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Articles de algermiliana

  • Survivances d'Enfance/ Part 3

    À vol d’oiseau, , on  la voyait à l'œil nu cette colline appelée "Gaadette Benzarfa c’est du coté d’un point culminant du village. L’endroit étant ardu et culminant, déterminé par un grand espace de terre et d'arbres d’ombre. Là, se trouvait autrefois une caserne militaire. Quand l’armée est venue s’établir, ça été au début des événements survenus  un peu ailleurs que  partout, m'avait dit Père Que  dés son arrivée au village, l’endroit du campement  fut choisi  et on cantonna le quartier général. 

    Après s’être vue accréditer solennellement par la municipalité, l’armée va installer une caserne militaire pourvue de toute sa logistique au village. Il fut l’arrivée par la suite de l’effroyable escadron des Dragons. Pour l’armée l’endroit choisi  dans le lieu et l’espace pour son quartier général a été encore inouï. Sa position se localisait à un endroit du flanc du village  donnant sur le côté des hauteurs de la campagne "El Gountas" d’où sans aucun doute viendrait tout danger. Au vue de la situation, jour et nuit, à partir d'une  guérite  mise en hauteur, tout le coin de cette périphérie était à surveiller d’une vigilance particulière. 

    L’armée s’est accrue  encore par de nouveaux  recrus de la région. De jeunes autochtones las de travailler la terre, ou d’être saisonniers à la traine d’emploi. D’autres gens d’ailleurs aussi  connaissant bien les gens de la région et les douars à proximité, viendront et seront  engagés. C’est ainsi grâce à  eux que les corps de l’armée vont se faciliter les opérations de ratissage. Ils seront  aussi durant leur engagement à fournir à l’armée  des renseignements. On les appellera harkis. 

    Il fut pour la population autochtone européenne le grand soulagement enfin. Mais à l’autre population indigène, la présence de l’armée et les patrouilles de jour et celles constantes  de nuit  donneront inquiétude et frayeur. Il fut alors au village, un temps du couvre-feu. La méfiance commença à régner ,la confiance a disparu entre les gens et il y a eu  la peur d’autrui et la répulsion, me disait encore mon père.  

    Parfois la torture au supplice, incitait  tout interpelé  ou prisonnier à dire n’importe quoi. Cela s’est avéré des fois où des innocents passeront aussi à trépas me disait-il.  

    Des rafles au centre du  village qui se répétaient chaque fois  et ce qui n’est pas du tout anodine pour l’armée comme tant d’autres qui se font dans les rues et cafés maures quand il y a doute de présence  d’étrangers.

    Dans une des rafles où l’opération  consistait à vérifier l’identité des gens venus d’ailleurs  si parfois il y a  rumeur d’infiltration de personnes douteuses.

    C’était par un matin d’un jour de marché hebdomadaire disait mon père. Cette fois avant les coups de neuf heures que prévu, parmi la masse de gens arrêtés et  regroupés au hasard, on a prit leurs cartes d’identités  auparavant. Et on procédera au  questionnement apres. À une personne  parmi tant d’autres,  interceptée à cette personne qui fut  interpelée  on lui  présenta sa propre carte, et dire s’il connaissait la photo de la personne sur la carte. Il jura par tous les noms qu’il ne l’avait jamais vu ni connu.  

    Sans pour autant dire ce que fut ce temps pour tous, c’est où il est nécessaire de ne pas dire la vérité consciemment, alors qu’on la connait sciemment  pour ne pas la dire pour une cause. Dire une vérité abstraite ou concrète c’est  dire qu’elle existe, mentir une vérité par peur  c’est cacher une vérité  que l’on connait. Ainsi me disait mon père, la vie allait continuer son train de vie  au village. 

