Le dormeur de la place/ Par BENABDELLAH Mohammed
Alors qu'en Europe et partout dans le monde occidental en ces années 70, la tendance était à la liberté tous azimuts, colorée par les slogans de l'époque (peace, love, freedom) sous les airs de pop-music, rock and roll, reggae et les camps des hippy avec leurs pantalons pattes d'éléphant, chemises à fleurs. En Algérie une timide incursion fit son apparition mais contrôlée de très près par les pouvoirs publics. La chasse aux sorcières était menée avec fermeté (la mini-jupe était interdite en public, les contrevenantes s'exposaient à des humiliations en règle, les couples qui se formaient étaient interdits de circuler dans la rue sous peine d'ennuis avec les autorités). Et c'est ainsi qu'un après-midi d'un Lundi du mois de Mai du début des années 70 si mes souvenirs sont encore exacts, alors que je me trouvais près de l'horloge à Miliana, j'entendis des coups de feu du côté de la daira. Je me dirigeai en courant vers le lieu des détonations en passant par la porte du musée qui n'était pas fermée à l'époque. Je fis irruption sur la place d'armes et un spectacle inouï me glaça, je restais figé à ma place et une peur profonde m'envahissait.
Un jeune homme se tordait de douleur, il était adossé à un mur. Je m'approchais doucement de lui et je vis sa jambe droite en lambeaux, le mollet ne tenant que par quelques restes de ligaments, Il tenait sa hanche droite, il était peut-être atteint à cet endroit. Ensuite il s'allongea sur le coté, le sang coulait à flot sur le trottoir. A cet instant, il me rappelait le poème d'Arthur Rimbaud « le dormeur du val » où il décrivait le jeune soldat couché sur le côté « il avait deux trous rouges au coté droit ». La scène était très rapide, à ce moment-là un panier à salade arrivait à toute vitesse et se gara prés du trottoir où était allongé le jeune homme. Un policier très célèbre à Miliana, en sortit précipitamment et se dirigea vers la victime. Il dénoua sa cravate et en fit un garrot autour de ce qui restait de jambe. Il le porta jusqu'au fourgon et démarra en trombe vers l'hôpital en actionnant gyrophare et sirène. Il laissa derrière lui une mare de sang.
Après recoupement, l'incident s'est produit lorsque le jeune homme emprunta la rue du lycée Mohamed Abdou pour admirer les colombes qui s'y trouvaient dans l'espoir peut-être, d'épingler l'âme sœur. Mal lui en prit, c'était sans compter sur le qui vive du policier. L'ayant vu, le jeune homme détala à toutes jambes et se dirigea vers La place d'armes. Le policier en fit une affaire personnelle et le poursuivra. Voyant qu'il ne pouvait pas le rattraper, il sortit son arme de service et tira sur l'infortuné qui s'écroula sur le pavé. Plus tard on saura que le policier à eu des démêlés avec la justice suite à cet incident. Moralité de l'histoire : les colombes du lycée valaient bien un sacrifice.
