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Histoire d'un marathon des sables (245 kilomètres dans le désert…)

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  C’est en voyant son mari - Guillaume - préparer le marathon de Chicago auquel il s’apprêtait à participer que Monika s’est interrogée sur les raisons qui poussent un être humain à s’infliger une telle discipline sur le plan physique. Il lui arrivait même de le traiter de « fou furieux » ou de « malade ». Pourtant, le jour du départ, lorsqu’elle prit le temps d’observer les participants à cet exploit sportif, Monika fut subjuguée par la joie qui éclairait tous ces visages. Elle qui croyait, naïvement, que l’épreuve du marathon était réservée à une « élite », elle s’aperçut que des hommes et des femmes de tous âges, de morphologies très différentes et même des personnes souffrant de handicap s’apprêtaient à prendre le départ de cette course mythique de 42,195 km.

C’est ce jour-là que Monika décida, elle qui n’avait jamais couru auparavant, de se lancer dans la course à pied. L’année suivante, en 2006, elle courut son premier marathon à New York en 4 h 29. Grisée par cette première expérience, Monika se lança un nouveau défi, celui de participer au 23ème Marathon des Sables (MDS) en 2008.

Le MDS équivaut à parcourir la distance d’environ six marathons dans le désert saharien en une semaine par des températures proches de cinquante degrés, en autosubsistance, c’est à dire que le matériel et la nourriture sont portés sur le dos. Au moment du départ, une carte de passage ainsi qu’un livre de course (road book) décrivant le déroulement du parcours sont remis à tous les participants. Ceux-ci doivent faire poinçonner leur carte de passage aux « check points » (CP) situés tous les dix kilomètres environ faute de quoi ils risquent d’être éliminés. C’est aux « CP » que les participants reçoivent une ration d’eau jusqu’à l’étape suivante. Chaque année huit cents personnes environ participent à ce MDS.

Face à ce challenge, Monika pris la décision d’allier celui-ci à une cause humanitaire : organiser une levée de fonds afin d’aider à la construction d’un puits dans la région de Benishangul-Gumuz en Ethiopie. Le défi était lancé :… Monika ne pouvait plus reculer.

Depuis son départ dans le désert à Ouarzazate-Erg Chebbi jusqu’à l’arrivée, à Isk N’Brahim-Tazarine, Monika nous décrit avec précision toutes les étapes de son parcours de deux cent quarante cinq kilomètres mais aussi ses doutes, ses peurs, ses moments d’épuisement, ses appréhensions à se retrouver seule en plein désert. Egalement, ce jour où ses pieds la font tellement souffrir que son optimisme l’abandonne. Pourtant, Monika n’oubliera jamais son engagement pour la construction de ce puits en Ethiopie et malgré ses larmes de découragement mais aussi de révolte, elle poursuivra son rêve jusqu’au bout.

Si les épreuves sont parfois douloureuses tant physiquement que mentalement, Monika ne peut qu’être encouragée par la volonté acharnée de certains participants tel ce marocain de soixante-dix ans qui en est à son vingt-troisième MDS ! Mais également ce français de soixante-trois ans qui en est à son troisième MDS ! Et que dire de ces deux concurrents - un aveugle et son guide - reliés par une petite corde ! Lorsque Monika les croisera et demandera au guide si le « CP » est encore loin … c’est l’aveugle qui lui répondra avec beaucoup d’humour : « à vue d’œil, c’est à une heure trente ». A son arrivée au « CP » Monika constatera, effectivement, qu’elle avait mis une heure trente pour parcourir cette distance !

Elle découvre aussi la solidarité avec ses compagnons de route : Nadia, Khadidja, Nabil, Mustapha et Karim, leurs retrouvailles aux « CP », leurs encouragements respectifs et leurs promesses de se retrouver à l’étape suivante … « Inch Allah » se disent-ils à chaque fois. Je suis certaine que vous comprendrez l’émotion qui envahira Monika lorsqu’elle franchira, enfin, la ligne d’arrivée.

Si, tout comme moi, vous êtes un (ou une) passionné (e) de course à pied et même si vous n’avez pas prévu de vous lancer le 6 avril prochain sur le MDS 2012, je vous conseille vivement de lire ce livre extraordinaire d’enthousiasme et d’optimisme. C’est aussi un témoignage émouvant de volonté et de persévérance. D’ailleurs, Monika nous rappelle cette citation de Sénèque : « Ce n’est pas parce que c’est difficile que nous n’osons pas, c’est parce que nous n’osons pas que c’est difficile ».

Par Chantal VINCENT

Commentaires

  • Chantal
    Quelle imagination GM et Fiston !

    Vous me faites mourir de rire à chaque fois ! Etant donné la place que vous me consacrez tous les deux sur ce site en ce qui concerne la course à pied, je vais vous révéler une "petite" anomalie qui existe en France à ce sujet !

