Droj Edhelma/ Tiaret
- Par algermiliana
- Le 07/11/2024
- Dans Le Coin de BELFEDHAL Abderrahmane
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Notre passé nous le regardons dans le même miroir. Celui-ci reflète inévitablement toutes nos images. Nous ne saurions nous hasarder à effacer l’une sans prendre le risque de briser le miroir…Amar Belkhodja.
À toutes et à tous Essalem
L’auteur du livre mémoire_ miroir, Amar Belkhodja , primé docteur honorifique, en 2017 par l’université Ibn khaldoun de Tiaret , est un virtuose de l’histoire, un érudit acquis aux causes qui se manifestent dans le monde afin de se libérer du joug des oppressions colonialistes. IL ne lésinait jamais sur les mots quand il s’agissait de remettre les pendules à l’heure. À travers ce livre que nous venons de citer, nous nous sommes permis, tout en étant à l’aise, de franchir les marches des escaliers de la vieille rostomide. Il s’agit de dévoiler les secrets de Droj Edhelma. Monsieur Belkhodja nous vous écoutons …Droj Edhelma, les escaliers de l’obscurité, sont ainsi indiqués à cause de l’implantation d’un immeuble privant ainsi cet endroit de la clarté du ciel, le jour. La nuit l’obscurité est totale. Dans les années 1930 les habitants sont dans leur majorité des algériens. Le décor est le même, on retrouve le même aspect et les même conditions du mode de vie mené par les habitants. Les maisons communes, la cour et les dépendances communes. Devrait-on s’arrêter là ? Pour l’auteur il est question d’interroger l’histoire de droj edhelma. IL est question de mettre à jour l’histoire des escaliers de l’obscurité, leur histoire et leur révolution. Durant les années trente, le passage commence en bas par un bar, le ballon. En fin de journée, les consommateurs deviennent ronds âpres avoir ingurgité d’interminables doses d'anisettes servie par un juif, tenancier de l’établissement. Durant ces années-là, le même établissement était géré par un algérien, en café maure, il s agit de tedjini tayeb, ancien conseiller municipal du deuxième collège. Durant les années cinquante le dit établissement géré par un juif fut transformé en débit de boissons alcoolisées.
En 1962, un ancien maquisard obtient l’établissement et le transforme en café, le propriétaire n’étant autre que le petit fils de tidjini tayeb. IL s’agit de belkhodja Ahmed. Le nouveau propriétaire du ballon avant de rejoindre le maquis a lancé le 18 novembre 1956 une grenade sur le café Partouche , exploité par une famille juive. Aussitôt la grenade balancée, le fidai Belkhodja Ahmed, regagne son domicile situé à Droj Edhelma, se met en gandoura et prend son bébé dans ses bras, Mohamed meurt plus tard dans un accident de la circulation. Ce premier attentat organisé par le réseau FLN a fait plusieurs blessés. De son obscurité les escaliers de l’obscurité venaient de sonner le glas.
Durant les années 1950, un groupe de musiciens amateurs prirent le soin de taquiner des instruments dans un local enfoui dans une maison partagée par plusieurs locataires qui a cette époque supportaient la promiscuité sans trop se lamenter. Les enfants de droj Edhalma , de leur côté, étaient privé de jeux. Car il n’était pas aisé d’improviser des jeux dans des escaliers, sur les marches. Ils étaient si malheureux, ils ne pouvaient jouer ni aux billes, ni à la toupie, ni au ballon. Leur terrain était impraticable. Cependant, deux enfants de droj edhalma, les frères fares ont fait la guerre, pour de vrai. Prenant les armes, ils combattront pour l’Algérie et mourront pour elle. Droj Edhelma ont connu également l’enfance et l’adolescence des filles du nom de Chellag, parmi lesquelles Mimouna pour être turbulente, bagarreuse et sportive. Elle tenait la dragée haute à plusieurs garçons. Elle ne tarda pas à enfiler la tenue de l'ALN. Elle n’a pas hésité à offrir à la guerre de libération sa pleine adolescence au même titre que le million et demi de martyrs qui se sont sacrifiés pour que vive l’Algérie libre et souveraine.
Merci si Amar pour cette envolée dans le temps et surtout pour avoir ramené autant de clarté dans l’un des nombreux passages de la vieille cité. L’auteur et moi habitons le même quartier et très souvent, le temps d’une halte, et vite un sujet est débattu entre nous. Amis du noble site dans l’attente d’escalader d’autres marches et toujours en compagnie de notre sympathique historien si Amar Belkhodja , je vous souhaite bonne lecture.
Chère amie Noria en évoquant zouj ayoune qui constituent de par leur eau claire et limpide un joyau de la Casbah, cela a réveillé en moi le besoin de recourir vers une originalité de ma ville et voilà un hommage rendu aux habitants des droj…
Le prochain passage a pour titre, Droj Ba Salem…À bientôt.
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