    Je me rappelle  aussi d’un jour de marché, et c’est pendant les vacances  que je me trouvais au coté de mon père. À la place habituelle où mon père s’installait dans un coin acheter  ce que lui  remettent les campagnards qui venaient de loin  j’étais là à compter et à recompter pour arranger avec de la paille les œufs  afin  qu’ils ne cassent pas. Ce jour là, une scène choquante et offensive s’est déroulée devant tout un monde présent. Sur un beau cheval, c’était un pur sang rare, un campagnard venait d’arriver à la porte  d’entrée  grande ouverte du marché. L’homme est resté monter  sur sa monture comme à ses habitudes. Je le voyais  ainsi souvent apporter pour mon père  un couffin d’œufs et quelques poules et dindes à vendre. À la grande porte d’entrée, il paya le franchiseur  mais ne descendit pas de cheval  encore. Ce n’était nullement interdit. Au moment qu’Il allait accéder et à se diriger à l’intérieur du côté bestiaux du marché. C’est  là, où tout prêt de l’entrée  le garde-champêtre au képi de gendarme  était à surveiller le mouvements des gens  l’interpela. D’abord  il le fit descendre de sa monture. Par la suite après juste quelques mots entre eux, le garde champêtre l’empoigna et l’emmena un peu plus loin. Et contre le mur sortit son pistolet de l’étui. On le voyait  pointer son arme au  ventre de l’homme. L’individu est resté calme,tous les gens présents attendaient ce coup de feu  qui allait sortir et voir l’homme s’écrouler. Au lieu du coup de feu, Le champêtre alors le frappa par la suite d’une gifle et d’un coup de poing, son  chèche tomba à terre, sa tête rasée comme tous les paysans de la campagne faisait rire l’agent de l’ordre. Non satisfait, il le secoua encore pas le col et d’un autre coup sur la tête  il le chassa. Plus jamais je ne l’ai revu revenir un jour de marché. Peut être qu’il était parmi ceux qui au djebel défendent leur dignité et qu’on les appelle « Fellagas ».

    Bien auparavant le village vivait paisiblement malgré  les différents  qui subsistaient entre colons et indigènes. Et aussi entre colons et petits propriétaires terriens. Une gendarmerie  avec  son corps par contre  était  bien en place avec les premiers colons installés au village. Et tout jeune Père connaissait tout les recoins du village et pour connaitre aussi toute la population qui se comptait  en ce temps au bout des doigts. Il y avait un seul médecin  qui exerçait et s’occuper d’une infirmerie  pour indigènes au village. Une’ infirmerie aménagée en un petit hôpital  avec  des lits de camp.     

    DjendelINFIRMERIE DU VILLAGE / Djendel Lavigerie

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  • La grandeur de l'Émir

    L'émir Abdelkader a écrit le texte qui va suivre dans une cellule de prison, probablement au Fort Lamalgue à Toulon, dans le courant du mois de janvier 1848. Un texte aux belles envolées littéraires dont les accents rappellent Goethe et Chateaubriand, ses presque contemporains :

    "Quelle perplexité est la mienne ! Que faire ? Je suis à bout de forces. Inutile ! À quoi bon poursuivre ? Vois ! Mon être tout entier est près de se diviser et de se disperser.La grandeur de l'Émir

    Tantôt je fonds comme la neige dans l’eau : elle fait retour à son élément originel et s’y dissout. À chaque fois que j’ai dit : « Voici l’issue ! » on la referme devant moi : je ne puis surmonter l’obstacle... J’implore un Protecteur et n’obtiens nul secours ; personne pour me donner asile ou pour me repousser ! Y a-t-il un remède à ce mal incurable ? Absurdité ! Folie ! Il n’y a plus d’espoir.

    Si tous les trésors du monde étaient déposés à mes pieds, si tous les trésors de la terre pouvaient tenir réunis dans les pans de mon burnous et s’il m’était donné de choisir entre eux et ma liberté, je choisirais ma liberté. À chaque fois que j’imagine à tort quelque répit je me vois plus accablé encore. Mes entrailles sont des feux de désir, des brasiers. Dût l’ensemble des mers se déverser sur eux redoublant leur ardeur. La brise légère du Nedj en se mouvant les embrase ; des vents de toutes sortes les attisant tour à tour. Même si je buvais toute l’eau de la terre, je ne pourrais étancher ma soif. Chaque fois que j’ai dit : « Nos demeures à présent sont proches ». Je n’ai pu me consoler d’eux : la proximité gonfle ma peine. Elle ne m’apporte aucune guérison pas plus que l’éloignement n’est profit.

    La proximité ? C’est l’amour qui me ravage et me laisse éperdu. L’éloignement ? C’est un désir ardent qui me scinde et me déchire l’âme.

    Ô mon cœur blessé, qu’ils soient proches ou lointains. Le remède est inaccessible et je demeure en ma folie ! O cœur de mon âme, tu fonds sous la brûlure et le chagrin ! Ô mon regard, tu ne cesses d’être noyé de larmes ! J’interpelle et questionne au sujet de cette âme, et c’est moi en vérité qui l’égare ;  la folie, on le dit, est de diverses sortes !  Éperdu, je vais en tous sens ; j’interroge qui je rencontre ; je n’évite ni marcheurs ni cavaliers. Je leur dis : « Celui qui me réunira à moi-même, où donc est-il : que je sois à lui pour toujours ? » J’interroge encore sur la haute terre où est l’emplacement de ma tente. Je recherche avidement... la fraîcheur des deux oasis, Demeures où sont mes campements de printemps et d’été. Depuis que je naquis jusqu’au temps où je devins semblable à la saison d’hiver..."

