La peur de l’autre :
- Par algermiliana
- Le 02/04/2023
- Dans Voyage-Lecture
- 2 commentaires
La peur de l’autre : Je cherche un seul étranger dans les rues de nos villes !
On a peur ! Un sentiment bizarre et répugnant nous hante, depuis les bancs de l’école ! Nous handicape. Nous dépouille de toute force imaginaire. Parce qu’on a peur de tout, on est condamnés à vivre seuls, isolés, coupés du monde. La peur engendre en nous, inconsciemment, une pseudo-autosuffisance qui n’est que l’autre face d’un suicide perpétuel.
On a peur d’un livre qui interpelle notre immobilité intellectuelle. Qui sème le doute dans nos convictions figées. On a peur d’une chanson qui désigne notre malheur et notre désarroi. On a peur d’un film qui casse un tabou ou qui contient un baiser. On a peur d’un poème qui déclame un cri vivant en nous depuis des siècles. On a peur d’un chrétien qui prie son Dieu à sa façon. On a peur d’un juif qui porte sa kippa et mange casher. Les sociétés peureuses sont les plus fragiles, les plus intégristes et les plus violentes. Elles sont le champ favori de toutes les formes de l’intolérance. Toutes les sociétés menteuses sont peureuses !
Les villes qui vivent encerclées, les portes fermées aux étrangers sont des lieux sans âme, sans rêves et sans avenir. Cet étranger qui ne nous ressemble pas et qui nous ressemble ! Différent de nous par sa culture, par sa langue, par ses goûts, par ses habitudes vestimentaires, il donne un autre sens à notre ville et à notre vie. C’est lui qui souffle un dynamisme dans ses rues et dans ses officines. Sa présence nous ouvre inconsciemment les yeux sur de nouveaux horizons.
L’université a peur de l’étranger ! Nous avons une centaine d’universités, dans chaque ville il y a une université ou plus, toutes spécialités confondues, de la littérature jusqu’à la médecine en passant par les mathématiques et l’informatique, et tant mieux, mais aucun de ces établissements censés appartenir à la pensée universelle n’a un seul coopérant parmi ses enseignants. C’est catastrophique ! La peur de l’université n’est que l’image de cette peur qui gangrène la société et le champ politique. Quand nos universités sont sans aucun enseignant étranger, sans aucun coopérant, les amphis sont sans lumière.
L’autosatisfaction universitaire est une maladie dangereuse et destructrice. L’algérianisation de l’université est une agonie annoncée pour l’enseignement supérieur.
Au nom de la soi-disant “sécurité culturelle”, on sème la peur dans toute une génération et on la prive de toute autre culture universelle. La sécurité identitaire n’est pas l’appel à vivre dans le ghetto. La ghettoïsation est la pire des prisons. Le nationalisme n’est pas une fierté en lui-même. Le chauvinisme est un assassinat de toute nation qui espère bouger et avancer.
La sécurité culturelle, ce n’est pas le repli sur soi, mais plutôt apprendre aux citoyens les langues, leur offrir des films, d’autres supports culturels, des livres, des débats ouverts et respectueux. Par cette pluralité, par cette diversité, le citoyen arrive, par la suite, à comprendre sa spécificité culturelle et à l’aimer humainement et positivement.
En réalité, il n’y a pas de sécurité culturelle, mais une acculturation permanente. Les cultures vivent en cohabitation continue.
C’est absurde : on a peur pour notre religion, on a peur de notre Dieu ! Vivre sereinement sa religion ne signifie pas combattre les autres religions ou les autres religieux. Aimer Dieu et non pas avoir peur de Dieu !
Les villes algériennes sont désertes, aucun étranger européen, américain ou autres ne déambule dans les rues et les ruelles, dans le Nord ou dans le Sud, et c’est triste. Les villes sont remplies de fantômes.
Depuis l’enfance, ils nous ont inculqué cette peur de l’autre. C’est la présence de l’étranger, autrui, d’une façon ou d’une autre, qui réveille en nous le sens de la compétition, le sens de l’aventure. C’est cette présence qui provoque en nous l’émulation positive. Le sens de l’autocorrection, de la révision.
