vent d’une violente  contestation s’était levé un jour. Des jeunes du village se sont élevés contre l’autorité de la Djemâa  dirigée d’une main de fer, qui n’était pas d'ailleurs enrobée dans du velours,  par le Cheikh du village, un patriarche qui ne se rappelle plus du jour où il prit les commandes de la grande  «Djemaâ »,  véritable poumon du  village. Da Kada, notre vieux Cheikh, est issu de la  grande Fraction Zianida située à l’extrême limite du Douar. Ne vous amusez surtout pas à essayer de  complexer  Da Kada  en plaçant le curseur de votre culture générale au dessus du sien. Les yeux pétillant de malice et  un sourire ensorcelant fabriqué "Taïwan",  il vous damera le pion en s’étalant sur les grands noms des penseurs arabes,  il sera à l’aise en vous parlant de Pascal et de ses Pensées, où de la dernière  interpellation du Père Goriot à l’adresse de Paris, de vous expliquer les conditions qui ont amené Victor Hugo à  écrire les Misérables ou Boléro, la partition musicale de Ravel quand ce dernier avait rencontré la Comtesse d’Edimbourg. Il vous parlera de Nedjma de Kateb ou de Yamina Khadra.  La Fraction Zianida est une entité qui avait servi de levain d’où sont issus nombre de lettrés. Da Kada fort donc de cet avantage du nombre, du prestigieux passé de sa Fraction et de sa richesse que lui procurent les riches terres « et aux autres moyens pas trop islamiques », de l’intellectualisme  de ses congénères, il s’était alors complut  dans la chefferie du Douar.  L’eau avait coulé sous le pont de Oued El-Ghergua et notre chef de la Djemâa tout occupé par sa micro politique de la petite semaine ne s’est pas aperçu que  sa santé devenait défaillante, que la sénilité  envahissante s’était  déclarée et que les  enfants du village avaient grandi, étaient  allés à l’école, puis le lycée et enfin l’université et son devenu des cadres dirigeants  au dessus de tout soupçon  aussi nickel qu’un sou neuf. Et à  partir de là ils commencèrent à penser, à s’échanger des réflexions sur le devenir du patelin  puis se sont dit que le village  jusqu’à présent géré  d’une façon archaïque par un futur patient d’un gériatre  devenu presque thanatopraxique.  Voilà quelques temps que Da Kada s’était fait, malgré lui et sénilité oblige, entouré de conseillés à la mine patibulaire et ne s’est plus levé de la grande pierre taillée qui lui sert de fauteuil à la Djemâa sauf pour aller là où le roi va sans escorte. De leur côté les  jeunes  diplômés se sont  constitués en « Tadjmaâte »  de l’opposition et se sont dit que le patelin devrait changer de mode de gestion à l’instar des autres douars voisins et de ceux d’outre  mer qui se sont mis à l’heure de la démocratie, de la libre expression, de la vitesse de l’information et à l’alternance du pouvoir parce que les jeunes contestataires sont des gens qui pensent et qui forment  une armée de  docteurs en  histoire, en production pétrolière, en physique nucléaire, une armée d’ingénieurs, de sociologues,  de médecins et  de politiciens. Le monde est en pleine ébullition et Da Kada reste enfermé dans ses petits souliers, entre la Djemaâ et  sa somptueuse demeure.  Il était donc  temps que Da Kada aille se reposer à Hammam Righa et laisser la place aux jeunes diplômés de la Cité des Cèdres.  Que nenni leur répondirent les « mines patibulaires » en véritables Oracles du Temple de la Chefferie du Douar  des Cèdres.

    « Vous êtes encore jeunes et immatures, nous vous aimons trop pour vous abandonner dans la nature, faites nous confiance et  laissez nous agir au mieux de vos propres intérêts parce que les prochaines années verront autant de réalisations qui verront le jour : routes, eau, santé, écoles. 

     Un dialogue de sourd s’ensuivit alors.

    « Vous promettez de faire en une année ce que vous n’avez pu faire durant le long règne de Da Kada. Vous nous avez menti, nous n’avons plus confiance en vous » Soutiennent les jeunes intellectuels du patelin.

     « Laissons la parole aux habitants de notre Douar ».  Proposèrent les  « hommes de Da Kada ».