  • Survivances d'Enfance/ Part 2

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    Mon histoire rappelle des agitations d'émotions que j'ai connus tout enfant en ce lieu. Même si le repérage ne peut être complet par l'oubli, j'essayerai à dire ce que Je sais d'une existence.

    Assurément, en ce lieu tout proche d'un cours d'eau et d'une colline un jour et pas par hasard, je suis venu au monde. Il fut un jour ordinaire m'a-t-on dit, et il ne pouvait être autrement pour moi. Et, à tout un beau monde qui m'entourait venu applaudir l'événement, en pleurant pour la première fois ce jour là j'ai ouvert les yeux. Après bien un temps, disait-on, mes parents ont trouvé que je suis né conforme à la nature d'un être vivant comme le lait frais au premier jour. J'ai grandi alors tranquillement dans la lucidité de la vie enfantine, sans soucie jusqu'à cet âge de 09 ans. L'âge d'un enfant conforme à l'ordre normal, où l'on voit qu'on a jamais été aussi innocent qu'insouciant dans la vie. J'ai grandi et connu mon père encore jeune et beau. Mais quand je vois pour le dire, c'est que d'autres ont aussi grandi comme moi. Et comme moi, combien n'ont eu la chance de connaitre tout ça. Et si le monde était clair dans mon temps pour courir à pied, je crois que ce n'est plus le cas de nos jours à être enfant pour marcher pieds nus. Le monde de nos jours a bien changé et évolué dans un jeu qu'on ne badine pas avec les pieds. Et c'est quand on vit une jeunesse enfantine insouciante qu'on doit toujours penser pour savoir ce que ça signifie d'être d'une pureté élégante et gosse approprié dans la vie.

    Bien que depuis, de nombreuses années se soient écoulées, pour l'endroit ce fut comme à tout sentiment qui suscite une vive sensation magnétique. De ce qui reste en ruines à mes yeux, cela fait bien un temps que mes parents y avaient bâti une petite maison avec son toit en tuiles rouges. Survivances d'EnfanceIl y avait un beau jardin qui existait, d' où sont plantés tout autour divers arbres fruitiers et ceps de vignes à la manière d'une clôture. Sans eau, il n'y a pas de vie et l''eau ne manquait point pour nous. C'était vraiment un coin réel comme d'un idéal paradis existant sur terre.

    De par le monde on ne trouve que le bilby qui ne boit pas d'eau. Mais pour un être vivant comme nous, sans eau il n'y a pas de vie. Et tout comme la mer par évaporation est l'abreuvoir du ciel, le cours d'eau de l'Oued était la providence du ciel pour nous. Dans le coin, l' eau de source était notre nutriment essentiel. En abondance à proximité, sans même la chercher on pouvait la trouver. Et c'était aussi facile de puiser cette source de vie afin de nous désaltérer. Il nous fallait donc seulement qu'en baqueter avec une écuelle de terre cette eau précieuse aux nombreuses sources qui regorgent les deux rives. La pratique adaptée à l'usage était de remplir des seaux et une grande outre en peau de chèvre. Telle était la besogne particulière à ma mère dans le quotidien familial. Oh ! oui je m'en souviens comment mère tenait la anse cordée de la gourde et qu'ainsi, elle la portait pleine sur le dos. La tenir c'est une technique des mains, la porter il faudrait marcher dos courbé tout comme la comptocormie. Pour l'eau limpide et claire, à la surface on la voyait jaillir par bulles de sous le sable fin et des galets sur les berges. On était ainsi plus satisfait que gratifié et aussi éxonéré du paiement d'eau potable.