On est nous-mêmes, fiers de nous, quand on a l’autre comme partenaire, comme miroir ! On s’ennuie sans la présence de l’autre. Le différent nous apprend à rêver, à imaginer, à voyager, à combattre la maladie de l’autosatisfaction et le chauvinisme.
___Par Amin ZAOUI___
Commentaires
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- 1. GM et Fiston Le 07/04/2023
Je te vois tout isolé et que tu ne cesses de ruminer depuis ce matin ,est ce un mal qui te cause cela fiston?
J'ai peur Gm,j'ai peur ..
Mais peur de qui et de quoi Fiston?
j'ai peur maintenant de Abderahmane il dit tout ce qu'il pense du mal d'un autre Gm;il vient de le dire.
Il ne dit que ce qu'il pense vraiment du mal d'un autre.Si tu vois que ça te fait mal réfléchis dans le bon sens à chasser comme lui tout angoisse insensé comme il le dit.
j'ai peur après à ce que je ne peux faire autre chose sans un autre ami.
c'est que tu as peur de te libérer de toute autre forme d'un autre fiston
Sans un autre j'ai du mal à me recentrer dans le présent Gm
Pour ça ,tu es bloqué dans ton passé que tu t'inquièteras encore du futur fiston
tu crois Gm que pour moi Abderahmane veut dire tout simplement qu'on surmontant la peur d'un autre on arrive à s'adapter à la situation.
il ne faut point chercher ton chemin derrière des illusions perdues mais reduire cette peur d'un autre au point nul fiston
Si c'est mon cas d'avoir peur d'un autre Gm, je dois me confronter dans la vie pour voir ce que je vaux.
Si on se prépare à toute chose dans la vie fiston on peut éviter du moins d'avoir peur d'un autre. -
- 2. BELFEDHAL Abderrahmane Le 06/04/2023
Amis du très noble site Saha ramdhankoum.
S’il faut être juste pour autrui il faut être vrai pour soi, c’est un hommage que l’honnête homme doit rendre a sa propre dignité…………………………………..Jean Jaques Rousseau.
J’ai lu et relu mainte fois la peur de l’autre du poète Amine zaoui, écrivain très connu surtout pour ses réflexions philosophiques. Deux mots ont attiré mon attention à savoir la peur et l’autre. Sans tarder J’ai eu recours aux définitions de ces deux mots dans le but de mieux cerner l’idée clé de l’ensemble des questions posées par l’auteur qui a mon humble avis constituent un constat sévère argumenté certes mais sans ramener les solutions adéquates et conséquentes. Les spécialistes en la matière définissent la peur des autres sous le nom de Scopophobie qui est un trouble anxieux caractérisé par une peur morbide d’être vu ou observé par autrui. Beaucoup de causes peuvent être à l’ origine de cette peur à l’image de troubles émotionnels vécus dans le passé, des situations stressantes au sein d’un groupe etc…Comment faire alors pour ne plus avoir peur de l’autre ? Les spécialistes préconisent quatre conseils pour se détacher du regard des autres à savoir 1 : accepter le regard de l’autre, en acceptant précisément que le jugement de l’autre a une importance pour nous. 2 : Gagnez en confiance en vous. 3 : savoir s’entourer. 4 : être soi-même. La peur a-t-elle un message ? Les spécialistes disent oui. C’est un sentiment qui accompagne la prise de conscience d’un danger ou d’une menace. Grace à ce sentiment, le cerveau réagit instantanément en donnant des commandes nécessaires au corps physique afin que ce dernier soit en mesure de faire face à la situation qui représente un danger, une menace. Qu en est-il alors du sens à donner à l’autre ? Le dictionnaire nous donne la définition suivante : l’autre, autrui est une personne autre que soi-même et qui n’est pas précisément définie. Le terme s emploie en opposition du moi entendu en tant que locuteur… Le synonyme indique le prochain, le semblable. Qu en est-il alors du constat terrifiant établi par l’auteur en situant clairement une conviction partagée entre la bizarrerie et la répugnance nous dépouillant de toute force imaginaire… IL s’agit bien sûr de cette peur de l’autre…Créant