Retour dans mes Souvenirs/2013
La vie est simple et complexe à la fois, part et revient au rythme du destin. Oui, il est parfois difficile à comprendre, mais peu importe, tant que ça vient du cœur. On n'a pas besoin de comprendre...
Ce texte nous emmène forcément quelque part, vers ces premiers pas après des années d’absence, un retour vers Miliana, cette ville heureuse qui a fait le bonheur de toutes et de tous ces jeunes d’hier.
L’article de presse de Chantal VINCENT écrit à la suite de son retour en Algérie, sera publié dans son intégralité en France dans la revue « Somato » de la FF2S (Fédération Française de Somato-Psychothérapie et Somatothérapie) en Septembre prochain dont fait partie notre amie (Chantal) depuis une dizaine d’années. J’ai son autorisation quant à sa publication sur le site puisqu'elle n'a pas de contrat d'exclusivité.
Une Chantal bien accueillie par ses amis (ies), évoque dans ce texte son retour au pays natal après 51 ans, un retour dans Miliana, sa ville d'enfance. Dans une première partie, nous verrons d’abord son projet rêvé d’un retour, ensuite son implication dans une belle aventure.
___Bonne lecture…___
Part 1
Depuis une dizaine d’années je publie des articles dans cette revue et je n’y ai écrit que rarement des textes me concernant, a fortiori, s’intéressant à ma vie privée. Cette fois-ci, je fais une exception. En effet, je pense que l’expérience que je viens de vivre pourrait être utile à des lecteurs de cette revue qu’ils soient patients ou somatothérapeutes « en devenir » ou confirmés.
Il est clair que le seul but de cet article est de faire partager une décision personnelle prise il y a quelques mois et des conséquences qu’elle a entraînées pour moi sur le plan émotionnel, l’émotion étant au cœur même de la « somatothérapie ».
Quand on sait à quel point l’anamnèse de notre enfance peut influencer toute une vie d’adulte, souvent positivement, parfois douloureusement, il est aisé de comprendre que le titre de mon article « Retour dans mes souvenirs » renvoie directement à la somatothérapie, thérapie globale qui allie l’efficacité des techniques corporelles et émotionnelles en prenant en compte le mental, l’affectif, le corporel et le spirituel.
Je tiens cependant à préciser que le titre de l’article est « emprunté » à un site internet créé par une femme d’exception « Noria ». Celle-ci a créé ce site afin que les anciens élèves des lycées de « filles » et de « garçons » d’un petit village - distincts à cette époque - puissent communiquer entre eux et ce, à travers les cinq continents.
Le 1er Mai 2012, Djelloul BENAMEUR sera l’initiateur d’un merveilleux projet que Noria lancera sur le site, celui d’organiser des « retrouvailles » entre les anciens élèves du lycée de garçons au sein même de leur établissement scolaire. Noria décidera, pour l’année suivante, d’organiser les retrouvailles du Lycée de « filles ». C’est ainsi que quelques trois cents anciennes élèves se sont retrouvées dans la cour du Lycée le 1er Mai 2013 dont … l’auteur du présent article !
C’est le 20 Août 1947 que j’ai vu le jour en Algérie dans une petite ville, Palestro rebaptisée « Lakdaria » en 1962. J’ai quitté cette petite ville de montagne située dans les Gorges de Palestro - aujourd’hui « Gorges de Amnal » - aux alentours de mes trois ans quand mon père décida de s’installer dans un autre village, puis un troisième, pour arriver en 1954 dans une commune bâtie à huit cents mètres d’altitude sur les contreforts du Mont Zaccar « Miliana », la ville des cerises, renommée pour la qualité de ses fruits rouges et sa célèbre fête des cerises organisée chaque année en juin.
En arrivant à l’âge de sept ans dans ce lieu paradisiaque, je ne savais pas que je le quitterais définitivement l’année de mes quinze ans lors de l’indépendance de l’Algérie ni le déchirement que représenterait pour moi le départ de ce pays que j’aimais tant mais aussi et surtout, celui de quitter mes amis français ou algériens. La « guerre » … c’était l’affaire des « grands » … Pour les enfants, dans notre cour d’école, il n’y avait pas de frontière. Algériennes et Françaises jouaient ensemble à la marelle et aucune remarque désobligeante n’était jamais faite eu égard à nos différences culturelles respectives.
Depuis mon arrivée en France, je n’ai toujours eu qu’une seule idée en tête : revenir dans le pays où je suis née. Je ne savais ni quand, ni comment, mais j’ai toujours gardé cet espoir quelque part dans ma tête de petite fille … puis de femme … puis de maman … puis de grand-mère … jusqu’au jour où … le développement d’internet aidant … j’ai cliqué sur un moteur de recherche et j’ai écrit sur le clavier de mon ordinateur : « Miliana ». Et là, une merveilleuse surprise m’attendait, un site nommé « Alger/Miliana - retour dans mes souvenirs ». Je m’empresse avec émotion de cliquer sur ce site. Et j’y découvre, émerveillée, des photos de lieux que j’avais connus dans mon enfance. Dès le départ, alors que je n’ai encore presque rien vu, presque rien lu, j’en ai les larmes aux yeux. Je trouve le site accueillant et sympathique. Il me vient alors une idée qui me paraît complètement folle, celle d’y laisser un message. Et si, par bonheur, je retrouvais des personnes que j’avais côtoyées dans mon enfance, camarades d’école ou adultes ? Mais, pas très douée en informatique, et malgré mes tentatives répétées, mon message ne « passe » pas ! Si ce jour-là j’abandonne mon projet, je reste bien déterminée à renouveler l’expérience dès le lendemain. Ce que je fis. Sans succès. Puis, en fin de semaine, ma petite fille, Kim, venant me rendre visite, je lui parle de mon souhait de laisser un message sur un site internet. Mes enfants et petits-enfants m’ayant toujours entendu parler de l’Algérie et, sachant combien ce pays a de l’importance pour moi, Kim me guide et m’explique ce que je dois faire. Je trouve cela magique ! Mon message est enfin envoyé au site. Il paraîtra lorsque le modérateur en aura pris connaissance. Un demi-siècle s’est écoulé depuis mon départ de Miliana ! Et si … après toutes ces années … mon vœu le plus cher était exaucé ? Je pense à cette phrase tirée d’un livre de Benjamin Stora (Algérie 1954-1962) qui dit ceci : « Lorsqu’on avance en âge, la question de savoir d’où l’on vient se fait plus insistante ». Je constate à quel point il a raison !
Part 2
Le soir même, je reçois une première réponse à mon message. Puis, une deuxième, puis une troisième. Je n’en reviens pas. Ce ne sont pourtant pas des personnes que je connais mais elles me laissent un message simplement pour me souhaiter la bienvenue. Que d’émotions et, pourtant, je ne suis qu’au début de mes recherches. Je ne sais pas encore ce qui m’attend !
Je vais ainsi aller visiter de plus en plus régulièrement ce site et commencer à partager et échanger des idées, d’anciennes photos de classe, proposer des suggestions, etc.
Je commence à connaître, virtuellement, certaines personnes avec lesquelles j’échange des commentaires sur les différents blogs du site. Les sujets peuvent être « légers » mais parfois très « pointus ». Il m’arrive assez souvent d’être « interpellée » aussi bien en tant que « française » qu’en tant qu’ancienne élève du lycée Alphonse Daudet (aujourd’hui « Lycée Mohamed Abdou ») que j’avais fréquenté jusqu’à mon départ. Au cours de ces échanges, en grande partie avec des Algériennes et Algériens, je m’aperçois que le dialogue est aisé, agréable et chaleureux. Je me trouve ainsi replongée dans mon enfance, dans cette cour d’école où toutes les cultures étaient respectées. Sur le site « Alger/Miliana », tous les sujets sont abordés sans distinction qu’il s’agisse de l’Algérie à l’époque de la colonisation française et/ou de l’Algérie indépendante d’aujourd’hui. Sur les différents blogs, chacun donne son avis. Même si, pour employer un euphémisme, les discussions peuvent parfois être très « animées ».
Ainsi, au fil des jours, je me familiarise avec le site. Certains me posent des questions afin de m’aider à retrouver des personnes de mon « époque ». Alors que je commençais à douter de mes chances de retrouver mon passé, je reçois un message d’un Milianais nommé « Med MIDJOU ». Il me dit qu’il connaît un homme - très âgé aujourd’hui - qui a travaillé avec mon père pendant une quinzaine d’années. Je suis véritablement « en arrêt » devant mon ordinateur. Tout ce que ce Milianais me révèle est rigoureusement exact. Puis, je reçois par internet une photo de ce monsieur très âgé, Mohamed KORRI, que je n’ai pas revu depuis cinquante ans ! Mon émotion est à son comble d’autant que, malgré les rides et les années, je reconnais parfaitement les traits de son visage. Je me souviens de cet homme d’une grande bonté, au visage toujours souriant, comme si la guerre n’existait pas ! Je suis en larmes devant mon ordinateur et ce ne sera pas la dernière fois !
Je recevrai d’autres photos que je n’avais jamais vues dont une de Mohamed KORRI et de mon père décédé depuis plus de vingt ans. Certaines de ces photos paraîtront sur le site. Ainsi, mon père que j’ai si peu connu, je devrais plutôt dire avec qui j’ai si peu dialogué ! - en raison d’une histoire familiale extrêmement douloureuse, se mettait à « re-vivre » à travers ce site. A partir de là, je me suis sentie réellement « adoptée » par mes nouveaux amis Algériens et j’ai poursuivi, plus que jamais, nos échanges par blogs interposés.