    A tout hasard on voyait venir chez nous ,quelqu'un devenu tant habituel dans le coin même si on ne payer pas cette eau du ciel.
    Chaque fois, Sans tambour ni trompette , venant faire sa randonnée habituelle pour une collecte d'impôts. Il fut tout un temps le seul personnage qualifié à recevoir tout le paiement des eaux d'arrosage de tous les jardin des alentours , A on le revoyait alors venir tout en zèle sans peur, sans une arme .Les gardes-champêtres ne s'aventuraient des fois jusqu'à nous qu'avec des armes à leurs ceintures. Et, c'était pour lui à dos d'un mulet harnaché qu' Il se désirait et trop solennel avec apparat tout désinvolté sur sa monture. Comme tous les gens du voisinage l'appelaient " Mkhazni taa el beylek" ,par l'usage l'agrément lui valait bien comme surnom . Sans éprouver d'embarras il acceptait le qualificatif .
    C'est toujours vêtu comme un spahis qu' Il se montrait ; avec un double burnous ; l'un blanc en dessous ,l'autre en dessus noir. Ces deux vêtements traditionnels très typiques traduisent le symbole de l'élégance. .Un couvre-chef , le genre tarbouche mais bien haut avec un fin ruban noir tout autour lui ornait sa coiffe de tête. Cela incarne sa personnalité
    Lorsqu'en encaissant l'argent ,Il disait tout fier qu' on ne peut dédaigner ce qui est un dû : pour lui au vu de la loi c'est l'obligation du devoir au nom du bey lek de remplir sa sacoche des dettes. . Parfois son apparition subite donnait la frayeur certes, pour les endettés que même pour les chiens.
    Notre brave et reconnaissant chien pour ce jour là chez nous, lui souhaitera la bienvenue à sa manière, ne lui laissant un temps de boire dans la tranquillité son café et du MBESSES qu'on offre toujours pour l'hospitalité. Parfois sa venue n'est nécessairement pas pour le recouvrement des dettes ,parfois pour une répartition des eaux d'irrigation équitablement entre voisins .
    Dans le contour du périmètre d''irrigation ;l'arrosage se faisait du soir jusqu'à minuit .A la clarté de la lune ,l'eau sera dirigé et distribué pour chaque rangée de plantes. Et cela pour une heure de temps pour chaque jardin dans le voisinage. Des fois pour quelques minutes de plus ou de moins on arrive à en venir aux mains . Chacun avec sa pioche en mains qui décide à la place d'une parole qui a tort et qui a raison . Mais par peur du Mkhazni , l'entente entre eux n'a été que toujours la meilleur.
    Les eaux arrivaient d'une bouche d'irrigation du haut du village. Par un fossé étroitement creusé sur terre serpentant l'étendue du cheminement ,il pourvoyait tous les jardins

    C'était Là notre refuge familiale, en ce lieu tout prés d'un oued, proche du village . Mes parents ont voulu vivre là dans ce coin .A des fois quand on le disait à ma mère, elle n'hésitai de dire pas trop éloigné des gens de campagne que plus prés des gens qui façonnent le pain boulangerie au lieu d'une galette de cuisson . C'était encore pas prés d'une ville mais tout prés d' un village . C'était toujours la réponse évasive de ma mère .
    Et depuis d'après cette ambivalence je savais où j'habitais .Dans ce coin , je gambadais à longueur de journée avant que j'aille grandir dans un temps proche dans d'autres lieux .Et, j'en garde encore pour moi, des souvenirs de cette insouciante enfance. Ils sont ceux d'un enfant qui jouait avec son petit frère, hélas n'est plus .Un frérot comme avant tout à coté , je ne le vois plus depuis bien longtemps, mais en ce bas monde ainsi va la vie. Dans le temps Père nous voyait jouer devant lui .A tous les deux , des fois pour nous gratouiller le corps de sa saleté, il nous lavait de ces eaux du Oued de la tête aux pieds et que ,de fois il nous laissait faire cela nous même .Il disait c'est pour nous voir jouer dans notre propre jeu de vie. Dans ce temps loin des regards ,c'était notre jeu préféré .Il nous faisait beaux et le seul jeu aussi qui nous faisait peur quand il faisait froid et que ses eaux sont si glaciales. Et si des fois dans un autre jeu de préoccupation , si nous voulions sans ailes voler comme des oiseaux il nous était facile de le faire à l'aide balançoire. C'était mère qui eut l'idée à ce jeu d'enfant et de le dire au père de nous confectionner une nacelle et avec une corde. Une dérisoire planche en guise de nacelle qui faisait l'affaire pour notre assise. Et pour tout simplement réaliser ce jeu faire l'attache des bouts de corde aux deux grosses branches d'arbres d'eucalyptus. Père eut l'amabilité de le faire sans d'autre impératif.
    Durant notre absence,dans ce jeu de balançoire , quant à Mère elle serait au firmament étoilé, au comble de la joie . Elle aura ainsi tout son temps de passion avec ses fameuses aiguilles résultant de gros fil de fer , à tricoter sa nouvelle œuvre de confection d'un tricot. Parfois un tricot bariolé aux couleurs divers fait du reste d'autres pelotes de laine ou le loisir à cultiver son jardin potager dans la tranquillité .
    Souvent mère avait bien en elle ce qui fait notre bonheur de vivre chaque jour. Et c'était à nous de lui trouver la raison que nous avons été heureux auprès d'elle . Et pour nous la vie continuait chaque fois .Elle n' était que de la joie, l'envie, le tout dans l'instant uniquement présent . Sans doute pour demain disait -elle souvent, sait-on jamais la vie irréelle pour nous fera peur par sa motivation .
    Et cette peur durant l'enfantine dans la vie pour mon frère et moi n'avait sa réalité d'être élémentaire ou facile que pour 'un fait diabolique de notre comportement puéril dans le jeu de la vie.

