Ahmed MAHROUG/ Par Noria
Ahmed Mahroug : Un réalisateur d'exception
Ahmed Mahroug, un réalisateur d’exception, a marqué de son empreinte l’histoire de l’audiovisuel algérien. Né le 15 décembre 1953 à Miliana, il a consacré sa vie au cinéma et à la télévision, mettant en lumière la culture, l’histoire et les réalités sociales de l’Algérie à travers des productions d’une richesse exceptionnelle. Son parcours, jalonné d’expériences et de formations prestigieuses, témoigne d’une passion inébranlable pour son métier.
Dès son plus jeune âge, Ahmed Mahroug s’est illustré par son intérêt pour l’image et la narration visuelle. Après un cursus scolaire solide, il intègre l’École spécialisée de la télévision en 1974, où il se forme à la caméra. Il complète ensuite son apprentissage avec une spécialisation en direction de la photographie en 1982-1983, avant de se perfectionner à Paris au CIRNEA en 1993 et à la Rai Uno en 2001. Ces formations lui ont permis d’acquérir une maîtrise approfondie des techniques de réalisation, le positionnant parmi les figures incontournables du paysage audiovisuel algérien.
Professionnel rigoureux et créatif, Ahmed Mahroug débute sa carrière en tant que cameraman cinéma en 1976, avant de devenir directeur de la photographie, puis réalisateur en 1987. Son travail l’amène à collaborer avec les plus grands cinéastes algériens, contribuant à des films majeurs tels que « La Nouba des femmes du Chenoua » d’Assia Djebar, « Les évadés » de Mohamed Badri, ou encore « El Wassiya » et « Eldjar » de Mustapha Gribi. Son expertise en direction de la photographie se reflète également dans des séries documentaires captivantes sur l’archéologie, l’océanographie, ou encore l’histoire de la Casbah d’Alger.
En tant que réalisateur, Ahmed Mahroug s’est illustré par une filmographie riche et diversifiée, allant des documentaires engagés aux émissions culturelles et artistiques. Il est à l’origine de productions phares telles que « La terre et le taureau », « Le cinéma engagé », « Plus lourd que le fer » et « Polisario, année 15 », coréalisé avec feu Azzeddine Meddour. Il a également conçu et dirigé des émissions marquantes comme « Ciné TV », « Gaada 2004 » et « Kaléidoscope », tout en réalisant des campagnes de communication d’envergure pour diverses institutions.
Son engagement pour la promotion de la culture amazighe à travers la télévision a été un volet essentiel de sa carrière. À partir de 2009, il intègre la Chaîne 4 (Amazigh), où il développe des concepts novateurs mettant en valeur le patrimoine linguistique et artistique de l’Algérie. Il réalise ainsi de nombreux concerts, documentaires et émissions dédiées aux traditions et à la musique amazighe, contribuant à la valorisation de cette identité culturelle.
Distingué par le prestigieux Caracalla d’or pour le meilleur spot publicitaire au festival de Tébessa, Ahmed Mahroug a également marqué le domaine de la publicité et de la communication audiovisuelle, réalisant plusieurs campagnes et spots emblématiques pour des entreprises nationales et internationales.
Outre ses réalisations audiovisuelles, Ahmed Mahroug a joué un rôle pédagogique en partageant son savoir avec les nouvelles générations. Entre 2005 et 2008, il enseigne à l’ISMAS, formant ainsi de futurs scénaristes et réalisateurs, et contribuant au renouveau du cinéma et de la télévision algérienne.
Par ailleurs, Ahmed Mahroug a été l’un des premiers contributeurs du site algermiliana.com, où il a partagé de nombreux récits empreints d’histoire et de mémoire. À travers ses écrits, il a su capturer l’essence de Miliana et de ses figures marquantes, transmettant avec passion et rigueur les souvenirs et les récits qui ont façonné son parcours et celui de sa ville natale.
"Ahmed Mahroug s’éteint à l’âge de 66 ans, mais son héritage artistique et culturel demeure vivant, une source d’inspiration pour tous les créateurs et passionnés du 7e art."
Le 17 mars 2020, Ahmed Mahroug s’éteint à l’âge de 66 ans à l’hôpital de Miliana, laissant derrière lui un héritage artistique et culturel inestimable. Son apport à l’audiovisuel algérien demeure une source d’inspiration pour de nombreux créateurs et passionnés du 7e art. Son œuvre, empreinte d’authenticité et de rigueur, continue de résonner dans la mémoire collective, témoignant de son engagement indéfectible pour la transmission et la valorisation du patrimoine audiovisuel algérien.
Commentaires
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- 1. Abdouna Le 10/03/2025
Un bel hommage à Ahmed Mahroug. On ressent sa passion pour son métier et son engagement envers la culture de son pays. Un parcours remarquable. الله يرحمه
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