Survivances d'Enfance/ Part 5
- Par algermiliana
- Le 10/09/2023
- Dans Le coin de Med BRADAI
- 0 commentaire
____________________________________
À l’endroit où l’on habitait quoi que peu éloigné et retiré du village Il n’y avait pas d’électricité. Tout le riverain limitrophe du village était dépourvu de cette énergie à usage domestique et pas que notre maison. Parmi le paysage familier, tout autour, je me rappelle prés de chez nous il y avait quelques maisons qui formaient un hameau. Des habitations bâties de pierres et en torchis, leurs toitures sont de tuiles rouges. Dans cette circonstance quelques humbles gourbis en chaume modelés par la nécessité en paraissent aussi à côté les mieux adaptés à être un gite vivable pour un bon souper un bon gite. Ces maisons de terre et chaumières sans fondations faisaient partie du décor du paysage en ce temps lointain. Rudimentaires ou traditionnelles elles ont été les signes des difficultés sociales pour être des habitats des classes défavorisées; d’autres cabanes sont accolées, construites pour un abri à tout âne ou mulet, vaches ou quelques moutons et brebis. Et là ,le berger n’a pas été oublié .. Et au lieu-dit, même si le confort du mode de vie manquait ne décrivait nullement un emplacement difficile à vivre. Chacun Chez soi pour éclairer, devrait utiliser des bougies ou lampe à pétrole. Ainsi la vie de tous les jours s’écoulait sans soucie à ce dispositif même essentiel au foyer. Parfois ,il paraitrait qu’on est plus heureux quand’ on se plaint d’un ménage de la maison. Mais quand on est vraiment malheureux,l’ un des premiers reflexes consiste à se plaindre pour toute chose manquante sans pouvoir chercher où trouver la solution. Et mère en faisait ça quand le travail inutile l’ennuie et à dire « j’ai trop de travail à terminer » « le bois est humide pour l’allumer » « les casseroles sont toutes noires que je n’arrive plus à les nettoyer ». Et c’était normal pour notre pére même à bon escient feint l’attention, que c’est devenu pour elle ainsi une habitude de dire sa façon de voir et de penser à mon pére. Ses plaintes étaient sensibles à quelque chose que parfois c’est réceptif pour avoir une boite de Henné ou une nouvelle robe. L’un et l’autre s’écoutaient avec empathie. Et puis un jour pour son apparition au foyer, un élément commode de cuisine fera encore une joie inattendue chez nous. C’est un fameux réchaud à pétrole de l’époque flambant neuf que notre pére apporta pour ma mére. Indispensable on pouvait le trouver dans presque chaque maison. Il fera pour les années à venir la difference dans notre cuisine entre cuire un œuf sur un feu de l’âtre ou à l’emmener facilement là où l’on veut d’un endroit à un autre. On était heureux comme la plus part des gens au village où les humbles maisons à l’époque le possédaient et l’utiliser chez eux .
C’était d’ailleurs à l’époque un luxe chez soi d’avoir un réchaud à pétrole, sans fumer ,sans odeur il faut savoir seulement au début l’allumer et puis actionner sa petite pompe pour une puissance de feu . il prendra place tout comme un luxe de cuisine à la maison pour un confort d’une cuisson sur un feu sans fumée et. Les ustensiles ne seront plus noircis comma auparavant par le feu de bois.
Chez nous par la suite, il est devenu le moyen unique pour la cuisson durant toute l’année été comme hiver et fréquemment à être utilisé le matin pour préparer le café aussi vite quand le feu dans une cheminée tardait à s’allumer en hiver.
Mais il se voit qu’Il sera au mois de ramadhan, remplacé temporairement par le kanoun. Pendant ce mois de piété et de devotion ardente ce ne sera pas un seul kanoun mais deux qui seront utiles pour la cuisson .L’un pour une bonne chorba qui va prendre tout son temps sur le feu, et l’autre pour une marmite d’un plat de légumes. Le café viendra par la suite et prendra la relève pour sa préparation sur les quelques braises restantes encore chaudes avant le Maghreb.
