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Arrêt sur Souvenir / Par Meskellil

 Ce matin, je me suis préparée comme à mon habitude pour aller au lycée Abdou pour ceux qui le connaissent. J’aime bien ma vie de lycéenne, et je suis contente d’y retrouver les copines, certains professeurs que j’apprécie. Une journée très chargée aujourd’hui. Heureusement que les deux heures de sport vont nous aérer l’esprit, surtout que c’est juste après le cours de maths, deux heures dès le matin !! Quel supplice que cette crainte d’être envoyée au tableau ! J’aurai beau me cacher derrière les camarades, mettre des couleurs discrètes, faire semblant d’être complètement absorbée par le contenu de mon cartable, faire mine de ramasser une gomme ou un crayon tombés presque par inadvertance par terre, user de tous les subterfuges… Rien n’y fait ! Quand ça me tombe dessus, ben ça fait mal…Mémoires & Souvenirs

 Nous voilà dans la salle de cours. Vivent les maths ! Aujourd’hui, le prof nous rend les copies d’un devoir sur table, et annonce qu’on va le corriger ensemble. Au tableau précise-t-il ! Super ! Il rajoute que les résultats sont en dessous de tout. Affligeant ! Quelques rares copies sauvent la mise. Affolant ! Il promène un regard aiguisé à travers la salle, à l’affût d’une proie. Je me lance dans des incantations à voix basse : « ettlamès ! ettlamès ! ettlamès !» (Que tu sois aveuglé ! au sens figuré bien sûr !). Je me tasse sur ma chaise, rentre la tête dans mon cou. Je sens son regard fouineur, inquisiteur s’attarder de ce côté-ci. « Ettlamès ! Ettlamès ! Il passe ! Ouf, mon sortilège a fonctionné ! Oh non ! Il revient à la charge ! Cette fois-ci, il me regarde moi précisément, affiche un sourire sournois. Fichue chance et fichu sortilège ! Sûr qu’il va pas me louper ! « Mademoiselle ? Oui ! Vous ! Allez au tableau nous éclairer de vos lumières ! ».

Mes lumières se sont éteintes ! Complètement ! D’un coup ! La vraie scoumoune ! En plus, il se moque ! J’avais totalement loupé mon devoir sur table ! Il le savait puisqu’il a corrigé les copies ! Ah indigne professeur ! Que ne puis-je l’envoyer sur les roses ! Plutôt, sur les cactus tiens, ça lui ferait les pieds ! Je déglutis. Polie, je tente de l’en dissuader, de le convaincre que ce serait pure perte de temps, je ne saurais pas résoudre ce qu’il y a à résoudre, je n’y comprends rien, et je ne sais par quel bout prendre ce machin. Tu parles ! Autant parler à un mur ! D’ailleurs, les murs ne sont pas aussi insensibles qu’on le dit, ils peuvent aussi craquer, et même s’effondrer ! Mais pas lui ! Loin de le faire fléchir, mes supplications ne font que le conforter dans sa décision de m’envoyer au casse-pipe ! Sadique va ! J’essaie de résister encore… Il hausse le ton. Ben, voyons, des menaces maintenant !! Je capitule. Bon, puisque c’est comme ça… Déjà, je commence par prendre tout mon temps pour me lever, et encore plus pour aller à ce maudit tableau. Il écume ! Bien fait ! C’est ma petite vengeance, à moi ! Enfin, j’arrive devant le tableau après avoir bien traîné !

