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La Rue Géricault/ Par Didine

La rue Géricault

À présent, c’est la Rue Hassan Achour que nous abordons depuis le passage par la Rue Louis Castan (beaucoup ignorent le nom), escaliers menant à la Rampe Valée. La Rue Géricault qui, jadis, descendait, devient montante et descendantes pour les autres rues adjacentes ou perpendiculaires. Al hassone, on change juste pour changer. Comme quoi, c’est lui le génie qui a fait ce sandjma. Tchakh tchakh, babak.

Large rue où le stationnement n’a pas été modifié, ouf, mzia, puisque les véhicules sont parqués en longueur côté impair, en épi côté pair. La plupart des arbres ont totalement disparus par manque d’entretien, usure et vandalisme par des garnements s’accrochant aux branches. Débranche, chantait plus tard France Gall ! Sauf que notre ami Brahim l’épicier du coin, a eu la présence d’esprit d’en planter un et l’abreuvait chaque jour. Un acte de civisme méritoire, qu’il en soit remercié. Saha Barhoum.

Justement, son père, Ammi Omar que certains surnommaient Tchaqlala par son caractère impulsif, tenait une épicerie à hauteur du numéro 1 de la Rue Géricault. Son frère, Ammi Ali, lui, possédait une laiterie juste en face au n° 4. On aimait bien prendre vers 11h00 un verre de raïeb crémeux à la cuillère ou du lben dans un quart en laiton, khobz tajine, zebda beldia ainsi que des zitoun cassées ou concassées, c’est selon. Avant de rallier BEO, les deux frères tenaient une laiterie je crois, du côté de Zoudj Ayoun.

L’actuelle croissanterie de Abdou, fils de Ammi Saci, faisait partie de l’ex-magasin de volaille et de pastèques. L’autre partie est devenue boulangerie. On revient sur l’autre trottoir, la façade de la pharmacie Djorf, puis la cordonnerie du regretté Kiki de madame l’Afrique. Il papotait toujours en français comme un pataouète. Tché pas content ? Après la laiterie, un petit tabacs-journaux de notre regretté Nordine Achamou (Mansour) Khouya Nou, décédé il y a quelques mois alors qu’il avait déménagé à Alger-Plage. On n’oubliera pas Kader oulid Saci qui, dès 13h00, déposait quelques enfants du quartier à Miramar pour une trempette et retour à 15h00 ou alors en stop. 3oum bahrak.

Ah ! Qahouat Amar ou Café de l’Union, aux couleurs kahla oua tchali ya lali. Hé hé ! Un passage presque obligé pour tous les habitués et les Dzédiens voulant s’offrir un caoua ou un noisette. Fliou, ara crème + croissant + Judor. On pouvait jouer aux cartes, aux dominos, au jeu de dames et même au jacquet. En 1963, il y avait même un flipper. Un endroit que l’on affectionnait même si on ne prenait pas son Crush, son fraise, son cerise, son bi-orgeat, son bi-louz, son tomate accompagné d’une princesse ou un qalb ellouz mahchi. Fliou et plus tard Wahab étaient parmi les serveurs habituels dégourdis du comptoir. On se rappellera de Goumrassi, Yahia Belkhir, Med Belektar, Chrif el aladji, Ghanou, Bacha, CSC, El-Hadi Abdou, Moh-Moh, Merkiche, Younès Lemiti, Salim le chef d’orchestre, Khaled, Djamel Jenoui et d’autres que j’en oublie, qu’ils m’en excusent. Pendant le Ramadhan, Ammi Amar apportait le ftor aux ouvriers juste au medfa3. Boum !

Un autre personnage faisant figure d’ancien avec sa mythique 4 CV. Oui, je parle de Rezki le quincailler (droguiste) qui n’omettait pas de mettre sa blouse de travail. Ensuite, un magasin d’alimentation générale des Baba Ammi d’El-Atteuf, qui était toujours bien achalandé. Je me rappelle bien cette petite cagette de badjidj (morue) posée debout, à l’entrée. Le frigo était garni de fromages, laitages et produits frais. Le camembert la Belle Lochoise, le Primula demi-lune aux crevettes, le Gervais demi-sel, le gruyère où l’on achetait tout juste 100 gr, le fromage rouge mou et duvet, le Roquefort, les magicubes et les portions de la vache qui pleure, ou khali ou khali. Yaaaye !

Actuellement le magasin a été transformé en quincaillerie géré par Bahmed. La boulangerie Bachir a changé de main plusieurs fois. Tout comme le fameux Qahouat el Gourari (Café de l’Esplanade) faisant face au Majestic. Lors d’un meeting, Da L’Ho (Aït Ahmed avait déclaré Ana manvotich) est venu prendre son p’tit café, Sid-Ahmed Agoumi, Mohamed Lamari et bien d’autres artistes. Ya haouji yana !

Lors de l’entrac’te au Majestic d’en face, certaines gens évitaient la Brasserie du cinéma, préférant le nass-nass ou le thé dial Gourari en grillant une Lucky. Le nom m’échappe du préposé à la caisse, non pas Djilali, un brun, la moustache fine et une chachia nass rass. Merci à Nourdine Benali de nous apporter son éclairage. On n’oubliera pas khouna Boualem Kouroughli qui, pratiquement chaque matin après avoir fait la nuit à Alger Inter, venait siroter son café en terrasse, parcourant son journal. Coucou Boualem.

Après l’Atlas défiguré par Scarface 7 dross, un bureau de poste et une salle de sport située au rez-de-chaussée d’un immeuble. Le restaurant chez Saïd & Moh qui nous gâtent avec leurs produits de la mer et autres pizzas. Un p’tit café maure et juste en face, le Grand Hôtel El-Kettani qui a obstrué la vue sur mer aux riverains. Pfff ! Sinon, sur la droite, l’électricien-auto où avait travaillé anadak Hassan Laradji. On regrette le décès de son grand frère suite à un crash d’avion en mer au large des îles Baléares avec une équipe sportive de l’Air Liquide devant disputer un tournoi un 31 décembre 1970.

Les personnes décédées citées ou non citées, Allah yerrhamhoum, resteront toujours gravées dans nos cœurs. Qu’elles reposent en paix.

Il était une fois la Rue Hassan Achour…

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