Nordine Kaddouri dit El-Miliani
- Par algermiliana
- Le 30/01/2018
- Dans Le coin de Djillali DEGHRAR
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Nordine Kaddouri dit El-Miliani, était un homme très malade
pourtant, il n'a jamais arrêté de travailler ...
A Ain-Defla, tout le monde connaisse et parle de Nordine Kaddouri, connu sous le surnom d’El-Miliani. Cet homme à lui seul peut remplacer dix (10) voire vingt (20) agents de propreté de la ville d’Ain Defla. Il travaille en solitaire, de temps à autres, il fredonne quelques vielles chansons. Silencieux, La plus part du temps. Les passants, de temps à autres l’invitent à prendre un café, manger un casse-croûte ou tout simplement boire une limonade bien fraîche. Très aimé et très adulé par la population, il était devenu, en quelque sorte, le chouchou des habitants de la ville. Tout le monde le saluait et discutait un peu avec lui.
Introduction
Du haut de la montagne de Doui, on aperçoit à partir d’une certaine hauteur, les cités ainsi que les bâtiments qui s’éparpillaient et s’étendaient à travers toute la ville. On entrevoit également avec fierté le tracé des routes et ruelles, les esplanades vides ainsi que les endroits vastes réservés aux arbres fruitiers et la culture des pommes de terre. De loin, on sentait cette netteté qui émane de ces faubourgs, de ces périphéries et de ces environs. De loin on ressentait ; au milieu de tout cela, surgissait un homme, un véritable kamikaze qui ne s’arrête jamais, on dirait qu’il est fait en acier, il ne se fatigue plus. Il n’a qu’une seule envie, celle de travailler et amasser les objets trainant dans les rues.
Profil
Un homme trapu, costaud avec un teint blanc qui tend vers une sorte de rougeur maquillée, d’ailleurs certains l’interpelle le « rougi ». Il s’appelle Nordine Kaddouri, né en 1957 à Miliana. La soixantaine, souvent très silencieux, de temps à autres, lorsqu’il se détend ou il s’appuie sur un battant, alors, il chante des chansons de sa jeunesse. Des chansons d’amour bien évidemment distinctes et bien claires. On a constaté que ces vers de poèmes l’on sérieusement marqué et pénétré. Sinon comment, malade, il arrive à se rappeler de ces morceaux qui ont ballotté même ceux qui sont encore conscients. Et, lorsqu’il s’assoupie, il dort la bouche ouverte. Il avait l’air d’être malade, lorsqu’on entame la discussion avec lui, alors, dès fois il bafouille, il fuit du visage, dès fois il répond à travers, et on comprend rapidement que c’est un homme qui a perdu toutes ses potentialités et toutes ses facultés mentales, donc, on comprend rapidement qu’on a affaire à un malade mental. Un malade qui ne sait faire que du bien (nettoyer la ville des déchets et des détritus).
Parcours
Autrefois, et, d’après ceux qui l’ont connu, lorsqu’il est venu à Ain-Defla Nordine Kaddour était un sain d’esprit, il recherchait du travail, quelques années plus tard, il est devenu malade. Personne n’a su comment il est devenu un malade mental. Et, depuis, il ne fait que ce travail à savoir : nettoyer, nettoyer et nettoyer. Du matin au soir, il ne sait faire que ramasser les objets qui trainent sur les rues. Belgacem Lamamri, facteur de fonction, actuellement retraité, il était, en quelque sorte l’ange gardien de ces malades mentaux qui déferlent sur toute la ville.
Tout d’abord, Ils les ciblent, ensuite, en compagnie d’autres collègues cette fois-ci tous des (coiffeurs) Ensembles, ils procèdent au nettoyage de ces malades tout en leur faisant des coupes de cheveux, bien les nettoyer, leur enlever, aussi, les poils en surplus. Ensuite, chaque mois, ils leur font prendre des douches. Pendant l’hiver au niveau des douches privées, durant la période estivale, c’est au niveau de l’oued de B’DA. Des habits pris au niveau des friperies, lavés et séchés par des volontaires. Ensuite remis aux malades avec ; en plus ; bien les barbouiller avec de l’eau de Cologne. C’est devenu un rituel. Rendons un grand hommage à ces guerriers du bien qui ne savent, eux aussi, que de faire du bien et surtout à des malades pas ordinaires.