Depuis quelque temps déjà, j’avais noté sur le site un projet de « retrouvailles » le 1er Mai 2013 pour les élèves de mon ancien lycée. Les « Abdounates » (néologisme provenant du nom du lycée « Mohamed Abdou ») devaient s’inscrire sur le site si elles souhaitaient y participer.
Je m’interroge : que dois-je faire ? Moi qui voulais tellement retourner dans ce pays depuis tant d’années, n’était-ce pas là l’occasion rêvée ? Pourtant, des scrupules m’assaillent. C’est tout de même nous, les français, qui avons pris possession des terres algériennes dès 1830. Cette longue colonisation de plus de cent-trente années s’était terminée par une guerre meurtrière et sanglante qui dura presque huit ans. Ainsi que le disait si justement Paul VALERY : « La guerre, un massacre de gens qui ne se connaissent pas, au profit de gens qui se connaissent mais ne se massacrent pas ». Une fois de plus, c’est ma petite fille Kim qui « m’interpellera » dans mes réflexions un soir où nous discutions de la guerre d’Algérie. Je n’avais en effet que sept ans lorsque cette guerre débuta et presque quinze ans lorsqu’elle se termina. Bien malgré moi, pendant ces années de guerre, je serai parfois le témoin impuissant de certaines injustices envers le peuple algérien et je serai d’autant plus frappée et révoltée lorsqu’il s’agira d’enfants de mon âge. Une révolte intérieure, jamais exprimée, qui se traduira au fil des années par des somatisations multiples. Ces injustices ont non seulement brisé la petite fille introvertie que j’étais mais m’ont également tellement marquée que je ne pourrai plus jamais les effacer de ma mémoire. Elles feront de moi, ma vie entière, une « farouche » adversaire de toutes formes de violences qu’elles soient physiques ou verbales. Kim ayant suivi le cheminement de ma pensée, me fit la remarque suivante : « Tu sais, mamie, c’est pas toi qui a décidé de la colonisation française, tu n’es responsable de rien ». Cette remarque m’a fait l’effet d’une douche froide puisqu’elle m’a fait prendre conscience d’une vérité que je ressentais au plus profond de moi mais que je n’osais pas exprimer de peur de me tromper. J’ai regardé Kim avec une intensité qui témoignait sans doute du soulagement que cette simple remarque venait de susciter chez moi. C’est ainsi que je pris la décision de m’inscrire aux « retrouvailles » du 1er Mai 2013.
Part 3
Sur le site, la liste des « Abdounates » qui participeront à ces « retrouvailles » du 1er Mai s’allongent. La joie peut se lire chaque jour sur les blogs. Au hasard d’un échange sur le site, je réponds à une internaute que je resterai en Algérie pendant une semaine mais que si j’avais déjà réservé mon billet d’avion, je n’avais pas encore prévu mon hébergement. Si je connaissais, par expérience, l’hospitalité légendaire algérienne, compte tenu du nombre de propositions d’hébergement que je reçois, je ne peux plus avoir le moindre doute à ce sujet. Pourtant, l’une de ces propositions va attirer plus particulièrement mon attention par le contenu de son message. Celui-ci est extrêmement concis et précis. Cette femme me dit avec simplicité et sincérité qu’elle est la seule survivante de sa famille décimée pendant la guerre d’Algérie. Elle ajoute que le passé … c’est le passé … et qu’elle m’accueillera avec joie chez elle pendant mon séjour à Miliana. J’avoue qu’en lisant ce message, j’en ai le souffle coupé ! L’ennemi d’hier peut-il devenir l’ami de demain ? Comment un tel altruisme est-il possible ? Je m’interroge. Autre chose attire mon attention : le nom de cette femme. Le nom de famille me dit quelque chose : FERROUKHI. Je réfléchis un instant. Je ne trouve pas. Je réponds néanmoins à Zoulikha (dont c’est le prénom) en lui disant que je la remercie infiniment et que je suis très touchée de sa proposition que j’accepte. Lorsque le soir j’éteins mon ordinateur, ce nom me trotte encore dans la tête. Le lendemain, la première chose que je ferai sera de taper ce nom de famille sur un moteur de recherche et, là, je comprends tout !
Mustapha FERROUKHI - également appelé « Chahid » - (en Algérie, ce terme signifie : combattant mort pour l’indépendance) fut un résistant et un homme politique algérien de renom. C’est en partant à Pékin pour occuper le poste d’Ambassadeur du Gouvernement provisoire Algérien que Mustapha FERROUKHI trouva la mort avec sa femme et trois de ses enfants. Zoulikha, qui était restée chez ses grands-parents, eut la vie sauve.
Même si Zoulikha (je l’apprendrai lors de mon séjour chez elle au cours de nos discussions interminables …) a été aimée et choyée par ses grands-parents, sa vie sera néanmoins bouleversée par la disparition tragique et brutale de sa famille.
C’est ainsi que je m’apercevrai, lors de mon séjour, que si nous avons été toutes les deux des enfants de la guerre - chacune dans un camp opposé - nous avons eu, apparemment, la même force de vie qui nous a portées vers la « résilience ». Ce terme que Boris CYRULNIK a emprunté à la physique et qui désigne, à l’origine, l’aptitude d’un corps à résister à un choc. Passé dans les « sciences sociales » ce terme désigne cette capacité qu’ont certains enfants à vivre et à se développer positivement en dépit d’une adversité qui comporte normalement le risque grave d’une issue négative.
Au fur et à mesure que je poursuis mes échanges sur le site à propos de ces retrouvailles du 1er mai, j’ai l’impression que mes angoisses par rapport à mon passé diminuent. Je commence à moins appréhender ce retour dans ce pays auquel je suis si attachée et que j’ai quitté dans une immense souffrance. Je me dis aussi que je dois faire face à ce passé douloureux si je veux poursuivre ce travail de résilience entrepris depuis tant d’années. « Qui ne connaît pas son passé n’a pas d’avenir » disait Victor Hugo. C’est parce que j’en suis convaincue que je n’écoute pas les arguments de certaines personnes de mon entourage essayant de me dissuader de faire ce voyage prétextant, entre autres, qu’il ne faut pas « remuer » le passé et autres lieux communs que je n’écoute pas davantage. Ma décision est prise : je partirai quoi qu’il arrive !
Après avoir retrouvé, grâce à Med MIDJOU, Mohamed KORRI, je me suis dis que, peut-être, je pourrais retrouver cet Algérien qui m’a sauvé la vie lors d’un attentat en janvier 1961. En effet, n’oublions pas que c’était la guerre … Le bar de mon père avait été mitraillé un soir où l’établissement était noir de monde. Il faut dire que c’était à peu près le seul lieu de convivialité dans Miliana où tout le monde se retrouvait : civils et militaires qu’ils soient français ou algériens. Ce soir-là, je me trouvais dans le bar, pas très loin de Yahia FORDJALI qui était serveur et qui travaillait avec mon père depuis plusieurs années. Lorsque la fusillade commença, c’est Yahia qui me jeta à terre m’évitant ainsi d’être criblée de balles. J’avais pour consigne de ne pas bouger ni de relever la tête afin de faire croire que j’étais morte. Il fallait attendre que le crépitement de la fusillade ait cessé. Je serais bien incapable de dire combien de temps dura cette immobilisation au sol. Par contre, ce que je sais et que ma mémoire n’oubliera jamais c’est le spectacle d’horreur que je découvris en me relevant au milieu des morts et des cris de douleurs des blessés. Déjà quand on est un adulte, je ne suis pas certaine que ce genre de situation soit facile à gérer sur le plan émotionnel. Alors, que dire lorsqu’on est une jeune adolescente de treize ans ! Je pense qu’à ce moment-là j’ai trouvé « refuge » dans une sorte d’anesthésie générale qui m’a fait totalement oublier les évènements qui se sont produits juste après cet attentat. Lorsque j’ai évoqué cet épisode de ma vie sur le site, certains internautes m’ont apporté témoignages et précisions qui m’ont permis de reconstituer le puzzle de mes souvenirs. Je pense notamment à un homme qui s’appelle Max JACOB qui faisait son service militaire en Algérie en 1961 et qui avait échappé de peu à cet attentat. Il m’a apporté une multitude de précisions très utiles à ma « reconstruction ».
Par contre, malgré l’aide très active de mes amis algériens du site, je ne retrouverai pas Yahia FORDJALI à qui je dois la vie. En effet, j’ai appris lors de mon séjour en Algérie en mai dernier qu’il était décédé deux ans auparavant à l’âge de 84 ans. J’en ai été profondément attristée car je n’ai jamais pu le remercier de m’avoir sauvée d’une mort certaine. De plus, tout comme Mohamed KORRI, cet homme était d’une extrême gentillesse et d’un dévouement sans faille.
