C’était hier…
- Par algermiliana
- Le 19/10/2023
- Dans Le coin de Med BRADAI
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On se rappelle encore de ce temps aussi loin. Que de beaux et bons souvenirs qui reviennent lorsqu’ on se rencontre après une absence et qu’on se remet à raconter et à évoquer ce bon vieux temps de notre enfance. Des Souvenirs qui restent cachés dans un coin de notre mémoire mais qui provoquent en nous cette sensation douce, amère de la nostalgie. De cette époque, ses images d’une vie écoulée d’un lieu quelconque ou habituel sont restées toujours en noir et blanc pour les dire et à redire entre nous sans lassitude de ce temps de notre passé.
Une enfance dont on se rappellera toujours ses sentiments de désillusion et de ravissement, comment on l’avait passée dans un lieu dit avec ses recoins et quartiers comme partout ailleurs. Pour nous l’endroit était tout choisi, et c’est là où en groupe on se regroupe habituellement. Chaque’ endroit avait une appellation propre à son environnement. Pour se distinguer de quartiers en quartier il y avait S’habe Dardara, S’habe Sidi bouchaala, S’hab el fana, S’hab la cave, S’hab lanixe (annexe), S’hab Ettarcha (Sourde). Beaucoup de nouveaux venus au village qui habitent n’en connaissent pas pourquoi cette appellation du quartier « Ettarcha». Un jour alors que j’étais devant notre ancienne demeure, à ce hasard de m’être trouvé là, il y avait un groupe de jeunes qui se chamaillaient entre eux devant moi, chacun avait sa version bien différente de la réalité sur l’appellation « ettarcha », quelqu’un parmi eux m’a vu et reconnu est venu vers moi pour dire puisque je suis ancien du coin si je connaissais la signification du mot « ettarcha » pour ce quartier. J’ai commencé à leur dire que son histoire vient de ce temps où la femme d’un colon dont son nom est Marouby habitait le coin je leur ai montré sa maison qui était tout prés. C’était un riche propriétaire terrien. Tout près il avait construit un grand abreuvoir à trois compartiments pour ses bêtes, un abreuvoir pour les petits veaux et les deux autres pour les vaches et taureaux, une fontaine publique s’y trouvait et coulait à longueur d’année. L’eau était si froide même en été. elle passait par canalisation en fonte sous les eaux du Cheliff qui la refroidissait avant d’arriver au village, tout le voisinage s’approvisionnait de son eau potable. L’eau était gratuite.
Une autre fois, dans un café pensif une cigarette au bec je regardais le ciel comme si je n’avais jamais vu passer une hirondelle, quelqu’un est venu me dire si je suis du lieu et si je suis ancien du village, il dit qu’il ne m’avait jamais vu dans le coin, il me regarde comme si j’étais un nouveau venu en rajoutant encore que je suis bien un nouveau parmi les nouveaux au village. Je lui ai posé ma question s’il était un ancien aussi au village ou dans ce quartier, il me répond qu’il était bien un ancien et il rajoute le nom de sa famille pour le prouver. Alors je lui ai dit « est ce que tu te rappelles du bassin Marouby dans ce village». Tout Surpris il me repond : Quel bassin ? Au nom de sa famille prononcé je savais que même ses parents ignoraient l’existence des trois abreuvoirs du village, j’ai clos la discussion pour ne pas dire autre chose. L’endroit de ce bassin, était ainsi notre lieu de jeu et de rencontre. Tous les gosses du coin préféraient venir à cet endroit du bassin juste à proximité de notre maison. Notre jeu parfois turbulent avec des cris dérangeait les voisins. La femme du colon ,une vieille grosse dame sortait chaque fois avec un balai à la main pour nous disperser du lieu. Si elle ne balayait pas la devanture de sa porte , on la voyait assise là devant sa porte à tricoter et nous regarder avec colère. Parfois on la voyait injurier un vieux qui dépassait bien les 100ans qui n’était que le grand père de Myster Benharket elle venait jusqu’à lui pour le voir prier et le pousser à quitter les lieux .Il priait continuellement du matin jusqu’à midi, il a fait son pèlerinage à la mecque à pied. A tout temps elle ne voulait le voir prés de chez elle faire sa prière et pour le lui dire il fallait qu’elle attende qu’il finisse sa prière .Chaque fois elle devra attendre, mais à chaque fois elle finira par s’en aller. Le grand –père était très patient ne lui a jamais adressé un mot jusqu’à sa mort. On ne la laissait jamais tranquille avec nos bêtises. Elle ne s’en foutait pas mal de nos cris. Sourde des deux oreilles, elle ne nous entendait pas. De là est venu aux autres quartiers à appeler les gosses de ce coin S’hab Ettarcha. le mot S’hab veut tout dire simplement ‘’les gars ’’.