Cuisson de la galette sur un feu de bois
Braséro ou kanoun en poterie
Cuisson sur un kanou
Et quand cela nécessitait de l’alimenter, même en demi-litre et on pouvait l’acheter du village. Elle était bien simple en cette époque à vivre la vie quotidienne, on trouvait de tout chez l’épicier, alors on n’achetait pas gros mais que ce qui était nécessaire, pas plus d’un demi litre d’huile, un kg de sucre en cône suffisait, le café si ce n’est en grain naturel à torréfier, c’est le petit paquet de Nizière où l’on trouve une petite image comme cadeau dedans à l’intérieur. Cela, faisait une joie de les collectionner et de les recompter à chaque fois. Et tout comme ceux qui n’avaient pas une chévre à traire pour le lait frais, quotidiennement on se contentait de la petite boite de lait Nestlé concentré. Elle pouvait durer des jours et des jours et que nien des fois, on derobera cette boite qui est bien cachée par la maman quand on a rien à mettre sous la dent, on versera pour mettre ce qu’il en faut sur un morceau de galettes et là on se retrouve rassassier et jouer jusqu’au repas de midi. La mère ne saura que lorsqu’elle constate entres ses mains que le poids dela boite a vite diminué. Quant à nous habiller et acheter de nouveaux vêtements dans ce temps il y avait la friperie. C’est là, où on trouvait de tout comme chifoune le jour du marché. Le mot ‘chifoune’ dans le dialogue est couramment employé pour designer ce type de vêtements d’occasionet de peu de valeur. Sauf pour la gente feminine, pour elle il y avait les femmes ‘’delalates’’. De vieilles dames vendeuses ambulantes qui vont de maisons en maisons faire un troc ou vendre des morceau d’etoffe, ou bien faire chez elles une commande de « haik » et tissu pour une mariée. «Le haik mrama» n’était pas à la portée de toutes, on les voyait venir dans un jour particulier avec un grand couffin sur leurs têtes à proposer aux femmes de foyer toute marchandise. L’echange de bracelets, collier louis d’or et bagues était courant chez elles. Et puis il y avait un vendeur ambulant qui venait avec son âne chargé d’articles parcourir toute la campagne. Il allait par monts et vallées à travers tous les sentiers vendre de plus utiles et necessiteux pour les veilles femmes. Son passage est fort apprécié et attendu partout par les futures mariées. C’était à lui qu’il revenait durant l’été à circonscrire tous les enfants nés qu’il les a déjà vu naitre. Dans son Chwari on y trouve ce que cherche les vielles femmes, les grand mères, jeunes filles. Pour les enfants il y a plein de jouets, on preferait surtout les sifflets en bois.
Réchaud à pétrole
Lampe à pétrole " Quinquet "
Sucre en cône
Petite carte qu’on trouve dans le paquet de café Nizière.
Chwari
Sifflet ancien en bois
Broches pour grands-mères
Broches pour grands-mères
Chardon marie (khanfouf)
Pour rappel l'usine se trouvait juste prés du marché Laakiba dans une rue au dessus du Monoprix de Belcourt.
Ainsi La vie coulait paisiblement du jour au jour qu’on se sentait quiet et heureux dans le coin.
Il y avait bien un champ de culture maraichère tout aussi prés de chez nous où on y cultivait les légumes en grand quantité. Il y avait les navets, les artichauts et aussi les tomates et oignons, tout le long des rigoles d’irrigation de la laitue. Et au pourtour du champ, on plantait du mais, les tiges des plantes du mais faisaient en même temps une clôture. Au moment de leur récolte, on avait eu toujours notre part aussi qui se donnait par le propriétaire.
Parfois, le propriétaire au nom de Teton n’y cultivait rien . Il laissait la terre au repos... Et quand elle restait en jachère sur toute la parcelle il étalait et dispersait du fumier provenant des étables. On aura du mal à passer un temps tranquille sans les mouches et moustiques. Et où l’on sentait aussi l’air dans l’atmosphère une forte odeur nauséabonde qui fait mal aux yeux et surtout aux narines. Et ce n’est qu’apres les pluies que tout redevient normal, sur toute la parcelle un herbier de plusieurs plantes prendra racine. Parmi les plantes et en grande quantité il y avait ce qu’on appelle el khanouf (chardon marie). Il pouvait atteindre un mètre et plus et devenait dense qu’en été; il devenait une plante seche on y jouait à faire des cachettes et des chemins. Chacun de nous on s’y mettait pour qu’il ait sa propre maison ‘aacha'.
Même si en plus L'hiver rigoureux dans toute sa rudesse qui passe, le coin du feu de la cheminée ne suffisait malheureusement pas à lui seul à tout réchauffer dans la petite demeure. Mais ce n’est qu’aux moments des fortes neiges et pas autrement que la saison d’hiver reste pour nous la plus froide entre quatre murs d’une maison sans plafond qui du reste n’en demande pas tant.
Avec les conditions de vie alternativement franchies dans un enjeu social, on ressentait les périodes de l’an qui se succèdent comme ci comme ça. Mais que fort Heureusement le triste temps hivernal même s’il tardait laissera ensuite place au printemps qui en prend aussi son temps avec un beau temps rayonnant et ensoleillé. L’herbe des champs qui pousse un peu partout sera remplie de papillons et de coquelicots avec un retour innombrable d’oiseaux avec leurs chants La joie de jouer revient pour moi je n’avais rien d’autres à faire que gambader. . Et c'est en ce lieu de mes souvenirs que Ça me donnait le droit de rêver pour jouer sans chercher à grandir. Éloigné d'un peu à d'autres gosses j’étais comme tout enfant qui agit et raisonne dans le non conformiste loin des mauvais regards et tout comme le ferait tout petit enfant rebelle Même encore jeune dans le temps pour comprendre J’avais l’âge où je pouvais bricoler moi-même des jouets de fortune . Ce fut à l’aide de fil de fer ou des boites de conserve de sardine et du lait nestlé et ainsi que des boites du tabac à chiquer « Chema Benchico « utilisées comme roues.. Autant dire que je vivais une rétrospective de vie d’enfant avec des joies et souffrances . Mes parents n’avait pas les moyens de m’en acheter .les seuls jouets que je pouvais voir et toucher ce sont bien ces bonbons conçus en forme de jouets. Tels que des formes d’ autos et d’animaux que je devais croquer ensuite après avoir tant jouer avec.