    Qu’à cela ne tienne,  ils décidèrent de consulter  les habitants des Fractions du Douar pour avoir l’avis général. Mais comme ils sont des spécialistes de la manip et du trucage et autre bourrage …pas de pipe mais des urnes, et donc  par un jeu  clientéliste et autre népotisme, les thuriféraires de la Place de la Djemâa  allaient instrumentaliser toutes les strates de la société, peut être les acheter comme on se paye des mercenaires.  Ils firent appel au truculent Hmimed Boulahya, le valet de Da Kada  qui se retrouva seul à la Djemâa, boudé par les habitants qui continuèrent à vaquer à leurs occupations. Boulahya cria des Oyé ! Oyé ! sur tous les toits en faisant appel  aux bergers, aux moissonneurs, aux ouvriers agricoles, aux ramoneurs et mêmes les âniers et même aux Tangos devenus entre temps amis-amis avec la Djemaâ et ceci   dans le seul but de remplir la galerie…Toute honte bue, il eut même le culot d’inviter les jeunes diplômés  pour les ramener à de plus « nobles sentiments ». Mais il était contraint de discuter avec lui-même. Les pierres   qui servent de chaises disposées tout autour de la Djemâa restent affreusement, lamentablement  vides.

    FLASCH BACK : Question lancinante : LOBO arrivera t-il à être reçu par Boulahya ?  Non, je ne suis pas fou en me posant cette question un peu bébète. Oui et triple oui. Il a été invité parce qu’on a trop tendance à faire feu de tout bois dans tous les secteurs par où transite  Boulahya.  Dans un douar qui se respect, les responsables n'ont aucune raison de recevoir un imbécile.  Mais ici, Boulahya  l’a fait sans état d’âme, sans faire la fine bouche ni avoir l’oreille musicale et sans jeter un coup d’œil dans le rétroviseur, car il ne faut pas oublier que Boulahya est le factotum de Da Kada, il est l’homme de toute les situations périlleuses. Un bulldozer,  un char T-90 russe. C’est  aussi une chair à canon de Da Kada. Et puis zut, il n’a pas les c…en bronze  pour  refuser une telle mission pour recevoir LOBO à la Djemaâ.   En arrivant presque à la « tadjemaât » en foulant la terre battue avec son lourd godillot,  LOBO se voit talonné par Chrif le Cinglé…Non ! Pas Omar Charif, l’acteur, ni Chérif El-Ouazani, le sportif. Mais non … Ce n’est pas aussi  Chérif Kortbi,  ni Mustapha Chérif, vous pensez !!! Ce sont de grosses cylindrées… Oui, qu’est-ce vous dites  là bas au fond ? Chérif quoi ? Ah oui, vous avez  peut être raison,  Chérif Rahmanikov sera largement reçu à la Djemaâ, même couleur politique que Hmimed.  Sur un autre plateau d’une Robervale, ni Boulahya ni sa cause perdue ne doivent  peser lourd  d’abord en s’intéressant puis en sollicitant les idiots du bled. C’est de la schizophrénie.

    Chrif,  c’est  le fou du village. Ouiiiiii ! Il a été lui aussi invité à la table de Hmimed pour une « ponction d’avis ».

    Et ce jour là, LOBO c’est vu talonné par Chrif, celui qui prend sa douche tout habillé dans le bassin de Aïn-Loucif. Loucif ?  non… quand même… pas le général et d’abord quelle est l’utilité d’une fontaine pour un général   qui  pouvait disposer de la nappe phréatique et même de l’albien pour arroser son petit pot de cactus sur la bordure de sa cuisine. LOBO presse le pas car il a horreur de voir passer devant lui Chrif, des fois qu’il lui « tchape » un éventuel paquet d’Afras ou un casse croute promis par Boulahya  moyennant leur précieux avis. Il est comme ça LOBO. IL se tourna vers Chrif qui  entame un trot et le toise d’un œil torve : « Akhnaaaaaa ! Ouallah en’meylak ». Je ris quand je pense que si notre Douar comptait cent LOBO et cent CHRIF. Mon Dieu, j'ai des frissons quand je pense qu'ils pourront facilement représenter (Si ce n'est déjà fait)  les jeunes diplômés du Douar des Cèdres à la Djemaâ Nationale. Je ne sais pas pourquoi, mais ça me rappelle le film « La planète des singes ». Mes frissons s’accentuent de plus en plus quand je pense que le Douar des Cerises, celui des Oranges et celui des Balambas-Iol vivent la même réalité.  