en nous une pseudo autosuffisance qui n’est en fait qu’une autre face d’un suicide perpétuel !!! L’auteur expliquant ce sentiment bizarre et répugnant, nous renvoie à l’âge des bancs de l’école …depuis l’âge de notre enfance, inconsciemment nous trainons malgré nous le sentiment de la peur de l’autre ! Beaucoup de question s’imposent alors sur le poids et la portée de cette école ? Est-ce l’école indigène ? Est-ce l’école post indépendance ? Est-ce l’école de toutes les réformes ? L’auteur n’a pas exclu le facteur enfance pour donner une origine à cette peur de l’autre. Cette peur qui cache selon l’auteur une autre forme de suicide… La peur d’un livre qui interpelle notre immobilité intellectuelle, la peur d’une chanson qui met en relief notre malheur et notre désarroi, un film qui casse un tabou, un chrétien qui prie son dieu a sa façon, un juif qui porte sa Kippa et mange casher, cette attitude maladive selon l’auteur conduit inévitablement à la consolidation et à la fertilité d’un champ approprié pour cultiver la violence et l’intégrisme… Pourtant au nom du progrès et de la démocratie on n’hésite pas à détruire les fondements de toute une civilisation ! Ya si amine la peur cette inconnue est-elle une cause, un catalyseur ou une conséquence à subir tout au long de notre destinée ? L’auteur n’est pas passé par trente-six chemins pour conclure que la peur de l’autre, si bizarre et si répugnante est le résultat sinon la conséquence directe de la fermeture de la porte face à l’étranger !!! Quelle est le poids, la nature et la portée de cette porte et de cet étranger ? L’auteur n’en dit pas davantage. L’auteur gagné ou poussé sans doute par un sentiment des plus étranges affirme sans réserve que les villes qui vivent encerclées et dont les portes sont fermées face aux étrangers sont des lieux sans âme, sans rêves et sans avenir ? Un constat dur et sévère car dépourvu de toute argumentation logique et rationnelle. On parle d’encerclement, de lieux sans âme, sans rêves ni avenir pour cause que cette inconnue peur de l’autre, peur de l’étranger, nous prive de donner un autre sens à notre ville… a notre vie ?!!! La présence de l’étranger nous ouvre inconsciemment les yeux sur de nouveaux horizons… Si cet étranger est capable d’une telle prouesse c’est aussi grâce aux fortes dispositions et moyens mis à la disposition de ce dernier pour réaliser son œuvre qui répond aux aspirations du pays demandeur… Non ya si amine si on a recours à cet étranger c’est parce que nos yeux ne sont pas fermés…nos rêves et notre avenir resteront toujours cote a cote la main dans la main pour veiller davantage au respect de ceux qui la baïonnette entre les mains ou en bandoulière avaient par leur sacrifice permis aux enfants de rêver et aux adultes de croire fermement à leurs rêves et à leur avenir. Nos universités ne sont pas l’ombre d’elles-mêmes… nos amphi ne sont pas des lieux fantômes… Pourtant vous avez reconnu l’existence de diverses branches, de la littérature et jusqu’ aux sciences qui enrichissent la pensée humaine… Nier tout cela pour avoir « fermé » la porte face à l’étranger relève d’une négation sans précèdent. Cette négation a atteint des proportions inimaginables quand l’auteur sans réserve affirma que l’absence d’enseignants étrangers, sans aucun coopérant, rend les lieux sans lumière. Ya si amine que pensez-vous donc de la relève assurée par de brillants cadres formés justement par des coopérants surtout dans les domaines très sensibles et parfois en relation avec la haute sécurité ? L’auteur dans une incroyable diatribe condamne fermement l’autosatisfaction universitaire qu’il qualifie de maladie destructrice ??!... Selon l’auteur l algérianisation de l’université est en agonie annoncée. Cette peur inconnue remet en cause la forme et le fond de toute bonne volonté de vouloir espérer en un avenir prometteur… La