Le professeur est au fond de la salle. Je me tourne vers lui, dos au tableau, croise les bras et plante mes yeux dans les siens d’un air de défi. Moi, de toute façon, je ne sais pas du tout comment m’y prendre avec ce fichu problème, alors j’ai tout mon temps, jusqu’à la sonnerie de fin de cours s’il le faut ! Lui, il a un programme et un temps à respecter. Il sera bien obligé à un moment ou à un autre de me renvoyer à ma place ! Tout le monde attend que je me lance, y compris le prof. Vous pouvez toujours attendre ! Il y en a qui sont morts comme ça, à attendre ! Les minutes passent… longues, interminables ! Ça s’avère finalement plus compliqué que je ne pensais. Très inconfortable. Trop tard ! Impossible de faire marche arrière ! La tension commence à monter et devient perceptible. Je me sens toute moite. Je ne cèderai pas ! Lui non plus ! Il se contient. Beaucoup ! « Echchah fik, ça t’apprendra ! ». Les minutes s’écoulent. Lentement. Elles prennent un malin plaisir à s’étirer, à se détendre à l’infini. Je vais craquer ! Non, tiens bon ! Encore un peu ! Je vais perdre contenance. Non, redresse la tête, les épaules, respire un grand coup ! Enfin, il vocifère : «ce n’est pas moi qu’il faut regarder, mais le tableau !! ». Gagné ! Je rétorque, l’estomac retourné, le cœur au bord des lèvres : « Si vous voulez, mais ça ne changera rien, je ne saurais pas plus le résoudre en regardant le tableau ! ». Insolente je suis ! Furieux, il est ! Je me tourne vers le tableau. Le manège continue. Je suis de plus en plus tendue, mon cœur n’en peut plus de ramer, ma tête bourdonne un peu. Ça ne se voit pas. Enfin je crois ? Le temps s’égrène, interminable. Le bras de fer perdure… Usant ! Ah mais, quelle idée de s’être fourrée dans une telle impasse ! Le doute s’installe, mon assurance vacille…

Ubuesque cette situation ! Moi, les bras croisés à regarder ces chiffres et formules arrogants, refusant de me livrer leur secret, le prof, un demi-sourire ironique et même sardonique aux lèvres savourant je ne sais quoi, les camarades perplexes, certaines d’entre elles agitant frénétiquement le bras et le levant si haut qu’elles risquent de se le déboiter, et tout ça pour passer au tableau ! Lui, qui fait celui qui ne les voit pas ! Ah, j’te jure ! Une petite poignée de camarades bienveillantes tentent de m’aider en me soufflant des choses que je ne comprends pas. Tout rebondit sur mon esprit hermétiquement clos. Je ne pourrai jamais tenir jusqu’à la sonnerie. Trop dur ! J’ai follement envie de mettre les bouts ! Et advienne que pourra !

Heureux, lui ! Il jubile. Sadique, il entretient son plaisir, prolongeant par la même ma torture. Sa revanche est totale ! Revanche de quoi d’abord ?! De plus, il ne se prive pas de faire des remarques désobligeantes du genre, « alors, cette lumière, ça vient ? », ou « on n’a pas que ça à faire », « mais, réfléchissez, bon dieu ! » ! Il est très grossier parfois. Une fois, il m’avait fichue dehors et m’avait accompagnée d’un coup de pied que j’avais esquivé de justesse ! Tout ça, parce que j’échangeais deux, trois mots avec ma voisine de table, à propos du cours en plus ! Gonflé quand même ! Non, c’est pas une blague ! J’étais choquée, révoltée ! Bourreau d’ados, va ! Curieusement, il est apprécié de ses élèves. Pour toute autre chose que les maths, j’entends ! Beaucoup ont un petit faible pour lui, et même un gros, je dirais ! C’est vrai qu’il est pas mal. Jeune, beau, sympathique quand il lui arrive de l’être. Ça suffit pour emballer les esprits et les cœurs des ados. Dans l’autre classe, il y en a qui sont sérieusement amoureuses de lui, et elles le lui montrent en plus ! Elles passent leur temps à s’arranger, à rêvasser, à faire des yeux de merlan frit pendant ses cours. Dans notre classe aussi du reste, mais pas autant ! La prof de français nous a dit que c’était sa toute première expérience dans l’enseignement. C’est lui qui a souhaité venir en Algérie. Il y est resté d’ailleurs très longtemps, en Kabylie, avant de repartir en France.