Par le biais du site me parviennent des messages concernant d’autres algériens ayant travaillé avec mon père. C’est ainsi qu’ils m’ont rappelé certains faits et anecdotes que j’avais oubliées. Par exemple, qu’il avait formé de jeunes Algériens à la construction de baby-foots, à la réparation de flippers et autres appareils de jeux de ce genre. Mon père avait même été un « précurseur » dans ce petit village d’Algérie en installant dans le « Jardin Public » une petite piste de karting que, visiblement, les enfants adoraient. Ce sont des adultes de mon âge qui m’ont rappelé cela récemment. Lors de mon séjour à Miliana, il y a même un homme de ma génération qui m’a beaucoup fait rire en me disant : « … aujourd’hui, il y a prescription … » et en me racontant avec force détails l’anecdote suivante : lorsqu’il était enfant et qu’il se rendait au jardin public pour voir passer les karts, comme il n’avait pas d’argent, le jeune algérien que mon père avait formé et qui avait la responsabilité du site le laissait monter gratuitement ! Nous avons bien sûr tous éclaté de rire !
Je « découvre » un père que je ne connaissais pas. Je fais partie d’une génération où le dialogue parents/enfants était souvent absent, où les enfants ne posaient pas de questions et … ne parlaient pas à table.
Depuis plusieurs mois déjà, j’éprouve parfois tellement d’émotion à la lecture de certains commentaires si gentils et si chaleureux de la part des algériens que je commence à me demander si je vais « gérer » aussi bien que cela mes émotions lorsque l’avion atterrira sur la piste de l’aéroport d’Alger le 30 avril 2013, soit cinquante et un ans très exactement après avoir quitté mon Algérie natale.
Part 4
Je suis à quelques jours seulement de mon départ. J’ai commencé à préparer mes bagages. Je vérifie régulièrement d’une manière presque obsessionnelle si je n’oublie rien. J’éprouve une curieuse sensation. Je déborde de joie et d’énergie lorsque j’évoque autour de moi mon prochain départ. Cependant, depuis quelque temps, ce retour vers mon passé mais aussi vers une enfance douloureuse autant par ces huit années de guerre que par les conflits familiaux auxquels j’ai été confrontée dès ma naissance me font craindre des « découvertes » auxquelles je ne serais pas prête psychologiquement. Tant de questions sont restées sans réponse au cours de ces quinze années de ma jeune vie. Mais tous ceux et toutes celles qui ont fait un retour sur leur passé savent que certaines révélations peuvent parfois être merveilleuses et vous « porter » le restant de votre vie alors que d’autres peuvent être très déstabilisantes sur le plan émotionnel. Malgré mes doutes et mes peurs viscérales, je maintiens mon défi.
Pourtant, cinq jours avant mon départ, je me lève le matin avec une curieuse sensation de vertiges et de nausées. Etant en parfaite santé, je me dis que je suis peut-être un peu fatiguée et je décide de me recoucher. Mais, au moment de m’allonger, tout tourne autour de moi. La sensation de vertige s’amplifie. Je ne comprends pas ce qui m’arrive. Je pense aussitôt à mon prochain voyage. Cela fait plusieurs mois que je le prépare. Tant d’amis m’attendent. Mon incorrigible entêtement me fait me dire que je ne peux pas tomber malade, que je ne dois pas tomber malade. Pourtant, les heures s’écoulent et je ne me rends déjà plus compte de la gravité de mon état. Mes enfants étant très éloignés de moi géographiquement c’est ma petite fille, Kim, qui arrivera en fin de journée à mon domicile et qui me fera hospitaliser en urgence. Après vingt-quatre heures d’hospitalisation, une neurologue et une interne viennent me voir pour me parler du bilan qui a été fait de mon état de santé. Je suis allongée sur mon lit d’hôpital, nous sommes vendredi et je pense - envers et contre tout - à mon départ mardi prochain de l’aéroport d’Orly. Lorsque la neurologue prend la parole, celle-ci se veut rassurante en me disant de ne pas me rendre sur internet pour ne pas m’affoler inutilement. Elle me parle d’AVC (Accident Vasculaire Cérébral) … d’une lésion hémorragique cérébelleuse … d’arythmie cardiaque … Je l’écoute calmement. Puis, à la fin de cette « présentation », elle me rassure à nouveau en me disant que la semaine suivante, je devrais subir quelques examens complémentaires. Cette femme est jolie. Sa voix est douce. Lorsque je lui annonce que la semaine suivante je serai absente et que je ne pourrai pas faire ces examens complémentaires, elle cherche à en savoir davantage. Je lui explique, succinctement mais néanmoins clairement, mon départ mardi prochain pour ce pays où je suis née, l’Algérie, auquel je suis viscéralement attachée et dans lequel je ne suis pas retournée depuis un demi-siècle, de tous mes amis qui m’attendent … Elle m’écoute très attentivement jusqu’au bout. Je remarque l’empathie de ce médecin mais également son humanité. Avec sa voix très douce, elle me répond en souriant : « Si j’ai bien compris, je ne vous empêcherai pas de partir ? ». Ma réponse est brève : « non ». Cette neurologue se retourne alors vers la jeune interne qui l’accompagne et, là, elle éclate franchement de rire. Puis, elle me dit avec beaucoup de gentillesse : « Bon, d’accord, je vous laisse partir mais à une condition, c’est que d’une part vous vous ménagiez lors de votre séjour en Algérie et que d’autre part, dès votre retour, vous fassiez tous les examens complémentaires nécessaires ». Je le promets même si, en mon for intérieur, je suis convaincue que si mes problèmes de santé apparaissent cinq jours avant mon départ … je ne le dois pas, seulement, au hasard ! Pour moi, il y a forcément un lien avec les émotions qui sont les miennes depuis plusieurs mois. Même si, paradoxalement, j’ai eu des moments de joie intense mêlés à des moments de doute. Ainsi que le disait St. AUGUSTIN : « Il faut parfois beaucoup d’errances avant de voir le chemin ». Quoi qu’il en soit, d’une manière générale, je pense que « la maladie » peut exister chez n’importe quel individu mais que ce sont des circonstances émotionnelles éprouvantes et/ou parfois difficiles à gérer qui sont susceptibles de révéler cette maladie à un moment ou à un autre de l’existence. J’en suis d’autant plus convaincue - en tant que somatothérapeute - que lorsque j’interroge mes patients sur les circonstances au cours desquelles ils ont « découvert » leur maladie, qu’il s’agisse de cancers, d’ulcères à l’estomac ou de maladies moins graves mais cependant plus ou moins invalidantes, ils font souvent eux-mêmes le lien avec des évènements douloureux qu’ils ont eu à affronter quelques semaines, quelques mois, voire quelques années avant que la maladie ne se déclare - évènements douloureux que l’on pourrait désigner comme étant des « difficultés existentielles d’origine psychosociale » à savoir, deuils, séparations, problèmes conjugaux, violence, conflits au travail, chômage, immigration …
Dès mon admission aux urgences de l’hôpital, Kim avait laissé un message sur le site « Alger/Miliana » pour prévenir mes amis que je venais d’être hospitalisée. A mon retour à mon domicile, je serai très émue de découvrir une véritable avalanche de messages et de mails de tous mes amis Algériens pour me souhaiter un très prompt rétablissement. Tous espèrent vivement que je pourrai les rejoindre pour ces retrouvailles du 1er mai. Je laisse un message sur le site pour rassurer tout le monde et leur dire que je prendrai bien, comme prévu, le départ pour Alger le mardi suivant.
Mon retour, Mardi 30 Avril
Part 5
Nous sommes le mardi 30 avril 2013, un taxi m’attend au pied de mon immeuble pour m’accompagner à l’aéroport d’Orly. Dans quelques heures, je foulerai le sol de ma terre natale.
Je ne suis pas encore arrivée à l’aéroport et, curieusement, je me rends compte que mes doutes concernant mon retour sur mon passé commencent à s’atténuer. J’ai l’impression d’être en apesanteur, de flotter sur un petit nuage de bonheur. Si je ne voulais pas passer pour une folle, je raconterais à tout le monde que je retourne en Algérie après cinquante et un ans d’absence et que, là-bas, plein d’amis m’attendent. A tel point que, par une sorte d’alchimie qui se produit dans mon cerveau, je fais abstraction de toutes les mises en garde, justifiées, des médecins de l’hôpital. Je me contenterai, régulièrement, d’utiliser la respiration diaphragmatique afin de gérer au mieux cet état d’excitation comparable, pour moi, à celui dans lequel je me trouve sur la ligne de départ de mon marathon annuel à côté de centaines, voire de milliers de marathoniens qui emploient cette expression bien connue de tous les coureurs : « Que du bonheur » !
A Orly, je vais enregistrer mes bagages, je passe la douane, j’observe les panneaux lumineux qui défilent et qui m’indiqueront le numéro de la porte où aura lieu l’embarquement. Je suis, toujours, sur mon petit nuage. Pourtant, cela fait quarante-huit heures que je n’ai pas dormi. En effet, deux jours avant que je ne quitte la France, Noria, m’avait demandé d’écrire un témoignage sur mon retour en Algérie. Lorsque le soir même je commence à rédiger ce témoignage que je lirai devant toutes les « Abdounates » le 1er mai 2013, je me remémore non seulement mon histoire mais surtout ces quelques mois passés à échanger sur le site qui ont été pour moi déterminants quant à ma décision de retourner en Algérie. Ce que je n’avais pas prévu c’est que, une fois mon témoignage rédigé, j’avais tellement hâte d’être à Miliana, qu’il m’a été impossible de trouver le sommeil. C’est ainsi que je passe deux nuits sans dormir et, pourtant, je ne sais pas comment l’expliquer : je me sens en pleine forme !
