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Survivances d'Enfance/ Part 3

À vol d’oiseau, , on  la voyait à l'œil nu cette colline appelée "Gaadette Benzarfa c’est du coté d’un point culminant du village. L’endroit étant ardu et culminant, déterminé par un grand espace de terre et d'arbres d’ombre. Là, se trouvait autrefois une caserne militaire. Quand l’armée est venue s’établir, ça été au début des événements survenus  un peu ailleurs que  partout, m'avait dit Père Que  dés son arrivée au village, l’endroit du campement  fut choisi  et on cantonna le quartier général. 

Après s’être vue accréditer solennellement par la municipalité, l’armée va installer une caserne militaire pourvue de toute sa logistique au village. Il fut l’arrivée par la suite de l’effroyable escadron des Dragons. Pour l’armée l’endroit choisi  dans le lieu et l’espace pour son quartier général a été encore inouï. Sa position se localisait à un endroit du flanc du village  donnant sur le côté des hauteurs de la campagne "El Gountas" d’où sans aucun doute viendrait tout danger. Au vue de la situation, jour et nuit, à partir d'une  guérite  mise en hauteur, tout le coin de cette périphérie était à surveiller d’une vigilance particulière. 

L’armée s’est accrue  encore par de nouveaux  recrus de la région. De jeunes autochtones las de travailler la terre, ou d’être saisonniers à la traine d’emploi. D’autres gens d’ailleurs aussi  connaissant bien les gens de la région et les douars à proximité, viendront et seront  engagés. C’est ainsi grâce à  eux que les corps de l’armée vont se faciliter les opérations de ratissage. Ils seront  aussi durant leur engagement à fournir à l’armée  des renseignements. On les appellera harkis. 

Il fut pour la population autochtone européenne le grand soulagement enfin. Mais à l’autre population indigène, la présence de l’armée et les patrouilles de jour et celles constantes  de nuit  donneront inquiétude et frayeur. Il fut alors au village, un temps du couvre-feu. La méfiance commença à régner ,la confiance a disparu entre les gens et il y a eu  la peur d’autrui et la répulsion, me disait encore mon père.  

Parfois la torture au supplice, incitait  tout interpelé  ou prisonnier à dire n’importe quoi. Cela s’est avéré des fois où des innocents passeront aussi à trépas me disait-il.  

Des rafles au centre du  village qui se répétaient chaque fois  et ce qui n’est pas du tout anodine pour l’armée comme tant d’autres qui se font dans les rues et cafés maures quand il y a doute de présence  d’étrangers.

Dans une des rafles où l’opération  consistait à vérifier l’identité des gens venus d’ailleurs  si parfois il y a  rumeur d’infiltration de personnes douteuses.

C’était par un matin d’un jour de marché hebdomadaire disait mon père. Cette fois avant les coups de neuf heures que prévu, parmi la masse de gens arrêtés et  regroupés au hasard, on a prit leurs cartes d’identités  auparavant. Et on procédera au  questionnement apres. À une personne  parmi tant d’autres,  interceptée à cette personne qui fut  interpelée  on lui  présenta sa propre carte, et dire s’il connaissait la photo de la personne sur la carte. Il jura par tous les noms qu’il ne l’avait jamais vu ni connu.  

Sans pour autant dire ce que fut ce temps pour tous, c’est où il est nécessaire de ne pas dire la vérité consciemment, alors qu’on la connait sciemment  pour ne pas la dire pour une cause. Dire une vérité abstraite ou concrète c’est  dire qu’elle existe, mentir une vérité par peur  c’est cacher une vérité  que l’on connait. Ainsi me disait mon père, la vie allait continuer son train de vie  au village. 

