En hommage à Mr Cervera/ Par Med BRADAI
Bien loin ce temps de ces années lycée qui tout au long d’une scolarité nous ont marquées et nous rappelle encore des souvenirs ineffaçables et inoubliables. Pour moi, ces années ne furent que ceux de tout le long d’une belle époque des années 60. Et c’est là en ce lieu-dit Lycée Mustapha FERROUKHI que vogueront mes souvenirs pour retrouver ce passé.
De ces souvenirs lointains que l’on conserve et qu’on garde en mémoire, des fois ces souvenirs m’emmènent dans le temps jusqu’à trouver cet âge de nos 12 ans ou au plus. Ils m’emmènent là à cette place d’endroit où quatre murs de part et d’autres s’élèvent ne laissant au ciel qu'une ouverture pour faire pénétrer sa lumière tout comme l’est une bouteille à son bouchon et d’une petite cour avec ses 09 bancs en bois. Cet édifice où pas mal de mon âge en temps voulu n’ont pu l’atteindre mais que nos petites têtes ont franchi le seuil de sa porte pour la première fois. Je me rappelle que c’était inouï et un rêve inespéré pour tout élève du primaire d’être au Lycée de Miliana.
Mais ce qui m’a fait aussi revivre le temps d’une bouffée d’air de ces moments nostalgiques, c’est en fait dans les lignes de ce qui a été décrit et évoqué par Djilali Deghar en hommage à un personnage qui de son vivant avait pour nom Juan Cervera. C’est aussi comme si l’écho du texte proprement écrit par cet auteur me dictait entre autres de retracer au mieux les premiers pas de ce bonhomme de prof et son premier contact que nous élèves d’une classe ont eu avec lui.
Cette classe en ce temps de ma scolarité et dont je me rappelle si ma mémoire est bien encore bonne de quelques-uns de leurs noms tout en espérant n’en oublier aucun. De ces camarades de classe dont je garde d’eux les syllabes et les voyelles de leurs noms et prénoms pour les avoir épelés sont inoubliables tels que :
Benaouda Belkacem - Bouzid Mustapha - Benameur Rabah - Sid Houmou Brahim - Boubekeur M’hamed - Hadj-yahia Djillali - Heboula Mohamed - Koriche Mustapha - Abdelli Mustapha - Benbouta El habib - Chami Mohamed - Adib Larbi - Belkhechem Abdelkader - Belogbane Mohamed - Hattabi Mohamed - Taibouni Djillali - Tebbib Mokhtar - Taguine Amar Barbara - Halfaoui Benyoucef - Ghenam Ahmed - Ghouzi Mohamed - Larbi Bouamrane - Bensmail Mohamed - Heroual Mohamed - Cherchali Mohamed - Temina Aissa - Stambouli Ahmed - Oularbi Abdelkader - Djellouli Mohamed - Hachemi Radouane - Bouzidi Djillali - Bouzar Bouzar - Zouaoui Kamel et Bradai Mohamed.
Et, comme tout élève de cette classe et à qui il nous revenait après chaque année d’avoir à parcourir le chemin de notre scolarité dans sa liste tant que celle-ci conservait le dernier rang avec ce chiffre 3 qui la termine. Ce chiffre 3 cela nous mettait dans l’embarras du choix et à l’affectation des meilleurs profs. Peut-être avions nous comme toujours dit qu’un mauvais et triste sort en était ainsi jeté à cette classe avec son chiffre 3 qui la distingue et d’être ainsi à la traine des autres classes. Ou dirait-on encore qu’un sort lui en était jeté bien avant pour n’avoir à temps des profs avec son chiffre 3.
Mais proprement dit, cette classe nous a réunie tant d’années ensemble dans un même contexte commun de la vie. Alors, il n’en est et n’en sera pour moi qu’un désir nostalgique de retracer dans cette classe la venue de cette silhouette de ce personnage qui nous a marqué par sa simplicité. Des souvenirs qui en disent long avec ce prof d’espagnol fraichement arrivé au lycée Mustapha FERROUKHI.
Nous étions au début d’une année scolaire, la classe 3 s'attendait qu'un prof d'anglais s'amène comme il fut à toutes les autres classes 1 et 2 mais voilà qu'au bout du corridor qui relie la salle 6 à d’autres salles du couloir on voit venir la personne du Surgé Abdelwahab accompagné d’une autre personne inconnue à tous, plus petit de taille de grosses lunettes de vue lui couvraient les yeux.
Un large par-dessus d’hiver qu’on en voit plus maintenant de nos jours lui couvrait ses petites épaules. Ce pardessus lui tombait jusqu’aux bas des genoux. Ce qui le rendait encore plus petit de taille. Il avançait en parallèle avec notre surveillant général tenant dans sa main droite une petite serviette en cuir et qui dans sa démarche se balançait allant de l’avant à l’arrière. Dés à l’instant de son approche vers nous, notre attention fut attirée par quelque chose d’autre d’anormale dans l’aspect physique du bonhomme. Quelque chose manquait en lui. Bien après réflexion, on a fini par comprendre qu’au bas de la manche gauche de son pardessus, ni sa main ni ses doigts n’apparaissaient à la lumière du jour comme l’autre main de la partie du corps. C’était à cette première vue surprise que nous a été apparu Cervera en ce personnage encore inconnu pour nous.
