Franz Fanon
- Par algermiliana
- Le 20/09/2017
- Dans Arts & Culture
- 1 commentaire
_____________________________________
Franz Fanon : Né le 20 juillet 1925 à Fort-de-France (Martinique). Le 3e d'une famille de huit enfants. Fait ses études secondaires au lycée Schoelcher, où Aimé Césaire sera son professeur de français. En 1943, part en dissidence, par l'île voisine de la Dominique, pour rejoindre les Forces françaises libres Maroc, Algérie, Toulon. Blessé en traversant le Rhin. Cette participation marque la fin de ses illusions quant à la « Mère Patrie ».
Après sa démobilisation et sa réussite au baccalauréat en Martinique, il s'inscrit en médecine à Lyon. Il obtient un diplôme de médecine légale et de pathologie tropicale, se spécialise en psychiatrie et passe une licence de psychologie. Se marie en 1952. E choisit d'aller à Saint-Alban, comme interne, dans le service du D'Tosquelles, républicain espagnol exilé, car il sait qu'on y expérimente des méthodes nouvelles en psychiatrie. Présente le concours du médicat des hôpitaux psychiatriques. Il fait une demande pour un poste en Afrique (Sénégal), puis en Algérie.
Il est nommé, en novembre 1953, médecin-chef à l'hôpital psychiatrique de Blida-Joinville : il y transforme la vie des malades et prend la mesure des profonds traumatismes qu'engendre le régime colonial. Il a très vite des contacts avec des militants nationalistes de la base. Le chanteur chaâbi, Abderrahmane Aziz, collabore avec lui. Dès 1954, il héberge, cache des militants, des responsables de la wilaya IV. En juillet 1956, il envoie une lettre de démission à R. Lacoste, ministre résident en Algérie. Il est expulsé d'Algérie. Les contacts sont pris officiellement avec la direction de la résistance algérienne, il rejoint Tunis, s'engageant totalement dans ce combat, en tant qu'Algérien, choisissant l'Algérie comme patrie. Il travaille au département Information à Tunis avec Abane Ramdane. Brefs séjours au Maroc. Membre de la rédaction d'El Moudjahid. En janvier 1960, le G.P.R.A. le nomme représentant à Accra: il effectuera différentes missions en Afrique. En décembre 1960, il se sait atteint d'une leucémie mais ne ralentit pas pour autant ses activités. Il meurt le 6 décembre 1961 aux Etats-unis. Selon son vœu, son corps est ramené à Tunis et il est enterré en terre algérienne. Il a écrit, de février à mai, Les Damnés de la terre.Peau noire, masques blancs (Paris, le Seuil, 1952) ; L'An V de la révolution algérienne (Paris, Maspero, 1959 ; Les Damnés de la terre (Paris, Maspero, 1961, avec une préface de Jan Paul Sartre) ; Pour une révolution africaine (textes rassemblés après sa mort ; Paris, Maspero, 1961).
Source oasisfle
Commentaires
-
- 1. Chantal Le 22/09/2017
Bonsoir à tous,
Je viens de lire "L'an V de la révolution algérienne - l'Algérie se dévoile".
Quand on est née en Algérie, comme moi, et que l'on a vécu les huit années de guerre dans ce même pays, on ne peut qu'être d'accord avec ce livre écrit par Frantz Fanon. C'est la raison pour laquelle, lorsque j'ai quitté mon pays natal, en 1962, l'année de mes quinze ans, et que j'ai vu la baie d'Alger s'éloigner pour aller vivre en France, définitivement, mon cœur s'est brisé. Même si, à cette époque-là, je ne comprenais pas, intellectuellement, ce qu'il se passait réellement, je ressentais néanmoins, émotionnellement, une déchirure car je ne savais pas pourquoi français et algériens ne pouvaient plus vivre ensemble. Par contre, ce qui est certain c'est que c'est à ce moment-là que je suis devenue anticolonialiste à tout jamais !
Frantz Fanon parle beaucoup du haïk dans son ouvrage et du mépris de certains français à ne pas avoir respecté les us et coutumes des algériens et de leur pays qu'ils ont occupé pendant 130 ans. Ce qui est dit est rigoureusement vrai puisque j'ai vu (et entendu) certaines scènes décrites dans ce livre. Il me paraît donc évident que cette révolution devenait inévitable. Ainsi que le dit Frantz Fanon : "La ténacité de l'occupant dans son entreprise de dévoiler les femmes, d'en faire une alliée dans l'œuvre de destructions culturelles a renforcé les conduites traditionnelles".
Il se trouve que, parallèlement à la lecture de ce livre de Frantz Fanon, je suis en train de lire le dernier livre de Boris Cyrulnik, médecin psychiatre, comme l'était Frantz Fanon. Boris Cyrulnik décrit, entre autres, dans ce livre - Psychothérapie de Dieu - les croyances et la manière de réagir de certains par rapport aux religions qui ne sont pas les leurs. Dans l'un des chapitres de ce livre : "Foi, image parentale et sécurité", il évoque les conséquences de l'intolérance et dit ceci : "Quand on ne sait rien de ceux qui ne partagent pas nos croyances, on projette sur eux ce qui va mal en nous. Quand on se sent bien, on aime les découvrir, mais quand on se sent mal, on les charge de tous nos maux et la haine devient un poison de l'âme".
Deux phrases riches d'enseignements !
Bonne soirée.
Ajouter un commentaire