Commentaires
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- 1. assala Le 11/08/2016
J ai lu le recit de Mr Benabdellah sur l incident qui a eu lieu dans les annees 70 depuis le lycee Med Abdou jusqu a la place 8 Mai 45 , derriere la sous prefecture,. ce que je voudrais dire c est que j ai assiste a toute la scene du debut jusqu a la fin et j en garde des souvenirs tout en revoyant l evenement comme si cela datait d hier . Mr Boussefara qui venait surement de finir un chapitre de Lucky Luck ou celui d un roman noir , s est sans aucun doute , accapare le role d un scheriff ou celui d un heros du Far West venu nettoyer la ville de ses mechants. Nous en tout cas ., les quelques personnes , presentes sur les lieux , croyions a une plaisanterie . Nous etions decidees malgre le danger a ne pas en lacher une miette. c est ce que nous fimes jus qu a l ecroulement du bonhomme exactement en face de la demeure de la famille ABBES. Croyez moi mes amis , la prestation de Mr Boussefara ce jour la etait digne d un heros de BD. je suis certaine que la victime n a jamais cede a la tentation depuis ce jour la. Je voudrais ajouter que la mini jupe a l epoque n etait pas du tout interdite ni boudee par la societe comme l a ecrit Mr Benabdellah bien au contraire . C etait une tenue tout a fait normale qui faisait partie du quotidien de la gente feminine . Mr Benabdellah a peut etre confondu l epoque avec une autre survenue bien apres. Mes salutations a ce dernier que je salue vivement . c etait un professeur et un collegue remarquable. -
- 2. Djabellaoui boualem Le 10/08/2013
-----------------Salam alaikoum------------------
Mr Ferhaoui Abdelkader ma chargé de vous trasmettre ses salutations amicales et ses chaleureux souhaits de paix,de fraternité,de santé...Pour la grande féte de l'Aid el fitr. A tous les amis du site "AlgerMiliana".Un probleme de réseau l'empéche de se connecter. -
- 3. Djabellaoui boualem Le 10/08/2013
----------------------Salam---------------------------
A notre ami Djamel Touat,et bien joyeux anniversaire,avec des tonnes de Baraka,puis 1 parcours restant plein de ssaha oua ster,pour toi cet adage annasseri,bien milianais"vite séduit et vite lassé"...A toi de le deviner! Vu ta rareté sur le site.Amicalement. -
- 4. benyoucef Le 10/08/2013
Bonne fete de l'Aid à tout le monde .Mes meilleurs voeux.
Joyeux anniversaire à notre ami Dj.Touat, l'auteur des photos détournées .
Amicalement -
- 5. DTouat Le 09/08/2013
bsr ,mes meilleurs voeux de bonheur et de prospérité à toute la communauté musulmane. aid moubarek. -
- 6. GHANIA Le 08/08/2013
MERCI AMEL POUR TES BONS VOEUX,AIDEK MOUBAREK -
- 7. GHANIA Le 08/08/2013
SALAM ET SAHA AIDKOUMMMMMMMMMMMMMM -
- 8. Bouzar Bouzar Le 07/08/2013
bonsoir à l'occasion de l'aid elfitr elmoubarec je vous souhaite mes meilleurs voeux de bonheur et de prospérité à toutes et à tous les ferroukhiens et les abdounettes ceux qui vivent en algerie ou à l'étranger sans exeption et à toute la famille sans exeption wal el oumma eldjazairia djem3a. -
- 9. CHENGABKHALED Le 07/08/2013
UN BESSAHA AIDKOUM COLLECTIF,ET UN CLIN D'OEIL AFFECTIF A CELLES ET CEUX QUI ONT PENSÉ A CELLES ET CEUX QUI LE FÊTERONT AVEC LES MOYENS DU BORD SUR D'AUTRES CONTINENTS. -
- 10. ahmed Le 07/08/2013
bonjour ,
à l'occasion de l'aid -el-fitre; je vous presente à tous et à toutes mes meilleurs voeux de bonheur ,de piete et de prosperité (surtout à nos amis "zemagras" ,qui vivent dans la ghorba ).
et Allah yarhem ceux qui nous ont quittés et que Dieu les garde dans son paradis .
cordialement -
- 11. B.A Le 07/08/2013
oui Ghania.Tu as bien devine.C est Amel.Je t embrasse tres fort.Par la meme occasion je te presente mes meilleurs vœux a l occasion de l Aid ei fitr.A bientôt. -
- 12. Bouzar Bouzar Le 06/08/2013
Bonsoir mr AYADI OU saha ftourec à toi et à toute ta grande famille et merçi pour l'information de l'état de santé de RIOU MAHFOUDH et de m'avoir donner son numéro de téléphone pour le contacter directement.tu suis de pres et de loin tout ce qui se passe pour les ferroukhiens ou les abdounettes .tu étais notre maitre et tu le seras toujours . merçi beaucoup.à la prochaine inchallah. -
- 13. Amar Ayadi Le 06/08/2013
Bonsoir la famille
Ouah Ya Khouya Bouzar,
N° de mobile de notre ami Mahfoud Riou : 05 56 26 57 65.
