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Il n'y a pas de guerre de religions‏

Nous sommes en plein délire, confusion et dialogue de sourds. Malgré des discours sensés, l’incompréhension au sujet de l’islam persiste. Les citoyens de confession musulmane ont besoin d’une voix collective, d’intellectuels islamologues, croyants et pratiquants, crédibles, qui s’élève pour parler fort au-dessus de tous les contre-sens.

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Capable de dire ce qu’il en est, notamment de “l’intégrisme” et comment il est une dérive injustifiable. Le musulman  ne pratique pas le déni de réalité, ne nie pas la responsabilité de sociétés musulmanes ankylosées, perturbées par l’idéologie rigoriste. Cependant, tout musulman souscrit au principe de montrer que les intégrismes sont des perversions. L’Emir Abdelkader disait : «Le musulman est parfois une manifestation contre sa religion » (1)

Sortir de l’alarmisme

Pour qu’un travail commun ait des chances de réussir, il y a des écueils à éviter. Écueils que  perdent de vueune partie des intellectuels qui se définissent « de culture musulmane » ou « musulmans séculiers » ; alors que l’islam est naturellement séculier et source de respect de la pluralité. Ils disent ce que les occidentaux veulent entendre. Sous prétexte de lutte anti-intégriste, leur « islamologie » de l’emporte-pièce, du reniement et de l’amalgame sert l’islamophobie.

Le premier écueil réside dans leur alarmisme, en déphasage avec la réalité. En effet, malgré les agissements criminels de groupuscules obscurantistes, mercenaires qui profitent des situations de chaos géopolitique, les sociétés musulmanes restent opposées à cette idéologie nihiliste et à l’instrumentalisation de la religion dans le champ politique. Il n’y a pas de monde musulman pris sous une déferlante intégriste.

Il n’y a pas de guerre de religions, ni de civilisations. Les musulmans d’Orient refusent de voir disparaitre les autres communautés, notamment les chrétiens, qui sont une partie d’eux-mêmes. Ce ne sont pas des étrangers. Ils partagent en symbiose des valeurs communes avec les musulmans. L’Église d’Orient a survécu autant grâce à la volonté des communautés chrétiennes de vouloir continuer d'exister que par le sens de l’ouvert de la spiritualité musulmane. En terre d’islam durant des siècles se refugiaient  les persécutés et en premier lieu les juifs. Il y a 150 ans l’Émir Abdelkader au nom de l’humanisme musulman sauvait des milliers de chrétiens à Damas face à la folie sectaire.

 Le rigorisme religieux, qui usurpe le nom de l’islam, alimente l’islamophobie, mais les causes sont politiques et mafieuses. De plus, le monde musulman n’est pas monolithique. Malgré les tapages médiatiques, le fondamentalisme dans la plupart des pays d’islam est en net recul. En Europe et en Amérique du Nord, la quasi-totalité des musulmans refuse la tentation intégriste et réactionnaire. Bien plus, ils contribuent à la recherche d’une nouvelle civilisation, un nouvel ordre mondial juste.

Mettre fin au funeste amalgame

Le deuxième écueil majeur concerne l’affirmation brutale que l’islam aurait une maladie intrinsèque. Un raccourci odieux qui occulte le fait que le problème vient des adeptes, souvent manipulés, qui trahissent les principes. Rien ne doit laisser planer le doute sur le caractère injustifiable du fondamentalisme violent.

Diaboliser les musulmans, parler de « Lamaladie de l’islam », de « l’islamisme comme cancer de l’islam », « Comment sortir de la religion ?» de « l’islam sans soumission »,de « sa responsabilité », de la nécessité  de « déclarer caducs les versets violents du Coran »(2),sont des injures qui sèment l’idée funeste que l’islam ne saurait être dédouané des actions violentes prônées en son nom.

Comment le Coran, Écrit sublime et inimitable, Livre au dessus de tout soupçon, qui met l’accent sur la miséricorde,  Voix révélée, qui, apaise les coeurs, réactive la raison, transforme tout l’être de centaines de millions d’humains de toutes nationalités, races et cultures, qui a produit de la civilisation, du vivre ensemble, le soufisme, le sens de la fraternité, le droit à la légitime défense strictement codifié, pourrait-il tout à coup devenir une source de violences aveugles et d’extrémismes?

Les dérives, dans un contexte complexe, de régimes archaïques, du marché-Monde et du libéralo-fascisme, sont des constructions humaines monstrueuses qui le trahissent. Amplifiés par ceux qui cherchent à souiller l’islam.