A peine ce mystère dévoilé que nos beaux yeux qui rayonnaient de joie à un moment donné laissèrent apparaitre dans leur regard une déception totale à cette annonce cruciale qu’on ne fera non pas anglais mais l’espagnol. En ce moment bien crucial pour nous aucun n’en avait le cran d’en dire quelque chose de plus devant cette présence autoritaire d’un Surgé tel que Mr Abdelwahab que nous connaissions... Est-ce après les maths, les sciences, l’éducation physique c’est au tour de la langue vivante imposée de combler le fond de notre savoir. A notre connaissance, du choix de la langue aucun de nous élèves de cette classe n’avions opté pour la langue espagnol. Mais, il est dit que ce que qui est fait est fait et c’était en cours qu’en se désintéressait totalement de ce qui plaisait à ce cher prof Cervera. Cela faisait pour ce moment notre force à refuser cette langue, quant à l’administration du lycée du moment qu’elle l’avait imposée sans notre consentement, elle fut pour l’administration ce talon d’Achille cette faiblesse qui n’aurait pas dû être qui va la mener à se confronter nos parents pour les convaincre et résoudre ce problème au plus tôt.
Quant à nous dans l’ensemble, comme malheur à notre sort en n’en voulait pas à la personne de Mr Cervera. Ce qui nous intéressait faire de l’anglais et non pas l’espagnol. C’était des moments fous qui s’en suivirent qu’on passait avec lui en cours où chacun était libre de faire ce qui lui plaira de faire. Au fil des jours de la semaine les cours se suivent et se ressemblent, on ne voulait pas de l’espagnol. Et dans nos petites cervelles l’idée tramée persistait comme ça se dit dans l’adage : « Que Cela est prouvé qu’on obtient guère d’un homme ce qu’il ne veut pas faire. »
Mais ce Prof aux yeux pensifs savait comment utiliser cette faculté qui la tient peut-être de son expérience d’homme mûr pour nous en faire comprendre quelque chose de merveilleux dont nous tenions à la rejeter sans la connaitre. Sans avertir la surveillance ou mettre dans l’embarras l’administration du lycée Cervera en homme compréhensible employa sa façon d’enseigner pour nous dire tout simplement qui veut être aimé, qu’il aime. De cours en cours de sa patience et son amour à autrui il s’arrangeait pour faire tout ce qui était dans son possible pour nous faire admettre que l’espagnol est comme l’arabe tout en prenant ces exemples dont je me rappelle bien : de ce qu’on appelle en français mortier en bronze et de son pilon appelé el mihraz en arabe qu’en espagnol on l’appelle el mihraz, que la savate qui est chaussure en français et sabbat en arabe se dit aussi el Sabato en espagnol.
Il finira par nous dissuader par divers arguments à nous faire renoncer à cette obsession arbitraire à nos idées. Au fil du temps sa patience a fini par l’emporter sur nous et ils ne nous restaient qu’à suivre ses cours qui se faisaient par des écritures aux multiples bâtons de craie colorés sur un tableau noir. Il arrive même que s’il s’endort parfois profondément derrière son pupitre et que cela n’arrive que pour la circonstance au moment d’une composition trimestrielle il ramène des lunettes noires qui lui cacheront ses yeux pour nous en donner libre cours et qu’à cela permettra à chacun d’avoir une note au-dessus de 15 jusqu’à 21 sur 20.
Pour lui dès le début de notre contact, il savait qu’l était nécessaire d’avoir cette patience avec nous, qui grâce à elle il a pu créer l’ambiance que nous avions connu avec lui. Il était sincère avec nous, il nous parlait avec franchise il était plein de respect et de loyauté. Par le temps, nous avions fini par l’aimer et l’estimer. Il était l’apanage de la jeunesse que pour les internes, il en était cette bénédiction qui fera vibrer leurs rêves tous les jeudi soir. IL suffisait pour chacun d’avoir 20 cts avec soi en poche, le prix d’une entrée pour un film bien choisi par lui tel que « les disparus de Saint Agil». C’était ça Mr Cervera, tel que nous l’avions connu tout au début de nos 12 ans à cette époque.
Commentaires
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- 1. deghrar djilali Le 23/01/2017
Mr Braday , ,bonsoir,
Je n'ai pas eu la chance et l'honneur de connaitre le professeur Mr Cervera, mais d'après les anciens, il fut un grand professeur doté de beaucoup de qualité. D'ailleurs les anciens ne cessent de le glorifier et dire de lui n que de bonnes choses.D'ailleurs moi même j'en avais fias son hommage en écrivant un texte sur lui.Merci Mr Mohamed Braday de nous illuminer encore une fois avec ces anciens professeurs qui ont traversé monts et océans pour venir nous inculquer en nous donnant le savoir et la connaissance.
Djilali qui vous adore tous.
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