Ah, oui, cette histoire de tableau devant lequel j’étais scotchée !! Eh bien, lassé et commençant à s’ennuyer ferme, le prof me dit dédaigneux : « allez, allez à votre place, je vous ai assez vue pour aujourd’hui ! ». Tomber de rideau. Le spectacle prend fin. Je suis épuisée. Il passe au numéro suivant : « Mademoiselle C., voulez-vous passer au tableau ! ». Je prends à nouveau tout mon temps pour regagner ma place, la tête haute ! Il faut rester digne que diable ! La demoiselle en question ne se fait pas prier. Elle se précipite, elle court, elle vole, radieuse ! Oh, ça va, pas la peine d’en faire des tonnes ! La voilà au tableau ! En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, elle fait sa démonstration. Trop facile pour elle ! On n’entend que le bruit ininterrompu de la craie sur le tableau, et sa voix ponctuant le déroulé de sa démonstration. Elle finit, regarde le prof, un énorme sourire lui barrant toute la face ! Fière, altière, un tantinet hautaine. Pas modeste pour un sou ! Bon, d’accord ! Je suis un peu jalouse, un peu hargneuse. Normal, non ?! Le professeur la félicite abondamment, et en rajoute encore une couche, exprès, histoire d’enfoncer le clou ! La camarade n’en peut plus ! Elle jubile elle aussi ! Oh, ça va ! Pas de quoi pavaner, c’est qu’un exercice de maths après tout ! Tu feras moins la fière quand on sera en cours de français ! Le français et toi, ça fait deux, tout comme moi avec les maths !

Arrêt sur Souvenir

 

 Je me sens quand même triste, et j’ai envie de pleurer. La boule que j’ai dans la gorge me fait mal. Je ne comprends pas pourquoi ce prof a pris autant de plaisir à me mettre en difficulté. Parce que je lui ai tenu tête ? Ben non, puisqu’il m’avait désignée avant. En tout cas, pas question de verser la moindre larme ! Il serait trop content ! Ça serait la cerise sur le gâteau pour lui ! Et ben, que dalle !! Pfffff !!! Vivement la fin du cours que j’aille me défouler sur le terrain de sport avec Mademoiselle Bakhtaoui. Elle, elle est toujours souriante, dynamique, débordante d’énergie, et ne met jamais personne en difficulté, même pour le saut en hauteur !

Commentaires

  • Benabdellah Mohammed
    ESSALEM à toutes et à tous.Quelle histoire rocambolesque!.Ce prof a éprouvé un malin plaisir a retourné une élève,en ridicule.Il en a fait une histoire personnelle.C'est dire que certains profs imbus de leur pouvoir martyrisent les élèves au lieu de les aider à surmonter leur timidité.Beaucoup d'élèves ont quitté l'école ou le lycée c'était selon, par l'absurdité de ces enseignants.C'est le meme exemple au lycée Ferroukhi où un enseignant de sciences naturelles terrorisait les apprenants.En tout cas Meskellil bravo tu as eu le dernier mot et tu as su le défier sur son propre terrain.L'honneur est sauf .Il se souviendra pendant longtemps de cet épisode.Bonne soirée à tous.
  • Belfedhal Abderrahmane
    • 2. Belfedhal Abderrahmane Le 19/07/2020
    bonsoir a toutes et a tous
    bonsoir MESKELLIL
    voila une bien bonne dissertation soutenue de bout en bout dans un style éloquent et si tlames n'a pas réussi à radicaliser les équations en mathématique il a par contre donne libre cours au verbe digne de citation en somme MESKELLIL c'est la culture pure et simple.
    Parlant de culture que penses tu de la déclaration de FRANÇOIS SAGAN ou de HELLIOT qui affirment que la culture c'est ce qui reste quand on a tout oublié encore une fois merci pour ton retour à l'écriture et j'espère que cet arrêt sur les souvenirs sera le redémarrage pour de bon
  • Meskellil
    • 3. Meskellil Le 29/01/2015
    Bonjour Mme Aklouchi,