Durant quinze siècles l’intégrisme n’a pas été la forme d'existence de l’islam. Tout comme l’inquisition n’est pas dans l’Evangile, le terrorisme et le fanatisme ne sont pas dans le Coran. Jacques Derrida affirme avec justesse : « L’islamisme n’est pas l’islam, ne jamais l’oublier » (3).

Nous avons le devoir de poursuivre l’immense travail entrepris par Ibn Rochd, Ibn Arabi, Ibn Khaldoun, questionner, interpréter  et critiquer toute praxis, toute culture et toute religion, mais refuser la confusion est un devoir. Faire l’amalgame c’est justifier toutes les formes d’agressions contre les pays d’islam et les discriminations contre les citoyens de confession musulmane.

Critique et autocritique

Troisième écueil, il faut savoir au nom de quoi nous dénonçons l’intolérable ? L’islam appartient au monde entier, mais il y a le risque de parler à partir des seules valeurs actuelles en crise. De plus, ignorer les causes extérieures de l’intégrisme et la situation imbriquée remet en cause toute crédibilité. 

Avec cynisme il est demandé de : « ne pas perdre son temps à accuser perpétuellement l'Occident. » (4).Alors que l’autocritique et la critique constructive d’autrui sont inséparables,se flageller et sans débat de fond, apparait à une catégorie d’intellectuels, hybrides et hâtifs, comme la seule voie de rédemption.

Il n’est pas question de s'enfermer dans la posture victimaire. Maiss’il n’est pas tenu compte des causes internes et externes des problèmes, la critique n’a aucune chance d’aboutir ; notamment auprès de la masse des musulmans, qui sait que le fondamentalisme violent est une aubaine pour des puissants qui visent la diversion et l’hégémonie.

 L‘heure est grave. L’islamologie a pour but de dissiper les peurs, les malentendus, de permettre de saisir la singularité de l’islam méconnu, d’articuler le permanent et l’évolutif. Non de verser dans le dénigrement pathologique. Jacques Berque a démontré qu’il était possible de saisir l’originalité de l’islam sans le réduire au prisme du rationalisme, du traditionalisme et des stériles guerres de religions. D’autant qu’aujourd’hui les religions sont trahies par des usurpateurs, et abandonnées par un monde moderne areligieux, voire antireligieux, enivré par la volonté de puissance.

Les religions ont mauvaise réputation et peuvent se transformer en arme de guerre à cause d’égarés, mais comment peut-on oser parler en ce XXIe siècle de « guerre de religions », alors que tout le monde sait que c’est avant tout un problème politique et d’ignorance ?

 En outre, il est archi-faux d’affirmer que « la question du religieux - la crise du religieux et de l'autorité du sacré -…fut au centre de cet événement…(du printemps arabe) » (5). Les pays d’islam n’ont pas de problème religieux, mais de démocratie, de bonne gouvernance, de stabilité.

La question du sens du monde, de l’interprétation des textes, de la reforme du système éducatif  se posent. Mais parler de guerre de religions pour notre temps est un crime intellectuel. Ce n’est pas ainsi que l’Occident et l’Orient, pourront voir ce qu’il leur échappe.

L’approche d’une partie des intellectuels de « culture musulmane », si peu savante en islamologie, recoupe celles d’islamophobes notoires. Le poids de l’idéologie dominante produit des auxiliaires, de l’aveuglement, tout comme celui de la tradition fermée.

Contribuer, par le dialogue interreligieux, l’interculturel et le travail en « islamologie », à contrecarrer l’intégrisme ne signifie pas accabler les musulmans et appeler à la caducité de versets, à l’abandon  de références qui ont fait leurs preuves. Mais de dire ce que sont « l’islam » et les valeurs abrahamiques. 

Ni intégrisme, ni matérialisme

Il faut savoir que, même si le « ni, ni » n’a pas bonne réputation, les peuples musulmans aspirent au juste milieu, une nouvelle civilisation commune à tous les peuples, qui respecte les singularités. Ni intégrisme, ni matérialisme.

Ces extrêmes manquent la cohérence du discours coranique et de la pratique prophétique. Les croyants ouverts de toutes les religions, les humanistes ouverts de toutes les philosophies, sont des alliés et non point des adversaires. L’autre preuve, qu’il n’y a pas de guerre de religion ni de civilisation, réside dans le fait que de par le monde 95 % des victimes du terrorisme sont des musulmans.