    En effet, les M 8 F (Master 8 féminine - c'est-à-dire les femmes entre 75 et 80 ans) ne sont récompensées que très rarement sur les compétitions et ont encore moins droit au podium ! Si j'ai eu droit au "podium" à Sceaux le dimanche 12 février dernier, c'est grâce à la ville de Sceaux qui, elle, est favorable à la remise de récompenses aux M8F. Alors que j'étais sur le podium ce jour-là et que je me trouvais pas très loin du maire de cette commune, je lui avais dit que j'étais très surprise de "faire un podium" car, globalement, il était très rare de récompenser les femmes de ma catégorie. Celui-ci m'avait alors répondu que cela lui semblait injuste et qu'il avait décidé que cela devait changer.

    Un maire qui, visiblement, a souhaité réhabiliter les "vielles" sportives !

    Bonne journée à toutes et à tous !
  • GM et Fiston
    • 2. GM et Fiston Le 24/03/2023
    Histoire d'une Championne de ...Cross

    Ici … c'est Radio Antony qui vous parle du Grand Stadium Ville des Sceaux … nous sommes le 12 mars 2023. Les marathoniens sont à leur 47 eme Cross.
    Il fait beau temps par cette belle matinée de Mars ,dommage ,dommage qu'il ne pleut pas aujourd’hui .
    Qu' à la surprise de tous les présents , le coup de feu en l'air du starter est déjà parti tôt le matin …. Radio Antony regrette vraiment la retransmission de la scène de départ .Mais l'arrivée sera assurée sauf si aucun prétendant ne se presente au point de departpour monter au podium
    La course a débuté bien avant que notre cameraman n'arrive. 5OOO vieilles femmes , jeunes femmes et hommes se sont alignés au depart du 47eme édition du marathon Ville de Sceaux ce 12 mars 2023 . Les athletes élites, parmi eux comme toujours la championne incontestable du dernier marathon Chantal Vincent . Avec un dossard marathon qu'elle n'a pu récupéré que la veille faute d'une présentation de sa pièce d'identité identique à son age ,elle s'est plainte en outre aussi à son entraineur pour avoir un brassard pour coureur où mettre son portable .Cette Chantal meme à un age avancé est comprise dans le groupe des athlètes d'élites..Les atlhletes dites d'élites plus competitifs devraient partir 15 mn après le départ. .
    Les coureurs feront 5 kms 500 c'est-à-dire 500 Mètres de plus que l'année dernière .Et cette fois encore chose formidable ils ne tourneront pas en rond pour ne pas tricher .Ils feront le tour de la ville et un peu de chemin caillouteux . La course sur du tapis gazon synthétique n'est plus pratique d'apres l'OSV (l'organisation de santé des vétérans).
    La journée commence à prendre fin .L'attente semble encore bien longue. A l'instant où je vous parle chers auditeurs , le soleil montre sa courbe à l'horizon pour se coucher, il fait encore plus frais maintenant que le matin .Dans l'impatience les gens qui attendent grelottent un peu ça se voit à leurs dents, Au demeurant ,la peur au ventre et dans l'angoisse , on se retrouve à attendre depuis ce temps de départ l'arrivée du heureux gagnant . l'heureux gagnant qui montera cette fois au podium recevra une médaille pour effort rendu.Mais on ne voit toujours rien arriver.
    Qui des 5000 athlètes toutes catégories va apparaitre en tete de fil .Les paris battent leur plein .Chantal est la promise .Elle est supposée la gagnante de ce Cross 2023 .
    .Enfin !!! on voit une hombre indolente apparaitre , grâce à notre téléobjectif on peut voir son n° et c'est plus clair On le voit nettement malgré la brume qui dissipe un peu la visibilité du dossard .C'est le n°3183 qui apparait .
    Le 3183 APRES 5 kms est enfin en vu .IL arrive …Est-ce un marathonien ou une marathonienne on va le savoir . Tout épuisé IL arrive comme à ses habitudes , mais il arrive quand même . il est tout proche de l'arrivée, on ne sait pas encore s'il peut franchir cette ligne ou qu'il succombe à sa fatigue. On le voit souriant ..oh non il montre sa langue Il n'en peut plus Hélas il tombe ! non il se relève !!!! il se relève …Encore quelques enjambées ..ENCORE quelques centimètres et tu y es pour ton trophée à soulever , courage fait un dernier effort .Oh !!!un autre coureur le 3206 tout en noir vêtu arrive derrière LUI Là .Il le talonne de pres, juste un peu de distance C'est le suspense total .Qui va franchir la ligne d'arrivée le premier . le 3183 ou le 3206 l'autre prétendant . On va le savoir. Ce n'est qu'une question de temps entre eux . Notre 3183regarde à droite et à gauche aucune aide, même de son entraineur ne viendra pour lui cette fois..les spectateurs crient comme dans une arène Ole!!! Olé!!! Olé !!. Un officiel leur crie par son porte-voix qu'ils n'ont pas à se mêler pour encourager quelqu'un . C'est le règlement de la course qui le stipule . A moins de 5 metres chacun pour soi. Le 3183 n'en peut plus ,il est à bout de souffle. On croit qu'il va abandonner à si bon chemin du but.
    Et pour la première épuisé le 3183 baisse la tête. Sombre jour et désespoir pour lui et ses amies et amis d'Alger Miliana " l'Aigle baissait la tète". Oui cette fois l'Aigle baissait la tete pour eux Ce qui nous rappelle à tous ce temps où "IL NEIGEAIT", ce temps de gloire et d'invaincu qu'on était aussi jusqu'à ce moment vaincu par sa conquête.
    hier c'était le grand podium, aujourd'hui c'est la "enieme "place pour lui .
    Pour la dernière fois le 3183 regarde le ciel ,il implore, il regarde encore et toujours le ciel . Chacun se demande pourquoi? A la seconde prêt ou l'autre coureur arrive prés de lui une pluie fine comme la rosée s'annonce . Elle inonde le visage et les yeux en pleurs . Le 3183 commence à rire ,l' espoir peut être renaît pour ce 3183. Un tout petit rire puis c'est le sourire ,tout le monde pense que c'est là son deuxième souffle qui arrive enfin. L' espoir perdu il y a quelques secondes semble revenir pour lui ;c'était son habitude dans TOUTES ses précédentes courses. çà y est ,il sourit déjà .C'est gagné .le 3183 franchit in extremis la ligne d'arrivée .Ouf!!! ….IL l' a franchi il l'a échappé belle cette fois encore. Tout époustouflé le 3183 va tout droit grimper sur le podium .C'était la plus dure étape qu'elle décroche dans les ultimes secondes
    Dis moi Fiston qu'est ce que tu écoutais . Un grand évenement GM d'un Grand coureur de fond le 3183 dans ses exploits . Et qui est ce 3183 fiston .Est ce un homme ou une femme .C'est une femme qui court au milieu des hommes Gm . C'est qui fiston ? C'est Chantal Gm ,celle qui rit tout le temps et t' envoie sa boussa en flash indirecte.
    Tu lui envoies une ROSE en carte postale pour son exploit et qu'elle m'envoie une photo fiston .
    Deux….Gm pas UNE .
  • Miliani2Keur
    • 3. Miliani2Keur Le 18/07/2014
    Oui

