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Les oubliés

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Sans titre 60

Oublier ceux qui nous ont donné et procuré beaucoup de bonheurs et de jubilations, c’est tout simplement de l’ingratitude d’où la définition d’un ingrat :  

C’est quelqu’un d’incrédule, c’est aussi un personnage provoquant voire troublant et non respectueux des autres. L’ingratitude, c’est être indifférent et non reconnaissant envers surtout ceux qui nous ont assuré et fourni, par le passé, tant de joies et tant de plaisirs. Néanmoins, la vie continue et les oubliés seront toujours présent dans nos esprits comme dans nos cœurs.

Jadis, de part de notre culture et notre existence, on ne pouvait en aucun cas oublier les bienfaits des hommes qui ont pu nous ramener tant de bonheur et tant d’enchantement, On les congratulait à chaque occasion, eux-mêmes savaient qu’ils étaient les petits lutins de la ville. Ces « ambassadeurs » dans leurs spécifications diverses, représentaient dignement les couleurs de la ville, sa culture, son histoire, sa richesse et surtout son tempérament.

 Ces hommes et femmes qui ont contribué largement pour glorifier notre sport en général, la ville de Ain Defla, avait toujours abrité les grands rendez-vous de cross et dans différentes disciplines à savoir, le Football, le Handball, l’Athlétisme, la Boxe, le Ping Pong, la pétanque, le Karaté et le cyclisme etc.… Et nous avons eu de grands champions à l’échelle régionale, nationale et même internationale.

 Nous avons cité la ville d’Ain-Defla comme nous pouvons citer d’autres villes et villages limitrophes d’Ain Defla. Ces villes et villages ont eux aussi leurs joueurs privilégiés, eux aussi ont fourni également de la joie et de la gaité à leurs populations. Eux aussi étaient ingrats envers leurs sportifs !!!

 Comment ces hommes et ces femmes qui ont écrit et façonné notre sport en général, peuvent-ils être marginalisés à ce point ? Point de matchs de jubilé, point de matchs d’honneurs, point de reconnaissances pour ces valeureux guerriers du sport.

 Ces champions étaient nombreux à travers les âges, nous nous sommes contentés de faire le portrait, choisi au hasard, de deux grands vétérans qui ont bouleversé et marqué notre sport roi qui est le football, il s’agissait de Ammi DJOUHRI Abdallah dit « Abdallah El Boulisse » et de son camarade KEBBAB Kamel dit « Bilbil ».

Ammi Feu DJOUHRI Abdallah dit « Abdallah El Boulisse »

Le premier qui fut un grand joueur des années 60, il fut également cet encadreur qui avait fait sortir, du champ de football, grands joueurs pour le club local qui était le SCD, Avec sa mobylette Peugeot, il roulait à travers toute la ville pour faire rappeler à ces jeunes benjamins qu’ils avaient séance demain à 17 h. Il était infatigable, discipliné et il aimait beaucoup le sport. Il en avait fait sa raison de vivre. En tant que joueur, il était courtois. Il aimait abondamment rire et s’amuser. Il fut également ce joueur, avec son dribble et ses feintes du corps impressionnantes.

Nom Prénom Observation Nom Prénom Observation
1ère    G   é   n   é   r   a   t   i   o   n
01 Lounici Aek - 10 Mahmoudi Ahmed Dit Kollih
02 Khedim Rezki - 11 Bouchiba Allel Joua aussi à bordeaux
03 Djouhri Abdallah - 12 Dilmi Med Dit Hchaichi
04 Gharbi Mohamed - 13 Amour Med Flèche noire dit boukdidech
05 Mataoui Aek - 14 Moungueb Moussa Joua à Marseille
06 Kouache Ahmed - 15 Mozaili Med Gso ex. Chlef
07 Meraimi Moussa - 16 Tamasaoudet Aek Dit Tchatcha
08 Visignole - Entraineur 17 Léquerre - Entraineur
09 Baldacci - - 18 Ibrir A/Rahman Entraineur joueur du FLN

 

Ammi Abdallah fut aussi ce personnage sérieux, sobre et intelligent. Il était également un bon père puisqu’il avait élevé sa famille dans la dignité et avec un amour unique. En plus de cela, sur les terrains comme partout, il était cet homme simple, sympathique et possédant un cœur généreux. Il ne savait donner que de l’amour en famille et autour de soi.