    Mes chers amis, il est minuit en ce 26 Juin. On doit laisser tomber Boulahya et tous les tutti quanti. Une chose extra vient de se produire. Des coups de klaxons, de stridents you-you commencent à déchirer le silence de la peur, des cris hystériques, des fumigènes et des feux d’artifices éclairent le ciel de notre quartier longtemps dans le noir de l’inconscience. L’Algérie vient de rosser les Bolchéviks et vont en 8ième de finale de la Coupe du monde, un évènement  très  important, plus important que l’histoire du Douar et de la fraction Zianida, de Boulahya et de sa « taadjmaâte ». Je renvoie dos à dos le tout. Alors abandonnant mon clavier et, faisant fi  des conseils de mon "cardio" et mon "diabéto", je suis sorti ce soir là et je me suis fondu dans une jeunesse qui n'a que le sport pour dire que "nous existons, nous changeront les choses et advienne que pourra".

  • Divertissements

    rt.jpgPar DEGHRAR Djillali, Ain Defla. AE-LFM
    ddeghrar@yahoo.fr

    Sans 31

    De temps à autres, il est conseillé et même recommandé d’échanger et de remplacer un petit peu le « fusil » en le transposant sur l’autre épaule afin non seulement de décompresser mais aussi de modifier et d’apporter le changement, tant attendu, qui peut être bénéfique pour tout le monde, et surtout pour ceux qui vivent dans l’autre bout du monde. Des petites histoires du terroir sont recommandables et même souhaitables.

    Le Fermier et le juge.

    Il était une fois un paysan qui vivait de la récolte de sa terre, il n’avait pas d’amis, ni de voisins mais la seule chose qui pouvait le distraire c’était (hachakoum) son âne, qui pour lui, il était tout, son ami, sa famille et aussi son voisin.

    L’homme, était solitaire, la seule chose avec laquelle il se retrouvait c’était avec son âne et aussi bien son travail qui consistait à travailler la terre.

    Un soir, l’âne rendit l’âme, notre cultivateur était devenu très triste, tellement triste qu’il avait oublié comment doit il devait s’y prendre ? Ni comment se comporter devant cet état de fait qui lui arrive pour la première fois dans sa vie ? Il était en quelque sorte désemparé et dérouté.

    Le soir, lorsque notre ami s’est endormi, l’âne est venu lui parler pendant son rêve ou son cauchemar en lui disant : « Mon cher vieux, en te quittant tu commences déjà à perdre les pédales ? Le Fellah lui répondit : « Que c’est vrai, je n’arrive point à m’orienter ni comment procéder ! ».

    L’âne poursuivit en ajoutant : « Demain, tu vas m’enterrer au niveau du cimetière des hommes, après l’enterrement tu vas vers le pied du sapin du bas et tu creuses du coté nord au moins 70 cm de profondeur, tu trouveras une jarre pleine de bijoux et de pièces d’or »

    « Juste après l’enterrement, tu vas avoir tout le monde à tes trousses, le voisinage, les gendarmes, ils vont te tabasser. Ensuite ils vont te ramener vers le juge qui lui va te questionner d’une manière assez coléreuse ».

    Une fois, devant le juge, ce dernier après avoir lu les procès verbaux, il est devenu fou furieux et s’est adressé vers notre petit bonhomme sur un ton méchant: « Alors, notre ami trouve le moyen d’enterrer son âne au milieu d’un cimetière destiné pour les hommes ! Qu’avez-vous à répondre de vos actes inimaginables et diaboliques ? »

    Notre ami, une fois malmené par les policiers et secoué énergiquement par le juge, réponds simplement par ces mots : « Monsieur, le juge, je sais que vous n’êtes pas content de ce que j’avais fais, mais laissez moi au moins vous expliquer les causes et les prétextes qui m’ont conduit à faire cela, ensuite je vous demande de faire de moi ce que vous voulez »

    Le juge furieux et anxieux demanda au cultivateur de continuer : « Mon âne (hachakoum) est venu le soir de sa mort me hanter dans mes rêves. Il m’avait dit de l’enterrer au niveau de ce cimetière, ensuite il avait rajouté : « Personne ne sera content et ils vont tous te chercher des noises et ils vont aussi te conduite vers les gendarmes, après vers le juge » Et le juge en le fixant longuement et tout droit dira : « Et ensuite ?»