Dans l’avion, je discute avec ma jeune voisine algérienne et, évidemment, je ne peux pas m’empêcher de lui dire que c’est la première fois que je retourne en Algérie. Nous allons avoir une longue discussion ensemble sur les liens qui unissent nos deux pays : la France et l’Algérie. Les deux heures de vol passent très rapidement. Par le hublot, je commence à apercevoir l’aéroport duquel je suis partie l’année de mes quinze ans.
Lorsque je descends la passerelle de l’avion, je regarde partout autour de moi. Un peu comme une petite fille se réveillant le matin de Noël et n’en revenant pas de voir autant de cadeaux au pied du sapin.
Je viens à peine de quitter la carlingue et pourtant, je suis toujours sur mon petit nuage. En entrant dans l’aéroport, lorsque je présente mon passeport à un jeune algérien et qu’il voit mon lieu de naissance, il lève son regard vers moi avec un immense sourire et me demande si c’est la première fois que je reviens en Algérie. Lorsque je lui dis « oui », il me souhaite un agréable séjour et il ajoute, avec beaucoup de sincérité : « Bienvenue chez vous Madame ». Je suis très touchée par cette remarque sympathique et spontanée.
Une fois mon bagage récupéré, je retrouve Zoulikha qui m’attend avec un membre de sa famille. Tous les deux m’accueillent avec une joie non dissimulée. Zoulikha et moi nous enlaçons comme si nous nous connaissions depuis toujours. Si j’ai remarqué la ressemblance de Zoulikha avec sa maman, l’épouse du Chahid « Mustapha FERROUKHI », je remarque aussi chez elle une vraie joie de vivre qui ne se démentira pas tout au long de mon séjour. C’est en très grande partie, grâce à elle, que ces huit jours passés en Algérie resteront à jamais sublimes dans ma mémoire. Je découvre chez Zoulikha, outre ses qualités humaines, qu’elle est une organisatrice hors pair. C’est elle en effet qui se charge de notre emploi du temps. Si elle a prévu, entre autres, de me conduire en Grande Kabylie, à Palestro, dans la petite ville où je suis née, ce qui n’a pas été prévu c’est qu’au cours de mon séjour, je serai invitée par plusieurs familles algériennes dont celles qui ont connu mon père et qui ont gardé un excellent souvenir. En d’autres termes et - au risque de paraître bien présomptueuse - Zoulikha a eu à gérer un emploi du temps comparable à celui d’une éminence grise en visite dans un pays ami !
À Miliana
Part 6
Après un déjeuner pris à mon arrivée dans les environs d’Alger, nous nous dirigeons vers Miliana où je dépose mes bagages dans la maison de Zoulikha qui était autrefois celle de son grand-père. Puis, nous repartons dans les rues de Miliana. Ces rues qui me semblaient si larges étant enfant me paraissent bien plus étroites aujourd’hui ainsi que tous les lieux publics où Zoulikha me conduit y compris lorsque nous pénétrons dans ce sanctuaire du savoir, notre lycée, où je croyais la cour immense ! Même si Zoulikha me suit partout avec sa caméra, je me demande par moment si je ne suis pas en train de rêver !
Puis, avec la complicité de Med MIDJOU, une rencontre a été organisée à mon insu sur une esplanade prestigieuse appelée « la pointe de blagueurs ». C’est là que j’ai rencontré « Mohamed KORRI » dont j’ai parlé précédemment ainsi que d’autres amis du site. Ce fut pour moi un moment de grand bonheur. C’était en effet tellement inespéré de retrouver cet homme que je n’avais pas revu depuis cinquante et un ans. Même si les épreuves et les années avaient marqué son visage et l’obligeait à utiliser une canne pour se déplacer, son regard et son sourire étaient toujours les mêmes, empreints d’une bonté et d’une gentillesse inégalées.
Au cours de tout mon séjour, lorsque nous nous retrouvons le soir chez Zoulikha, nous échangeons sur nos impressions de la journée et également sur nos enfances respectives. Elle, dans une famille algérienne résolument engagée dans la lutte pour l’indépendance ; moi, fille d’un commerçant français né à Blida, en Algérie, en 1916. Alors que tout pourrait nous séparer sur le plan politique et culturel, je découvre dans la personnalité de Zoulikha non seulement une femme de cœur mais également une femme d’une vive intelligence. Nous devenons très vite « complices » et le sérieux de nos discussions n’aura d’égal que nos fous rires à propos de tout et de rien mais, surtout, à propos des blagues arabo-musulmanes que nous échangeons très régulièrement.
C’est au cours de la première nuit que je passerai dans cette maison que je pourrai constater l’immense étape que je venais de franchir sur un plan émotionnel. En effet, durant les huit dernières années de ma vie passée en Algérie, c’est-à-dire, durant la guerre, c’était la nuit que les attaques des rebelles avaient lieu et cela me terrorisait car si j’entendais les adultes parler devant moi, dans la journée, d’attaques, de morts, de blessés et de massacres, personne ne s’occupait de l’interprétation que pouvait en faire l’enfant que j’étais en l’absence d’un minimum de paroles apaisantes. Cela permettait de laisser libre court à mon imagination et une peur panique s’emparait de moi dès la nuit tombée. C’est ainsi que j’avais associé attaques des rebelles et appel à la prière par le Muezzin (fonctionnaire musulman qui appelle à la prière depuis le haut du minaret) lorsque celle-ci se faisait une fois la nuit tombée.
Pourtant, lorsque ce mercredi 1er mai 2013, je fus réveillée à quatre heures du matin par l’appel à la prière du Muezzin de Miliana, j’ai été toute surprise de ne pas être prise de panique. Ce qui est étrange c’est que non seulement je n’ai pas été prise de panique mais, qu’en plus, j’ai trouvé cet appel apaisant ! Je partagerai mes impressions avec Zoulikha. La « chute » de cette anecdote nous permettra de rire, une fois de plus !
Mercredi 1er Mai 2013
Part 7
Quoi qu’il en soit, aujourd’hui, est un grand jour. Il n’y a aucune raison d’être nostalgique ou morose puisque nous allons fêter au Lycée Mohamed Abdou les premières retrouvailles de quelques trois cents anciennes étudiantes, toutes générations confondues.
Nous arrivons au Lycée parmi les premières. Très vite, la cour du Lycée se remplit de monde. Toutes les « Abdounates » s’étreignent, s’embrassent, rient aux éclats. Il faut dire que Noria et toute son équipe avaient fait ce qu’il fallait pour nous accueillir dans les meilleures conditions. Quelques anciens du Lycée Mustapha FERROUKHI (lycée de garçons) sont présents également. La « parité » n’y est pas mais ce n’était pas le but de cette rencontre. Ce qui me paraît agréable c’est de pouvoir mettre un visage sur les noms des personnes avec qui j’échange depuis plusieurs mois sur le site.
Des centaines de photos et de vidéos seront prises au cours de cette journée mémorable. Plusieurs témoignages, notamment, d’anciens professeurs, seront lus dans cette cours du lycée. L’émotion est à chaque fois au rendez-vous.
Puis, le moment vient où, à mon tour, je dois monter sur l’estrade pour lire mon témoignage. J’avoue que je suis impressionnée par le nombre de personnes qui m’entourent. « L’animateur » de cette journée, Mohamed LANDJERIT, à l’éloquence facile me passe la parole après avoir fait de moi une présentation qui m’a beaucoup touchée.
Je commence donc à lire mon témoignage dans lequel je parle de mon attachement à ce pays qui m’a vu naître et aux Algériennes et Algériens avec qui j’ai grandi. J’évoque la guerre, bien sûr, mais également mes intimes convictions qui m’ont fait élever mes enfants dans le respect des autres quelles que soient leurs nationalités, leurs cultures et/ou leurs religions ainsi que de ma satisfaction de constater que mes convictions se perpétuent au travers de mes petits-enfants.
De temps à autre, je lève mon regard du texte de mon témoignage que je suis en train de lire et je m’aperçois que de nombreuses personnes sont touchées par mes propos. S’il est vrai que je m’étais sentie émue moi-même en l’écrivant, je ne pensais pas communiquer à ce point mon émotion aux participants. Une fois de plus, j’aurais dû écouter ma petite fille, Kim, qui avait lu mon témoignage avant mon départ de la région parisienne et qui m’avait dit avec sa franchise habituelle : « Mais, mamie, avec ton témoignage, tu vas les faire tous pleurer » et ce qui se produira à la fin de la lecture de mon discours en sera l’illustration. En effet, une femme monte sur l’estrade où je me trouve. Elle m’enlace en pleurant à chaudes larmes. Je ne sais pas quoi faire pour la consoler si ce n’est la garder dans mes bras quelques instants et l’embrasser.
Puis, vint le moment des nombreux cadeaux qui me seront offerts. Tous, m’ont beaucoup émue et, notamment, un magnifique tableau réalisé par un ancien professeur de dessin du lycée, Aek FERHAOUI, originaire d’Oran et qui avait fait spécialement le voyage Oran/Miliana (plus de quatre cents kilomètres) pour venir dessiner la devanture du bar ayant appartenu à mon père. Le tableau, l’encadrement, tout est magnifique.
Lorsque je descendrai de l’estrade, plusieurs personnes viendront me voir pour me dire, chacune à leur manière, ce qui les a touchées dans mon témoignage. Parmi elles, il y a des jeunes filles de l’âge de Kim (19 ans) mais également des personnes beaucoup plus âgées. Leur émotion fait écho à la mienne.