Ils ont su et connu quelque chose de notre passé d’ enfance dans cet endroit qui est le leur maintenait. Je crois qu’ils ont été satisfaits de cette vérité qui leur était inconnue à ce jour. Mais bien des choses de notre passé en ce lieu resteront cachées pour eux et ils ne le feront jamais .Les temps ont bien changé pour faire en ce temps ce que nous faisions dans notre temps.
Pour les groupes de quartier les bagarres n’ont jamais cessé entre eux. soit après une partie de jeu au ballon, soit à la sortie d’école, soit au cours d’une baignade dans l’oued. On se rappelle ce temps ,nous qui habitions tout prés de l’école , à l’heure de la rentrée ou sortie des classes quand la cloche vint à sonner , le père ou la mère diront ‘’tiens mais tu es encore là à trainer, la cloche vient de sonner ou bien la mère dira tiens c’est déjà midi la cloche vient de sonner oul koucha mazal ma soukhnetche el kessra ‘(le four n’est pas encore chaud pour la fourrée ), quant à la cloche de l’après midi pour la sortie, elle n’avait pratiquement pas assez d’ importance quand on arrive en retard au gouter mais on arrivait toujours bien après pour jeter notre cartable et ressortir précipitamment dehors au jeu.
A l ‘époque il n’y avait pas de télévision Et ce n’était que vers les années 60 qu’elle a fait son apparition chez ce colon. Son fils travaillait à la Radio d’Alger. il faisait partie des Radioamateurs de ce temps.il avait élaborer un systeme de reception avec une pylone haute de plus de trente metres. En été ses parents ouvraient la fenêtre toute grande pour un peu d’air frais, ce qui donnait un peu d’espace pour nos yeux à regarder un film. Je me rappelle d’un film cow boy l’acteur était le même que dans le film Samson et Dalida, Victor Mature.En ce temps on connaissait les noms des geants de l'ecran jGary cooper ,john Wayne, James Stewart, Henri Fonda ,yul brunner marlon brando et bien d'autres comme on connait maintenant les noms des footbaleurs de tous les clubs. Le cinéma était notre préoccupation une fois par semaine un dimanche après midi. Des fois on avait de la peine d’attendre jusqu’à l’entre acte pour nous faufiler et entrer. On ne verra que la demi heure qui reste du film.
Ce temps nous emmenait à haire aussi tout ce qu’une projection nous montrait sur un écran et à nous le présenter comme mauvais et cruel dans un film. On a fini à ne voir les Indiens que comme des sauvages et avoir pitié des yankés qui volaient leurs terres ;à avoir peur des soldats allemands et soldats japonais ,quand on les voyait apparaitre .Même les avions Stuka avaient un son qui nous terrifiait lorsqu’ils faisaient une pique pour attaquer.
Et ce fut qu’à chacune de nos sorties de la salle de cinéma après une séance qu’on se revoit dans la rue à raconter par détail tout le déroulement du film, à faire des gestes à gesticuler et articuler avec fantaisie les titres des films. Avant le jour »j » de la projection on ne cessera nos allées et retours pour Voir et revoir ces affiches qui vont correspondre avec les scènes des films. Les films qu’on a pu voir en ce temps tels Le passage de Santa -Fe l homme aux colts d’or, jack slade le damné, l’homme de l’ouest , le relais de l’or maudit ;la flèche brisée, la première balle tue, les affameurs,3H10 pour Yuma, le train sifflera trois fois, les sept mercenaires, le dernier train de Gun Hill, Terre sans pardon ,l’homme qui tua liberty valance, rio bravo, le desperado, le vent de la plaine, Pat Garret et Billy le kid ,L’homme traqué .la poursuite infernale la charge heroique seuls sont les indomptables Ali Baba et les 40 voleurs.