Je me rappelle  aussi d’un jour de marché, et c’est pendant les vacances  que je me trouvais au coté de mon père. À la place habituelle où mon père s’installait dans un coin acheter  ce que lui  remettent les campagnards qui venaient de loin  j’étais là à compter et à recompter pour arranger avec de la paille les œufs  afin  qu’ils ne cassent pas. Ce jour là, une scène choquante et offensive s’est déroulée devant tout un monde présent. Sur un beau cheval, c’était un pur sang rare, un campagnard venait d’arriver à la porte  d’entrée  grande ouverte du marché. L’homme est resté monter  sur sa monture comme à ses habitudes. Je le voyais  ainsi souvent apporter pour mon père  un couffin d’œufs et quelques poules et dindes à vendre. À la grande porte d’entrée, il paya le franchiseur  mais ne descendit pas de cheval  encore. Ce n’était nullement interdit. Au moment qu’Il allait accéder et à se diriger à l’intérieur du côté bestiaux du marché. C’est  là, où tout prêt de l’entrée  le garde-champêtre au képi de gendarme  était à surveiller le mouvements des gens  l’interpela. D’abord  il le fit descendre de sa monture. Par la suite après juste quelques mots entre eux, le garde champêtre l’empoigna et l’emmena un peu plus loin. Et contre le mur sortit son pistolet de l’étui. On le voyait  pointer son arme au  ventre de l’homme. L’individu est resté calme,tous les gens présents attendaient ce coup de feu  qui allait sortir et voir l’homme s’écrouler. Au lieu du coup de feu, Le champêtre alors le frappa par la suite d’une gifle et d’un coup de poing, son  chèche tomba à terre, sa tête rasée comme tous les paysans de la campagne faisait rire l’agent de l’ordre. Non satisfait, il le secoua encore pas le col et d’un autre coup sur la tête  il le chassa. Plus jamais je ne l’ai revu revenir un jour de marché. Peut être qu’il était parmi ceux qui au djebel défendent leur dignité et qu’on les appelle « Fellagas ».

Bien auparavant le village vivait paisiblement malgré  les différents  qui subsistaient entre colons et indigènes. Et aussi entre colons et petits propriétaires terriens. Une gendarmerie  avec  son corps par contre  était  bien en place avec les premiers colons installés au village. Et tout jeune Père connaissait tout les recoins du village et pour connaitre aussi toute la population qui se comptait  en ce temps au bout des doigts. Il y avait un seul médecin  qui exerçait et s’occuper d’une infirmerie  pour indigènes au village. Une’ infirmerie aménagée en un petit hôpital  avec  des lits de camp.     

DjendelINFIRMERIE DU VILLAGE / Djendel Lavigerie

Le Docteur Allary  et sa femme  le gardaient moyennant un pécule chaque fin de semaine. Il est  nourri et loger chez eux à longueur d’année. Il faisait membre de leur petite famille qu’il  arrivait parfois à manger même à table avec eux. Et là, un jour la Dame Allary qui l’aimait bien, lui dit  si je te vois un seul jour boire une seule goutte de vin, tu ne seras plus à nos cotés à table. Elle lui interdisait aussi  de veiller tard et d’aller au cinéma le soir. Les séances  de ciné n’étaient projetaient que l’été et en plein air au centre du village. Et  c’est dans ce temps des débuts de guerre 39/45 qu’il a été pour une journée guide d’un étrange  passager vêtu d’un long pardessus et d’un chapeau. Il est venu  un matin se renseigner sur tous les colons du village espagnoles, maltais, italiens alsaciens et à lui donner tous leurs noms de famille. Arrivé à une porte d’un italien, la femme  du mari en les voyant  devant sa porte les a chassés à coups de balai. L’étrange passager avec un chapeau melon lui a promu  de le payer à une autre rencontre le lendemain, mais il n’est plus apparu. Volatilisé comme il est venu. Et personne n’a su qui c’était. Et c’est dans un autre temps bien avant  les événements, qu’il a même connu Mustapha Ferroukhi au moment de sa campagne  électoral, qu'il  en garda un souvenir  historique de lui. Mon père avait l’âge un peu plus que Mustapha  Ferroukhi et il  en a fait parti de ceux du village qui l'ont soutenu durant sa campagne. Toute avec fierté Père m’évoquait les moments de ces souvenirs. Ce jour là, la classe prolétarienne travaillant la terre a voulu choisir son homme au détriment de celui soutenu par les colons et les gros propriétaires terriens de la région. Mais par la suite  les plus  proches colons au deuxième rival  ont réagi avec mépris, en refusant aux ouvriers indigènes tout travail dans leurs champs et fermes. Et par le conseil municipal de la commune les colons ont été ramenés  à la raison. Mais à cet asservissement vis-à-vis  de la main d'œuvre agricole, les colons se sont vus infliger d'ajouter o1 Fr au salaire  journalier de leurs ouvriers. Et tout ce -ci m'a été dit par mon père. Un jour, Il m'a relaté même la venue  de Ferhat Abbes au village .Et comment   pour  Ferhat Abbes  les autorités lui ont refusé  à faire  son discours  de meeting au village  dans un lieu dit  "Dar el juge" et puis  qu'avec un groupe ils sont  allés  lui chercher  d’un café une table et une chaise .Dans l’endroit au centre du village et là il s'est exprimé en glorifiant l'autorité  d'une imagerie claire  et évidente au sens figuré . Pour dire ce jour là  me disait mon père « on nous a construit certes des écoles mais aussi beaucoup de prison  pour nos enfants ». 