    Non, Fatiha ne saura pas qui lui transmet ce salut! J'ai un souvenir très précis d'elle étant de la même promo. Elle était interne. Je ne saurais pas dire quelle(s) classe(s) on a faite(s) ensemble avant l'orientation de la classe de seconde? Je confirme en tout cas qu'elle était très studieuse comme l'a dit M. Ferhaoui. Discrète, simple, très avenante et aimable avec un joli sourire, candide, et désarmant. En tout cas, son souvenir m'est agréable et plein de fraicheur.
    Merci à vous Mme Aklouchi pour le retour que vous nous faites de vos "retrouvailles" avec Fatiha et de ce partage d'émotions!

    Excellente journée
  • Aklouchi
    • 4. Aklouchi Le 29/01/2015
    Bonjour Meskellil.
    Je ne sais si elle va reconnaitre qui est derrière Meskellil, mais je lui transmet le message intégralement.
    J'ai discuté avec elle pendant plus d'une heure hier soir; pas la peine de dire sa surprise (pourtant elle m'avait envoyé son tél dans l'aprés midi) et de son émotion. On a parlé de tout et de rien, surtout des moments du lycée (je précise qu'elle n'est pas de ma promo mais de celle de ma soeur, mais qu'importe, on avait tant à se raconter). on s'est promis de trouver le temps de se voir.
    Bonne journée à toutes et à tous.
  • Meskellil
    • 5. Meskellil Le 28/01/2015
    Bonsoir Mme Aklouchi,
    Beaucoup d'émotions que transmet le message de Fatiha que j'ai connue. Elle pourra peut-être à l'occasion passer dire un petit coucou! Mme Aklouchi transmettez-lui notre bonjour. Je suis contente que ce souvenir soit l'occasion d'en évoquer d'autres après des retrouvailles inattendues!
  • aklouchi
    • 6. aklouchi Le 28/01/2015
    Bonjour les abdounates, j'ai une surprise pour celles qui connaissent Fatiha El Eudjama. Je lui ai écris un message et aprés plusieurs jours, elle a fini par me répondre; je vous met sur le site sa réponse (après son accord):
    Message du 22/01/15 à 08h43>
    Chere KHEDIDJA>
    > Quelle surprise !!!Je suis ravie !je ne consulte jamais le courrier electronique de l hopital ; c est mon infirmiere qui a trouve ton message par hasard ; COMMENT VAS -TU ?Tant d annees sont passees ! j ai consulte le site du lycee mohamed abdou et j ai vue la photo , et j ai verse des larmes .
    > Ce lycee a fait de nous ce que nous sommes aujourd hui des medecins des professeurs des avocats des ingenieurs.......c était notre 2eme maison !
    > Comment va fatma ? EST ELLE EN France ?khedidja je souhaite te rencontrer et ( avec plaisir )nous avons tellement de choses a nous dire !> > bises fatiha

    Je l'appelle ce soir pour faire revivre les souvenirs communs du meileur lycée au monde!!!!!!!!
  • Meskellil
    • 7. Meskellil Le 27/12/2014
    Bonjour Noria, Bonjour M. Djellal,

