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Les Jeux de Mon Enfance/ Par Noria

 

Rassembler mes souvenirs d'enfance à Bab el Oued, c'est comme ouvrir un album de photos où chaque image raconte une histoire unique. Les trottoirs étaient nos terrains de jeux, et la marelle y tenait une place particulière, c'était un rituel, une chorégraphie innocente qu'on exécutait avec une précision presque instinctive. Loin du tumulte des adultes, un carré de craie traçait les contours d'un univers où l'imagination régnait en maître.

Le sol devenait une toile vivante, et l’on y déposait des boîtes de tabac, aplaties avec soin. Ces petits objets anodins, mais remplis d’une signification particulière, étaient lancés avec une adresse calculée, atterrissant dans une case qui prenait soudain des allures de frontière. Ce n’était pas seulement un jeu d’adresse, mais une danse où la légèreté des corps contrastait avec le sérieux des visages concentrés.

Ainsi, dans cet espace-temps fugace, on inscrivait notre passage d’une case à l’autre, bâtissant des souvenirs dans l'éphémère, où la marelle devenait le symbole d’une enfance qui, bien que révolue, continue de résonner à travers les rires oubliés et les boîtes de tabac usées.

La Marelle

 

Trois jeunes tambours

Le jeu des "Trois jeunes tambours" reste l'un de mes souvenirs les plus vivaces. Ce n'était pas une simple ronde, mais une véritable scène de théâtre improvisée. Nous choisissions nos rôles avec soin, et en chœur, nous chantions les paroles, tandis que les "tambours" revenaient de guerre avec une fierté mimée. Les discussions sur la fille du roi et les dialogues créés de toutes pièces ajoutaient une dimension magique à notre jeu. Les ruelles de Bab el Oued se transformaient en royaumes lointains, et chaque coin de rue devenait une partie intégrante de notre histoire.

        Paroles de la chanson

  • Trois jeunes tambours s'en revenaient de guerre (bis) Et ri et ran, ran pa ta plan. S'en revenaient de guerre !
  • Le plus jeune a - dans sa bouche une rose (bis) Et ri et ran, ran pa ta plan. Dans sa bouche une rose !
  • La fille du roi était à sa fenêtre (bis) Et ri et ran, ran pa ta plan Etait à sa fenêtre !
  • Joli tambour, donnez-moi votre rose (bis) Et ri et ran, ran pa ta plan Donnez-moi votre rose !
  • Fille du roi, donnez-moi votre cœur (bis) Et ri et ran, ran pa ta plan Donnez-moi votre coeur !
  • Joli tambour, demandez à mon père (bis) Et ri et ran, ran pa ta plan Demandez à mon père !
  • Sire le roi, donnez-moi votre fille (bis) Et ri et ran, ran pa ta plan Donnez-moi votre fille !
  • Joli tambour, tu n'es pas assez riche (bis) Et ri et ran, ran pa ta plan Tu n'es pas assez riche !
  • J'ai trois vaisseaux dessus la mer jolie (bis) Et ri et ran, ran pa ta plan Dessus la mer jolie !
  • L'un chargé d'or, l'autre de pierreries (bis) Et ri et ran, ran pa ta plan L'autre de pierreries !
  • Et le troisième pour promener ma mie (bis) Et ri et ran, ran pa ta plan Pour promener ma mie !
  • Joli tambour, dis-moi quel est ton père (bis) Et ri et ran, ran pa ta plan Dis-moi quel est ton père ! ...
 
 

Saut à la corde

Les après-midi d'été étaient souvent consacrés au saut à la corde. En petits groupes, nous faisions tourner la corde, chacune attendant son tour pour sauter avec agilité. Les rires, les encouragements, et parfois les chutes, créaient une ambiance de camaraderie et de compétition amicale. La corde tournait sans fin, et avec elle, notre bonheur simple d'enfants insouciants.

La ronde

Le jardin Guillemin était notre oasis, un lieu où nous pouvions échapper à la chaleur et nous perdre dans nos jeux. Nous formions des cercles et chantions des comptines, les grands arbres nous offrant une ombre bienvenue. Les rondes dans ce jardin étaient des moments de pure harmonie, nos voix se mêlant aux bruits de la nature, créant une mélodie douce et apaisante.

Jeu des osselets

Enfin, les marches de l'immeuble étaient le lieu de nos parties d'osselets. Assis en cercle, nous lancions et rattrapions ces petits objets avec une dextérité que nous perfectionnions chaque jour. Chaque coup réussi était célébré avec des cris de joie, et les erreurs étaient vite oubliées dans l'excitation du jeu. Les marches, usées par le temps et par nos jeux, étaient les témoins silencieux de ces moments de bonheur partagé.

 

Ces souvenirs de Bab el Oued, bien que lointains, restent gravés dans mon cœur. Ils évoquent une époque de simplicité et de joie, où chaque journée était une aventure, chaque jeu une histoire à raconter. Ces moments ont façonné mon enfance, tissant des liens indéfectibles avec mes amies et enrichissant ma mémoire de précieux souvenirs.

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