     

  • Survivances d'Enfance/ Part 1

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    Aux abords de l'ancien village, devenu maintenant tout autre qu'une petite ville, et là en un lieu prés d'une colline, il m'est arrivé il y a quelques temps à faire un pas de plus à l'habituel. DjendelL''endroit me rappelle une enfance. On dit qu'on revient toujours sur un lieu pour effacer ou trouver une preuve qui incombe.

    Et jusque là, je suis allé non pas pour effacer un doute mais trouver la certitude d'une maison que je ne trouve plus. Celle qui m'a vu naître. Pourtant elle y était à une distance proche de L'Oued. Mais je vois qu'à l'endroit d'une demeure, il n'en reste qu'une hauteur d'un mur non démoli et une ouverture représentant autrefois une fenêtre.

    L'oued est à sec, une exactitude qui était aussi sure, si ce n'est un filet d'eau des égouts qui coule parfumant l'air d'une odeur malsaine, n'en déplaise à l'environnement et à la nature.

    «On ne vit qu'une fois. Peut être, mais cela permet d'agoniser beaucoup de fois. (Jacques Sternberg.)»

    Quelques larmes en souvenir de ce que j'ai toujours su garder en moi n'ont pu être retenues. Et, que de fois, il m'était advenu impossible d'être quelque part sans penser que cette existence et qu'on a eu pourtant le bonheur à vivre s'en va dans un oubli sans recul. Regrettable aussi quand on sent qu'on est marqué d'une durable empreinte d'un souvenir et que oubli n'est point une amnésie. Même à celui qui aveugle ne voit nullement, sait que sa mémoire olfactive l'aide à saisir l'odeur d'un environnement ou de la chose qu'il gardera en souvenir. Au delà du principe, un jour ou l'autre ces souvenirs peuvent revenir à tous et au moindre déclic de notre mémoire. On voit alors ces survivances même s'ils font partie d'une oubliette rappellent dès fois qu'il y a toujours en soi une image du passé à regarder ou à ressentir.

    Dans la solitude on y pense des fois, même à ce tout petit quelque chose quand on a d'un bon vieux temps caché en mémoire à en vouloir le rejouer pour nos larmes...
    Peut être pas forcement gai, mais qu'on a envie d'accepter de nouveau à jeter un coup d'œil. Et ces survivances ne seraient que comme le sommeil suivi d'un réveil pour certains.

    Ainsi, on voit qu'après tout, émotionnellement il est certain elles ne s'oublient pas. Et pour moi émotion dit : joie, peur, dégout, tristesse. Et si néanmoins j'ai eu à penser que mes souvenirs d'enfance sont tout en mémoire épisodique, c'est lorsque des fois un souvenir d'enfance mélancolique refait surface et que je me sens confronté à son exutoire. Dans ma solitude je me dis : si je dois bien m'identifier je dois un de ces jours écrire ma création d'enfance. Elle sera ma propre jeunesse qui se raconte ; que personne ne me l'a raconte. Peut-être pour l'écrire et la raconter que j'ai pensé pour dire aussi c'est pour cette enfance pure et réelle qui se constitue dans la vie et ne s'oublie.

    Et c'est là, angoissé, plongé dans la question d'une phobie sociale, de peur d'une mièvrerie dans mon langage de l'époque, que j'ai dit cela : et si dans toutes mes phrases d'autrefois on ne trouvera point un point de pause pour marquer une fin mais des virgules toujours des virgules pour renforcer l'aspect de ma vie en mélodie. Ma mémoire n'aura en fait pas l'air de convenir mais elle aura un peu d'influence de ce que je dois écrire vraiment. Et, je me dois de l'écrire vraiment pour que celui qui veut l'entendre ou la lire en trouve un sens.
    Et quand j'y ai pensé à mon passé enfantin à l'écrire lisiblement. Alors je me suis vu à ne pas rester taciturne. C'est aussi de l'évoquer de manière circonstancielle, par un écrit historique que longtemps j'ai ignoré, que peut être frustré par le temps dans ma mémoire.
    Et, dans l'absolu et d'un point de vue, écrire cette page d'histoire a été et reste pour moi une écriture d'une transcription de l'oral, et à mon histoire ce n'était que faire sortir de mes souvenirs le silence de l'oubli. Et là je voulais revivre mon passé d'enfance tiré des instants d'une existence.