    Vous avez gardé votre tête, et j'ai gardé la mienne! Ouf! On est saufs! (Lol). Je n'en ai jamais douté ceci dit, sinon je ne m'y serais pas risquée! (re lol) Merci Noria!
  • M.Djellal
    • 8. M.Djellal Le 27/12/2014
    Noria et Meskellil
    Tout d'abord je vous salue et l'ensemble de ceux qui ont contribue a faire de cet espace un grand success, et la bonne initiative de faire renconter les anciens et anciennes eleves de ces grands lycees avec leurs anciens profs
    Un jour d'octobre 2010 ,loin tres loin meme de l'algerie , j'ai eprouve une sensation intense de recul dans le temps vers les annees abolies.Je suis alle ouvrir mon laptop ,ouvrir la page google et taper ,"lycee khemis miliana".La je suis tombe sur votre site...
    Je vous estime beaucoup, et j'espere un jour vous renconter inchallah, encore une fois merci et merci pour ce travail .
    que Dieu vous guarde pour votre famille et pour nous tous.
  • Meskellil
    • 9. Meskellil Le 26/12/2014
    Au fait, il me semble bien qu'il s'agit en effet de l'élève F. Eleudjama! Quelle mémoire!
  • Meskellil
    • 10. Meskellil Le 26/12/2014
    Bonjour cher ami et grand frère Ferhaoui,
    Bonjour à tous,

    Merci beaucoup pour votre commentaire qui ouvre aussi une piste de réflexion sur la manière dont on se construit. Le ressort psychologique, ou cette formidable capacité à s’adapter, à surmonter des conditions de vie difficiles, des situations déstabilisantes, des traumatismes….La résilience d’un individu, d’un groupe, d’un peuple est cette capacité a rebondir face à l’adversité, à continuer à vivre, à se projeter dans l’avenir. Le récit, je le crois, participe de cette construction de soi.

    J. Bruner dit à propos du moi : « La manière dont on se construit soi-même au travers des récits [de vie] ne cesse jamais et ne trouve pas de fin […] Le processus est dialectique : c’est une recherche d’équilibre […] le moi est le résultat de nos récits et non une sorte d’essence que nous devrions découvrir en explorant les profondeurs de la subjectivité »

    Il dit également : « Les individus qui ont perdu la capacité à construire des récits ont perdu leur moi ». La construction de la personnalité ne semble pouvoir se faire sans cette capacité de raconter. Lorsque nous sommes dotés de cette capacité, alors nous pouvons construire notre personnalité qui nous relie aux autres, qui nous permet de revenir de manière sélective sur notre passé, tout en nous préparant à affronter un futur que nous imaginons »

    Merci encore cher ami et grand frère, excellente journée à vous.
  • aklouchi
    • 11. aklouchi Le 25/12/2014
    Re-bonjour,
    Oui c'est bien El Eudjama Fatiha; j'ai retrouvé sa trace par le biais du web (ce magicien),actuellement épouse Brakbi, ophtalmologue. Je viens de lui écrire un courriel pour lui donner l'adresse du site. J'espère qu'elle réagira bientôt.
    Les autres dans le désordre: Benmoussa Fatiha, Bouchakour, peut être Larbi Malika (?), Bourdouze Merbouha, Aklouchi Fatma, Nedjari Malika....
    Oui, pourquoi pas écrire un recueil de faits et d'anecdotes des 2 lycées.
    Bonne soirée.
  • ferhaoui
    • 12. ferhaoui Le 25/12/2014
    bonjour tout le monde. ma chère, p'tite soeur meskellil, cher ami djallal, toutes ces histoires dans la série: (arret-sur - souvenir) plus belles les unes que les autres...le ressort psychologique...de ces histoires me fascine.extraordinaire.outre le style,le détail,le décor des deux histoires donnent envie de broder et d'écrire une chronique ...encore mieux qui conviendrait à un roman...(ps.sur la photo dans la salle de classe au premier plan j'ai cru reconnaitre une élève :eljeumaa entre autres. l'ami ferhaoui, oran.
  • Meskellil
    • 13. Meskellil Le 25/12/2014
    Bonjour invité(e) et merci pour l'etymologie du mot "Etlam Es " que je ne connaissais pas! Je pensais que c'était un mot fabriqué qui n'avait aucune ascendance! Comme quoi! Bonne fin d'après-midi et merci encore.
  • invité(e)
    • 14. invité(e) Le 25/12/2014
    Bonjour,
    Merci pour ces récits qui nous font du bien en repensant à cette tranche de vie bien particulière. Dire qu'actuellement, ce sont les élèves qui font terreur aux prof...
    Le mot Etlames est un mot berbère qui se décompose en Etlam = nuit noire, et Es ou As = jour; sous entendu: souhait qu'il y' ait un voile devant les yeux (qu'il fasse noir en plein jour) pour ne pas être repéré(e).
    Bonne fin de journée et merci encore.
  • Meskellil
    • 15. Meskellil Le 25/12/2014
    Merci, M. Djellal! A bientôt et au plaisir de vos textes! Je donnerai ma tête à couper, aïe! que Noria sera ravie!
  • M.Djellal
    • 16. M.Djellal Le 25/12/2014
    Merci Meskellil
    ca va venir dans les prochains jours mais j'ai peur de Noria...elle coupe ma tete ...rire
  • Meskellil
    • 17. Meskellil Le 25/12/2014
    M. Djellal,

