Dar Mustapha Pacha
C’est un palais magnifique. Il est mitoyen avec Dar El-Souf, sur la rue des Frères-Mecheri, ex-rue Emile-Maupas appelée à l’époque ottomane zenqat Bab El-Souk ou zenqat Sidi-Bouchakour. Cette demeure date du XVIIIe siècle.
Elle fut construite par Mustapha Pacha proclamé dey d’Alger en 1798 et qui régna jusqu’à 1805 après avoir été le khaznadji de son prédécesseur, son oncle Hassan Pacha. Ce joyau architectural abritera la bibliothèque nationale et le musée d’Alger entre 1863 et 1850. La porte principale ornée de clous de bronze est coiffée d’un magnifique auvent en bois de cèdre sculpté. Elle s’ouvre sur trois vestibules dont le premier, de forme carrée, orné d’une double niche, était réservé aux gardiens. Les murs de Dar Mustapha Pacha sont habillés de carreaux de faïence (environ 500 000) d’origine italienne et hollandaise. Certains provenant de Delft représentent des voiliers de toutes sortes. C’est par la sqifa aux bancs de marbre que l’on pénètre dans le patio : wast el dar, qui est orné d’un joli vasque. Cette demeure ottomane occupe un rez-de-chaussée de 709 m2, trois étages ainsi que des caves (209 m2).
On raconte que le dey Mustapha Pacha qui résidait au palais de la Djenina situé à proximité aimait s’y rendre le Jeudi après-midi pour n’en sortir que le vendredi à midi pour la prière. Le dey Ahmed, successeur de Mustapha Pacha, confisquera ce palais en même temps que Dar El Souf. Après la conquête française en 1830, Dar Mustapha Pacha fut occupée par le général de Trobriant, ancien aide de camp de Davout. En 1834, cette demeure fut remise entre les mains d’Ibrahim, fils de Mustapha Pacha. Les douiras appartenant à ce palais furent occupées en 1835 par le pharmacien en chef de l’armée. En 1846, le secrétaire général du gouvernement s’y installa. Les héritiers de Mustapha Pacha qui avaient contracté des emprunts furent dans l’incapacité de les rembourser. Ce palais fut alors vendu à l’Etat le 15 Octobre 1859 pour la somme de 100 000 francs. Il servit de siège à la bibliothèque nationale. Aujourd’hui, l’ex-palais de Mustapha Pacha abrite le musée de la gravure et de la miniature.
Source: le soir d'algerie
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