Survivances d'Enfance/ Part 3
- Par algermiliana
- Le 08/06/2023
- Dans Le coin de Med BRADAI
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À vol d’oiseau, , on la voyait à l'œil nu cette colline appelée "Gaadette Benzarfa c’est du coté d’un point culminant du village. L’endroit étant ardu et culminant, déterminé par un grand espace de terre et d'arbres d’ombre. Là, se trouvait autrefois une caserne militaire. Quand l’armée est venue s’établir, ça été au début des événements survenus un peu ailleurs que partout, m'avait dit Père Que dés son arrivée au village, l’endroit du campement fut choisi et on cantonna le quartier général.
Après s’être vue accréditer solennellement par la municipalité, l’armée va installer une caserne militaire pourvue de toute sa logistique au village. Il fut l’arrivée par la suite de l’effroyable escadron des Dragons. Pour l’armée l’endroit choisi dans le lieu et l’espace pour son quartier général a été encore inouï. Sa position se localisait à un endroit du flanc du village donnant sur le côté des hauteurs de la campagne "El Gountas" d’où sans aucun doute viendrait tout danger. Au vue de la situation, jour et nuit, à partir d'une guérite mise en hauteur, tout le coin de cette périphérie était à surveiller d’une vigilance particulière.
L’armée s’est accrue encore par de nouveaux recrus de la région. De jeunes autochtones las de travailler la terre, ou d’être saisonniers à la traine d’emploi. D’autres gens d’ailleurs aussi connaissant bien les gens de la région et les douars à proximité, viendront et seront engagés. C’est ainsi grâce à eux que les corps de l’armée vont se faciliter les opérations de ratissage. Ils seront aussi durant leur engagement à fournir à l’armée des renseignements. On les appellera harkis.
Il fut pour la population autochtone européenne le grand soulagement enfin. Mais à l’autre population indigène, la présence de l’armée et les patrouilles de jour et celles constantes de nuit donneront inquiétude et frayeur. Il fut alors au village, un temps du couvre-feu. La méfiance commença à régner ,la confiance a disparu entre les gens et il y a eu la peur d’autrui et la répulsion, me disait encore mon père.
Parfois la torture au supplice, incitait tout interpelé ou prisonnier à dire n’importe quoi. Cela s’est avéré des fois où des innocents passeront aussi à trépas me disait-il.
Des rafles au centre du village qui se répétaient chaque fois et ce qui n’est pas du tout anodine pour l’armée comme tant d’autres qui se font dans les rues et cafés maures quand il y a doute de présence d’étrangers.
Dans une des rafles où l’opération consistait à vérifier l’identité des gens venus d’ailleurs si parfois il y a rumeur d’infiltration de personnes douteuses.
C’était par un matin d’un jour de marché hebdomadaire disait mon père. Cette fois avant les coups de neuf heures que prévu, parmi la masse de gens arrêtés et regroupés au hasard, on a prit leurs cartes d’identités auparavant. Et on procédera au questionnement apres. À une personne parmi tant d’autres, interceptée à cette personne qui fut interpelée on lui présenta sa propre carte, et dire s’il connaissait la photo de la personne sur la carte. Il jura par tous les noms qu’il ne l’avait jamais vu ni connu.
Sans pour autant dire ce que fut ce temps pour tous, c’est où il est nécessaire de ne pas dire la vérité consciemment, alors qu’on la connait sciemment pour ne pas la dire pour une cause. Dire une vérité abstraite ou concrète c’est dire qu’elle existe, mentir une vérité par peur c’est cacher une vérité que l’on connait. Ainsi me disait mon père, la vie allait continuer son train de vie au village.