Et un jour  quand mon père aussi fut arrêté  ,après sa  torture par des gendarmes ,on le consigna  à nettoyer de fond en comble toute la cour de la gendarmerie. Sans aucune preuve sauf les paroles d’un indicateur il fut relâché. De ce jour aux yeux de la gendarmerie et d’un certain Garcia  il allait être une  des personnes à surveiller. 

Gosses et bien jeunes encore à jouer aux billes et aux roulemates, on ne comprenait pas grand chose de la vie  courante  qui passait devant nous.  

Dans cette vie enfantille et cette colline  de l'endroit que  pas  plus loin où l'on habitait on pouvait mieux la distinguer  avec sa crête  qui s'élève  au ciel .On dirait même que dans ce temps, c'est  pour délimiter  l'aspect social  des ruraux  aux campagnards  et paysans de la région  .Chacun  des deux cotés avait son mode de vie qui reflète ses valeurs et sa façon de vivre. 

Entièrement splendide avec sa croute dorée comme un crouton de pain. Elle représentait typiquement un paysage  bucolique.  La colline "Gaadete Benzarfa" a disparu  maintenant à la magnificence  de la beauté du paysage.  

Dans un temps bien loin ,il fut  par là le passage des troupes  de ravitaillement de l'Emir Abdelkader entre  Miliana et Médéa  et où on trouve sur un lieu Sidi Marzouk quelques  tombes  de ses cavaliers  .A part les gens de campagne qui l'emprunte  peu de gens du village le  connaissent . 

La colline  sera au cours des ans à venir  un témoin muet, mais avec  autant de regard au  passage des convois militaires. Même si  on dit que tous les chemins mènent au ciel, l'armée n'avait que ce seul chemin caillouteux  à emprunter pour faire circuler ses convois. GMC  garnis de militaires et Half track passaient par cette voie lourdement armés  pour  un ratissage à faire  sur les hauteurs. Et tant de spectacle inhumain aussi  de  la cavalerie de la SAS qui empruntait ce chemin pour trainer et  ramener ceux qu'on doutait d'eux des habitants. Et, enfants  encore  mon frère et moi sans comprendre cette réalité  on assistait  nous aussi  à ce spectacle qui défilaient  au loin à nos yeux. 

Et que malgré, elle fut témoin aussi de  ce qui peut éblouir un spectacle naturel de l’environnement. il n'en reste  presque plus de son aspect d’autrefois. Maintenant  qu’elle n'y est plus le bitume noir depuis quelques temps  est venu remplacer sa verdure  verte de palmier-nain. Une Auto Route Est -Ouest tel un mirage  tant attendu à pris sa place.                                                         

 Et aux  écologistes de la nature  ce fut bien dommage à faire disparaitre cette éminence du paysage. Mais on a dépeint ce qu’exige le renouveau  et comment s'exalte le progrès humain dans l'exhume et le  déracinement de l’environnement. Toutefois Cette route nouvelle  à double sens y passe si bien qu'elle procure un avantage sur les routes normales  et une sécurité certaine .                                                                                                                     Alors on ne peut choisir, tout comme l'âne mourant de faim, ne peut entre un seau d'eau et un seau d'avoine choisir le quel des deux est bénéfique  à l’instant pour lui. 

Djendel

"Gaadette Benzarfa" avant que l'auto route  ne passe. Elle est sur l'autre rive de l'Oued. 

Plusieurs sources d'eau se trouvent en aval. Le gué passe par cet endroit. 

En aval de cette colline, un long cours d'eau suivait sa trajectoire  vers l'infini. L'eau était fraiche et claire, c’est l'Oued Cheliff. Dans un état caractérisé par un parcours sinueux c'est tout prés de' Mostaganem, une ville de l'Ouest  qu’à son embouchure  Il se jettera dans la mer et boucler le long périple. Les rives de l'Oued bien qu'éloignées entre elles donnaient l'immensité et l'ampleur à ses eaux. 

Aujourd hui  le spectacle   de l'Oued Chelif est tout triste autrement. Il est bien à sec .Avant qu'il ne soit un lit mort ,les  douces eaux superficielles  et pluviales coulaient bien  à flot hiver comme été. notre  demeure  ordinaire est peu proche  de ses rives . 