Part 8
Si dans mon témoignage j’avais longuement évoqué les Algériennes et Algériens qui avaient travaillé avec mon père dont les deux personnes citées précédemment, j’avais également parlé de Khedidja LAABIDI que, malgré mes recherches, je n’avais pas pu retrouver. Pourtant, une « belle » personne, présente ce 1er mai dans la cour du lycée et ayant entendu évoquer le nom de cette femme est entrée en contact avec un membre de sa famille. Si, malheureusement, j’ai appris que Khedidja LAABIDI, que j’avais connue si gentille, si dévouée et souriante était décédée depuis une vingtaine d’années, j’ai eu la joie de rencontrer son fils ainsi que son épouse et l’un de leurs enfants, petit-fils de Khedidja. Puis, le lendemain, je serai accueillie par l’une des filles de Khedidja. Des rencontres « magiques » pleines d’émotion mais aussi de gaîté et de souvenirs partagés.
J’ai eu également le grand plaisir au cours de ce séjour d’être accueillie par le fils de Mohamed AOUIMER qui avait travaillé, lui aussi, avec mon père et de faire la connaissance de son épouse. Je ne cacherai pas l’émotion commune que nous avons partagée avec les enfants de Mohamed AOUIMER puisque nous avons évoqué nos pères respectifs, tous les deux disparus aujourd’hui.
Dans le courant de cette semaine nous avons eu le privilège, Zoulikha et moi, d’être accueillies par Moussa MOKKADEM, proviseur (actuel) de notre lycée. Nous avons eu beaucoup de plaisir à échanger dans son bureau sur différents sujets de conversation dans une ambiance extrêmement chaleureuse et conviviale. J’ai particulièrement apprécié chez cet homme sa disponibilité, sa jovialité et sa très grande courtoisie.
Nous aurons le plaisir, avec Zoulikha, de visiter de nombreux sites de la région avec un homme d’une grande culture, Mohamed LANDJERIT. Nous visiterons le musée de Miliana avec Benyoucef ABBAS, autre « personnalité culturelle » de Miliana. Durant la visite de ce musée, je rencontrerai un artiste peintre nommé Mhammed KOUADRI avec qui j’aurai l’occasion de discuter très longuement. A la fin d’un échange extrêmement riche, celui-ci m’offrira, d’une manière spontanée, l’un de ses tableaux. Une fois de plus, je me sens très émue par la générosité et la gentillesse des Algériens.
Un soir, nous entrerons avec Mohamed LANDJERIT dans le bar qui appartenait à mon père et qui est aujourd’hui le lieu de rencontre des sportifs de Miliana. Moment émouvant que je partagerai avec des jeunes qui abandonneront quelques instants leurs jeux de dominos. Nous aborderons ensemble plusieurs sujets de conversation dans la joie, la gaîté et la bonne humeur.
Part 9
En fin de semaine, nous quitterons Miliana pour nous rendre en Grande Kabylie et, plus précisément, à Palestro, la ville où je suis née.
C’est dans cette ville que je vais faire la connaissance de deux personnes que je n’avais jamais rencontrées puisque j’avais quitté Palestro lorsque j’avais trois ans, mais qui avaient travaillé avec mon père. Chacun d’eux : Mohamed SETTI et Mohamed OUKIL m’ont reçue chez eux avec toute leur famille. Ils m’ont beaucoup émue en me racontant certaines anecdotes que j’ignorais et en me confirmant certains faits dont je n’étais pas certaine et qui me conforteront dans mon histoire familiale. C’est grâce à eux, entre autres, que je quitterai l’Algérie la tête pleine de souvenirs qui enrichiront, à n’en pas douter, le chemin de vie qu’il me reste encore à parcourir. J’ai été par ailleurs très touchée de constater le respect et l’attachement d’une grande authenticité qu’ils avaient pour mon père.
Ma déclaration de naissance ayant été faite par mon père à la Mairie de Palestro, nous avons été conviées, Zoulikha et moi, à une réception dans le bureau du Maire de la commune avec le maire lui-même accompagné de son Premier Adjoint. Nous y avons passé un très agréable moment. Nous avons parlé de l’Algérie d’autrefois mais, également, de l’Algérie d’aujourd’hui. Nous avons pris de nombreuses photos. Le maire et son Premier Adjoint m’ont offert des livres qu’ils m’ont dédicacés avec beaucoup de gentillesse. J’ai également pu les remercier pour leur intervention. J’avais en effet écrit à la mairie pour tenter de retrouver des personnes qui auraient pu connaître mon père en leur fournissant, je dois bien le dire, des renseignements très succincts. Et c’est grâce à l’intervention de la mairie auprès de Messieurs OUKIL et SETTI que j’ai pu faire ce retour en arrière de soixante-cinq ans !
F I N
Demain mon avion décollera de l’aéroport à 16 h. Nous allons nous rapprocher de la ville d’Alger. Nous passerons la dernière nuit chez une « Abdounate » nommée « Fifi » qui nous accueille avec une immense gentillesse. Nous échangeons, nous bavardons, nous rions, le temps passe si vite !
Finalement, le plus difficile en quittant l’Algérie a été de trouver de la place pour la vingtaine de cadeaux qui m’ont été offerts lors de mon séjour. La veille de mon départ, c’est ma petite sœur de cœur, Zoulikha, qui voyant le mal que je me donnais à tout caser dans mon sac de voyage a fini par prendre les choses en main. Le lendemain, lorsque nous sommes partis pour Alger, tous les présents avaient trouvé leur place dans mes bagages. A l’aéroport, Noria et Nadia nous attendaient pour me dire au revoir avant l’embarquement. Elles aussi avaient des cadeaux … Mais pour Zoulikha rien n’est impossible. Je la laissais donc faire aussi bien pour loger dans mon sac les deux derniers cadeaux que je venais de recevoir que pour affronter le service des douanes : j’avais dépassé le poids des bagages autorisés !
Lorsque l’embarquement de mon vol pour Paris s’annonce, tout le monde est là : Zoulikha, Noria et Nadia, Fifi et son fils. Nous nous enlaçons et nous embrassons plusieurs fois avant de nous quitter. Nous nous reverrons bientôt. Je le promets !
Alors que je m’apprête à monter dans la carlingue, je m’aperçois que je suis toujours sur le même petit nuage qui semble m’avoir emmenée en Algérie huit jours auparavant.
Que dire en conclusion de cette expérience magnifique et magique que j’ai vécue et que je ne regrette pas malgré les très vives émotions qu’elle a pu susciter avant mon départ si ce n’est que ce retour sur mon passé a été pour moi non seulement un éblouissement de chaque instant mais également une véritable thérapie. Il est vrai aussi que la « complicité » des Algériennes et des Algériens de Miliana, de Blida, de Palestro et d’ailleurs … m’y a considérablement aidée. Qu’ils en soient tous vivement remerciés !
Je ne résiste pas à l’envie de terminer cet article en empruntant une citation à ce célèbre philosophe qui envisageait la sagesse comme le but ultime de tout homme. Il s’appelait Sénèque :
« Ce n’est pas parce que c’est difficile que nous n’osons pas, c’est parce que nous n’osons pas que c’est difficile ».
Ce n'est qu'un Au Revoir
Commentaires
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- 1. SKERYMA Le 15/09/2023
صباح النور à vous toutes & tous
Me revoilou!!
So Happy to be here back again!!!