Je me rappelle aussi d’un jour de marché, et c’est pendant les vacances que je me trouvais au coté de mon père. À la place habituelle où mon père s’installait dans un coin acheter ce que lui remettent les campagnards qui venaient de loin j’étais là à compter et à recompter pour arranger avec de la paille les œufs afin qu’ils ne cassent pas. Ce jour là, une scène choquante et offensive s’est déroulée devant tout un monde présent. Sur un beau cheval, c’était un pur sang rare, un campagnard venait d’arriver à la porte d’entrée grande ouverte du marché. L’homme est resté monter sur sa monture comme à ses habitudes. Je le voyais ainsi souvent apporter pour mon père un couffin d’œufs et quelques poules et dindes à vendre. À la grande porte d’entrée, il paya le franchiseur mais ne descendit pas de cheval encore. Ce n’était nullement interdit. Au moment qu’Il allait accéder et à se diriger à l’intérieur du côté bestiaux du marché. C’est là, où tout prêt de l’entrée le garde-champêtre au képi de gendarme était à surveiller le mouvements des gens l’interpela. D’abord il le fit descendre de sa monture. Par la suite après juste quelques mots entre eux, le garde champêtre l’empoigna et l’emmena un peu plus loin. Et contre le mur sortit son pistolet de l’étui. On le voyait pointer son arme au ventre de l’homme. L’individu est resté calme,tous les gens présents attendaient ce coup de feu qui allait sortir et voir l’homme s’écrouler. Au lieu du coup de feu, Le champêtre alors le frappa par la suite d’une gifle et d’un coup de poing, son chèche tomba à terre, sa tête rasée comme tous les paysans de la campagne faisait rire l’agent de l’ordre. Non satisfait, il le secoua encore pas le col et d’un autre coup sur la tête il le chassa. Plus jamais je ne l’ai revu revenir un jour de marché. Peut être qu’il était parmi ceux qui au djebel défendent leur dignité et qu’on les appelle « Fellagas ».
Bien auparavant le village vivait paisiblement malgré les différents qui subsistaient entre colons et indigènes. Et aussi entre colons et petits propriétaires terriens. Une gendarmerie avec son corps par contre était bien en place avec les premiers colons installés au village. Et tout jeune Père connaissait tout les recoins du village et pour connaitre aussi toute la population qui se comptait en ce temps au bout des doigts. Il y avait un seul médecin qui exerçait et s’occuper d’une infirmerie pour indigènes au village. Une’ infirmerie aménagée en un petit hôpital avec des lits de camp.
INFIRMERIE DU VILLAGE / Djendel Lavigerie
Le Docteur Allary et sa femme le gardaient moyennant un pécule chaque fin de semaine. Il est nourri et loger chez eux à longueur d’année. Il faisait membre de leur petite famille qu’il arrivait parfois à manger même à table avec eux. Et là, un jour la Dame Allary qui l’aimait bien, lui dit si je te vois un seul jour boire une seule goutte de vin, tu ne seras plus à nos cotés à table. Elle lui interdisait aussi de veiller tard et d’aller au cinéma le soir. Les séances de ciné n’étaient projetaient que l’été et en plein air au centre du village. Et c’est dans ce temps des débuts de guerre 39/45 qu’il a été pour une journée guide d’un étrange passager vêtu d’un long pardessus et d’un chapeau. Il est venu un matin se renseigner sur tous les colons du village espagnoles, maltais, italiens alsaciens et à lui donner tous leurs noms de famille. Arrivé à une porte d’un italien, la femme du mari en les voyant devant sa porte les a chassés à coups de balai. L’étrange passager avec un chapeau melon lui a promu de le payer à une autre rencontre le lendemain, mais il n’est plus apparu. Volatilisé comme il est venu. Et personne n’a su qui c’était. Et c’est dans un autre temps bien avant les événements, qu’il a même connu Mustapha Ferroukhi au moment de sa campagne électoral, qu'il en garda un souvenir historique de lui. Mon père avait l’âge un peu plus que Mustapha Ferroukhi et il en a fait parti de ceux du village qui l'ont soutenu durant sa campagne. Toute avec fierté Père m’évoquait les moments de ces souvenirs. Ce jour là, la classe prolétarienne travaillant la terre a voulu choisir son homme au détriment de celui soutenu par les colons et les gros propriétaires terriens de la région. Mais par la suite les plus proches colons au deuxième rival ont réagi avec mépris, en refusant aux ouvriers indigènes tout travail dans leurs champs et fermes. Et par le conseil municipal de la commune les colons ont été ramenés à la raison. Mais à cet asservissement vis-à-vis de la main d'œuvre agricole, les colons se sont vus infliger d'ajouter o1 Fr au salaire journalier de leurs ouvriers. Et tout ce -ci m'a été dit par mon père. Un jour, Il m'a relaté même la venue de Ferhat Abbes au village .Et comment pour Ferhat Abbes les autorités lui ont refusé à faire son discours de meeting au village dans un lieu dit "Dar el juge" et puis qu'avec un groupe ils sont allés lui chercher d’un café une table et une chaise .Dans l’endroit au centre du village et là il s'est exprimé en glorifiant l'autorité d'une imagerie claire et évidente au sens figuré . Pour dire ce jour là me disait mon père « on nous a construit certes des écoles mais aussi beaucoup de prison pour nos enfants ».