Oued CheliffOued Cheliff

Pour le cours d'eau, on disait tout court "wadd chlef ". L' Oued  se connaissait  par ce nom .  Pour lui donner sa grandeur ,les gens  disaient qu'il  prend sa source de bien loin pour arriver  jusqu'à nous et d' aller se jeter dans la mer .Les gens en ce temps pour la plus part d'entre eux  ne connaissaient  ni atlas Saharien  ni  Djebel Amour .                                                                                            Durant toute la vie de mon enfance et d’adolescence. à longueur d'année on le voyait toujours qu'il ruisselle. Si bien qu’il n'est  jamais arrivé à être à sec. 

C'est aux moments des grandes chaleurs d'été que la  population descendait se rafraichir et se baigner dans des endroits peu profonds comme Gueltete Essabar ,Kef  Laoudj où tout autour de ces lieux   ,les Chutes de déversoir du grand bassin  prés du pont .  La pèche aussi attirait les amateurs et passionnés qui  ne manquaient pas  tout le temps  sur ses rives. 

La traversée de  l'Oued   ne se faisait  qu'aux  endroits des gués  qui longent les deux rives dans divers endroits connus  .On en trouve quatre, qui mènent droit aux chemins du   village   : Maktaa Si Ahmed , Mektaa  Echwayekh  ,Maktaa Benzarfa,Maktaa  Boudarga. Pour les campagnards,. 

Peu profonds  ils servaient de passage un jour de marché hebdomadaire pour leur troupeau de bêtes à vendre.. 

Même à dos d’ânes, de mulets  ou d'un pur-sang, l’eau leur arrivait jusqu'aux genoux.   Parfois, les montures n'avanceront  guère qu'après  avoir sondé le passage  de leurs pieds et  avoir bu et rempli  leurs panses.   

Souvent ceux qui venaient à le traverser et rejoindre l''autre rive, soulevaient  leurs "Qamis" ou leurs burnous jusqu'à leurs poitrines et  qu'il leur fallait  aussi d'ôter leurs "serwales qu'ils mettaient à leur cous                                          

des fois pour voir  un spectacle de traversée, on venait au gué proche de notre maison  assister à une  traversée accablante  des paysans et campagnards de la région. Pour un jour de marché   le plaisir  ne se faisait  pas attendre au retour de leurs chez eux. On voyait  tant de gens qui osaient la traversée avec une marchandise et fardeau à transporter sur les épaules  d'une rive à l'autre.                                                                                                          Le spectacle était tout au similaire à cette histoire ancienne pour un problème de passage Le loup, la chèvre et le chou  

L'histoire qu'on  connait se racontait ainsi : 

Il était une fois un fermier qui alla au marché et acheta un loup, une chèvre et un chou. Pour rentrer chez lui, le fermier loua une barque pour traverser une rivière. Mais la barque ne pouvait contenir que le fermier et l'un de ses achats: le loup, la chèvre ou le chou. 

S'ils étaient laissés sans surveillance, le loup allait dévorer la chèvre ou la chèvre allait manger le chou. 

Le défi du fermier fut d’arriver de l'autre côté de la rivière avec ses achats intacts.   

Et un jour de marché on voyait cela en réel.  Ceux de la campagne seront à faire passer  leur  produit d’achat ,ainsi que des ,brebis ou chevreaux . Un va et vient d'une rive à l'autre  était  fatigant.   

Et parmi  tant de souvenirs de mon enfance, c’est à une traversée qui me rappelle que j’étais garçon d’honneur au mariage  du neveu adoptif. Le trajet  allait se faire d'une rive à l'autre de l’oued et au retour  on revient avec la mariée. Le cortège  comprenait 'hommes et  femmes jeunes et vieilles . Pour  la gent masculine, les hommes portaient des burnous et gandoura blancs. On les voyait comme dans une parade durant tout le parcours, à pied  marcher avec des souliers cloutés .Le bruit de chaque pas au sol se faisait entendre comme un couteau qu’on aiguise sur une pierre. Ça leur donnait des attraits particuliers. . Avec toute les noblesses les hommes  ouvraient la marche  . les femmes derrières dans une aisance de charmes   sont de grâce  avec leurs parures dignes des dames d'élégance. Le  bakhnoug et foulards aux couleurs flamboyant ornaient les têtes.  Et c'est avec un chant interminable qu’une des vieilles gazouillait et toutes  les autres en chœur répétaient, avec  des You You vifs .  Le chant et les you you  faisaient la joie  le rire des  hommes.Et si o n dit que la gent féminine est plus intelligente que la masculine on la voyait si bien que les femmes chantaient  pour quelque chose et que les hommes riaient pour rien    C’était un mariage de l'époque à l'image de la vie traditionnelle des gens de la campagne. Pas de table ,pas de chaise Le couscous  garni de viande sera servi en  de larges  et creuses écuelles  en bois  naturel. Pour tous les hôtes assis sur des tapis en groupe de dix  on remettra à chacun une cuillère en bois. Une sauce sera servie pour celui qui en veut plus. 

