Droj Ba Salem/ Tiaret
- Par algermiliana
- Le 28/10/2024
- Dans Le Coin de BELFEDHAL Abderrahmane
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On ne peut aimer sa ville,
Sans d’abord aimer son quartier natal.
On ne peut aimer son pays,
Sans d’abord aimer sa ville natale.
On ne peut aimer l’humanité,
Sans d’abord aimer son pays natal………………………………….Amar Belkhodja.
À toutes et à tous Essalem.
… Et la saga des escaliers continue par la touche enchantée de notre historien, écrivain et fils de la vielle rostomide en l’occurrence Monsieur Amar Belkhodja. Pour cette fois ci il est question de droj Ba Salem. C’était au début du 20 eme quand Ba Salem est venu pour la première fois à Tiaret, et des son arrivée les escaliers devaient connaitre en lui une chaleur inhabituelle que seul le four banal en détient le secret en assurant la cuisson domestique de galettes pétries par les familles, plateaux de cacahuètes, de gâteaux et autres exquises de la cuisine traditionnelle algero tiaretienne. Monsieur l’auteur sans cacher notre envie d’arracher au plus vite un morceau, petit soit-il, de cette alléchante cuisson, nous sollicitons par la même, votre accord pour accéder ces escaliers qui ont eux aussi une part de leur histoire à raconter… Si Amar nous vous écoutons…Dans les années 40 du siècle passé, Ba Salem chauffait son four au bois. Besogne lente et pénible puisqu’ il fallait vider ensuite le foyer des cendres et nettoyer les dalles brulantes, prêtes à recevoir des galettes menacées d’être trop gonflées ou déformées par le levain.
Vers les années 50, le progrès fut enfourné par Ba Salem grâce à un fut de mazout ou un réchaud. Aujourd’hui le four est chauffé au gaz. Dans ce passage qui abritait des habitations précaires et de modestes fonds de commerce, Ba Salem était devenu le père de tout le monde. Entre Ba Salem et l’histoire il n’y avait qu’un pas à franchir. La 75 eme marche de droj Ba Salem débouche sur un carrefour autre fois très animé. C’était le fief de deux célèbres tribus qui accueillirent en 1935 le vaillant émir Abdelkader à Tagdempt se trouvant à quelques encablures de la ville de Tiaret. Dans ce passage, il y avait une seule famille française de condition sociale très modeste. Elle habitait au bas de l’escalier qui donne sur la rue de la victoire. Quand vint la guerre 1954 1962, le passage sera interdit a la circulation des piétons, il ne sera plus de passage jusqu’ en 1962. Le four de Ba Salem est toujours là comme pour perpétuer la mémoire de celui qui l’a fondé et donné son nom aux 75 marches. Aujourd’hui, ils sont franchis tous les jours par des vieux et des moins vieux, des jeunes et des moins jeunes. Se posent ils la question que lorsque les hommes meurent, les endroits qui les avaient adoptés peuvent-ils mourir eux aussi? L’auteur nous livre ses sentiments profonds car il sent cette angoisse de voir les escaliers perdre leurs âmes parce que leur histoire s’effrite et s’éteint à tout jamais toutes les fois qu’un cœur s’arrête de battre. Ba Salem a donc emporté avec lui une part précieuse du patrimoine qu’il avait lui-même enrichi.
Nous clôturons ce passage par une citation de notre ami, cet excellent conteur, par une de ses nombreuses citations qui dit… Reconstituer le passé d’une cité c est contribuer à lui restituer son âme et sa personnalité. Dans l’attente de scruter les ombres et la clarté d’autres escaliers en compagnie de notre plume enchantée, j’ai le plaisir de vous faire écouter la voix du martyr Ali maachi, autre figure de proue de la vielle cité rostomide… angham el jazair… À bientôt.
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