bizarrerie, la répugnance, l’obscurité faute de lumière, la violence, le terrorisme, l’inexistence de rêve et d’avenir…Trop de marques d’indulgence vis-à-vis d’une nation qui paye encore et par la façon la plus lourde un tribut terrible … L’histoire est là pour le confirmer. L’auteur prône enfin la solution miracle à savoir la sécurité culturelle qui permettra au citoyen à aimer humainement sa spécificité… Ou se cache donc cette spécificité si on a peur de l’autre et que derrière cette peur on est condamné à vivre sans rêve et sans avenir parce qu’on a commis inconsciemment le crime horrible d’avoir fermé la porte face à l’étranger ! Apres la sécurité intellectuelle, l’auteur semant à tous vents noms, épithètes et qualificatif s’en prend à la sécurité identitaire…Sinon le sort réservé est là où le ghetto règnera en maitre suprême. Cette peur générale et généralisée nous entraine selon l’auteur à avoir peur pour notre religion et avoir peur de dieu. Cependant et selon les commandements de la religion avoir peur de dieu c’est là le vrai sens pour l’homme de retrouver la paix de l’âme avant celle du corps…avoir peur de dieu c’est aimer dieu… aimer dieu c’est aussi aimer son prochain, son semblable, cet autre. Retour à la case de départ… L’auteur explique pourquoi nos villes sont désertes ? Aucun étranger ne déambule dans ses rues et dans ses ruelles ! Est-ce une raison de considérer cet état comme une cause réelle de notre maladie ? Les villes sont remplies de fantômes… Les amphis sont sans lumière… Les enfants sont privés de rêves… Notre vie est sans avenir… dur est ce constat ! Et si tel est le constat que la peur de l’autre a engendré en nous quel est alors le moyen efficace de lutter contre elle ? L’auteur considère que la présence de l’autre, cet important étranger, provoque en nous l’émulation positive…on est nous-mêmes, fiers de nous quand on a l’autre comme miroir… mais privé de ce miroir pour une raison ou une autre est-il juste et humain de mériter le qualificatif de fantômes ? Pourtant nous avons nos amphis, nos hôpitaux, nos avions et nos ports, nous avons notre flotte marchande et militaire, nous disposons d’une notoriété qui a dépassé les frontières, on a imposé le respect du vis-à-vis dans les règlements souvent très chauds dans le monde… Des carences oui, el fassad oui, du banditisme à outrance oui, de la drogue oui, de la corruption oui, on jette le poisson a la mer pour maintenir les prix de la surenchère oui, mais en face le système actuel, je dis bien actuel fait preuve de grande volonté pour atténuer et non éradiquer le fléau qui s’attaque à notre pays. Nier cette volonté est une aberration. Rejeter tout en bloc est tout simplement une négation sans précédent. Pour terminer je vous dis ya si amine que votre poids dans l’apport culturel n’est nullement contesté, que votre contribution pour l’enrichissement de la pensée humaine est largement saluée à travers le monde au vu de vos nombreux ouvrages traduits dans différentes langues étrangères. Votre passage à la tête de la bibliothèque nationale a été remarquable… Vous avez chamboulé les vieilles pratiques qui aimaient tant nager dans les eaux troubles et qui vous ont vu obligés de quitter les lieux. SI amine Zaoui avoir un tel bagage et un aussi important cursus culturel, j’ai très mal digéré votre négation du grand potentiel d’un pays qui lutte âprement sur plusieurs fronts… A cause d’une peur de l’autre… Une peur inconnue de l’autre qui n’est pas forcément un étranger pas plus qu’un européen ou un américain. Madame noria encore une fois recevez ma sincère gratitude pour le choix de ce texte de valeur qui pousse à la réflexion même si on est amené à se retrancher dans un camp diffèrent mais à aucun moment contradictoire pour le plaisir de la contradiction creuse et vide de sens. Saha ramdhankoum.
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