A la fin, quelques uns  très satisfaits du festin essuient leurs moustaches comme un signe de remerciement au  seul avantage qu’ils ont  de plus que les femmes .Puis c’est le fameux tir à la cible qui fera obstacle au départ  .La mariée ne sortira et ne montera la monture  que si une cible  posée à une certaine distance est atteinte .Et c’est quand la cible  fut enfin  tombée après maintes tentatives que ce fut la joie de par et d’autres. Tout le monde est de joie ,sauf la mariée qui sort toute en pleurs .Elle fera pleurer sa mère aussi.
Et  au milieu de ce cortège de mariage  je me voyais  avant l’arrivée de la mariée  le seul cavalier à cheval. Comme un prince; coiffé d'une chéchia bien rouge et neuve pour la circonstance montant le  beau cheval de la marié. L'ornement de ma coiffe  se soulevait et se rabattait au trot des pas du cheval. 

Le cortège comprenait un guide qui  tenait les rênes du cheval et le faisait marcher au pas  .On devait traverser l'Oued par le Gué
le même trajet que l'allée allait se faire au retour cette fois-ci avec la mariée. Apres la traversée du Gue (maktaa),il ne restait que quelques centaines de mètres .les hommes silencieux toujours devant dans leur marche et les femmes derriere avec chants et you you derrière. mais cette fois avec la mariée c'est pas une vieille mais deux qui se relaient  pour chanter . La coutume disait qu'une  sera de la famille du mari et l'autre de la famille de la mariée.
La mariée était  toute couverte d'un burnous blanc. Elle ne cessait de pleurnicher durant tout le trajet et c'est  moi derrière  qui lui tenais  son  burnous qui doit lui  tombait jusqu' 'aux  bas des pieds. Par tradition et  pudeur  on ne doit laisser rien apparaitre du corps de la mariée aux yeux des hommes.
Et sur la voie de  notre chemin qui oblige  ,on devait passer entre deux habitations et  c'est là  que  personne n'a remarqué le fil de fer tendu tout le long entre les deux demeures .  Cet obstacle imprévu  était tendu  juste à hauteur du cou de la mariée.
A l' endroit précis, la Mariée cria  alors de douleur et qu' il m'a bien fallu aussi  crier comme elle  .La  pauvre mariée toute camouflée ne pouvant ni voir ni faire de mouvement .Mais au lieu de pleurer elle criait maintenant étouffer par le fil de fer . Elle et moi ,on risquait  de nous voir  tomber de cheval. M'accrochant davantage à elle . Et  c'est au cri de la marié  au lieu des pleurs  , que Les femmes lancèrent des appels démesurés de détresse  pour que La  pauvre mariée ne puisse tomber!
Depuis le départ tête baissée, le guide ne s'était même pas rendu compte. Les plus vifs des  hommes accoururent  à temps  pour arrêter la monture qui s'emballait  .Alors pour eux ,il fallait faire abaisser la  malheureuse tête de la mariée .La situation déplorable fut évitée et on continua le chemin restant dans la joie et le rire  .
 La mariée était sauve sans égratignures au cou . Mais pour moi  Juste que la mariée soit  descendue et emmenée à l'intérieur qu'on me mit une cuillère  pleine de sucre cristallisé  dans la bouche et qu'on m'invita à lui enlever le burnous d’un seul trait à l''aide de mes incisives.
Ce fut le soulagement pour la mariée, on lui  fit boire  son bol de lait et la contenter  ensuite d'un peu de miel en attendant son repas bien copieux et bien préparé exceptionnellement fait pour une nouvelle mariée . Dans ma vie, j’ai vécu là dans ce temps passé où mes pauvres  incisives ont pu soulever sans aide  deux burnous de deux jeunes mariées. Un mariage fondé sur la tradition  qu’on ne verra jamais de nos jours.
Un souvenir  aussi qui rappelle  ces mariages de nos parents du passé bien loin.......et qui maintenant sont bien différents de nos habitudes.

Par Med Bradai

Commentaires

  • Miliani2Keur
    • 1. Miliani2Keur Le 18/06/2023
    Mohamed

    ton recit se lit comme un grand roman, sur un sean de porte, ou a une fenêtre...
    quel age avait-tu quand Gaadet Benzerfa fût garnie !?
    un long fleuve qui evoque une topographie qui n'est plus et des arbres sûrement disparus ou dégarnis

    merci moh pour ce pan de mémoire

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