Je l'ai eu à deux reprises au tel. il se porte beaucoup mieux.
Amicalement
Amar Ayadi -
- 14. Bouzar Bouzar Le 05/08/2013
bsr tout le monde je demande les nouvelles de l'état de santé de notre frere .camarade de classe .collègue. le gentil RIOU MAHFOUDH c'est un brave type .je l'estime beaucoup.c'est un ami d'enfance. tahour inchallah à toi et à tous les malades saha ramdhancoum ou saha ftourcoum. -
- 15. Benabdellah Mohammed Le 05/08/2013
ESSALEM à toutes et à tous.@ meskellil.Dans un précédent com. j'ai signalé que les pseudonymes constituaient une sorte de bouclier qui protège son propriétaire. Je conçois que pour une femme ,user de pseudo demeure une évidence parfois nécessaire pour différentes raisons qu'il est inutile de citer .L'anonymat procure une certaine liberté et une facilité dans l'écriture, sans limite, à l'opposé de celui ou celle qui se découvre. Celui -ci pèse ses mots et ne prend pas de risques inutiles de peur de tomber dans l'excès et de provoquer des situations parfois pénibles à gérer. Certains pseudos donnent à rêver et je pense aux noms de fleurs comme"orchidée,meskellil...Saha ftorkom wa shorkom. -
- 16. GHANIA Le 04/08/2013
Salam,et merci à messieurs Bouzar Bouzar et Zouaoui mourad ainsi qu'à madame Tachgoust pour leurs messages de bon rétablissement adressés à mon frére Riou Mahfoud,sans oublier B. A(je pense que c'est Amel),rabi ijazikoum. -
- 17. GHANIA Le 04/08/2013
Salam à tous et saha ftorkom,merci B.A pour ton gentil message,mais qui es -tu?J'éspère te lire bientot,bisous. -
- 18. meskellil Le 04/08/2013
Bonsoir à tous,
Voici un autre fait pas du tout anecdotique, et qui à première vue n'a aucun lien avec le drame qui nous est rapporté, mais est-ce si sûr ? Un certain jour, on rentrait du lycée une camarade de classe et moi, les cours étaient terminés, on avait un bout de chemin à faire ensemble avant de se séparer. On marchait tranquillement lorsque le grand frère de cette camarade (on devait avoir 13/14 ans) a surgi de nulle part, a foncé sur elle, et a commencé à la rouer de coups (de pied), en vociférant: rentre à la maison, qu'est-ce que tu fais dehors? Terreur, humiliation, colère, impuissance… d'un côté/ excès de zèle, abus de pouvoir, conditionnement complètement intégré… de l'autre côté, peut-être aussi un sentiment diffus de devoir accompli. Le spectaculaire nous interpelle plus, et c’est humain, que la violence feutrée, celle qui se passe à huis clos (violence douce), celle qui prend diverses formes, et qu’on ne voit même pas, celle à laquelle on contribue tous y compris celles qui en sont victimes.
Le policier a eu une réaction paroxysmique face à une « transgression » à l’ordre social établi. Il est la première victime d’un ordre social « consensuel ». La personne gisant à terre est quant à elle triplement victime (violence douce ou symbolique- étant donné qu’elle-même est supposée veiller au maintien de l’ordre social établi-, violence physique puisque le policier lui a tiré dessus, violence institutionnelle puisque l’institution a péché par négligence au minimum).
