Images                    Youtube

La Rue Borély La Sapie/ Par Didine

À l’instar des autres venelles du quartier Nelson, la Rue Mohamed Seghir Saidaoui, jadis en double sens, devenue à sens unique par les grands penseurs des ponts et chaussées ou ma yechbah. Al hassone, elle est bordée d’arcades sur les deux rives mais aussi par une allée d’arbres au niveau du Square Nelson devenu tahtaha fartassa. Plus aucun arbre, ni palmier ni hchicha talba m3îcha.

Borely La Sapie

La rue fut bouclée en Mars 1962 (cessez lfen) par la sinistre OAS de Susini, Lagaillarde (au poteau), Salan et tous les nostalgiques de l’Algérie de Fafa. D’ailleurs, le tout Bab El-Oued fut encerclé de chevaux de frise en fil de fer et barbelés enchevêtrés sous l’œil des paras de Bigeard en tenue léopard. Néanmoins, le 5 Juillet de la même année, ils ont pris leurs valisettes en carton et baluchons et sont rentrés au bled, oops, en métropole, la rage au ventre. Bye bye l’Algérie !

Borely La Sapie

Borely La Sapie

Sur notre gauche, un pressing et le studio photo Imène. Coucou Omar. Juste après, le Grand Garage Excelsior, de tour et de mécanique générale. Sur la droite, Hammam Bouzid. Au n° 5, habitait Belaoui, le mordu de la Puch et de la Rumy pétaradantes. Quelques pas plus loin, le grossiste en alimentation où une grosse roue de gruyère était entreposée juste à l’entrée. Bleu d’Azur, la boulangerie des Boulahbal et son pain maouniss brioché. On arrive à l’angle de la Rue Delacroix.

Borely La SapieDes commerces allant du droguiste (mozabite), l’opticien Dikes, Nounou est parti au bled, le frangin a repris la boutique, Derouazi le marchand de meubles, les douches publiques Ammi Saïd ya wladi, Mohamed tailleur adore porter le foulard, puis les magasins de sport Zafran et le coiffeur. Sur la gauche des magasins (cafétéria, vêtements de sport, épicerie) dont certains changent parfois d’activité.

Sur le trottoir d’en face, le square Nelson devenu une banale placette servant de terrain de foot aux amateurs petits et grands. A un moment donné, camion za3ma frigorifique vendait les sachets de lait à raison de 4 par personne. A présent, le camion-livreur a pris ses quartiers du côté de l’Avenue Mira, face à la polyclinique.

On rappellera que l’on peut accéder par une petite porte vers les égouts du quartier, pas ceux du paradis d’Albert Spaggiari. J’ai déjà fait un tour où j’ai pu constater que des plaques de rues (comme celles de l’extérieur) sont fixées au mur. Le matin, dès 08h00, un éboueur passait pour nettoyer les caniveaux en arrosant de grézyl (nous on disait lahlib) avant de passer à la prochaine bouche. De nos jours, tout cela a disparu. C’est bizarre.

Sur notre droite, le Majestic dont on a déjà parlé. En traversant les clous, Qahouat el Gourari où Mohamed Zerbout venait depuis la Rue Montaigne prendre son caoua. Boualem Lahdaidi lui, nous proposait le soir venu, ses m’hidjbate harrine w skhounine. Puis Djamaâ Taqwa, auparavant Paroisse St-Vincent de Paul. L’Abbé Fernand drapé de sa soutane y prononçait ses messes le samedi soir et le dimanche matin en sonnant les matines. Frère Jacques, dormez-vous ?

Une parfumerie et autres produits de beauté Max Factor allant du mascara au fard à joues, fard à paupières, le rouge à lèvres, les vernis à ongles (on disait rose aux ongles ou rozozongles) et les meilleurs parfums de Chanel, le n° 5 était tendance. Parfumerie appartenant à Hadj Mustapha Dechouk, un ancien de St-Eugène. La boutique a changé depuis en prêt-à-porter.

La boutique suivante était un tailleur avec en vitrine un panneau publicitaire d’Auguste Dormeuil. Fermée pendant plusieurs années, c’est Hadj Lazli, directeur du Majestic qui la repris à son compte en la transformant en salon de coiffure pour hommes où exerçait notre ami Saïd brochettes. L’immeuble mitoyen avait abrité une école de sténo-dactylographie de Mme Duclos. Après son départ, le local fut transformé en clinique dentaire de la Casomines au 1er étage. Le centre médico-social du rdc changea de mains pour devenir salle de prières.

En traversant la Rue Lestienne, une porte de secours du cinéma Les Variétés. A côté, Mitmate le gargotier et sa sardine quotidienne, puis une cafette et le tabacs-journaux. On revient au n° 27, où Royaltie, une boulangerie-pâtisserie-confiserie et spécialiste en dragées d’un autre Boulahbal. Un autre tabacs-journaux et la brasserie La Cigogne terminant la Rue Borély la Sapie en donnant naissance à l’Avenue Malakoff et la fin de la Rue Feuillet et du Boulevard Guillemin.

Pour clore ce chapitre, on citera pêle-mêle toutes rues confondues nos amis Merzak Far, Dafer, Mohamed Babali, Med Ziouane dit Zbaoulou, Rachid Boucetta, Mouloud Guitoune, Omar et Med Amrani dit Bouhou, Youcef Aliouane et ses frères, les Azzoug, Med Madani et ses frères (Mamadou), Djelloul Triciti, Sidou M ayouf, Réda et Abdeslam Tabti, les frères Usmistes Chala Azdine, Djamel, Salim, Mimouni Tahar et Khaled + le cousin Merzak (Kakou) et Moh le poissonnier, les frères Halilali, César Arif, Watik, Moh Kerbouche, Bouchali Mahi, Mami, Zizi, les frères Douida et Pripech de Zoudj Ayoun, les frères Tidadini, Tayeb Bey, Chougui, Bouanani, Berkani, Mandi, Amrioua Aïnouche, Saïd et Guendouz Bsikri, les frères Ramani, Mokhtar Chaid et ses frères, Tiri Qonqon, Larbi Chebahi et ses oncles, Karimou, Babaci, Mandar, Ghoumrassi le photographe de la Rue Lestienne, Chouli, Ferkioui, Founas, Embarek. On citera d’autres la prochaine fois.

Les personnes absentes, décédées citées ou non citées, Allah yerrham limatou, resteront toujours gravées dans nos cœurs. Qu’elles reposent en paix.

Il était une fois la Rue Mohamed Seghir Saidaoui !…

Ajouter un commentaire