    Toutefois, pour commencer mon village avait ce nom de Djendel ; même si dans le temps sur mon acte de naissance il n' apparait et on l'appelait tout autre. C'est dans le langage usuel qu'un autre nom Lavigerie avait pris sa place. Mais son premier nom, cela lui a été inculqué de ses GENS d'autrefois et qui rappellent dans la région sur une partie de terre qu'ils y vivaient heureux. Des gens connus ici et ailleurs par leurs bravoures et leur courage que poussés parfois ils le prouvent dans la témérité. On les appelait les Gens du Djendel.

  • Les feuilles mortes

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     " Tout nous échappe sans cesse, même les êtres qu'on aime.

     Mais reste la certitude que certains moments ont été ce qu'on appelle le bonheur."

     

     "Se souvenir est facile pour ceux qui ont de la mémoire, mais oublier est difficile pour ceux qui ont du cœur. "

     

    Une chanson vous touche d’autant plus profondément que l’on se sent personnellement concerné par son contenu et que l’on peut apprécier la mélodie.

     

     A  Dida

    Cœurdialement

     

    Le Ziton

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  • Les Chemins d’Oran

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    Zohra BELKHITERQuand j’ai proposé à Zohra de l’accompagner dans la recherche de ses racines paternelles à Oran, je ne me doutais pas que ce serait si compliqué de la filmer dans la rue, à l’image de la place des femmes dans l’espace public en Algérie. J’ai rencontré Zohra en 1998. Nos enfants étaient amis en classe. Les assassinats se multipliant, Zohra et sa famille venaient de quitter Alger. Vingt ans plus tard, divorcée, enfin titulaire de la nationalité française et d’un poste de professeure d’anglais dans un lycée du 93, elle ressent le besoin d’aller à Oran à la rencontre d’un père qu’elle n’a pas connu. En suivant Zohra dans son enquête pour retrouver Benchaâ Belkhiter chanteur de raï et homme de théâtre, mort dans un accident de voiture controversé avant sa naissance, nous allons découvrir comment à Oran et dans le reste de l'Algérie, les femmes peinent à exister. Difficultés qui ont contribué à l'exil de Zohra en France.

    Ce film avec Zohra est un rêve de longue date. Dès notre première rencontre, j’ai eu envie de filmer Zohra, de capter son énergie, son humour. Sa façon de se mettre en scène et de s’affirmer lors de nos dîners, fêtes, réunions. Nous nous sommes connues par nos enfants, amis de la maternelle à la fin du collège. J’aime sa manière tellement courageuse de faire face aux aléas de la vie, son divorce, ses difficultés à s’insérer dans l’espace institutionnel français.

    À 35 ans, paniquée par les assassinats à répétition, Zohra quitte avec mari et enfants une existence bien établie à Alger pour les rivages incertains d’un pays inconnu. Sans se décourager elle passe sept fois le permis de conduire (qu’elle détenait en Algérie, mais ici, face à l’examinateur elle perd ses moyens). Elle passe six fois le Capes interne de l’éducation nationale, sésame d’un poste fixe de professeur d’anglais. Sa volonté et sa persévérance m’épatent.

    Quand Zohra m’a parlé de son désir d’aller à la rencontre de son père, Benchaâ Belkhiter, mort avant sa naissance, j’ai tout de suite proposé de l’accompagner. Il s’agissait d’investiguer Oran, la ville natale de Benchaâ où sa famille réside encore. Zohra n’en connaissait rien, sa mère ayant rompu tout contact avec la belle-famille à la mort de son mari dans un accident de voiture en novembre 1962.
    En me lançant dans cette aventure, je ne me doutais pas de ce que le tournage allait provoquer dans ma vie de réalisatrice. Comment la confrontation au réel aimantée par l’introduction d’une caméra serait l’occasion du tsunami que tout documentaire espère.
    En octobre 2016 je pars en repérage à Oran. Pour approcher la société oranaise, je monte un atelier de réalisation vidéo avec des femmes d’une association féministe locale.

    Suite à un tournage dans la rue, la sûreté militaire me refuse le visa pour revenir à Oran filmer Zohra. Très contrariée, extrêmement frustrée, je décide néanmoins d'accueillir ces aléas administratifs, de laisser la vie imposer sa loi au film, ce qui est au fond la visée du cinéma direct. Je tente de transformer cet obstacle en un atout supplémentaire d'immersion dans la société oranaise. Je décide de maintenir le tournage du film avec Tina, l’assistante qui m’a accompagnée dans mes repérages et qui, elle, a le visa d’entrée en Algérie.
    À Oran comme dans le reste de l'Algérie, les femmes ont du mal à exister dans l'espace public. Savoir manier une caméra est un enjeu d'autonomie et d'expression. En tissant sur l’enquête de Zohra l'histoire du film empêché à cause d'un plan tourné dans la rue par des femmes algériennes, je raconte aussi les difficultés des femmes dans la société algérienne, difficultés qui ont suscité l'exil de Zohra en France, difficultés qu’il fallait intégrer dans un film évoquant une/des femme(s) algérienne(s).