    Notre ami le fellah raconta au juge de sa trouvaille et continua en disant : « Que l’âne m’avait précisé que la moitié du contenu de la jarre sera pour Monsieur le juge» et le juge en arrêtant fermement le pauvre agriculteur tout en lui disant : »Qu’est-ce qu’il avait dit le pauvre malheureux âne, le martyre ? Chta gal el marhoum ? ».

    ***OOO***

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  • Divertissements

    rt.jpgPar DEGHRAR Djillali, Ain Defla. AE-LFM
    ddeghrar@yahoo.fr

    Sans 31

    De temps à autres, il est très conseillé et même recommandé d’échanger quelques blagues.
    Parce que cela permet d’être plus au moins dynamique parce que nos blagues et surtout du terroir elles sont magnifiques. Surtout pour ceux qui vivent loin de leur patrie.

    La Mercedes et la Renault 4 ( R4)

    Un jour, le conducteur d’une R4 roulait paisiblement sur une route départementale. Soudain, il avait entendu derrière lui, le vrombissement d’un moteur puissant et assourdissant. Il était celui d’une Mercedes dernière gamme.

    Le pilote de la Mercedes en doublant la R4 avait ralenti un moment puis il avait dit : « Elle a 200 chevaux dans le ventre » ensuite il avait appuyé sur le champignon et il est reparti comme une flèche.

    Le conducteur de la R4 continuait sa route toute en hochant la tête. A près une demi heure et juste avoir dépassé une station d’essence, le paisible conducteur avait entendu le même son derrière lui, c’était celui de la Mercedes qui s’est arrêté pour faire le plein d’essence.

    En le doublant, cette fois ci, il s’est rapproché davantage du conducteur de la R4 tout en lui disant en ricanant : « 200 chevaux dans mon moteur, le conducteur de la R4 avait souri et fit signe au gars avec la main bonne route.

    Quelques instants plus tard, le conducteur de la R4 avait doublé la Mercedes qui était devant une auberge, il avait sourit puis a continué sa route. Après un moment, il fut secoué par le même son, le pilote de la Mercedes avait doublé la R4 tout en répétant les mêmes enchainements.

    Après un quinze minute de route, le pilote de la R4 avait remarqué, plus loin, quelque chose qui brillait sur le bas coté droit longeant une rivière, c’était la Mercedes qui avait complètement l’avant dans la rivière. Et son pilote debout à coté.

    Le conducteur de la R4 en arrivant à proximité de celui de la Mercedes, il s’est arrêté pour prêter main forte au conducteur de la Mercedes, une fois devant lui, il lui avait dit ceci : « Mon gars, tu es en train de faire abreuver tes 200 chevaux ? ».

  • SLEMNIA Bendaoud

    SLEMNIA Bendaoud

    rt.jpgPar DEGHRAR Djillali, Ain Defla. AE-LFM
    ddeghrar@yahoo.fr

     

     Slemnia Bendaoud est avant tout un écrivain, il a déjà écrit environ une vingtaine de livres, et plus de 100 articles sur les quotidiens nationaux. Parmi ses livres, on notera : RefletsRepères - Le temps d’un rêve - Les trésors de l’enfer - Les embruns de la rosée - Les harragas - Ces éternels incompris -Vrais échos et Fausses résonnances…Il fut dans ses moments de libre un véritable traducteur. Il dégageait une forte personnalité voire une grande aisance dans l’entretien et cela malgré une enfance agitée.

    La littérature était ma « seconde épouse ».

    Lors de l’interview consacrée à M. Slemnia Bendaoud, on sentait que ce denier et à travers ses réponses qu’il était franc, directe et que son contenu était très enrichissant. Il nous a permis également de connaitre mieux la personne et surtout l’écrivain qu’il était. Son implication et sa précision dans ses mots étaient d’une clarté et d’un éclairage frappant et même parfait.

    - Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

    - Comment donc aborder cette question ? Et par où commencer ? Comme tous les gens de ma génération, je suis donc né pauvre, sous ce toit de l’humilité et de la patiente d’un peuple qui militait, la mort dans l’âme, contre l’occupant français, afin de recouvrer son identité, sa liberté, son territoire de gloire, ses repères, sa langue, sa religion… Je faisais des kilomètres et des kilomètres pour aller chercher l’eau de la source douce, puisque mon bourg, El Malah, au sein de la fraction de Slemnia dont j’use avec ruse du surnom, dans le territoire de Bourached (Ain-Defla), comme son nom l’indique d’ailleurs, n’était doté que celle eau au goût très salé, laquelle coulait le long du pourtour de notre propriété pour aller mourir au sein de l’oued Zeddine où l’Algérie indépendante devait, des décennies plus tard, y ériger ce barrage de Ouled Mellouk. A trois ans, je faisais déjà le petit berger, gardant près du manoir le squelettique troupeau familial. Je vivais donc cette formidable innocence de la totale insouciance à un moment où la guerre d’Algérie vivait elle ses plus durs moments d’un héroïque combat, payé comme tribut à la révolution au profit de la nation. A présent, c’est cette image-là qui revient le plus souvent dans mes pensées et autre réminiscences littéraires. J’en ai consacré tout un roman au titre évocateur (le clandestin) dont ses pages, arrachées à cette histoire de misère, mettent beaucoup de temps à pouvoir enfin se constituer. A cinq ans et quelques semaines, je quittais donc Bourached et son paysage très paysan pour élire domicile au sein de l’autre contrée voisine Ain-Defla (ex Duperré) où mon géniteur, polygame de nature, disposait d’une autre masure, femme et enfants, afin d’être scolarisé en cours d’initiation à l’école de fille de la ville qui nous était mitoyenne. Madame Bitoun, interprète d’origine juive, devait m’accorder ses faveurs pour une dérogation d’âge. Et déjà au premier classement, je fus le premier de la classe ! Un véritable exploit, pour un paysan dont l’école signifiait ce lieu exclusivement réservé aux fils des colons et leurs nombreux valets. Comme récompense, ce fut cette observation m’apprenant pour l’occasion le mot Félicitation ! Depuis, ce fut, l’ex CEG Ibn Sina, ensuite le lycée Mustapha Ferroukhi de Miliana, pour arriver à l’université d’Alger, le SIFOP de Dunkerque (France) et autres formations de courtes durées…

    - Votre profil (cursus scolaire) et vie professionnelle ?

    - Tant dans ma vie scolaire que professionnelle, j’ai toujours eu un faible pour le nomadisme, pour le changement tout court. Assez bon en mathématique, je me retrouve en classe littéraire au lycée Mustapha Ferroukhi. Ayant poursuivi des études supérieurs en sociologie, je dus les couronner par un diplôme dans le secteur du commerce de la grande distribution obtenu conjointement entre l’ex INC d’Alger et le SIFOP en France. Et depuis lors, ce fut cette grande galère qui me mènera à collectionner les boites comme des chemises, vivant alors toutes ces formidables ou malheureuses aventures, dont ma présence effective à la toute dernière durera un peu plus dans le temps, comparée à ses devancières. Je retournais donc, plus tard, à la profession indépendante, à ce monde très paysan qui me collait toujours à la peau. Je suis devenu, par la force des choses ou le miracle de la vie, une touche à tout qui ne manquait de rien. N’était-ce cette belle littérature derrière laquelle je courrais toujours ! Et comme à quelque chose malheur est bon, ce fut dans ces moments très difficiles que j’embrassais ce métier cursif, très conscient d’avoir enfin accroché cette femme qui allait accepter toutes mes folies et dérives pour en retour me réserver tous ses nombreux plaisirs. Ainsi était donc née cette nuit de noces terribles qui continue encore à m’éblouir de ses grandes lumières et scintillantes étoiles polaires, révolutionnant depuis tout mon quotidien. C’est sous le charme de cette nouvelle femme que je vécus mes meilleurs moments, que j’ai écris aussi mes meilleurs vers…

    - Vos livres et vos articles ont toujours eu une vision particulière, pourquoi ?

    - Comparé à mes collègues de la même génération, je suis encore cet écrivain de la vingt-cinquième heure ou cinquième roue d’une charrette en quête de son utile chemin, ayant accidentellement pris en marche ce train de minuit, et qui souhaiterais ne jamais le quitter jusqu’à ce qu’il me déposera à cette gare tant attendue de la très belle littérature, laquelle à chacune de mes ouvrages, me place encore plus haut la barre et plus loin encore son perceptible horizon. Je ne sais pas ce qu’il pourrait y avoir de si particulier, vu que c’est dans le regard des autres que l’on trouve le meilleur jugement : sur soi-même d’abord, et sur notre apport à la communauté ensuite. Né en pleine révolution et ayant subi cette enfance plus ou moins malheureuse, ma plume ne pouvait donc être que rebelle, comme signe de solidarité avec son auteur.