Dans son voisinage ou avec ses amis, il était aussi très adulé par tout le monde et surtout par ses bambins. Il avait également cette manie de procéder à une passe judicieuse tout en faisant basculer totalement son corps à la Kopa ou à la Di-Stéphano en lançant la fameuse phrase « rouh eddim »

Il était petit de taille, trapu et costaud, pas athlétique, néanmoins grand de par sa vision de jeu sur le terrain. Il savait anticiper sur les déroulements des phases du jeu. Il savait aussi placer et faire repositionner ses partenaires, qui, eux aussi, savaient parfaitement l’écouter. Lui et ses amis savaient copieusement nous donner cette joie et cet enivrement. Parce qu’ils savaient également que les fans se déplaçaient en grand nombre et à pieds nus. Afin de voir ce grand club et ses talentueux joueurs comme des véritables démons, les joueurs le savaient parfaitement, et c’est pour cela qu’ils se démêlaient uniquement dans l’espoir de satisfaire leurs fans. Les joueurs des deux générations furent entrainés dans l’arène du FAJ appelé «aussi champ football » actuellement le jardin en face de la Wilaya, ce n’était pas un véritable stade parce qu’il ne répondait aux normes requises, mais c’était là dans cette enceinte où furent préparés ces grandes étoiles.

KEBBAB Kamel ou BILBIL

Il fut surnommé la bête et possédant un pied gauche foudroyant, terrible et dangereux, Bilbil fut également ce surnom à cause de son tir gauche dévastateur, possédant aussi un gabarit ayant la corpulence et la forme d’un athlète, un corps musclé naturellement sans pour autant s’adonner à ces incessants aux exercices.

Il était doué d’une force herculéenne et d’une étonnante vitesse, trapu et très enveloppé dégageant une force paraissant paisible mais lorsqu’il est en possession du ballon, il devient insaisissable et quand il s’approche des 18 mètres, il lance un tir percutant et violent qui généralement atterri au fond des filets. Si par malheur, le gardien arrive à l’intercepter, alors il tombe raide blessé gravement et souvent il ne termine pas le match.  

Il aurait été préférable de l’avoir dans son camp que dans l’autre, il ressemblait à un grecque de par sa morphologie. Et surtout par les traits de son visage qui lui donnaient cette assurance et cette confiance. Dont seuls les Goliath de l’Antique Grecque en connaissaient le fameux secret. La boite de chemma ne le quittait presque jamais, elle était ce stimulant nécessaire et obligatoire pour lui permettre de lui donner des ailes en même temps cette force, cette vigueur afin de la traduire convenablement sur le terrain.

Baptiser ces stades, ces édifices sportifs ainsi que ces arènes par ces anciens et valeureux joueurs du football, serait un geste très apprécié, malheureusement, ils n’ont pas pu avoir cet honneur.