    Par petites touches, le récit est tout aussi appréciable ! Toujours un goût de reviens-y ! Vous êtes sûr que vous ne souhaitez pas écrire… Bon, je n’insiste pas ! C’est pour quand la suite ?
  • Meskellil
    • 18. Meskellil Le 25/12/2014
    Bonjour Kéryma et merci! Oui, des souvenirs similaires, j’en ai d’autres, et notamment en cours de maths, mais là, je ne me sens pas encore d’aller exhumer des souvenirs cuisants ! Et le coup de pied en question avec de grosses godasses qui plus est, a frôlé ma jupe! C’est aussi parce que j’ai été très réactive que j’ai pu éviter ce coup pas règlementaire du tout ! J’ai appris il n’y a pas si longtemps qu’il était décédé, paix à son âme. Approche pédagogique contestable, mais je ne lui en tiens pas rigueur.
  • M.Djellal
    • 19. M.Djellal Le 25/12/2014
    Meskelli et Keryma ,
    Cela s'est passé a Khemis Miliana Lycee Hamza un certain hiver des annees 80.
    Dans l'amphi,la foule,en tabliers crayeux ,s'entasse bruyamment.C'est un grand brouhaha joyeux... ils passent et repassent par-dessous les cloisons basses,ils calent leurs cartables et leurs manteaux ,s'organisent comme pour un tres long voyage...
    Enfin tout le monde est case dans l'etouffement croissant de la grande sale.
    Un silence relative se fait.
    Un home entre , vieux,grand,robuste,fierement drape dans son costume dont la proprete contraste avec le ton crayeux des autres....Son visage plus regulier,plus beau ,d'homme de la mediterranee.Ses yeux grands et tres noirs brillent d'un singulier éclat sous ses sourcils bien arcques.
    De sa main effilee d'oisif, il impose silence.
    C'est monsieur le Directeur,il va faire une evaluation du trimestre et distribuer les prix.
    avant de commencer, il a dit une belle phrase ( mes enfants le lycee est la meilleure periode de toute la scolarite)
    voila maintenant j'ai compris...
  • kéryma
    • 20. kéryma Le 25/12/2014
    Bonjour Meskellil et M.Djellal,

    Vos récits à tous les deux sont très émouvants, quoi que Meskellil m'a fait sourire "etlamess" c'est un mot que je n'ai pas rencontré depuis un bail! Rassure-toi nous sommes toutes et tous passés par là! Moi la première, ma pauvre quel calvaire!
    Je suis sûre que tu en as d'autres, des histoires comme celles-là! Allez raconte!
    Par contre M.Djellal et.... Si c'était à refaire? Je suis persuadée que vous donnerez cher pour revivre un seul instant, le temps du bonheur à l'ombre d'une "vie" en fleur, (la chanson de Dave détournée).
    Voyons M, 20/20 en maths! Meskellil a failli recevoir un coup de pied quelque part( elle n'en dit pas plus).
    Nous sommes toutes et tous inondés d'émotions et de nostalgie, nous avons nos propres histoires drôles et ou tristes, c'est pour cela que nous venons déverser nos sentiments, nos pensées, et tout ce que nous ressentons sur ce fabuleux site! Noria, un grand MERCI!