    - Quels est le livre et ou l‘article que vous aviez écrit et qui vous a tant marqué ?

    - Je place mes livres sur le même palier que mes propres enfants biologiques. Œuvre de ma pensée, ils sont aussi bien considérés que ceux qui émargent à cette toute récente ADN. Mieux encore, ce sont eux qui assureront la postérité à la famille, sans jamais en retour demander leur part à l’héritage familial. Ils nous rendront immortels, faisant, je le souhaite, de nombreux heureux par l’humanité. Je n’ai aucune très particulière préférence pour une quelconque chronique, nouvelle, récit, essai ou autre écrit, dont la mesure où tous portent en eux-mêmes ce gène littéraire qui coule en continu dans mes veines. Seulement, j’ai beaucoup moins de considération pour ceux que j’ai traduits. N’en pas qu’ils soient des enfants adultérins, mais surtout parce qu’ils sont d’abord nés ailleurs pour ensuite être élevés au sein de la maison. Le problème est qu’ils portent deux identités que chacun de nous deux (écrivain et traducteur) se revendique la paternité.

    - Pourquoi ?

    - Les raisons sont plutôt évidentes à ce sujet. Parce que les livres ont une âme, laquelle dure énormément dans le temps, rendant son auteur des plus célèbres et surtout immortel. Et puis… considérer des livres de la sorte ne revient nullement à leur accorder toute l’étendue de leur mérite d’exister, celui de nous faire exister encore, après notre départ pour l’au-delà.

    - Difficultés rencontrées dans votre vie et celle concernant l’écriture de vos romans ?

    - Ma vie a toujours été très mouvementée. J’y ai d’ailleurs toujours vécu dans la peau d’un vrai nomade, en ce véritable clandestin, en ce redoutable paysan, en cet être qui cherchait tout le temps après son bien ou mieux-être. Aussi, c’est dans le noir que nait souvent la lueur d’espoir. Comme c’est dans les durs moments de misère que l’on prépare les grandes conquêtes, les véritables défis, ainsi que nos déterminants projets…

    - Parlez-nous de ce vous faites actuellement ?

    - Ma vie se résume à lire et à écrire, A traduire, par moment. Même si vivre de sa plume est devenu désormais cet autre éreintant calvaire. Aujourd’hui, tout est perverti dans le pays, les jeunes sont plutôt accrocs de cette intelligence des pieds de nos piètres footballeurs, objet autrefois de toutes ces saletés dont nous accusait à ce stade où nous n’étions que d’espiègles galopins. Dans mon livre ‘’Le triomphe des chimères’’, j’évoque cet olympe de la médiocrité, consacré par l’autorité, et convoité par l’incompétence. Ça a l’air de nous faire très mal au cœur. Cependant, cela nous inspire par moment. A en faire –pourquoi pas ?!- d’excellents romans ! Décrire le quotidien est d’ailleurs cette formidable aventure de refaire l’histoire.

    - Ain-Defla vous manque-telle vraiment ?

    - J’y vis à distance, et y retourne très souvent dans mes profonds rêves. Comment oublier cette vallée du Chélif qui m’impulse le souffle de ma vie ? Comme encore occulter cette enfance dont je tire l’essentiel de ma muse et les effluves de ces jardins de l’Eden et magnifiques près qui ont façonné mon existence ? Comment donc ne pas évoquer la région au détour d’une mémoire qui répond encore au quart de tour de son introspection ? Tout me manque, à présent, de cette région où j’ai grandi en hardi campagnard et longtemps joué en insouciant chérubin ; à commencer par les amis, les copains, les villageois, les riverains et … tout ce beau monde cloitré entre cette muraille montagneuse qui assure de loin la garde sur cette riche et grasse plaine du Chélif.

    - Vos projets ?

    - Le monde de littérature est celui qui inspire le plus ses obligés. Il en fera des esclaves à longueur de temps, au seul profit de ces lecteurs qui auront malheureusement presque tous déserté les librairies et bibliothèques. Fort heureusement, de nouvelles initiatives sont apparues ces derniers temps afin de booster le lectorat algérien. Nomade dans ma vie, j’ai encore gardé cette mauvaise qualité dans mes écrits. Je fais actuellement cette navette de convenance entre deux romans ayant pour titre ‘’Le clandestin’’ et ‘’Sur le quai’’. Le premier est purement autobiographique ; tandis que le second traite d’une histoire ayant un rapport avec le conflit intergénérationnel que vit le pays.