Toutes les religions et cultures sont face aux mêmes défis. D’une part face à la deshumanisation produite par un monde violent, matérialiste, scientiste et marchand, d’autre part face à l’extrémisme de sectes fanatisées et violentes qui prolifèrent dans ce climat décadent et délétère. Toutes les violences contredisent nos religions et idéaux.

L’Occident, de la libre pensée, de la dictature du marché, de la technoscience, en crise éthique, qui se mondialise, par-delà ses acquis, comme le dit Pierre Legendre (6), a des difficultés à comprendre et écouter l’autre.

Le monde musulman, soucieux de spiritualité et de justice, est comme tétanisé, fragilisé par des forces extrêmes, ceux du repli et de la dilution. Il est actuellement faible sur le plan de la pensée politique, du rapport entre Etat et société. Entremêlés, l’Orient et l’Occident, sont face à leurs responsabilités.

L’espoir subsiste

L’espoir subsiste. La pensée moderne, la critique progressiste, la philosophie de la déconstruction, de la déclosion et la psychanalyse, mais aussi des théologies de la libération et des cultures de l’écologie et du vivre ensemble, remettent en cause le devenir et la cruauté du monde libéral, analysent le malaise de la culture et la crise de l’humanité.Des penseurs travaillent de l’intérieur de l’Occident à son dépassement.

De même, la pensée musulmane ne commence pas sur une table rase. Le rempart aux faux-islams, minoritaires, est le vrai islam, majoritaire. La voie Mohammadienne témoigne de la Tradition spirituelle primordiale pour toute l’humanité. Des travaux de vrais islamologues et de mystiques musulmans, loin des agitations, des trahisons, des bavardages et des accusations mesquines, ouvrent la voie de la métamorphose et éduquent au bel-agir.

La philosophie reconnaît que « Les peuples » qui ont fait l’histoire, au sens moderne, sont trois : le « juif », le « grec »et « l’arabe »(7). Pris entre les extrémismes de tous bords, mais capables de renouer des liens fraternels, paisibles, de discerner, nous ne succomberons pas à la lassitude.

Le dialogue, le sens de l’ouvert et la voie médiane peuvent desserrer l’étau dans lequel les extrêmes enferment le monde. Susciter les mutations, faire jaillir un nouveau monde commun est possible. Ce qui a été vécu durant des siècles, «  vivre ensemble », malgré des moments de heurts, peut encore l’être demain.

Il n’y a pas de guerre de religion et des communautés, mais une soif de sens et de justice pour tous. L’altérité est une richesse. En cette année 2015, déclarée Année internationale de la Lumière par l’UNESCO, laissons nous éclairer par le don de la différence.