Et un jour quand mon père aussi fut arrêté ,après sa torture par des gendarmes ,on le consigna à nettoyer de fond en comble toute la cour de la gendarmerie. Sans aucune preuve sauf les paroles d’un indicateur il fut relâché. De ce jour aux yeux de la gendarmerie et d’un certain Garcia il allait être une des personnes à surveiller.
Gosses et bien jeunes encore à jouer aux billes et aux roulemates, on ne comprenait pas grand chose de la vie courante qui passait devant nous.
Dans cette vie enfantille et cette colline de l'endroit que pas plus loin où l'on habitait on pouvait mieux la distinguer avec sa crête qui s'élève au ciel .On dirait même que dans ce temps, c'est pour délimiter l'aspect social des ruraux aux campagnards et paysans de la région .Chacun des deux cotés avait son mode de vie qui reflète ses valeurs et sa façon de vivre.
Entièrement splendide avec sa croute dorée comme un crouton de pain. Elle représentait typiquement un paysage bucolique. La colline "Gaadete Benzarfa" a disparu maintenant à la magnificence de la beauté du paysage.
Dans un temps bien loin ,il fut par là le passage des troupes de ravitaillement de l'Emir Abdelkader entre Miliana et Médéa et où on trouve sur un lieu Sidi Marzouk quelques tombes de ses cavaliers .A part les gens de campagne qui l'emprunte peu de gens du village le connaissent .
La colline sera au cours des ans à venir un témoin muet, mais avec autant de regard au passage des convois militaires. Même si on dit que tous les chemins mènent au ciel, l'armée n'avait que ce seul chemin caillouteux à emprunter pour faire circuler ses convois. GMC garnis de militaires et Half track passaient par cette voie lourdement armés pour un ratissage à faire sur les hauteurs. Et tant de spectacle inhumain aussi de la cavalerie de la SAS qui empruntait ce chemin pour trainer et ramener ceux qu'on doutait d'eux des habitants. Et, enfants encore mon frère et moi sans comprendre cette réalité on assistait nous aussi à ce spectacle qui défilaient au loin à nos yeux.
Et que malgré, elle fut témoin aussi de ce qui peut éblouir un spectacle naturel de l’environnement. il n'en reste presque plus de son aspect d’autrefois. Maintenant qu’elle n'y est plus le bitume noir depuis quelques temps est venu remplacer sa verdure verte de palmier-nain. Une Auto Route Est -Ouest tel un mirage tant attendu à pris sa place.
Et aux écologistes de la nature ce fut bien dommage à faire disparaitre cette éminence du paysage. Mais on a dépeint ce qu’exige le renouveau et comment s'exalte le progrès humain dans l'exhume et le déracinement de l’environnement. Toutefois Cette route nouvelle à double sens y passe si bien qu'elle procure un avantage sur les routes normales et une sécurité certaine . Alors on ne peut choisir, tout comme l'âne mourant de faim, ne peut entre un seau d'eau et un seau d'avoine choisir le quel des deux est bénéfique à l’instant pour lui.
"Gaadette Benzarfa" avant que l'auto route ne passe. Elle est sur l'autre rive de l'Oued.
Plusieurs sources d'eau se trouvent en aval. Le gué passe par cet endroit.
En aval de cette colline, un long cours d'eau suivait sa trajectoire vers l'infini. L'eau était fraiche et claire, c’est l'Oued Cheliff. Dans un état caractérisé par un parcours sinueux c'est tout prés de' Mostaganem, une ville de l'Ouest qu’à son embouchure Il se jettera dans la mer et boucler le long périple. Les rives de l'Oued bien qu'éloignées entre elles donnaient l'immensité et l'ampleur à ses eaux.
Aujourd hui le spectacle de l'Oued Chelif est tout triste autrement. Il est bien à sec .Avant qu'il ne soit un lit mort ,les douces eaux superficielles et pluviales coulaient bien à flot hiver comme été. notre demeure ordinaire est peu proche de ses rives .