    ses propre resources, toujours la!

    le défi d'un individu sur soi est acquis ensuite pour toute la sociéte, c'est grace a cela que les réves d'individus sont devenus réalité presque naturelle.

    Cela me rapelle Saint exupéry citant son camarade guillaumet pris dans les glaces des Andes afin que le "Courrier" ne soit pas intérompû. Il le cite « Ce que j'ai fait, je le jure, jamais aucune bête ne l'aurait fait. ».

    Merci Chantal pour le rappel et Meskellil pour l'interrogation qu'on partage tous je pense.
  • Chantal
    Bonjour Meskellil,

    En lisant ton commentaire, je suis ravie de m’apercevoir que mon « message » est passé. A l’origine, j’avais écrit ce compte rendu de lecture non seulement pour le site de mon club d’athlétisme mais, aussi, parce que très souvent les sportifs sont critiqués (la plupart du temps par des « non-sportifs ») et ce, sans chercher à comprendre. Ce n’est pas ton cas mais, je dois bien le dire, je n’en suis pas étonnée car je « t’ai » lue assez souvent sur ce site pour connaître ton ouverture d’esprit.

    Quant à Ghandi, bien entendu, je partage totalement sa citation !
  • Meskellil
    • 5. Meskellil Le 16/07/2014
    Bonjour Chantal,

    Belle leçon de vie! Je me suis souvent posée des questions sur les raisons qui poussaient les alpinistes à défier les montagnes les plus hautes, les plongeurs en apnée les profondeurs marines...? Des défis difficiles à relever, extrêmes, coûtant la vie parfois!

    Sur des échelles beaucoup plus modestes, Je pense que l’attitude que l’on adopte face à la vie par rapport aux choses qu’on souhaite accomplir est déterminante. L’ouverture d’esprit, la créativité, la confiance en soi découlant de l’estime de soi, la capacité d’aller puiser dans ses propres ressources, multiples mais dont on n’a pas toujours conscience, le soutien dont on peut bénéficier peuvent faire la différence et nous donner ces ailes qu’on pensait ne pas avoir, ou qu’on pensait atrophiées.

    « Le bonheur, c’est lorsque ce que tu penses, ce que tu dis et ce que tu fais sont en harmonie » Ghandi.

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