    Bon M.Djellal, je ne bougerai pas d'ici non vous avoir fait un peu sourire si j'y arrive! Donc voilà :

    Une dame fait des reproches à son boulanger:
    -Je suis désolée de vous le dire, mais votre pain est rassis!
    -Un peu de respect, Madame, je faisais déjà du pain avant votre naissance!
    -Justement, ce que je vous reproche, c'est de ne le vendre que maintenant!
    Alors? M?
    Je vous souhaite à toutes & à tous une très belle vie pleine de bonheur et de joie,
    Kéryma,
  • Meskellil
    • 21. Meskellil Le 25/12/2014
    Bonjour Nadjiba,
    Bonjour à tous,

    Merci Nadjiba! Alors à quand de nous concocter quelque chose avec ton style frais, poétique et si agréable à lire?
  • Meskellil
    • 22. Meskellil Le 25/12/2014
    M. Djellal bonjour,

    Votre histoire est très belle et aussi très émouvante. Et quel style!! J'aime beaucoup! A siroter doucement pour en apprécier toute la poésie et l'émotion qui s'en dégage! Bravo et merci! ça ne vous dirait pas de nous faire de ce beau commentaire un récit plus long? Par contre, pas la peine de remuer le couteau dans la plaie avec votre 20/20 en maths! Je plaisante, vous l'aurez compris!
  • Nadjiba
    • 23. Nadjiba Le 25/12/2014
    Bravo, magnifique récit ; un flash-back bienfaiteur aux temps lycée, profs, cours !!
  • M.Djellal
    • 24. M.Djellal Le 25/12/2014
    Merci Meskellil
    très belle histoire mais voici aussi la mienne
    Le retour au lycée,l'internat, après le weekend. C’était un samedi à l'aube, autour d'un foyer de bois humide, allume entre trois pierres,ma mère s'active, préparant le café. Sous le ciel noir, des nuages en lambeaux fuient, chassés par le vent qui hurle. Au loin, derrière les montagnes où une obscurité sinistre semble ouvrir les portes des ténèbres infinies, le barrage déferle et gronde, tandis que mugissent les oued boueux qui roulent des arbres déracinés et des roches arrachés au flanc déchiqueté des hautes collines rouges. Le pays est ravine, hérisse de chaines de montagnes enchevêtrées ,boursoufle d'un chaos de collines ou la brousse jette des tâches lépreuses.
    Il fait froid, il fait désole,il pleut.....sur les cailloux aigus, dans les flaques d'eau glacée de la piste sans non qui est la route du Douar, j'avance péniblement. Je vais droit devant moi comme les nuages qui s'en vont sous la poussée du vent...je vais avec un seul but dans la tête .....réussir....
    Après des moments longs, dans le froid atroce, j'arrive à l’arrêt de bus. Je monte dans un bus rouge d’où s’échappe une fumée acre et ou bourdonnent des voix d'hommes.
    A huit heures moins le quart, j'arrive au Lycée, premier cour deux heures de maths, le prof Mr K. nous rend les copies du devoir ......
    Résultats:moi 20/20 , Kamelia D. 10/20 et tous les autres en dessous de la moyenne.....
    Kamelia que je salue au passage est médecin en France et moi je suis recrute par les géants internationaux.
    Kamelia D. et moi les deux orphelins de père, on était les meilleurs de l’établissement ...Une pensée reconnaissante pour tous mes profs et l’équipe administrative Lycée Hamza Ben Abdelmoutalib Khemis Miliana des années 80 qui ont fait de moi ce que je suis maintenant ...je resterai toujours votre élève ,fils...je finis avec des larmes aux yeux.je pleure......

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