Avec, bien entendu mon amitié inchangée,
Kéryma,
كريمه
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- 2. mohamedazizi Le 05/09/2013
Bonjour Chantal et à tous nos amis. Effectivement, il s' agit de la pharmacie se trouvant après la place de l' horloge en allant vers la rue St-Jean. Mon frère l' a rejoint à Paris en 1965. Bonne journée. -
- 3. Chantal Le 05/09/2013
Merci Mohamed. Connaissant la « mentalité » algérienne, je n’ai aucun mal à croire que vous ferez tout votre possible pour retrouver ces photos. J’espère également avoir le plaisir de vous voir ainsi que votre famille lors de mon prochain séjour en Algérie et je vous remercie vivement de votre proposition. Concernant la pharmacie « Amsellem », ce nom me revient à nouveau en mémoire alors que je l’avais totalement oublié. Ce pharmacien ne se trouvait-il pas du côté de l’horloge ? Bonne journée. -
- 4. mohamedazizi Le 04/09/2013
Bonjour Chantal. Je vous promets de faire mon possible pour retrouver des photos car mon père aimait prendre des photos à toutes occasions. Je vais demander à mon frère ainé Djamel qui travaillait à la pharmacie Amsellem, s'il n' a pas conservé quelques unes car il a toujours cette passion de la photo. Il vit actuellement à Royan après sa retarite. J' espère de tout coeur que nous aurons l' occasion de se voir à votre prochain voyage, et me propose de vous héberger à Alger en toute amitié dans ma famille. Bonne journée à tous. -
- 5. Chantal Le 03/09/2013
Bonsoir Sadek. J’apprécie d’autant plus votre commentaire que je connais votre sincérité. Lorsque je reviendrai en Algérie, il n’y aura plus de place pour le doute et les interrogations de toutes sortes. Il ne me restera que le plaisir de partager d’autres moments de joie avec vous tous. Bonne soirée. -
- 6. Sadek BRAHIM-DJELLOUL Le 03/09/2013
Bonsoir ma chère CHANTAL.C'est la deuxième fois que je lis cet émouvant témoignage que vous avez écrit.L'on sent que chaque mot,chaque phrase bien choisis sont sortis du plus profond de vous même.On sent la sincérité et l'amour envers votre pays de naissance l'Algérie.Comment une personne comme vous ne pourrait pas faire impression sur des femmes et des hommes très accueillants et très généreux du reste à fortiori lorsqu'ils ont partagé avec vous les bancs du lycée.Soyez certaine qu'à chaque fois que vous vous déciderez de venir dans ce pays vous y serez la bienvenue.Je vais partager votre écrit le plus largement possible et vous prie ma chère CHANTAL, de trouver ici ,l'expression de mes meilleurs sentiments. -
- 7. Chantal Le 02/09/2013
Bonjour Mohamed. Merci pour votre message qui me rappelle, encore une fois, une chose que j’avais oubliée ! J’avais en effet totalement oublié que mon père chassait, me semble t-il, le sanglier. Mais mes souvenirs sont vraiment très flous. Quel bonheur pour moi si vous retrouviez ne serait-ce qu'une seule photo. Bonne journée. -
- 8. mohamedazizi Le 02/09/2013
Bonjour à tous et particulièrement à Chantal. J' ai raté la rencontre de mai 2013, et suis heureux d' apprendre que vous serez de nouveau parmi nous l' année prochaine. Mon père El-hadi était un grand ami de votre papa, il leur arrivait parfois d 'aller chasser à la ferme de mon cousin Benyoucef décédé il y a quelques mois. Je vais essayer de fouiller dans les albums photos en espérant en trouver quelques unes. Bonne journée à tous. -
- 9. Chantal Le 01/09/2013
Merci Meskellil. Votre message est touchant. Je vous avoue que j’ai toujours agi dans ma vie selon mes intimes convictions, à savoir, en suivant mon intuition. Dans la mesure où on ne se trompe pas en confondant nos intimes convictions (ou notre intuition) avec notre ego … on constate, systématiquement, après avoir surmonté nos peurs et nos doutes, non seulement qu’on a bien fait mais que l’on s’est enrichi. L’intuition ne recourant pas au « raisonnement », n’importe qui peut y avoir recours. C’est une manière comme une autre d’apprendre à avoir confiance en soi. D’ailleurs, dans le passé, de nombreux chercheurs ont souligné le rôle prépondérant qu’a joué leur l’intuition dans leurs découvertes ou leurs inventions. Malheureusement, comme les données « intuitives » sont invérifiables, nombreuses sont les personnes qui s’en méfient et qui préfèrent avoir recours à des méthodes « rationnelles ». Bonne journée. -
- 10. Chantal Le 01/09/2013
Merci Benyoucef pour votre confiance. Quant à l’ami Ferhaoui, il est fidèle à lui-même. Outre son talent, il est d’une grande générosité. En ce qui concerne les articles que j’écris, ils font suite à des « coups de cœur ». Ce qui a été le cas lors de mon retour en Algérie. Je n’avais pas particulièrement prévu d’écrire un article en me rendant aux retrouvailles du 1er mai mais, il faut bien le dire, mes conditions d’accueil ont été telles qu’il m’était quasiment impossible de faire autrement. D’ailleurs, ce n’est sans doute pas un hasard si j’étais partie en emportant dans mon sac un cahier et un crayon (matériel qui, compte tenu des nouvelles technologies, fait presque partie de la préhistoire) pour pouvoir prendre quelques notes … au cas où … -
- 11. meskellil Le 31/08/2013
Bonsoir Chantal,
je voudrais saisir l'opportunité de votre commentaire pour vous dire que j'ai beaucoup apprécié votre récit. Ce voyage vers l'inconnu qui jadis, fut si familier! Je me doute bien qu ce n'était pas facile du tout de prendre la décision de partir à la rencontre de votre histoire de vie, d'y aller envers et contre tout, pour enfin refaire le lien entre le passé, le présent, et l'avenir. Je suis contente pour vous, et fière de l'accueil particulièrement chaleureux qui vous a été réservé. Quand on va quelque part avec l'esprit et le coeur ouverts, on ne peut qu'être reçu avec un esprit et un coeur ouvert. Bravo d'avoir osé...
Amicalement -
- 12. L'Amiye Le 31/08/2013
Bonsoir Mr Daoudi,
Je vous félicite, vous avez trouvé une comparaison très "gentlemanesque",(je ne crois pas ce mot existe), mais Noria en "Reine Abeille", comme c'est beau!
Amitiés,
L'Amiye, -
- 13. L'Amiye Le 31/08/2013
L'ami Ferhaoui, je viens d'aller sur Facebook, j'ai bien admiré tes oeuvres bravo!
J'aime beaucoup.
Amitiés,
L'Amiye, -
- 14. ferhaoui Le 31/08/2013
bonjour benyoucef,oui en effet chez moi j'ai beaucoup, beaucoup de toiles sur milianah ainsi, avec le recul du temps,je les trouves de plus en plus magnifiques les couleurs n'ont pas ternies malgré des années après et lors de mon bref sejour j'ai pu profité de photographier:la pointe aux blagueurs très tot le matin le spectale est magique des centaines de colories ,la gamme des verts est illimité !c'est trop beau (x)et aussi j'ai l'intention de peindre une étude de la facade de sidi ahmed benyoucef le st patron allah yaténa baraktou(remas possède une variante peinte il y a quelque années au paraventau reste je n'ai malheureusement pu dessiné ni la mine avec les wagonnets qui rappellent zola...ni les cafés d'antan quoique pratiquement ils n'ont rest plus!!! comme d'habitude le boujour à tout le monde:touate,djabllaoui,bouame,kouadri,qui encore ah!el hadj khadi.abientot l'ami ferhaoui, oran. . -
- 15. benyoucef Le 31/08/2013
Bonjour Chantal
Je soutiens la bonne proposition de notre ami Ferhaoui, mon ancien professeur de dessin d'avoir l heureuse 'initiative de rehausser votre article par ses belles illustrations .Je sais bien qu'il détient une véritable mine d'or de dessins, aquarelles, peintures,croquis qui illustrent admirablement Miliana et ses alentours aux quatre saisons.Je pense bien que grace à son talent d'artiste, sa collaboration va enrichir et égayer sans doute vos prochains articles.Pourquoi pas ne pas réfléchir à lédition d' un vrai livre à votre honneur et à celui de la ville de Miliana, votre port d'attache.Un jour peut etre inchallah, qui sait?
Cordialement -
- 16. ferhaoui Le 31/08/2013
bonjour l'amie l'amiye,vous voyez,je m'amuse.je joue avec les mots.c'est une facon comme une autre de ne pas se prendre au sérieux.c'est une facon comme une autre de tuer le temps...pour ne pas etre tué!le saviez-vous bien notamment qu'on peut guérir la tristesse avec les mots? alors sans kada que serions-nous! deve...! et je reconnais le pouvoir magique du verbe dont-il fait preuve...oui! j'avoue c'est toujours un plaisir de le lire sacré ayadi!!! (n.b.pour le plaisir des yeux mon f.b.cliquez ferhaoui abdelkader quelques tableaux ma toute dernière collection ) l'ami ferhaoui oran. -
- 17. Chantal Le 31/08/2013
Que de vérités dans la profondeur de vos propos Amar ! Un véritable plaisir de vous lire ! -
- 18. L'Amiye Le 31/08/2013
Bonjour mes amis!
Coucou Ferhaoui! Je te propose que l'on travaille ensemble, enfin, un essai, moi les poèmes toi les illustrations, j'adore les aquarelles! Alors?
Je plaisante! Je suis ravie de venir sur ce site, la chaleur accueillante de Noria je la ressens d'ici! Mon ami Amar, ne change pas d'un iota, surtout pas tu es la cerise sur le gâteau, et la cerise de nos jour est le fruit le plus cher! Le bonjour à Kada, ah la la la la si j'avais un Kada! Et tu connais la chanson...
Amitiés,
L'Amiye, -
- 19. ferhaoui Le 31/08/2013
bonjour chantal,rien a dire...noria,a l'art et le talent je ne peux terminer cette critique purement esthétique et comment ne pas etre séduit,subjugué par le professionnalisme elle réussit parfaitement ce qu'elle fait en raison de l'expérience acquise dans l'exercice et le fonctionnement du site.au reste ma proposition de collaboration j'ai cru comprendre la realisation d'un livre ou un carnet voyage du moment que la matière première vous l'avez il suffit de réunir tous les récits. donc j'ai eu cette idée d'accompagnement :de dessins,aquarelles et mise en page..".le projet reste ouvert"c'est faire d'une pierre de coups!!! l'ami ferhaoui,oran. -
- 20. Amar Ayadi Le 31/08/2013
Bonjour la famille,
Ouah Ya Khouya Kada, Il est temps que je me taise. J'en ai trop dit. A écrire on s'expose décidément à l'excès. Un mot de plus ……un mot de trop …….
Kada, c'est écrire qui est le véritable plaisir ; être lu n'est qu'un plaisir superficiel.
Chaque lettre du mot crier est contenue dans le verbe écrire et écrire, c'est crier en silence………….
Ouah Ya Khouya Kada, il a dit : « Tu viendras longtemps marcher dans mes rêves, tu viendras toujours du côté où le soleil se lève et si malgré ça j'arrive à t'oublier, j'aimerais quand même te dire, tout ce que j'ai pu écrire aura longtemps le parfum des regrets… ».
Kada, Il y a des gens tellement pauvres qu’ils n’ont rien d’autre que l’argent…….