Par Mustapha CHERIF

Commentaires

  • Djabellaoui Boualem
    RE ,
    il faut lire "limen taquraa zaabourek ya Dawoud" merci pour votre attention.Mr Djellal.
  • Djabellaoui Boualem
    Oui,effectivement,David c'est Sayidina Dawoud, (pour qui je rappelle la priére et le salut d'ALLAH sur lui) cette méprise s'excusera par la grande foulée de l'écrit pour décrier ,un tant soit peu,les ardeurs intellectuelles abusées et désabusées,pour ne pas le répéter"infects" d'une pseudo élite se vantant d'etre le reflet du souverrain bien ! donneuse de lecons...cet hallali,ce lynchage médiatique à l'encontre de la plus brillante civilisation de l'homme qu'est l'Islam,merite et sur-mérite des liasses ou des tonnes d'écrits,enfin comme il sera plus simple d'évoquer,aussi,cette juste réflexion"c'est pas la pisse d'un chiot qui va troubler la quiétude de l'ocean" Voilà,je viens juste de me souvenir de cette expression puisée dans notre Derdja ou dialectal algérien "limen telaab zaabourek ya Dawoud" pour préciser que le "ZAABOUR" sont les psaumes de David,Merci de m'avoir lu.
  • M.Djellal
    • 3. M.Djellal Le 03/04/2015
    Ya Mr Djebellaoui
    Daniel et Daoud ne sont pas les memes
    Daoud=David c'est le pere de Salomon
    Daniel = (Dieu est mon juge en hebreu) est un prophete de l'Ancien Testament .en Islam c'est Daniel qui a vecu au 6eme avant J.C
  • Djabellaoui Boualem
    • 4. Djabellaoui Boualem Le 03/04/2015
    ----------Pour préciser et légitimer dans l'évidence,meme..........!!!
    Il est bonnement incroyable de constater de visu,l'ignorance"occidentale"au sujet de ce qu'il doit,,l'occident à l'Orient en général et à la civilisation islamique en particulier,objet de tous les racismes et de toutes les ignorances.
    Tout vient d'Orient,absolument tout;y compris l'idée d'un Créateur unique ,y compris le Messie Jésus et la Sainte Maryam ou Marie sa mére(Paix et Salut d'ALLAH soient sur eux).
    Ainsi la Divinité,les prophétes,les apotres,les soutanes des curés et pretres aux formes de djellaba et kamiss,le voile des nonnes ,leur longue robe le tout concu selon un hidjab ou "ssetra" sont d'origine orientale,bien sur religieuse.C'est ce qu'on retrouve dans la tradition islamique,c'est cette longue chaine de transmission prophétique depuis le prophéte Abraham ou Ibrahim(paix et salut D'ALLAH soient sur lui) Qui se complete et se parachéve dans l'Islam.Pour comprendre plus facilement que les psaumes de Daniel ou Daoud, et la Thora de Moise ou Moussa,l'évangile de Jésus(sur eux la paix et le salut d'ALLAH) sont cités et corrigés dans le Koran,dans une meme lecture ,dans un message resté inchangé depuis sa révélation,chez tous les musulmans de la terre.Il ya de cela,bientot,15 siecles que l'Islam reconnait un ensemble de droits fondamentaux à tous les etres humains,sans distinction de couleur de la peau ou de langue,ces droits sont inscrits dans la sociéte par la loi divine et le prophéte de l'Islam (paix et salut d'ALLAH soient sur lui ) a été le garant de ces droits durant toute sa vie,n'est ce pas ? Que c'est sous le califat du Sayid Omar un compagnon du prophéte(paix et priére d'ALLAH sur lui) que fut institué pour la premiére fois le concept de la retraite,voyant un vieux juif arabe de Médine assis par terre et demandant la charité aux passants,le Séyid Omar fut affligé par cette scene,demanda au vieillard juif,s'il avait travaillé auparavant,ce dernier lui confirma qu'il a cessé de travailler parceque ses forces se sont épuisées,se retournant,alors,vers ses compagnons,le kalife les interpella en ces mots"voilà une personne qui a voué toute sa vie,dépensé toutes ses forces dans le travail ,pour se retrouver à son age, tendre la main" il ordonna de ce fait au trésorier de lui allouer périodiquement une somme d'argent pour sa subsistance.
    Cela s'est passé il y a 15 siecles,avec un juif arabe de Médine et d'un kalife musulman,l'allocation retraite naissait,Pour dire que l'Islam a de l'etre humain une vision élevée fondée sur l'honneur et la dignité.ALLAH dit" nous avons certes honoré les enfants d'Adam.Nous les avons transportés sur la terre et sur la mer.Nous les avons nettement préféré à un grand nombre de nos créatures" Cette vision détermine les caractéristiques des droits humains en Islam,et avant tout leur universalité.Ces droits ont une dimension économique ,sociale,intellectuelle...Quelque soit la couleur de leur peau,leur appartenance ethnique,leur langue ou leur religion.Ils ne peuvent etre ni abolis ni modifiés,car ils émanent du verbe d'ALLAH : Le Koran qui est l'enseignement du Maitre des mondes.Les paroles et les actions du prophete(paix et salut d'ALLAH soient sur lui) en constituent le meilleur témoignage.l'Islam est allé plus loin encore,en protegeant la vie de l'etre humain contre lui meme,par l'interdiction du suicide,insistant sur la valeur de la vie humaine,ce sacrement divin,l'Islam protége les droits des etres humains et en particulier " le principal" celui du droit à la vie.C'est dur de réaliser ,aujourd'hui,que la noirceur,gagne et effrite les méninges de bon nombre d'individus,qui se croient etre la révélation du siecle,en s'associant dans un enthousiasme intellectuel malsain qui s'accorde au délire,pour se dresser sur leurs ergots et lancer au monde musulman tout entier ? rien de moins,s'adressant à 1 milliard et quelques centaines de millions de musulmans qui vivent dans des conditions les plus dissemblables et qui sont pourtant réunis dans une meme croyance,pour s'en moquer idiotement.Je voudrai terminer par cette citation de Johan Wolfgang Goethe"la vérité doit etre sans cesse répétée,parceque l'idée fausse est aussi constamment répandue et pas par quelques uns,mais au contraire par la multitude.Dans la presse et les encyclopédies,dans les écoles et les universités,partout l'idée fausse exerce son emprise,contente et à l'aise de savoir qu'elle a la majorité de son coté".
  • Chantal
    Comme tu as raison Mourad !