    Mettre en scène le fait que je n'ai pas eu de visa pose des questions de cinéma, sur la place du réalisateur, de la réalisatrice en l'occurrence. En introduisant dans le récit du film des séquences sur sa fabrication, se donne à voir le pouvoir et les limites du cinéma direct ainsi que les effets de la caméra sur les situations qu'elle enregistre. J'ai donc pris le parti de perdre le contrôle, de faire confiance au processus de réalisation pour que naissent d'autres possibilités formelles d'expression du réel et que soient valorisés les accidents, la contingence et l'incongruité.
    Parfaitement intégrée dans la société française, Zohra se définit comme citoyenne du monde.

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  • Tu apprendras....

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    Tu apprendras....

     

     

     

    Je vous invite à déguster ce beau texte.

    Au moment où la société semble perdre beaucoup de ses repères,

    Où l’on ne sait plus, bien souvent, reconnaître la valeur ou la profondeur de certains sentiments, Ce texte amène à une profonde réflexion. Un magnifique plaidoyer pour la vie, et la vie n’est qu’un apprenti-sage.

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  • Les vieux : bonté et sagesse par excellence !

    En une journée glaciale du mois de février ; comme pour se complaire de la nostalgie du hameau que couvrait un brouillard épais, un enfant guettait par sa fenêtre les rares passants qui arpentaient un sentier ; à proximité de leur maison.Ahmed ARBOUCHE

    Un vieil homme passa avec sa brouette, s’arrêta non loin de leur maison et entra dans le jardin d’une demeure abandonnée, prit son sécateur et commença à tailler des rosiers plantés, il y’a bien longtemps, par les voisins partis ; on ne sait où.

    Le vieil homme prit dans sa brouette toutes les tiges amputées, comme pour dire qu’il a nettoyé les lieux ; n’y laissant aucune trace d’immondices, avant de quitter les lieux.

    L’enfant tourmenté au plus profond de lui-même par ce geste, lui paraissant osé, éprouva un sentiment de répréhension, nécessitant de sanctionner la faute commise par le vieil homme partant avec sa brouette et, emportant avec lui quelque chose qui ne lui appartenait pas. Le vieux s’éloigna pour n’apparaitre - au loin- que silhouette et, l’enfant se retira de sa fenêtre, écœuré d’avoir assisté à une scène dégoutante, qui décrit la malhonnêteté.

    Le lendemain, le garçon sur le chemin de l’école, raconta à ses amis l’histoire du vieil homme à la brouette, la qualifiant d’affreuse et de violation de bien d’autrui ; tout le monde acquiesça !

    Quelque temps après, le garçon ne trouva pas mieux que de narrer cette histoire à la maitresse leur demandant de décrire un personnage surprenant et énigmatique ; comme devoir de maison.

    Peu d’années passèrent, l’école connut un grand changement et son paysage changea jusqu’à devenir méconnaissable ; les arbres plantés crûrent et les rosiers donnèrent des fleurs multicolores, pavoisant de manière admirable tout son environnement.

    Un jour, la directrice d’école rassembla tous les élèves de son établissement pour leur faire part du changement qu’a connu leur école et des efforts consentis pour réaliser ce résultat très satisfaisant.

    Paraissant émue et profondément endeuillée, elle leur parla d’un vieil homme volontaire et dévoué ; celui qui était à l’origine de ce resplendissant décor qui les entourait, puis leur annonça la nouvelle de son décès… C’était sa manière de lui exprimer sa profonde gratitude et ses sincères condoléances.

    Il n’était que ce vieil homme qui avait taillé les rosiers de la maison abandonnée.

    Tout le monde le louangea et regretta - tant - cet homme inconnu, si bon et si généreux, qui venait semer la beauté dans toute sa splendeur ; dans la discrétion la plus totale, au sein de l’école ; sans oublier que les rosiers de la maison abandonnée furent exubérants, à afficher un décor voluptueux, après la taille.

    Le garçon qui l’a décrit - à tort - pleura à chaudes larmes ce noble vieillard, qui n’était animé que de bonnes intentions et, pour se repentir, il alla demander à la directrice d’aller aux funérailles du vieil homme, accompagné de ses amis.

    Le vœu avait été exaucé pour permettre à l’enfant d’effacer son préjugé négatif et de saisir la leçon de ne jamais se fier aux apparences qui nourrissent un quelconque ressentiment pour autrui.