Un peu d’amour …….propre ……beaucoup d’amitié …….que de l’espoir………
Ouah Ya Khouya Kada, j’ai fait de toi mon ami ……mon confident…….
Kada, et tu ne te sentiras jamais seul…..
Ouah Ya Khouya Kada, on n’a pas changé…….on a simplement compris….la vraie valeur d’un moment ……le souvenir d’aujourd’hui……..
Kada, ne sois pas une personne parfaite……sois une bonne personne… et je ne veux pas d’une vie parfaite, je veux une vie heureuse……..
Ouah Ya Khouya Kada, rien n’est parfait dans toute relation et il faut simplement savoir en apprécier les différences…….
Kada, ne regrette pas le passé……..aujourd’hui est un demain d’espoir ……
Ouah Ya Khouya Kada, ne dis pas toujours ce que tu penses mais ne dis jamais ce que tu ne penses pas………….Fais ce que tu penses être bien, on te critiquera de toute façon….
Ouah Ya Khouya kada, hier raconte une histoire, demain reste un mystère, aujourd’hui est un cadeau et c’est pourquoi on l’appelle le présent……..
Kada, à l’horloge de la tendresse, mon amitié pour elle n’a pas eu une seule seconde de retard……….
Pour prétendre à une amie……à un ami , il faut d’abord savoir l’être …..
Ouah Ya Khouya Kada, la meilleure façon d’aimer une personne, c’est de ne jamais oublier qu’on pourrait la perdre à tout moment………..
Kada, l’amour n’est rien. Être aimé, c’est quelque chose. Être aimé par la personne que tu aimes, c’est tout……….
Ouah Ya Khouya Kada, parce que c’était elle et parce que c’était moi…… Avoir la pire mémoire c’est se souvenir de tout ………et qui songe à oublier se souvient..............
Kada, Il n’y a rien à pardonner, rien à excuser, rien à expliquer, rien à comprendre…..mais tout à oublier…….
Ouah Ya Khouya Kada, Victor Hugo a dit « Faire rire, c’est faire oublier. Quel bienfaiteur sur la terre, qu’un distributeur d’oubli ! »
Kada, la préservation du présent c’est l’oubli du passé, en commençant par apprécier d’abord ce que tu as déjà………
Ouah Ya Khouya Kada, apprendre à oublier pour rester présent…… et personne ne peut changer le passé
Kada, apprendre à oublier pour rester fidèle………et décider de son lendemain……
Ouah Ya Khouya Kada, Zut ! j'ai oublié ..............
Kada, c'est le début d'Alzheimer.......……
Amicalement
Amar Ayadi -
- 21. Chantal Le 30/08/2013
Bonjour l’ami Ferhaoui. Merci pour votre proposition. C’est extrêmement gentil à vous. J’avoue que lorsque j’avais envoyé mon texte « brut » à Noria et que j’ai vu ce qu’elle en avait fait, à savoir, l’ajout de photos très appropriées à chaque épisode ainsi qu’une excellente mise en page, il faut bien dire que cela rendait la présentation générale extrêmement « attractive ». Si je devais écrire un autre article sur l’Algérie, je ne manquerai pas de faire appel à votre talent et votre générosité que tout le monde connaît. Bien amicalement. -
- 22. ferhaoui Le 30/08/2013
bonjour l'amie chantal,ne serait-il pas judicieux ...je m'explique une simple éventualité:pour votre prochain récit je vous propose des illustrations,dessins,aquarelles,une peinture pour la page de garde.je vous le dis en confiance,cette suite d'images dessinées en prise directe,parfois à la sauvette décrivent miliana à leurs manières. parfois,l'oeil prend le virage,pivote,sur lui meme et fait le tour.c'est qu'il est au centre d'un espace et embrasse le tout.j'ai lu tous vos textes et j'ai remarqué que le coeur est partout,dans les pierres,dans le ciel,dans les enfants et dans nous "peuple algérien".certainement ces illustrations,racontent aussi un amour des lieux et des etres chers.l'algérie (miliana) ne se donne qu'à celle ou celui qui se livre.je crois que dans un récit,ou dans un livre pour réactiver la mémoire des lieux,il n'y a rien de tel que les dessins (des photos)mais cependant je pref:le coté esthétique !! qu'en pensez-vous!!! et "j'accepte la collaboration. l'ami ferhaoui ,oran. -
- 23. Chantal Le 30/08/2013
Merci Mohamed et Khaled pour vos compliments. Je ne pensais pas que mon article susciterait un tel intérêt. En ce qui concerne votre suggestion, Khaled, d’écrire sur le Miliana d’antan, à vrai dire, je n’en connaissais pas grand chose à l’époque où j’étais enfant et pour cause : j’ai « découvert » Miliana en mai dernier grâce, notamment, à Mohamed Landjerit. Lorsque j’ai quitté l’Algérie en 1962, il y a bien des lieux dans lesquels je n’étais jamais allée. Je ne connaissais de Miliana que le chemin qui menait de mon domicile à l’école, puis au lycée ou encore au jardin public ou la piscine. Les enfants n’étaient pas autorisés, à cette époque-là, à sortir seuls, a fortiori, les filles … Une page de mon histoire est tournée. Je reprends, à mon compte, la phrase qu’un internaute du site a utilisée dans un message qu’il m’avait fait parvenir : « savoir tourner la page sans la déchirer ». Je crois que c’est une belle définition. S’il est vrai que mon enfance a été ravagée par la guerre et une histoire familiale douloureuse, il n’en est pas moins vrai qu’aujourd’hui la page est tournée. Ce retour en Algérie en mai dernier et, surtout, l’accueil que j’y ai reçu de tous les algériens, sans exception, m’a permis de cicatriser bien des blessures. Si je devais écrire à nouveau sur l’Algérie, ce ne serait plus sur cette période de mon enfance mais peut-être sur un autre sujet auquel je réfléchirai sans doute lors de mon prochain séjour … -
- 24. CHENGABKHALED Le 29/08/2013
@CHANTAL.Chere amie quoi dire d'autre apres ce concert de louanges tres bien merité sur a la fois une qualité d'ecriture excellente et un recit si bien etoffé qu'on en devine derriere, même sans vous connaitre la trame d'une âme longtemps en quête d'une rencontre apaisée avec les joies et les tourments de son enfance a l'endroit même ou elle les a vécus. Il transporte le lecteur et le met au centre de ce que vous ressentiez.Tout est dit et partagé,les hesitations du debut,l'emotion,la joie et le plaisir de fouler le sol algerien,la redecouverte et les instants intimes d'une rencontre avec ses souvenirs d'enfance,la fin d'une rupture,la decouverte de nouveaux ami-e-s que rien n'aurait favorisé si ce n'etait ce retour, jusqu'au moment du depart et le goût d'inachevé qu'il laisse toujours.On serait tenté de vous demander de vous laisser emporter par ce bel elan et de continuer a écrire.Pourquoi pas nous raconter vos souvenirs d'enfance dans cette ville qui nous est chere.Ce sera une occasion pour le gamin que j'etais de decouvrir le Miliana d'antan.Bravo l'artiste. -
- 25. Chantal Le 28/08/2013
Vous êtes vraiment trop gentil Benyoucef ! Mais, soyez sans inquiétude, dès que j’aurai programmé mon voyage à Miliana, non seulement je vous préviendrai à l’avance des dates auxquelles j’y serai, mais je me ferai également un plaisir de visiter à nouveau la manufacture de l’Emir Abdelkader avec vous. D’autant plus que de vous écouter parler de l’histoire de l’Algérie avec la passion qui est la vôtre est un véritable enchantement ! -
- 26. mohamed.gouraya Le 28/08/2013
Merci Chantal.
Quelle vie.
Quel destin.
Et le bonheur de renouer.
Vous lire , c'est voyager dans l'émotion.
Bonne soirée à toutes et tous -
- 27. benyoucef Le 28/08/2013
Bonjour Chantal
Ce que je regrette amérement dans votre voyage à Miliana , c'est de ne pas pouvoir etre présent au musée de la manufacture de l'Emir Abdelkader le jour ou vous avez visité ce site.J'aurai pu vous reserver une visite exclusive avec Zoulikha pour vous fournir de riches explications sur ce monument historique que je gere depuis plus de 7 ans.J'aurais pu vous relater dans les moindres details le fonctionnement de cette ancienne forge que l'Emir avait édifiée au creux de ce magnifique site boisé...Dommage...
Je souhaite que le site de la manufacture sera programmé dans votre prochain voyage à Miliana car je me sens un peu redevable en vers vous .Je devrai honorer mon engagement culturel en vers une invitée d'honneur de votre rang.
Cordialement
Vordialement -
- 28. Chantal Le 28/08/2013
Bonjour à tous,
L’Amiye, Noureddine et Mourad. Merci pour vos messages plein de gentillesse.
Comme le dit si justement Noureddine à propos des médias qui donnent une idée négative d’un peuple algérien chaleureux et convivial … (j’ajouterais … des médias qui ne savent pas de quoi ils parlent …), je voudrais raconter une anecdote à propos d’un Algérien que j’ai eu l’occasion de rencontrer il y a plusieurs années au cours d’un Colloque qui avait eu lieu à Paris et dans lequel cet homme était intervenant. Il s’appelle Téric Boucebci. Il est le fils de Mahfoud Boucebci né en 1937 à Miliana. C’était un homme illustre dont vous avez sûrement tous entendu parler. Il a été assassiné en juin 1993 à Alger. Il était psychiatre et universitaire algérien.
