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Droj Edhelma/ Tiaret

Notre passé nous le regardons dans le même miroir. Celui-ci reflète inévitablement toutes nos images. Nous ne saurions nous hasarder à effacer l’une sans prendre le risque de briser le miroir…Amar Belkhodja.

À toutes et à tous Essalem

L’auteur du livre mémoire_ miroir, Amar Belkhodja , primé docteur honorifique, en 2017 par l’université Ibn khaldoun de Tiaret , est un virtuose de l’histoire, un érudit acquis aux causes qui se manifestent dans le monde afin de se libérer du joug des oppressions colonialistes. IL ne lésinait jamais sur les mots quand il s’agissait de remettre les pendules à l’heure. À travers ce livre que nous venons de citer, nous nous sommes permis, tout en étant à l’aise, de franchir les marches des escaliers de la vieille rostomide. Il s’agit de dévoiler les secrets de Droj Edhelma. Monsieur Belkhodja nous vous écoutons …Droj Edhelma, les escaliers de l’obscurité, sont ainsi indiqués à cause de l’implantation d’un immeuble privant ainsi cet endroit de la clarté du ciel, le jour. La nuit l’obscurité est totale. Dans les années 1930 les habitants sont dans leur majorité des algériens. Le décor est le même, on retrouve le même aspect et les même conditions du mode de vie mené par les habitants. Les maisons communes, la cour et les dépendances communes. Devrait-on s’arrêter là ? Pour l’auteur il est question d’interroger l’histoire de droj edhelma. IL est question de mettre à jour l’histoire des escaliers de l’obscurité, leur histoire et leur révolution. Durant les années trente, le passage commence en bas par un bar, le ballon. En fin de journée, les consommateurs deviennent ronds âpres avoir ingurgité d’interminables doses d'anisettes servie par un juif, tenancier de l’établissement. Durant ces années-là, le même établissement était géré par un algérien, en café maure, il s agit de tedjini tayeb, ancien conseiller municipal du deuxième collège. Durant les années cinquante le dit établissement géré par un juif fut transformé en débit de boissons alcoolisées.

En 1962, un ancien maquisard obtient l’établissement et le transforme en café, le propriétaire n’étant autre que le petit fils de tidjini tayeb. IL s’agit de belkhodja Ahmed. Le nouveau propriétaire du ballon avant de rejoindre le maquis a lancé le 18 novembre 1956 une grenade sur le café Partouche , exploité par une famille juive. Aussitôt la grenade balancée, le fidai Belkhodja Ahmed, regagne son domicile situé à Droj Edhelma, se met en gandoura et prend son bébé dans ses bras, Mohamed meurt plus tard dans un accident de la circulation. Ce premier attentat organisé par le réseau FLN a fait plusieurs blessés. De son obscurité les escaliers de l’obscurité venaient de sonner le glas.

Durant les années 1950, un groupe de musiciens amateurs prirent le soin de taquiner des instruments dans un local enfoui dans une maison partagée par plusieurs locataires qui a cette époque supportaient la promiscuité sans trop se lamenter. Les enfants de droj Edhalma , de leur côté, étaient privé de jeux. Car il n’était pas aisé d’improviser des jeux dans des escaliers, sur les marches. Ils étaient si malheureux, ils ne pouvaient jouer ni aux billes, ni à la toupie, ni au ballon. Leur terrain était impraticable. Cependant, deux enfants de droj edhalma, les frères fares ont fait la guerre, pour de vrai. Prenant les armes, ils combattront pour l’Algérie et mourront pour elle. Droj Edhelma ont connu également l’enfance et l’adolescence des filles du nom de Chellag, parmi lesquelles Mimouna pour être turbulente, bagarreuse et sportive. Elle tenait la dragée haute à plusieurs garçons. Elle ne tarda pas à enfiler la tenue de l'ALN. Elle n’a pas hésité à offrir à la guerre de libération sa pleine adolescence au même titre que le million et demi de martyrs qui se sont sacrifiés pour que vive l’Algérie libre et souveraine.

Merci si Amar pour cette envolée dans le temps et surtout pour avoir ramené autant de clarté dans l’un des nombreux passages de la vieille cité. L’auteur et moi habitons le même quartier et très souvent, le temps d’une halte, et vite un sujet est débattu entre nous. Amis du noble site dans l’attente d’escalader d’autres marches et toujours en compagnie de notre sympathique historien si Amar Belkhodja , je vous souhaite bonne lecture.

Chère amie Noria en évoquant zouj ayoune qui constituent de par leur eau claire et limpide un joyau de la Casbah, cela a réveillé en moi le besoin de recourir vers une originalité de ma ville et voilà un hommage rendu aux habitants des droj…

Le prochain passage a pour titre, Droj Ba Salem…À bientôt.

Par BELFEDHAL Abderrahmane

Commentaires

  • belfedhal abderrahmane
    • 1. belfedhal abderrahmane Le 19/02/2025
    A toutes et à tous Essalem.
    Nora Aceval, bonsoir. Enchanté de constater qu’une trezelienne de votre trempe vient de saisir les colonnes de l’épatant site Alger Miliana, briamment dirigé par notre amie Noria. J’ai connu dans ma prime jeunesse les enfants qui constituaient la famille Aceval particulièrement Abdelkader qui je crois est décédé ? Si c’est le cas, rabbi yarhamhou et Nacer . Pour ma part, j’habitais la cité appelée communément bâtimet zouaoua ou diar el farh. Aujourd’hui elle ne vit que dans nos souvenirs car entièrement rasée, elle avait cédé la place à un bout de terrain désolé et désolant. A cette époque révolue, un terrain vague séparait la cité neylou et la cité zouaoua. Sur ce terrain un centre de formation professionnelle a vu le jour portant le nom du martyr Belfedhal bouziane, mon frère. J’ai eu l’occasion de lire vos contes qui nous font vivre les inoubliables usages et traditions de la belle époque de celles et de ceux qui ont vécu humblement et heureux. Loin des bruits… loin des sarcasmes… ils ont vécu par la façon la plus naturelle. J’espère qu’il y aura un répondant pour vous donner les informations utiles pouvant éclairer davantage la vie du saint sidi bensar. Bon courage.
  • Nora Aceval
    • 2. Nora Aceval Le 17/02/2025
    Bonjour,
    issue de la région de Tiaret et vivant en France, je découvre votre site et vous en félicite. J'effectue des recherches sur un saint local Sidi Bensar à proximité de Borj Amir Khaled. La tradition orale rapporte que sidi Bensar fut disciple de Sidi Ahmed Benyoucef. L'oralité rapporte également qu'il fut un officier militaire devenu derviche et son édifice funéraire se trouve sur un très vieux cimetière qui déjà était "effacé" quand les travaux de la Nationale 4 déterrèrent des ossements. J'ai également relevé quelques miracles, anecdotes, mais rien de très solide. Ma plus belle trouvaille est qu'il fut disciple de Sidi Ahmed Benyoucef et de dater ainsi son époque. Pouvez-vous m'aider le cas échéant dans ma collecte? Mes sources seront citées comme je le fais pour les contes populaires que je collecte et publie depuis 20 ans. Les questions qui me viennent dans ma quête sont :
    1/dans quelle armée a-t-il combattu?
    2/de quelle manière a-t-il été reconnu comme saint?
    Même local, les populations sont exigeantes et n'attribuent pas ce titre à un simple mystique ou derviche. Avec mes vifs remerciement, recevez mes salutations les plus cordiales. Nora Aceval

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