Opération chirurgicale des yeux
Miliani Nordine Kadouri faisait partie du lot de ces malades. Un jour, Miliani était malade, il avait une petite canne, un fait inhabituelle, qui lui servait de guide parce qu’il il ne voyait pas bien. Malgré, la canne, il se cognait devant tout ce qui se trouvait devant lui. La canne ne lui servait donc à rien du moment qu’il ne savait pas comment tâtonner. Il avait un problème au niveau des yeux. Une dame s’est arrêtée auprès d’eux et avait demandé aux présents : qu’a–t-il le pauvre Miliani ? Les présents lui ont répondu que Miliani ne voit pas correctement. La dame avait demandé aux personnes présentes de le ramener à l’hôpital et depuis, Miliani, avait subi une opération chirurgicale, il se porte à merveille. Il continue de faire son travail d’antan. Celui qui le faisait si bien et sans aucun détour.
Les handicapés mentaux
Que peut-on dire, de particulier ou de spécial, à propos de ces pauvres personnes qui vivent dans un monde à part, celui qui leur appartient. Un univers peut être singulier ou remarquable ! Ils rigolent, ils chantent, ils mangent, ils boivent. Nous ne savons pas ce qui se passe réellement dans leur tête ? Comment réfléchissent-ils ? Comment communiquent-ils entre - eux ? Avec l’extérieur ? Avec leur intérieur ? S’ils ont en un vraiment ! Néanmoins, ils ont l’air d’être superbement gais et satisfaits dans leur propre nuage.
Les psychiatres qui sont censés connaitre les gênes de ces pauvres malades ou qui savent très peu. Toutes les parties de leur corps sont sain mis à part leur cerveau qui présente des défaillances mentales dues à plusieurs troubles dus à l’hérédité ou accumulation de maux et complications..
Cependant, me semble –t-il que les vrais malades aliénés ou déments c’est les autres, ce sont ceux qui se prétendent être normaux. Un comportement dingo avec des conduites qui frôlent la discorde. Ils font des choses bizarres et irréguliers (vols, chapardages, mensonges, trahisons et bien d’autres afflictions que nous ne pouvons les citer tous) Les pauvres malheureux malades, ils vivent dans leur coquille bien fermée avec une étanchéité implacable, ils ne demandent rien à personne sauf de voir vivre tranquille dans leur monde à eux parce qu’ils ont en eux marre du nôtre.
Conclusion
A lui seul, il pouvait rivaliser les agents de l’APC (assemblée populaire communale). Il n’était pas payé, pourtant, il faisait correctement son travail en le comparant l’ensemble des travailleurs, tous réunis. Un jour, en plein chaleur estivale, je l’ai croisé et lui offert une limonade bien fraîche, je discutais souvent avec lui. Ma curiosité était grande à son égard, je voulais tant savoir s’il avait des enfants ? Une épouse ? Voire une famille ? Connaitre aussi s’il avait des frères et sœurs ? Que faisait-il comme travail ? Toutes ces questions me taraudaient l’esprit. Il était souvent évasif, parfois un peu trop, il répétait des mots incompréhensibles et insondables mais en dernier, il rigolait beaucoup, il te force le respect et la considération. Comme d’habitude, Il avait laissé s’échapper, de sa bouche, une phrase qui, cette fois ci était surprenante et en disait énormément de choses. Cette phrase me marqua beaucoup, il disait que : « Ces habitants sont très négligents et très insouciants » !!!
Commentaires
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- 1. Miliani2Keur Le 01/02/2018
Un reportage Djilalli Pur jus
Yatik essaha Khouya Djillali et honneur et grace a cette dame qui a "redonné" à El Miliani ses yeux...
un Texte en Gros plan et trés discret sur un visage de cette Algérie oubliée des palais Algérois ... chacune de nos cités a ses visages hors normes veillant sur elle et distillant bonté et chaleur dans ce monde de plus en plus agressif... encore chapeau bas le Reporter pour ton effort dans le texte et la photo et ton Rendu émouvant, humaniste.
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