Droj El Hadid
- Par algermiliana
- Le 06/12/2024
- Dans Le Coin de BELFEDHAL Abderrahmane
- 1 commentaire
Chaque fois qu’un vieillard meurt, c’est une bibliothèque qui meurt……. Adage Africain.
Le colonialisme est une gangrène qui secrète le racisme…………………………….Amar Belkhodja.
À toutes et à tous Essalem.
Après une pause en compagnie du brillant élève de la classe indigène, nous allons encore une fois franchir d’autres passages, d’autres escaliers de la vieille cité Rostomide. Il s’agit de droj el hadid. Illustre historien à vous la parole : Les 88 marches de droj el hadid relient la rue de la victoire (ex rue Cambon) à la rue Emir Abdelkader (ex rue Bugeaud). C’est l’escalier le plus large de la ville, si bien qu’ il est séparé au milieu par une rampe qui fait la joie des enfants. Une rampe qui a donné son nom à l’escalier. Les enfants se plaisaient a l enfourcher en guise de glissade. Ce passage Jean Jaurès fut baptisé au lendemain de l’indépendance du nom de Nejm Ben Mohamed, arrêté et torturé à mort par l’armée française pendant la guerre de libération nationale. Nejm fut un militant actif de l UDMA et du mouvement islahiste de Ben Badis.
Pendant la période coloniale, la majorité des passages n’existait pas. C tait tout bonnement de simples issues de terre qui se transformaient en bourbiers à la moindre averse. Remontons dans le temps pour relater un grand exploit dont l’origine et les auteurs ne furent autres que les enfants. Les enfants de la ville, a chaque mois sacré de Ramadhan organisaient la chasse à tous ceux qui se hasardaient à rompre le jeune. Un jour, parmi tant d’autres, que l’histoire retient, un attroupement d’enfants se forma devant le restaurant du progrès tenu par un français à la rue Bugeaud. La bande de gamins se mit à conspuer un consommateur qui se trouvait à l’intérieur du restaurant, attablé devant la nourriture, sans se soucier aucunement du mois sacré. Le propriétaire du restaurant sort pour faire cesser le barouf. Mais au lieu de se disperser et en guise de réponse, les enfants opposaient une cataracte de pierres et continuèrent a huer le non jeuneur… ouakel ramdhan mahroug laadham…slogan lancé à l’adresse de ceux qui osent manger en période de carême. L’une des pierres atteint un français qui se trouvait à l’intérieur de la salle de restauration. Furieux, ce dernier se précipita à son tour dehors et lança une bouteille sur la bande d’enfants qui huaient de plus belle le musulman indélicat. La bouteille se brise. Les éclats de verre atteignent des algériens qui étaient de passage. C’est à partir de quoi les évènements prendront une autre tournure. Aussitôt, une première mêlée opposa Algériens et Français présents sur les lieux. Les choses vont s’amplifier. la population algérienne informée en un clin d’œil de l’incident, commence à déferler. Face à cette situation et a la tournure que prend l’évènement, les français s’empressent de fermer leurs établissements pour courir à la hâte chez eux s’armer contre une attaque qu’ils supposaient préméditée. La bataille se poursuit entre algériens et français. Un conseiller municipal français, constatant que la situation s’aggravait et que les habitants français se trouvaient menacés, va requérir la force armée. Plusieurs légionnaires sont dépêchés sur les lieux pour appuyer les agents de la police. Les algériens arrêtés à l’issue de l’affrontement furent traduits le soir même devant le juge de paix qui prononça à leur encontre des condamnations en application du tristement célèbre code de l’indigénat.
Ce jour-là, la population française fut sérieusement inquiétée. On avait cru que l’affaire Marguerite (révolte paysanne en 1901 a Ain Tourki, dans la région de Miliana allait se rééditer a Tiaret). Dans les milieux français on s’interrogeait si l’on ne se trouvait pas réellement en présence d’une attaque préméditée en ce sens que de très courts moments ont suffi à un regroupement massif de la population algérienne locale qui déferla sur les lieux ou la bataille rangée se poursuivit pendant trois heures environ. Dans la soirée des patrouilles de légionnaires et de chasseurs circulaient en ville. Il a fallu donc l’intervention de l’armée pour libérer les français.
La pratique du jeune à l’époque coloniale constituait un évènement capital. L’enfant algérien était partie intégrante de cette obligation de l’Islam et en attendant l’âge de pouvoir l’observer, cet enfant couvrait d’humiliation tous les adultes qui prenaient le risque de succomber au besoin de manger pendant le mois du carême.