    - Ne vous a-t-on pas approché pour réaliser un film ou bien une pièce théâtrale sur un de vos romans ?

    - Non… Non… Jamais ! Parce que mes écrits ont jusque-là porté sur l’étude, l’essai, la chronique, la nouvelle, le récit et que le roman, matrice de cette autre spécialité, vient juste de m’effleurer l’esprit pour lui consacrer dans le futur tout mon temps In Chaa Allah.

    - Pourquoi les livres scolaires sont très chers dans notre pays ?

    - A présent, tout est cher dans la vie. De plus, à l’heure du livre numérique, nos enfants portent encore ces lourds cartables qui leur déforment, déjà tout jeunes, le dos pour le restant de leur vie. Pour un pays qui achète tout et qui ne produit plus rien, le seul discours encore plausible du gouvernement est celui de dire : Merci à Hassi Messaoud !

    - Comment faire justement pour les rendre à la portée des citoyens et surtout les enfants scolarisés ?

    - Notre école est malheureusement sinistrée. Nos érudits professeurs ont toujours étés ignorés ; et dès qu’ils levaient la tête pour manifester, les policiers les bastonnaient. Quelles misères pour ces malheureux formateurs de l’élite des futures générations ! J’en profite d’ailleurs pour remercier par le biais de votre organe toutes ces figures de proue de cet enseignement de la science et de la grande conscience qui nous avaient appris autrefois toutes ces lettres merveilleuses sans lesquelles nous n’aurions jamais écrit le moindre sujet ou commenté le tout quelconque fait. Nous nous devons de les considérer tels des monuments du Savoir, pour avoir été nous-mêmes les premiers fruits de leur dur labeur.

    - Que représente pour vous l’écriture ?

    - Ecrire est ma raison de vivre. La littérature est donc ma seconde épouse dont sa rivale qui est mère de mes enfants n’en est jamais jalouse, même si elle lui prend bien souvent beaucoup de son temps. Arriver à séduire les autres à travers les mots est déjà une excellente qualité. Quant à embrasser ce merveilleux monde de les transcrire, agencer et les mettre en musique, cela ne peut relever que du domaine de la véritable apothéose.

    - Nous vous laissons le soin de conclure ?

    - Disposer de cet honneur très flatteur de figurer dans les colonnes de votre tout nouvel hebdomadaire constitue déjà pour moi un véritable honneur. Je ne peux que lui souhaiter longue vie. Autrefois, ce fut nous-mêmes qui allions au Chélif piquer cette tête osée dans ses eaux fluides, en pleine chaleur de l’été. A présent, c’est lui qui nous asperge de ses parfums d’antan, signe de grande prospérité dans la région de cette généreuse vallée. Quel honneur… ! Merci de m’avoir supporté !

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  • Aïn Defla s'appelait aussi Duperré

    rt.jpgPar DEGHRAR Djillali, Ain Defla. AE-LFM
    ddeghrar@yahoo.fr

    Sans 10

    Voici, la ville de Duperré en 1920 à 1945. Appelée aussi Ain-Defla. Ah, la nostalgie d’autrefois…

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  • Le centre d'équestre "Cheïkh Bouamama" de la ville de Aïn Defla

    rt.jpgPar DEGHRAR Djillali, Ain Defla. AE-LFM
    ddeghrar@yahoo.fr

    Sans 61

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  • La découverte du cyclisme

    rt.jpgPar DEGHRAR Djillali, Ain Defla. AE-LFM
    ddeghrar@yahoo.fr

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    On se souvient encore depuis la fin des années soixante dix, de ce jeu favori, agréable et surtout privilégié. On se rappelle encore de ces virées, de ces descentes et particulièrement de ces cols où la grimpette détenait ses spécialistes. Ces cyclistes grimpeurs étaient dotés d’un corps robuste et trapu. Ils faisaient la joie des fans. N’oublions pas aussi ces vues aériennes qui vous coupent le souffle de par leurs paysages verdoyants, ces décors irréels et notamment cette vision panoramique et exceptionnelle.

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