Au temps où il pleuvait
- Par algermiliana
- Le 01/01/2016
- Dans Le coin de Med BRADAI
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Le Chapon
C’était au temps où il pleuvait ….qu’il en pleuvait encore plus Où, tout comme Barbe Noire sillonnait les mers sans peur…., un chapon plus vaillant que sans reproche sur un vaisseau fantôme voguait…
Mes souvenirs même si pas lointains sont –ils ,vont dans ces moments d’une nuit des temps de mon époque, quand l’oued Chélif si paisible en été donnait tout l’impression d’un calme cours d’eau murmurant l’air doux de ses galets au soleil pour tirer plaisir et jouir de nos baignades. Mais à l’hiver, il lui arrivait au temps où il pleuvait, qu’il en pleuvait encore plus, par un fait inexplicable pour la raison humaine qu’il abroge l’air harmonieux des orphéons par une intensité grave jusqu’ à la déployer dans toute sa force naturelle pour se mettre en colère et s’affirmer être incontestablement le grand des grands Oueds d’une plaine sans fin. A tout moment de sa grogne il laissera ce soin à penser pour tout aventurier espérant le traverser, qu’il faudra plus y compter le prendre à l’endroit du passage à gué. C’était ça l’oued Cheliff quand il pleuvait et qu’il pleuvait encore plus.
Ces moments où il pleuvait, et qu’il pleuvait encore n’en seront encore que détresse en ce temps de mon époque. Ces moments arrivaient souvent où l’on voit les eaux troubles de crue du Chélif emportant tout à leur passage, arbres déracinés, bêtes et parfois hommes pris au dépourvu dans leurs sommeils ou dans leurs inconsciences. Pour les anciens riverains habitant ses bordures, la nuit les obligeait à rester éveillés jusqu’au matin. Que de fois, prêts comme des nomades ils le seront à tout moment, parfois en pleine nuit, parfois au début d’un soir obligés à emporter ce qui leur était nécessaire et abandonner un peu les lieux jusqu’à ce que le lit de l’oued récupère ce qui a pu lui échapper par mégarde. De ce temps on a en mémoire ce gourbi venu du néant, ne trouvant point d’écluses dans cet oued sans rivage continuait un périple chemin au gré des flots.
Cette masure déracinée de sa terre, flottante au milieu des eaux boueuses où tout au dessus de sa toiture comme une girouette, pas un tétras mais un joli coq au plumage coloré lançant son cocorico d’appel de détresse à qui veut l’entendre.
Sans le vouloir ou pris au dépourvu le chapon s’est retrouvé avec ses pattes assorties d’ergots comme un mât qui inspire le style nouveau du rococo s’ajoutant au décor d’un vaisseau fantôme en dérive, flottant et emporté par un courant à la merci des eaux en troubles du Cheliff.
Dans cette nuit des temps de mon époque c’est l’une des victimes parmi tant d’autres animaux avec leurs propriétaires qui fera date pour un temps d’actualité au village.
A suivre...
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