    Je pense par ailleurs que toute religion (quelle qu'elle soit) qui sert de « prétexte » à certains pour fomenter la violence sous toutes ses formes : verbale, physique et/ou psychologique n'est que le révélateur d'un mal être de l'individu et par là même de notre Société ! Cela me rappelle une citation d'un auteur « anonyme » qui, pour ma part, résume assez bien en quelques mots les dérives de la violence : « Chaque être humain cherche à être aimé. S'il n'y parvient pas, il cherche à être admiré. S'il n'y parvient pas, il cherche à être craint. S'il n'y parvient pas, il cherche à être haï car il n'y a rien de pire que l'indifférence ».

    Bonne soirée.
  • Zouaoui Mourad
    • 6. Zouaoui Mourad Le 01/04/2015
    Bonjour CHANTAL
    Je pense que, toutes les religions du monde ont un potentiel de sagesse et de générosité ,cependant quand on évoque les désordres actuels à travers le monde beaucoup d entre nous accusent la mondialisation qu ils rendent globalement responsable des souffrances de notre société.Je veux dire que dans l évolution actuel du monde nos sociétés connaissent une crise sociale ,existentielle et spirituelle qui s explique par la perte de nos valeurs communes.Aujourdhui la mondialisation se dresse contre la civilisation,la marchandisation contre les valeurs ,la mode du pareil au meme contre la veille de l esprit ,les forces du marché contre la gravité de la vie,contre la fragilité de la démocratie qui se construit difficilement dans les pays en développement . Il n y a plus de respect de l autre; il n y a plus d amour de l autre !!
    Je pense qu il faut traiter les problèmes de société dans un cadre qui associe toutes les religions ainsi que l humanité athée.C est le seul moyen de conjuguer les
    différentes sagesses et le dialogue interreligieux ne sera pas un syncrétisme.
    Chacun reste avec ses propres convictions mais chacun connait et respecte les autres;chacun s enrichit de la connaissance des autres.La place de l argent , ce
    veau d or moderne ,pourrait etre le type de sujet sur lequel religions et humanisme
    s attacheraient à élaborer et promouvoir une vision commune.
    Cette démarche à mon humble avis,conduit à réaffirmer que la laicité n est pas la négation ou l ignorance du fait religieux ,mais une attitude qui accueille toutes les religions et tous les courants de pensée ,favorisant le dialogue et l ouverture à
    l autre.Dans cette démarche nous privilégier la vérité ,l honneteté,le respect des
    autres,le courage,l acceptation du droit à l erreur,la solidarité ,l engagement.......
    L etre humain est plus sacré que La Mecque ,plus sacré que Jérusalem ....
    I homme doit etre placé au centre de notre civilisation et les pays peuvent jouer un
    role important et les hommes politiques doivent redonner du sens à leur action politique car l objectif c est de promouvoir ce qui permet de vivre -ensemble par
    l ouverture à l autre,le respect mutuel,la générosité,le desintérressement ,le sens du bien public,la passion du débat apaisé.......
    Quand un Imam,un Rabbin et un Pasteur vont ensemble dans des écoles pour débattre avec les éléves chacun respectant totalement l autre,il n y a plus de raison
    que fusent les insultes sale arabe ou sale juif et nous entrons dans une laicité intelligente .....
    amicalement
  • Chantal
    Merci Noria d'avoir fait paraître sur le site ce texte de Mustapha Chérif. Bien que je ne sois pas de confession musulmane, j'ai beaucoup apprécié l'aspect intellectuel et humaniste de cette analyse. J'ai lu avec beaucoup de plaisir et d'intérêt chacun des chapitres qu'il s'agisse de : « Sortir de l'alarmisme » ; « Mettre fin au funeste amalgame » ; « Critique et autocritique » ; « Ni intégrisme, ni matérialisme » pour terminer par un chapitre très optimiste : « L'espoir subsiste ».

    Si je n'ai pas les compétences intellectuelles et culturelles de Mustapha Chérif, je constate néanmoins - personnellement et au quotidien - dans une ville de banlieue parisienne dans laquelle j'habite et qui me permet, depuis presque trente ans, d'être en contact avec des cultures et des religions différentes que Mustapha Chérif a raison si tant est que l'on se donne la peine d'être à l'écoute de l'autre, que l'on essaye de comprendre sans juger et de partager nos différences qui, j'en suis totalement convaincue, sont des richesses.

    Bonne journée à tous.

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