C’est à la suite de l’assassinat de son père que Téric Boucebci - qui a une formation de psychologue et criminologue - avait décidé de créer une association dont le but était de prendre en charge des personnes victimes de violence et, notamment, des enfants. Il avait créé un premier Centre en 2001 avec 10 thérapeutes et 5 salariés. Il pensait accueillir une cinquantaine de personnes, il en avait accueillies … 1500 !!
Je n’ai jamais oublié l’intervention de cet homme, sa pugnacité et son courage. J’avais été fascinée par son engagement « positif ». A la fin de son intervention, les participants pouvaient poser des questions aux intervenants. Quand une femme a dit à Téric Boucebci qu’elle avait créé en Algérie « SOS lumières » (il s’agissait d’une écoute téléphonique pour permettre aux femmes battues, violées, victimes d’incestes et autres de s’exprimer et de verbaliser leurs souffrances) elle lui avait précisé qu’elle avait dû attendre deux ans pour obtenir des papiers ! Téric Boucebci, au visage affable, lui avait répondu que sa propre association avait mis 9 ans pour avoir le téléphone ! Cependant, il a poursuivi en disant qu’il existait en Algérie des choses positives mais qu’on en parlait pas dans la presse et que son but, à lui, était de voir le côté « lumineux » de l’humanité !
Son intervention m’avait tellement impressionnée qu’à la fin de ce colloque, j’étais allée le rencontrer pour lui dire combien je trouvais ce qu’il faisait en Algérie absolument remarquable et nous avons échangé sur l’Algérie et Miliana bien entendu.
Parfois, je me demande, justement, s’il n’y a pas qu’en Algérie que l’on rencontre des personnes d’une telle humanité ! -
- 29. Chantal Le 28/08/2013
Oua Ya Khouya Kada … Chantal, elle t’a fait quatre bises le 1 mai … toi, tu la fais rire toute l’année !! C’est pas juste Kada, moi je te le dis, c’est pas juste !
D’accord, ça commence comme du « Amar » mais cela n’est pas du « Amar » ! A l’impossible nul n’est tenu ! lol ! -
- 30. ZOUAOUI mourad Le 27/08/2013
BONSOIR CHANTAL,
Ton récit est ecrit avec passion et une grande émotion.Il dégage un sentiment nostalgique triste et affectif de ce passé qui nous parait enchanté aujourdhui.
De toute façon je me rejouis de votre PELERINAGE effectué dans votre pays natal où s est deroulée ta jeunesse et ce, après une si longue absence.....
Je félicite NORIA et ZOULIKHA en particulier pour l accueil chaleureux et hospitalier qu elles t ont reservé à MILIANA et ta visite à PALESTRO où tu es née.Je souhaiterai vivement que tu puisses retourner très souvent pour retrouver ta famille d enfance " LES ABDOUNETTES" et les " FERROUKHIENS".
Certes, on ne peut pas changer le passé mais on peut changer la perception que l on a .Le changement de perspectives conditionne le changement de futur qu on peut avoir.........
Amicalement -
- 31. Noureddine Le 27/08/2013
Bonjour Chantal
Texte plein de sincérité , le peuple algérien est dans sa totalité un peule chaleureux et convivial , malheureusement les médias menteurs d'outre mer donnent une image négative de ce peuple accueillant
D'Alger à Tamanrasset ce n'est que sourires et bienvenues -
- 32. Amar Ayadi Le 27/08/2013
Bonjour la famille,
On est de tout coeur avec vous Ya Lala Farah.........et je prends la liberté de taquiner une certaine l'Amiye
que Lala Noria semble bien connaître...........quand à Lala Chantal, c'est parfait..... que dire de plus .......sinon au plaisir de se revoir......surtout que j'ai eu droit à quatre bises, le 01.5.2013......
Oua Ya Khouya Kada, on est toujours la……..
Kda, et on n’est jamais las………
Ouah Ya Khouya Kada, au bord de l’eau, que pouvons nous chanter à celle qui semble apprécier Frank Sinatra ???………
Kada, et pour elle …….. je serai toujours ce Frank …..
Always, always,Ouah ya El Kebida………
I think that it is not hadja jedida
I am still contemplating the sea
You are far but always near……….
Do not blame us, if I still love her as before,
If I still think of her so often, more and more…
I cannot live, without the friends, without my friend…….
Yesterday she was my love, today she is my friend
And I write about friendship, about love
Today she is my friend, yesterday she was my love…..
The only language that with Kada, Ouah, we know….
That is the limits of my own kingdom, as you know .........
She was my love, my story….
She sticks in my memory……
Amicalement
Amar Ayadi -
- 33. noria Le 27/08/2013
Récit très sincère d'une dame, grande par son esprit vivace, son élégance, son humilité et sa gentillesse.
Tu as toute ma considération chère Chantal. -
- 34. noria Le 27/08/2013
Bonjour tout le monde,
@ L'Amiye: Merci d'être là ma chère amie et au plaisir de te rencontrer.
@ Toutes et à tous, je dis merci pour votre gentillesse et souhaite à chacun et à chacune plein succès et une bonne santé.
Une pensée particulière à notre amie Farah et lui dis que je suis en contact permanent avec sa maman et toute sa famille.
Bonne journée -
- 35. Chantal Le 27/08/2013
Merci Mohammed pour ton touchant message. Cela me fait réellement plaisir que mon article t’ait plu. Concernant ta suggestion de publication, il faut soit avoir un vrai talent (personnellement, je n’écris pas avec mon intelligence cérébrale mais avec mon intelligence émotionnelle) et/ou connaître le milieu de l’édition. Deux qualités dont je suis dépourvue. Je ne dis pas cela par « fausse » modestie mais parce que c’est une réalité. Je suis par contre très heureuse de m’apercevoir que mes « mots » tout comme mes « maux » d’ailleurs … ont été perçus favorablement par les lecteurs du site. Bien amicalement à toi. -
- 36. L'Amiye Le 27/08/2013
Bonjour Chantal,
J'ai lu avec passion et nostalgie votre récit qui jaillit d'un coeur d'une dame assoiffée de son pays natal, nous avons un point en commun nous sommes toutes les deux nées dans le Titteri, je vous souhaite de revenir très souvent en Algérie.
Par ailleurs Noria je te remercie de m'avoir "relancée" (dans ton gentil message), tu m'as vivement encouragée à élire domicile dans ce fabuleux site! Je t'embrasse.
L'Amiye, -
- 37. Benabdellah Mohammed Le 27/08/2013
Bonjour tout le monde. Merci Chantal pour ce récit à la fois passionnant et émouvant. Il a été mené de main de maitresse de bout en bout. Tu nous a permis de voyager en ta compagnie, de ton pays d'adoption au pays qui t'a vu naitre. C'est une aventure qui mérite d'être renouvelée pour une plus grande durée. Qui sait? Votre voyage peut donner des idées à d'autres compatriotes et faire des émules ,c'est pourquoi il serait souhaitable de le publier comme l'a suggéré Abdelkader. Merci encore une fois Chantal et sois toujours la bienvenue dans ton pays. Amicalement. -
- 38. Chantal Le 27/08/2013
Bonjour Benyoucef. Merci pour votre commentaire. Effectivement, le buste de l’Emir Abdelkader que m’a offert Zoulikha est arrivé en parfait état (par mesure de précaution je l’avais gardé avec moi dans mon sac à dos !). En ce qui concerne les autres cadeaux, étant donné que c’était Zoulikha qui s’en était chargé … aucune crainte à avoir. C’est un parfait « Ministre de l’intérieur » ! lol ! Tout est arrivé en parfait état ! Aucun doute sur mon retour en Algérie … par contre, compte tenu de mon expérience, une erreur à ne pas commettre à nouveau : ne rester QUE 8 jours ! lol ! Bonne journée. -
- 39. benyoucef Le 27/08/2013
Bonjour Chantal
En parlant de vos cadeaux que vous aviez reçu de vos amies, j’espère que le buste en plâtre de l''Émir Abdelkader est arrivé à Paris sain et sauf dans vos bagages lol..Merci de nous avoir apporter cet exposé exhaustif si bien écrit et bien décrit sur les différentes étapes de votre voyage en Algérie.Vous n'avez rien laissé, rien négligé , chaque événement est passé au peigne fin , dans ses moindres détails.Cet article restera un vrai journal de route témoignant de ce séjour agréable et bénéfique au creux des bras d'une coquette ville d'Algérie qui garde encore les traces de votre passé lointain et surtout la chaleur de ses habitants
Soyez la bienvenue pour un prochain voyage en Algérie
Cordialement -
- 40. Chantal Le 27/08/2013
Bonjour Abdelkader et merci pour votre si gentil et touchant commentaire. Si j’ai pris beaucoup de plaisir à écrire cet article, ma satisfaction est de constater qu’il vous a plu. Quant à un éditeur potentiel, je ne pense pas que mon article soit assez intéressant à publier pour d’autres personnes en dehors des « familiers » de ce site qui peuvent prendre connaissance de cet article quand il le souhaite. Sans compter que … je suis totalement dépourvue de tout sens « commercial » ! Mais, le fait que vous ayez évoqué cette possibilité, prouve que vous avez été sensible à la sincérité de mon message. C’est pour moi un très grand motif de satisfaction. Je vous en suis tout à fait reconnaissante et je vous en remercie. Bonne journée.
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