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Le cri des adieux

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Quand les appels de la cloche écolière nous prenaient à revers dans une peur bleue une fois en files indiennes vers le calcul vivant et la récitation.
Quand ils sont également porteurs de joies indescriptibles, une fois en route vers la cantine et le cinéma à vingt francs, le livre, aux pages jaunies par les arômes des temps, perpétue aux gré des vents la prouesse des souvenirs vivants.

Trézel, Sougueur, et cette brave maman cantine qui répondait sans tarder à l’appel de nos ventres agités en nous offrant gracieusement pour le prix d’un «doro» ses merveilleuses réussites de riz, de pois chiches, de lentilles et autres résistants aux calories vitales pour soutenir les corps frêles.

Au petit matin, un bol de lait chaud. La cantine, une fois par semaine, vidée de ses tables est utilisée pour la projection de films. Licoule la3rab disposait de classes pour nous instruire et nous faire comprendre les choses de la vie, d’une cantine pour nous rassasier et enfin d’un jet de lumière qui avait pris le pli de sillonner l’obscurité et larguer sur l’écran de fortune les images, les plus vivantes et les plus extravagantes.

Ô Ciné des temps fuyants, faites rejaillir les éclats de la lointaine enfance bercée dans la douceur matinale et la chasteté des moments crépusculaires, ressuscitez les grandes émotions qui avaient accompagné nos regards noyés dans le vif de l’image muette et à l’écoute de l’image parlante magistralement interprétées par la paire des paires, ces grands alliés pour le pire et pour le meilleur, Laurel et Hardy, la petite taille au grand talent, le légendaire Charlot et enfin le cavalier masque que nous attendions tous et qui d ici peu allait surgir dans la nuit ZORRO ZORRO ZORRO.

Que de joie, que de rires avaient, dans le coeur d'un instant féerique surpasse les règles de la rigueur entre les élèves et les maîtres, dans le recul d'un pas gigantesque les âges des uns et des autres s'évanouissaient dans les sphères des temps immuables.

On éclaire de nouveau la salle, on tire les grands rideaux noirs qui avaient servi de cache lumière. La bobine et ses bruits cadencés se sont immobilisés. Un instant plus tard, la porte de l’école, humble et émouvante, sous la poigne auguste du gardien s’est repliée sur elle-même.

La cour a son tour, vidée de son petit monde, serrait dans ses bras les restes sublimes d’une séquence qui se meurt sur le tableau noir de l'une de nos classes enfantines, une main audacieuse a eu le temps d'écrire, au revoir monsieur, vive les vacances.

Au delà des horizons dores, les lueurs régénérées par la mouvance du disque de feu embrasaient les cimes des montagnes. Les bruits se sont tus il y a bien longtemps, très longtemps. Les étoiles annonçaient leur beauté dans un ciel de velours, le dernier troupeau des vaches suivis au pas par le berger et son chien fidèle regagnaient les étables. Peu de temps après le village s'est endormi a la faveur d une longue nuit qui secouera des années durant, le rêve et la réalité.

Entre un rayon de l’aube blanchissante et un autre tirant sa tirade vers la nuit des contes, l écolier est pris en entier par le chant pathétique : Trézel, Sougueur, c’est un peu l’âme de ses enfants, c’est aussi cette nostalgie profonde qui nous pousse à baisser le chapeau bien bas. Dans un récent commentaire baignant en entier dans l univers de l'école indigène, soutenu cette fois ci par une description émotive du dernier maire de notre village, j ai le plaisir de reproduire quelques extraits de son poème intitulé Trézel.


Il était un beau village en la fière Oranie
Dont le nom a pour nous la douceur infinie
Des journées d'autrefois dans l'exil cruel
Seule nous reste aujourd'hui l image de Trézel
Les toits aux tuiles rouges, que l'église domine
De son clocher d'ardoise, lentement se dessinent
Et voici les maisons le grand immeuble est rare
Qui bordent sagement de larges boulevards
Et puis la grande place, joyeuse évocation
De ces jeux commencent à la récréation

Dans la cour de la vieille école communale
Cher boulodrome des soirées dominicales
Ou viennent s'abriter nos amours naissantes
La foule, tour à tour sportive ou bien dansante
De ton coin de verdure appréciant la fraicheur,
Se délassant ici des peines de labeur
Mais, par-delà le stade, route de la rivière,
Je sais un lieu paisible, un humble cimetière
Ou dorment pieusement, à l'ombre des sapins
Ceux qui nous furent chers, lors du dernier matin

Nous espérions près d'eux connaitre le repos
Plus loin, vignes et blés sur l'immense plateau
Burdeau, Palat, Tiaret, toi aussi la Fontaine
Et toi brulante Aflou, du sud porte lointaine
Nous vous avons connues, nous vous avons aimées
Et de notre jeunesse enfuie à jamais,
Vous êtes le témoin fidèle et silencieux
Avant que de mourir ou par l age trahi,
Enfant de cette terre revenir au pays,
Puis, accomplissant le sacré pélérinage,

Revoir TREZEL et dire, Bonjour mon beau village

 

__MICHEL SALADO__

 

Par BELFEDHAL Abderrahmane

Commentaires

  • Belfedhal Abderrahmane
    • 1. Belfedhal Abderrahmane Le 12/04/2021
    A TOUTES ET A TOUS
    A TOUTE L EQUIPE DU SITE
    A TOUTES LES PLUMES QUI, PAR LEURS ENCRES DOREES, AVAIENT RESSOURCE LES SOUVENIRS ENCRES DANS LE TERROIR DES TEMPS POUR EN FAIRE L UNE DES PLUS BELLES SAGAS QUI SE RACONTENT ET SE CHANTENT AU FIL DES JOURS ET LES NUITS, LES MOIS ET LES ANS
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    DEPUIS DES ANNEES, LE SITE NE CESSE DE RAYONNER SUR LA VIE DANS SES MULTIPLES FACETTES ET DIMENSIONS ET AU FIL DES TEMPS AVAIT REUSSI A CONSOLIDER LE RICHE PATRIMOINE LEGUE PAR LES ANCIENS, ENRICHI PAR L'APPORT CONSIDERABLE DES OUVERTURES VERS LA MAITRISE ET LE MAITIEN D'UN AVENIR RASSURANT A L'IMAGE D'UN PHARE IMMERGEANT DES HAUTES MERS POUR SECURISER LA VOIE DANS LES TEMPS CLEMENTS ET LES TEMPS PEU FAVORABLES POUR TOUTES CES CAUSES ET POUR TOUS CES ESPOIRS , LE SITE DEVRA SE MAINTENIR A LA HAUTEUR DE L'ESPERANCE HUMAINE POUR CELA AUSSI NOUS SOUHAITONS A NOTRE AMIE NORIA COURAGE ET PERSEVERANCE ET VIVEMENT LA CONTRIBUTION DE TOUTES ET DE TOUS.
    A L'OCCASION DU MOIS DE LA PIETE ET DU PARDON, JE VOUS INVITE A FRAPPER LA PORTE DU SEIGNEUR EN ECOUTANT MAOULEY INNI BIBABIK.

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