Nom Prénom Nom Prénom Observation
2ième   et  3ième    G    é    n    é    r    a    t    i    o    n
01 Rezkallah Rachid 20 Djellit Mahdèd Dit mayo
02 Mokadem Abdelkader 21 Mokadem Abd/rahmane -
03 Kebbab Kamel 22 Hitache Abed -
04 Riffi Benyoucef 23 Attafi Aek -
05 Garni Youcef 24 Mokadem Abdellah -
06 Kaddoun Ahmed 25 Benghanzet Dahmane -
07 Zidouk Mohamed 26 Abada Si Moh -
08 Djaballah Mohamed 27 Miraoui Abd/rahmane -
09 Attafi Djilali 28 Ibrir Abd/rahmane Entraineur FLN
10 Allili Ahmed 29 Daoudi Belarbi -
11 Kastali Gacem 30 Benghenzet Hamid -
12 Hamidi Ahmed 31 Bouri Abderrahmane -
13 Labdouni Ahmed 32 Sbaihia Larbi -
14 Sâadoune Djelloul 33 Ferrahi Mohamed Dit Banus
15 Belahcen Merzouga 34 Daoudi Abdelkader -
16 Taibi Mohamed 35 Khouidmi Mohamed Dit Hamed
17 Benghenzet Omar 36 Talhi Sid Ahmed -
18 Bekka Slimane 37 Beldi Mohamed Dit Bouziane
19 Miloudi M’hamed 38 Meknaci Ahmed -

 

Il devait être sélectionné en équipe nationale comme ailier gauche, durant la période des années soixante dix (1970) sous la houlette du l’entraineur Lucien Leduc, Bentifour Abdelaziz, alors adjoint, avait pressenti Kebbab Kamel comme étant le futur ailier gauche de l’équipe nationale.

Néanmoins, le joueur en question, avait à l’époque une triple licence de football, il jouait à Blida, avec le SCD d’Ain-Defla et enfin l’USMH d’El Harrach parce qu’il vivait entre ces deux localités. Son cœur oscillait entre Ain Defla et El Harrach, Une fois, la fédération s’était aperçue de cette mésaventure, alors, elle avait changé carrément son avis à propos de sa sélection en équipe nationale. 

Les joueurs de ces deux générations ont beaucoup apporté au club local, ils étaient tous des génies, pratiquant un football digne de ce nom. Tout le monde se bousculait et attendait avec impatience le jour du match. On se déplaçait à pied et à vélo jusqu’à El-Kherba pour voir et se gaver de ce football unique en son genre. Plein de vivacité, cette technique et ses prouesses incomparables. Ceux qui étaient privilégiés partaient avec Ammi feu Dracine sur sa GIVA4 appelée aussi taxi El Gharam, on ne s’ennuyait jamais avec notre cheikh. Comique et blagueur, Il avait cette particularité pour la préparation et la vente des olives vertes qui furent appelées Teffah (pomme).

Parmi les fervents supporters, on notera les fameux Hadj Ghrissi et Medouar Chérif dit Kiki. Le premier d’un âge très avancé était un fou du club par contre le second était un petit enfant de 12 ans infernal mais grand par son amour pour le club. C’était vraiment de véritables fans, ils savaient créer de l’ambiance, des chants relatifs aux exploits du club du SCD et qui enivrent les esprits, tout en créant une frénésie inégalable. Ils savaient aussi animer avant, pendant et après les matches, c’était le bon vieux temps.  Ils avaient aussi cette envie de gagner, d’être les meilleurs. De faire plaisir à ces milliers de supporteurs pas à cause de leurs intérêts personnels ou de l’argent. Mais ils aimaient leur ville, ils étaient également de véritables représentants des couleurs de leur club local.

Ces joueurs avaient presque tous des surnoms à cause de leur morphologie, de leur taille, de leur ingéniosité et surtout de leur caractère. C’était leur histoire et celle de leur ville. Ces joueurs étaient nombreux, nous nous excusons auprès de ceux qu’on avait omis de les citer, ils furent tous invincibles et dotés d’une générosité inégalable, nous avons appris beaucoup d’eux, ils étaient simples mais combien aussi grands et dévoués.        