Oued Cheliff
Pour le cours d'eau, on disait tout court "wadd chlef ". L' Oued se connaissait par ce nom . Pour lui donner sa grandeur ,les gens disaient qu'il prend sa source de bien loin pour arriver jusqu'à nous et d' aller se jeter dans la mer .Les gens en ce temps pour la plus part d'entre eux ne connaissaient ni atlas Saharien ni Djebel Amour . Durant toute la vie de mon enfance et d’adolescence. à longueur d'année on le voyait toujours qu'il ruisselle. Si bien qu’il n'est jamais arrivé à être à sec.
C'est aux moments des grandes chaleurs d'été que la population descendait se rafraichir et se baigner dans des endroits peu profonds comme Gueltete Essabar ,Kef Laoudj où tout autour de ces lieux ,les Chutes de déversoir du grand bassin prés du pont . La pèche aussi attirait les amateurs et passionnés qui ne manquaient pas tout le temps sur ses rives.
La traversée de l'Oued ne se faisait qu'aux endroits des gués qui longent les deux rives dans divers endroits connus .On en trouve quatre, qui mènent droit aux chemins du village : Maktaa Si Ahmed , Mektaa Echwayekh ,Maktaa Benzarfa,Maktaa Boudarga. Pour les campagnards,.
Peu profonds ils servaient de passage un jour de marché hebdomadaire pour leur troupeau de bêtes à vendre..
Même à dos d’ânes, de mulets ou d'un pur-sang, l’eau leur arrivait jusqu'aux genoux. Parfois, les montures n'avanceront guère qu'après avoir sondé le passage de leurs pieds et avoir bu et rempli leurs panses.
Souvent ceux qui venaient à le traverser et rejoindre l''autre rive, soulevaient leurs "Qamis" ou leurs burnous jusqu'à leurs poitrines et qu'il leur fallait aussi d'ôter leurs "serwales qu'ils mettaient à leur cous
des fois pour voir un spectacle de traversée, on venait au gué proche de notre maison assister à une traversée accablante des paysans et campagnards de la région. Pour un jour de marché le plaisir ne se faisait pas attendre au retour de leurs chez eux. On voyait tant de gens qui osaient la traversée avec une marchandise et fardeau à transporter sur les épaules d'une rive à l'autre. Le spectacle était tout au similaire à cette histoire ancienne pour un problème de passage Le loup, la chèvre et le chou
L'histoire qu'on connait se racontait ainsi :
Il était une fois un fermier qui alla au marché et acheta un loup, une chèvre et un chou. Pour rentrer chez lui, le fermier loua une barque pour traverser une rivière. Mais la barque ne pouvait contenir que le fermier et l'un de ses achats: le loup, la chèvre ou le chou.
S'ils étaient laissés sans surveillance, le loup allait dévorer la chèvre ou la chèvre allait manger le chou.
Le défi du fermier fut d’arriver de l'autre côté de la rivière avec ses achats intacts.
Et un jour de marché on voyait cela en réel. Ceux de la campagne seront à faire passer leur produit d’achat ,ainsi que des ,brebis ou chevreaux . Un va et vient d'une rive à l'autre était fatigant.
Et parmi tant de souvenirs de mon enfance, c’est à une traversée qui me rappelle que j’étais garçon d’honneur au mariage du neveu adoptif. Le trajet allait se faire d'une rive à l'autre de l’oued et au retour on revient avec la mariée. Le cortège comprenait 'hommes et femmes jeunes et vieilles . Pour la gent masculine, les hommes portaient des burnous et gandoura blancs. On les voyait comme dans une parade durant tout le parcours, à pied marcher avec des souliers cloutés .Le bruit de chaque pas au sol se faisait entendre comme un couteau qu’on aiguise sur une pierre. Ça leur donnait des attraits particuliers. . Avec toute les noblesses les hommes ouvraient la marche . les femmes derrières dans une aisance de charmes sont de grâce avec leurs parures dignes des dames d'élégance. Le bakhnoug et foulards aux couleurs flamboyant ornaient les têtes. Et c'est avec un chant interminable qu’une des vieilles gazouillait et toutes les autres en chœur répétaient, avec des You You vifs . Le chant et les you you faisaient la joie le rire des hommes.Et si o n dit que la gent féminine est plus intelligente que la masculine on la voyait si bien que les femmes chantaient pour quelque chose et que les hommes riaient pour rien C’était un mariage de l'époque à l'image de la vie traditionnelle des gens de la campagne. Pas de table ,pas de chaise Le couscous garni de viande sera servi en de larges et creuses écuelles en bois naturel. Pour tous les hôtes assis sur des tapis en groupe de dix on remettra à chacun une cuillère en bois. Une sauce sera servie pour celui qui en veut plus.