Comme on ne pourra oublier des films qui nous ont marqués pendant une jeunesse Jody et le faon ,l’ile des robinsons , Bonba enfant de la jungle la vallée de la paix. Les mystères de Paris. les films muets avec leurs’ interminable notes de son du piano.
Quand rien ne va et qu’on a rien pas un sou en poche Pour se payer et avoir une place au ciné, on se voyait courir et courir des fois là et là pour faire des commissions en temps libre afin d’ avoir un douro ou zoudj douro 10 ou 20 frs , c’est aussi dérober et vendre trois ou quatre œufs de la poule pondeuse. que la mère récupère dans la semaine Elle ne s’en doutera jamais en pensant toujours qu’une souris est bien passée pour lui avoir dérobé ses œufs. Elle changera de place et les cachera le mieux qu’elle peut mais cette souris revient toujours pour lui en prendre ces trois ou quatre œufsen fin de semaine. C’était le temps où il n’y avait que le cinéma comme distraction une fois par semaine .Une première séance à 14h pour les petits agés et la 2eme séance à 17h pour les familles les militaires et les grands âgés .Nous autres pour la première séance de la projection on se contentait des films cow boys, films policiers , tels que l’inspecteur aime la bagarre, Eddie Constantine , les films de cap et d’épée les trois mousquetaires.
Du samedi soir au dimanche et au moment des vacances dans le lieu-dit de nos rencontres on prenait l’ exemple de ce qu’on voyait comme scènes de batailles au cinéma entre peaux rouges et visages pales.
On avait un terrain ou l’on pouvait jouer et taper sur un ballon .L’endroit n’était guère qu’une petite étendue en pente mais paraissait à nos yeux une vague immensité de terre.
En dehors des vacances on pouvait aussi jouer différents jeux. Des jeux qui se jouaient dans l’époque de l’année suivant les saisons .Les jeux d’hiver n’était pas comme l’été et les jeux d’automne n’était nullement ceux du printemps. Il y avait la petite balle- la pelote fumée _ gendarme et aux voleurs - indiens et cow boys. la toupie. Sig( 5bâtonnets du laurier) En hiver c’était la chasse aux oiseaux tout prés des champs fraichement labourés. du froid et de la neige on se souciait peu quand il s’agissait de rester à longueur du temps guetter l’oiseau qui va mordre au piège. Le jeu de noyau avec nos sacs que nos mères cousaient . Et puis il y avait ce temps où périodiquement on se donnait à la lecture des illustrés. On se regroupait dans un coin et on se partageait nos bouquins, le jeu de bille – la toupie.et bien d’autres jeux….et quand la saison des vendanges arrive on sentait que les vacances touchaient à leur fin. Que l’école est proche.
Il y avait tant de vignoble dans la région . les tracteurs et leurs remorques qui égorgeaient de grappes de raisins venaient et revenaient toujours pleins pour jeter leur contenu dans ce grand bassin de la cave afin d’être écrasés.
Quelques grappes de ces remorques n’iront jamais à ce grand bassin , par un harpon au bout d’un long roseau elles seront happées au passage ; .Mais pour nous il faut bien courir après et éviter en même temps à ce qu’ ’un coup de bâton du gardien sur la remorque ne nous atteint .Bien des fois on sera à courir pour rien derrière un chargement, mais on attendra une autre remorque qui viendra. A Longueur de journée on avait que ça à faire .Mais on devrait surveiller nos alentours si nos parents nous voyaient et surtout nos deux gardes champêtres du village, aux remorques de raisin, chacun tenant Le bruit infernal des trois roues sur le goudron débutait bien tôt au matin il ne finissait qu’à un moment de la sieste quand le soleil tapera bien fort pour reprendre notre jeu l’après- midi.