Il ne faut jamais oublier, ceux qui sont montés au front malgré leur jeune âge, ces jeunes lycéens étaient la crème de Ain-Defla. Ils étaient cultivés, sportifs et dotés d’une générosité et d’un courage incomparable, ils aimaient leur ville. Ils aimaient leur pays alors ils se sont sacrifiés trop jeunes :

Jeunes lycéens partis au front, c’était l’époque des juniors
Nom Prénom Nom Prénom Observation
01 Ali Haimoud Ahmed 07 Mourah M’hamed Epoque de Rezki
02 Kaddour Med-Seghir 08 Belaribi Tahar      "       "
03 Bouhaik Mohamed 09 Sohabi Mohamed      "       "
04 Saadi Ahmed 10 Benhamdoud Aek Dit Raboti
05 Douchi Mohamed 11 Djaballah Djelloul Le blond
06 Meraimi Moussa 12 Zerkaoui Larbi Le rouquin

 

Tous sont partis, certains d’entre eux sont morts au champ de bataille comme leurs frères prédécesseurs pour la survie du pays, et sans oublier le jeune prodige, qui, à l’âge de 17 ans, également sportif, est monté lui aussi au front, il s’agissait du jeune Kadjounia Maamar natif de Chleff avec sa soeur Hlima qui furent ramenés lors du séisme de 54, et, adoptés par Madame Belaiche dit Aicha Bacha (Moudjahida), Hlima, morte, devenue par la suite une avocate ou bien juge aux environs de Sidi Bellabes.

Ils étaient tous doués, possédant l’amour du pays, cultivés et courageux et sans oublier notre héros qui est ce jeune Kadjounia Maamar qui a fait partie malheureusement des oubliés de l’histoire de la glorieuse révolution Algérienne.

Nous ne pouvons oublier ces « oubliés » des villes et villages limitrophes qui ont fait eux la gloire de leur village et de leur région, et pour ne citer que ceux-là :

  • Boumedfâa :   Lakhal, R.Benameur, A. Boumediene, M. Hadj Med, R. Hassen, Zouaoui, Bourougaa. Mahiout.
  • Djendel :   Meharzi,  Zouaoui, Benzina, Bouregaa, Bouziane et Mahiout.
  • Miliana :   M. Landjerit, K. Landjerit, Goutti, Fodhil, R.Boudaoui, Kadi, Rabea, L.Touil, Benbarek, Heboul.
  • Khemis Miliana :   Moha, Belkheir, Benmira, Danda, K.Bellila, Maazouz, A.Itième.
  • Rouina :   Gacem, Diouani, Douba, Bestita, Bouchakor.
  • Attaf :   Itim, Seghir, Akouchi, M.Kebane, Zerrouki, Bekhaouda.

Si les responsables des villes et villages et surtout ceux du pays n’assistaient et ne soutenaient pas ces anciens « ambassadeurs sportifs » D’ailleurs, la plupart, d’entre eux, sont devenus malades ou très démunis. Qu’adviendra t il, alors, pour le citoyen simple et sans ressources.

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SCD/ 1er Février 1952

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SCD/ 1964

Par DEGHRAR Djillali

Commentaires

  • keryma
    • 1. keryma Le 27/09/2016
    Bonsoir Djillali, et bonsoir tout le monde,

    Encore un sujet assez intéressant. C'est bien de parler de tous ces sportifs joueurs de foot de notre pays, nous ne les connaissons pas personne n'en parle, sauf les photos .. Et bien sûr ceux comme toi qui les valorisent si justement et fièrement dans ce texte très explicite et si détaillé, je pense que parmi eux il y en a bien qui sont encore de ce monde, tu aurais pu en prendre un ou deux en aparté (si possible) et leur demander de parler de cette vie .. leur vie sportive et cette époque.. leur époque.
    Merci Djillali c'est un plaisir de te lire à chaque fois. Il faut continuer

    Ton amie Kéryma,
  • Chantal
    Oh ! Comme vous avez raison Djillali Deghrar de rendre hommage à ces hommes et de valoriser leurs exploits sportifs car ils le méritent amplement !

    Tout comme vous, je trouve regrettable et affligeant que ces hommes aient été oubliés mais votre article prouve, s'il en était besoin, qu'ils ne l'ont pas été totalement et c'est heureux qu'il en soit ainsi.

    Bonne soirée à tous.

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