Droj el hadid, à l’instar des autres Droj a retenu pour l’histoire, l’épopée tracée par la bravoure des enfants acquis à la fois à la cause de la lutte contre l’oppresseur et le tracé des dogmes de la religion la plus tolérante. L’histoire des escaliers de Tiaret comme l’a souligné notre ami Amar belkhodja, nous renvoie à la vie de deux communautés, l’une colonisée et l’autre non colonisable. Il y eut distinction entre deux types d’habitats et leurs escaliers. Il y eut lieu l’escalier du riche (les français) et l’escalier du pauvre. Dans les quartiers français les escaliers ont été vite et bien faits tandis que les autres…En classe ou dans la rue, l’enfant de la vieille cité, les enfants de toutes les cités n’ont jamais eu peur de l’oppresseur. Ils ont réussi à faire basculer les assises d’un système qui au nom de la cavillation continue à faire des siennes… les enfants de Gaza terrifiés en savent désormais beaucoup de choses.
Ami(es) du très noble site, je vous dédie en cette occasion le chant patriotique youm el fida de farid el attrach. Prompt rétablissement pour notre amie lamie. À bientôt.
Commentaires
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- 1. belfedhal abderrahmane Le 10/12/2024
Celui qui ne remercie pas les gens, n’a pas remercié Dieu.……………Hadith nabaoui charif.
La reconnaissance est une composante essentielle du bonheur. Elle égaye nos vies et apaise nos corps. Et si nous la cultivions ensemble ?.....................................Robert A. Emmons.
Soyons reconnaissants aux personnes qui nous donnent du bonheur. Elles sont les charmants jardiniers par qui nos âmes sont fleuries……………………………………..Marcel Proust.
A toutes et à tous Essalem.
Le très noble Alger Miliana, sous une coiffe élégante ne cesse d’opter vers une amélioration en nette progression, nous gratifiant au cours des temps, de vrais menus, répondant à tous les gouts. En effet, l’on ne peut être indifférent à cette autre façon de plaire qui se dégage, nous amenant dans une douceur infinie à sentir à plein poumons le nectar de jolies fleurs cueillies au beau matin. Il s’agit de ces textes digestifs appuyés par des illustrations de la plus haute finesse… Les non-dits, le poids des ombres et tout récemment l’excellent merci, reflètent tour à tour des signes profonds eu regard aux idées qu’ils dégagent, usant d’un style souple, léger et fortement bien soudé. Ami( es) du site de ma passion, je vous invite en douceur a vous rapprocher des délices qui honorent ce bien gentil mot que l’on prononce et qui crée en nous subitement une réelle sensation de relaxe intérieure… merci, tel est ce mot magique…son ampleur et son étendue expriment la gratitude et la reconnaissance. Sur la base de données recueillies ca et la, à partir de certaines coordonnées, particulièrement liées au site Islam on line, je vous souhaite a toutes et à tous une paisible randonnée… merci…au fait qu’en est-il réellement de ce fin mot ? Ce mot est souvent utilisé pour exprimer la gratitude, il apparait alors comme une manière plus formelle de transmettre sa reconnaissance et notre volonté de rendre la gentillesse. Il existe d’autres formulations traduites de l’arabe qui renvoient à la même expression à savoir le remerciement et la gratitude, tel que Jazak allahou kheiran qui a un lien direct avec le fait de remercier une personne ou l’autre expression Barak allahou fik qui signifie : que la bénédiction d’Allah soit sur toi. Et c’est une manière courante de remercier quelqu un. En arabe dialectal on utilise souvent la formule Sahit ou Saha. D’autres formules indiquent le même sens tel que Ahsana allahou ilayk, qui signifie qu’Allah t augmente en bienfaits. Allah le très haut nous a ordonné d’exprimer notre reconnaissance de ses bienfaits et d’éviter l’ingratitude. Dieu a dit : Souvenez-vous de moi donc, je me souviendrai de vous (coran 2 verset 151). Le fidèle serviteur est celui qui ne cesse d’altérer les formes de reconnaissance, il exprime sa parfaite gratitude et le loue pour l’avoir assisté à faire partie des reconnaissants. Chère amie Noria parce que nous avons toujours quelqu un à remercier, je m’empresse de vous remercier pour tous vos efforts pour que le très noble site puisse davantage continuer dans l’enrichissement et l’évolution de tout ce qui constitue désormais le riche patrimoine culturel qui s’est déjà imposé par son nom… l’extraordinaire Alger Miliana. A l’ensemble de tous les intervenants de notre site, je leur dédie cette belle chanson…Je te dis merci…A bientôt.
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