Je me rappelle je roulais sur ce genre de "carriole " qu'on faisait avec trois roues de roulement une à l'avant et deux à l'arrière. L’heure indiquait peut être 16h de l'après midi, je descendais lentement quand surgit derrière moi NADAL un colon qui habitait en bordure de cette route; il était très méchant et on le craignait tous il portait toujours ce chapeau de cow boy avec sa calotte haute et de larges bords d’un tex willer..avec sa jeep il m’en voulait depuis un temps .Ors ,un jour pour m »écraser avec ma carriole il arriva tout droit sur moi. Je n'ai eu que le temps de sauter de l’assise de ma carriole. Je l'ai vu faire escalader la roue avant de sa jeep sur ma pauvre trois roues pour la briser, au premier coup. Une fois ,deux fois une troisième fois ,elle résistait encore c’était du bois dur ,même le porte guidon était solide. Aces rebus de planche il a essayé à maintes reprises après elle lui résista toujours .Je le voyais faire la rage au cœur je voulais récupérer ma carriole mais avec la peur au ventre s’il m’attrape . A sa énième tentative je me suis précipité je l'ai retiré. Il m’a vu que j’ai pu la retirer et j'ai pu fuir devant lui emportant mon trésor avec moi . Fou de colère avec sa jeep il me poursuivit mais devant une pente bien dangereuse il ne pouvait aller plus loin ni continuer à descendre encore. De loin je le voyais dans sa jeep et il voyait que dans mes bras ma carriole à trois roues était bien serrée contre moi. Et de loin, on s'est bien dit entre nous " à notre prochaine rencontre". Tout tremblant avec ma peur je crois que j’ai pu rire un peu. A cette prochaine rencontre entre nous je ne savais si c’est lui ou moi qui va rire le dernier.
Un jour au blog « djendel-lavigerie » je vois alors apparaitre ce nom Nadal qui m’est bien connu. Un nom qui resta dans ma mémoire , que j’ai pas oublié .le nom d’un colon ne s’oublie pas facilement C’était son fils ainée .Dans son message il disait Si quelqu pouvait le rapprocher à une certaine personne de sa connaissance du village où il nait.Je savais que la personne n’habite plus Djendel mais Miliana j’ai pris contact avec lui et il a pu le joindre et venir même voir son école et sa maison .Hélas ,ce jour de sa venue je n’ai pu le rencontrer pour lui raconter ma mésaventure avec son père .Ce jour là , l’almf était l’invitée d’honneur du lycée Ben Boulaid de Batna Ce jour là aussi nous avions perdu moi et Bouzidi Djillali un ami de notre age. Un ami cher à nous Zouaoui Kamel nous avions fait le primaire ensemble jusqu’au lycée Ferroukhi ,de même que nous étions ensemble à faire comme surveillants quelques temps au debut du CEM de Djendel . Ces deux amis que j’ai longtemps côtoyés sur la même table d’un réfectoire, ,à une même table de classe, à un même dortoir ,descendre à pied quand on plus un sou de Miliana à El khemis en empruntant le raccourci et chemin de Zougala bien des années ne sont plus de ce monde.
Commentaires
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- 1. BELFEDHAL Abderrahmane Le 03/11/2023
On se rappelle encore de ce temps aussi loin. Que de beaux et de bons souvenirs qui reviennent lorsqu’ on se rencontre après une absence, qu’on se remet à raconter et à évoquer ce bon vieux temps de notre enfance. Des souvenirs qui restent cachés dans un coin de notre mémoire mais qui provoquent en nous cette sensation douce, amère de notre enfance……….Mohamed Bradai.
Quand reverrai je, hélas, de mon petit village fumer la cheminée, et en quelle saison reverrai je le clos de ma pauvre maison qui m’est une province, et beaucoup d’avantages…..Joachim de Bellay.
Le souvenir est le parfum de l’âme………………………………………………………………Jorge Sand.
A toutes et à tous Essalem.
La vieille armoire en chêne se souvient-elle du temps où elle avait des feuilles ?......Paul Valery.
Le texte écrit par notre ami verse par excellence dans le terroir des souvenirs brulants, puisant en toute force dans la nébuleuse nostalgique. Lorsqu’ on parle de souvenirs, on parle alors de quelque chose située dans le passé. Dans ce contexte, notre enfance parait alors majestueuse dans ses moindres détails créant en nous des sensations agréables. Le souvenir se présente désormais comme un élément de mémoire. Dans un monde ou la technologie est de pointe, positive, elle a parfois l’inconvénient de distancer physiquement les gens alors que dans le passé l’interaction sociale était plus directe. Les liens sociaux étaient plus étroits à l’exemple des merveilleux moments passes en famille. Pour beaucoup de gens se souvenir de ces moments c est revenir à l’évidence que les temps vécus resteront longtemps gravés dans la mémoire car inoubliables ils sont le titre d’une époque appelée « le beau, le bon vieux temps ».A toutes et à tous un souffle de fierté avec Dahmane el harrachi wa bled el khir. -
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