A la fin, quelques uns très satisfaits du festin essuient leurs moustaches comme un signe de remerciement au seul avantage qu’ils ont de plus que les femmes .Puis c’est le fameux tir à la cible qui fera obstacle au départ .La mariée ne sortira et ne montera la monture que si une cible posée à une certaine distance est atteinte .Et c’est quand la cible fut enfin tombée après maintes tentatives que ce fut la joie de par et d’autres. Tout le monde est de joie ,sauf la mariée qui sort toute en pleurs .Elle fera pleurer sa mère aussi.
Et au milieu de ce cortège de mariage je me voyais avant l’arrivée de la mariée le seul cavalier à cheval. Comme un prince; coiffé d'une chéchia bien rouge et neuve pour la circonstance montant le beau cheval de la marié. L'ornement de ma coiffe se soulevait et se rabattait au trot des pas du cheval.
Le cortège comprenait un guide qui tenait les rênes du cheval et le faisait marcher au pas .On devait traverser l'Oued par le Gué
le même trajet que l'allée allait se faire au retour cette fois-ci avec la mariée. Apres la traversée du Gue (maktaa),il ne restait que quelques centaines de mètres .les hommes silencieux toujours devant dans leur marche et les femmes derriere avec chants et you you derrière. mais cette fois avec la mariée c'est pas une vieille mais deux qui se relaient pour chanter . La coutume disait qu'une sera de la famille du mari et l'autre de la famille de la mariée.
La mariée était toute couverte d'un burnous blanc. Elle ne cessait de pleurnicher durant tout le trajet et c'est moi derrière qui lui tenais son burnous qui doit lui tombait jusqu' 'aux bas des pieds. Par tradition et pudeur on ne doit laisser rien apparaitre du corps de la mariée aux yeux des hommes.
Et sur la voie de notre chemin qui oblige ,on devait passer entre deux habitations et c'est là que personne n'a remarqué le fil de fer tendu tout le long entre les deux demeures . Cet obstacle imprévu était tendu juste à hauteur du cou de la mariée.
A l' endroit précis, la Mariée cria alors de douleur et qu' il m'a bien fallu aussi crier comme elle .La pauvre mariée toute camouflée ne pouvant ni voir ni faire de mouvement .Mais au lieu de pleurer elle criait maintenant étouffer par le fil de fer . Elle et moi ,on risquait de nous voir tomber de cheval. M'accrochant davantage à elle . Et c'est au cri de la marié au lieu des pleurs , que Les femmes lancèrent des appels démesurés de détresse pour que La pauvre mariée ne puisse tomber!
Depuis le départ tête baissée, le guide ne s'était même pas rendu compte. Les plus vifs des hommes accoururent à temps pour arrêter la monture qui s'emballait .Alors pour eux ,il fallait faire abaisser la malheureuse tête de la mariée .La situation déplorable fut évitée et on continua le chemin restant dans la joie et le rire .
La mariée était sauve sans égratignures au cou . Mais pour moi Juste que la mariée soit descendue et emmenée à l'intérieur qu'on me mit une cuillère pleine de sucre cristallisé dans la bouche et qu'on m'invita à lui enlever le burnous d’un seul trait à l''aide de mes incisives.
Ce fut le soulagement pour la mariée, on lui fit boire son bol de lait et la contenter ensuite d'un peu de miel en attendant son repas bien copieux et bien préparé exceptionnellement fait pour une nouvelle mariée . Dans ma vie, j’ai vécu là dans ce temps passé où mes pauvres incisives ont pu soulever sans aide deux burnous de deux jeunes mariées. Un mariage fondé sur la tradition qu’on ne verra jamais de nos jours.
Un souvenir aussi qui rappelle ces mariages de nos parents du passé bien loin.......et qui maintenant sont bien différents de nos habitudes.
Commentaires
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- 1. Miliani2Keur Le 18/06/2023
Mohamed
ton recit se lit comme un grand roman, sur un sean de porte, ou a une fenêtre...
quel age avait-tu quand Gaadet Benzerfa fût garnie !?
un long fleuve qui evoque une topographie qui n'est plus et des arbres sûrement disparus ou dégarnis
merci moh pour ce pan de mémoire
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