Puis Avec l’été, on se revoyait dans des baignades au bord de l’eau à chercher les petits poissons et les crabes sous les galets. On revivait sa chaleur torride de l’après midi à l’ombre sous un feuillage dense d’arbres. l’été se maintenait jusqu’après les moissons et une récolte de foin. Si la période chaude tire à sa fin ce n’est que presque aux moments des vendanges, et là on est gâté presque chaque jour d’un peu du petit couffin de raisins que les coupeurs de raisins ont droit d’apporter à la fin du travail. Et c’est au moment des vendanges que nos repas et diners ne se font uniquement qu’avec’une grappe de raisin et d’un morceau de galette. Et ainsi passait le temps pour dire que l’automne aussi va bientôt arriver pour nous avec ses fruits et ses légumes.
Pour moi, je savais que si l’automne arrive c’est quand on y voit le changement de couleurs des feuillages aux arbres et que les feuilles tombent .C’est aussi remplacer la toiture de quelques tuiles cassées et ramoner un petit peu la suie de la cheminée pour un feu prochain d’hiver. Son avènement marquait le début des labours. On le constatait tout autour de nous qu’on voit qu’on retourne la terre asséchée ou en jachère comme toutes les fois qu’on doit semer des grains. Au silence absolu de l’après-midi, en ce mois d’automne, seul s’entendait de loin le bruit du grincement des rouleaux de labour et les chenilles des tracteurs. Leur écho parvenait Jusqu’ à nous . C’est un bruit strident par à-coup qu’on entendait et qui se prolonge à ces fins de journées du flanc des terrains de labours.
Tracteur à chenilles
Rouleaux de labour
Dès fois le bruit infernal s’entendait de loin dans une dissonance de son désagréable, en concordance au ronronnement du tracteur. À cette harmonie qui se disloque par des ruptures de temps à autre l’écho reprend au gré du vent.
De l’autre rive de l’oued, du coté d’el Gountas sur ses hauteurs d’espaces ondulés on voit aussi que d’autres labours se font. C’est là surtout; où l’on trouve le palmier nain comme verdure, très difficile à arracher de la terre en plus du jujubier (SEDRA en arabe) qui pousse partout et ses touffes bien denses et épineuses fournissant aussi un fruit. Et c’est sur ces coteaux et collines qu’on voit des paysans agricoles démunis de matériels qui labourent et qui bêchent leurs terres. Un labour rudimentaire pour eux qui se fait, avec deux paires de bœufs attelés au joug tirant le soc d’une araire avec son mancheron droit en bois. Un labourage où l’on voit le soc en bois qui fend la terre sans la retourner pour obtenir une récolte de blé ou d’orge ainsi que de feves qui suffit à une subsistance annuelle. De temps à autres le beuglement d’une des quelques vaches à la recherche de son veau se fait entendre avec le cri d’appel et les sifflets des bergers qui descendent leur troupeau vers les eaux de l’oued pour l’abreuver avant le coucher du soleil. Après leur départ ce sera le silence du soir.
Des vaches s'abreuvent
Berger avec un troupeau de moutons
Dans le réel du paysage rural agricole, il n’en était qu’une mosaïque complexe où toutes les bonnes terres de la plaine du Cheliff n’étaient pas équitablement données.
Alors bien différents sont Les deux versants de l’oued sur la fertilité de la terre qu’ils ne peuvent faire que la dissimilitude d’exploitants d’ethnies différentes.
Et c’est tout dans ce contraste d’une image réelle qui se profilait. La misère se voyait en apparence chez les paysans du coté des collines que pour certains d’entre eux pour une survie travailler la terre ne peut être qu’évident. Le versant, du Gountas avec ses collines et monticule, où la majorité de la population paysanne vit. La terre est labourée avec les moyens rudimentaires pour les plus pauvres. La plus part de ceux qui cultivent des lopins de terre ne sont pas propriétaires de la terre. Ils travaillent pour la part d’un cinquième de la récolte, on les appelle khamamssa. Et à d’autres c’est à perte de vue que le versant de la plaine est le plus fertile et le plus irrigué. Les propriétaires possédants ces bonnes terres fertiles de la plaine ont des moyens appropriés et de grandes fermes. Cela permet de mesurer l’effet qui tranche entre deux types de terres et de groupements de proprietaires terriens et qui ne peut s’apprécier que par une disparité.
Quant à moi, en ce temps je ne sentais aucune différence dans la vie. J’étais bien jeune pour comprendre la notion de ce qui se passait dans la tête des grands qu’après des événements survenus. Avant mes parents n’en parlaient pas du tout devant nous mais ils avaient peur quand au cours des nuits noires le chien ne cessait d’aboyer sur toute personne proche de notre maison.
À SUIVRE...
Ajouter un commentaire