    La directrice d’école et ses élèves cueillirent les roses les plus splendides pour former une superbe gerbe qu’on déposa sur la tombe du vieil homme… On n’est riche que par ce l’on donne aux autres !

  • La peur de l’autre :

    La peur de l’autre : Je cherche un seul étranger dans les rues de nos villes !

    On a peur ! Un sentiment bizarre et répugnant nous hante, depuis les bancs de l’école ! Nous handicape. Nous dépouille de toute force imaginaire. Parce qu’on a peur de tout, on est condamnés à vivre seuls, isolés, coupés du monde. La peur engendre en nous, inconsciemment, une pseudo-autosuffisance qui n’est que l’autre face d’un suicide perpétuel.

    On a peur d’un livre qui interpelle notre immobilité intellectuelle. Qui sème le doute dans nos convictions figées. On a peur d’une chanson qui désigne notre malheur et notre désarroi. On a peur d’un film qui casse un tabou ou qui contient un baiser. On a peur d’un poème qui déclame un cri vivant en nous depuis des siècles. On a peur d’un chrétien qui prie son Dieu à sa façon. On a peur d’un juif qui porte sa kippa et mange casher. Les sociétés peureuses sont les plus fragiles, les plus intégristes et les plus violentes. Elles sont le champ favori de toutes les formes de l’intolérance. Toutes les sociétés menteuses sont peureuses !

    Les villes qui vivent encerclées, les portes fermées aux étrangers sont des lieux sans âme, sans rêves et sans avenir. Cet étranger qui ne nous ressemble pas et qui nous ressemble ! Différent de nous par sa culture, par sa langue, par ses goûts, par ses habitudes vestimentaires, il donne un autre sens à notre ville et à notre vie. C’est lui qui souffle un dynamisme dans ses rues et dans ses officines. Sa présence nous ouvre inconsciemment les yeux sur de nouveaux horizons.

    L’université a peur de l’étranger ! Nous avons une centaine d’universités, dans chaque ville il y a une université ou plus, toutes spécialités confondues, de la littérature jusqu’à la médecine en passant par les mathématiques et l’informatique, et tant mieux, mais aucun de ces établissements censés appartenir à la pensée universelle n’a un seul coopérant parmi ses enseignants. C’est catastrophique ! La peur de l’université n’est que l’image de cette peur qui gangrène la société et le champ politique. Quand nos universités sont sans aucun enseignant étranger, sans aucun coopérant, les amphis sont sans lumière.

    L’autosatisfaction universitaire est une maladie dangereuse et destructrice. L’algérianisation de l’université est une agonie annoncée pour l’enseignement supérieur.

    Au nom de la soi-disant “sécurité culturelle”, on sème la peur dans toute une génération et on la prive de toute autre culture universelle. La sécurité identitaire n’est pas l’appel à vivre dans le ghetto. La ghettoïsation est la pire des prisons. Le nationalisme n’est pas une fierté en lui-même. Le chauvinisme est un assassinat de toute nation qui espère bouger et avancer.

    La sécurité culturelle, ce n’est pas le repli sur soi, mais plutôt apprendre aux citoyens les langues, leur offrir des films, d’autres supports culturels, des livres, des débats ouverts et respectueux. Par cette pluralité, par cette diversité, le citoyen arrive, par la suite, à comprendre sa spécificité culturelle et à l’aimer humainement et positivement.

    En réalité, il n’y a pas de sécurité culturelle, mais une acculturation permanente. Les cultures vivent en cohabitation continue.

    C’est absurde : on a peur pour notre religion, on a peur de notre Dieu ! Vivre sereinement sa religion ne signifie pas combattre les autres religions ou les autres religieux. Aimer Dieu et non pas avoir peur de Dieu !

    Les villes algériennes sont désertes, aucun étranger européen, américain ou autres ne déambule dans les rues et les ruelles, dans le Nord ou dans le Sud, et c’est triste. Les villes sont remplies de fantômes.

    Depuis l’enfance, ils nous ont inculqué cette peur de l’autre. C’est la présence de l’étranger, autrui, d’une façon ou d’une autre, qui réveille en nous le sens de la compétition, le sens de l’aventure. C’est cette présence qui provoque en nous l’émulation positive. Le sens de l’autocorrection, de la révision.

    On est nous-mêmes, fiers de nous, quand on a l’autre comme partenaire, comme miroir ! On s’ennuie sans la présence de l’autre. Le différent nous apprend à rêver, à imaginer, à voyager, à combattre la maladie de l’autosatisfaction et le chauvinisme.

    ___Par Amin ZAOUI___