Les pseudonymes offrent aux femmes la possibilité de s’exprimer de manière relativement libre, et sans « s’exposer » dans un espace public qui ne leur est pas franchement ouvert. Leurs contributions enrichissent le débat et le sortent un peu du convenu, de l’attendu, du politiquement très correct. C’est un point de vue qui peut ne pas être partagé
Saha ftourkoum
Amicalement -
- 19. B.A Le 04/08/2013
salut Ghania.Tu as laisse un vide irremplaçable a ton ex lieu de travail.j espere que tout va bien pour toi.Prompt retablissement a Mr Riou.Bisous
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- 20. B.A Le 03/08/2013
abus de pouvoir ou excès de zele et dans tout ça est ce que l unfortune a garde des séquelles de ce malheureux episode -
- 21. Chantal Le 02/08/2013
Merci Khaled pour vos explications. Maintenant, j’ai compris ! Etant donné que je pensais être la seule à ne pas avoir tout « saisi », je remercie Orchidée d’avoir posé la question. -
- 22. GHANIA Le 01/08/2013
Salam à tous,saha ftorkom,je tiens à remercier messieurs BENYOUCEF,HAMID,CHENGAB et AYADI pour leurs gentils messages de prompt rétablissement envoyés à mon frére RIOU MAHFOUD,dieu merci il va mieux et suit son traitement.Encore une fois merci messieurs,rabi ijazikoum.Salaaammmm. -
- 23. CHENGABKHALED Le 01/08/2013
@ ORCHIDÉE.DE MON POINT DE VUE,ON PEUT IMPUTER CET INCIDENT COMME VOUS LE DITES A UNE SOMME DE TOUTES LES CARENCES ET MALENTENDUS DE L'ÉPOQUE.
UN AGENT DE L'ORDRE PUBLIC SANS FORMATION,PASSÉ DU "NIDHAME " POUR CEUX QUI L'ONT CONNU A UN COMMISSARIAT DE POLICE SANS TRANSITION PAR L'ECOLE DE POLICE QUI EXISTAIT POURTANT DEPUIS L'INDEPENDANCE A TLEMCEN.ON REMARQUE CA DANS LA MANIERE DONT IL A USÉ DE SON ARME DE SERVICE,BIEN QUE RIEN NE LE JUSTIFIAIT, SANS LE$ DEUX SOMMATIONS OBLIGATOIRES (DROIT RESERVÉ AUX SEULS GENDARMES).SI VOUS AJOUTEZ A CELA LE CONTEXTE DE L'ÉPOQUE,CE DUALISME QUI EXISTAIT ENTRE UNE JEUNESSE FORT EPRISE D'UN BESOIN DE LIBERTÉ D'UNE PART ET UNE POLICE UN PEU TROP ENVAHISSANTE ET SOUCIEUSE DE S'AFFIRMER SOUVENT PAR DES MOYENS CONTRAIRE AUX MISSIONS QUI LUI SONT ASSIGNÉS D'AUTRE PART,VOUS AVEZ LA PEUT-ÊTRE L'UNE DES RAISONS A L'ORIGINE DE CE DRAME. -
- 24. Orchidée Le 01/08/2013
Bonjour,
J'avoue n'avoir tjrs pas saisi le pourquoi de cet incident,et qu'on
ne m'accuse pas d'avoir abusé de chorba ou autre.Je suis à jeun!
Alors ya ikhwa soyez plus explicites,merci.
Syamkom makboul. -
- 25. CHENGABKHALED Le 01/08/2013
L'AUTEUR DE CE COUP DE FEU QUI AURAIT PU ÊTRE FATAL ET EXCEPTIONNEL EN CETTE PERIODE OU LES ARMES S'ETAIENT TUES DEPUIS UN MOMENT ETAIT AFFUBLÉ DE L'AMUSANT SOBRIQUET DE "BOUSSEFARA" POUR L'USAGE IMMODÉRÉ QU'IL FAISAIT DU SIFFLET DE SERVICE.IL EPROUVAIT QUELQUES DIFFICULTÉS A MARCHER EN RAISON D'UNE CLAUDICATION,HERITAGE DE SON SEJOUR AU MAQUIS.CET ACTE INSENSÉ ET DISPROPORTIONNÉ DANS UNE VILLE PLUTÔT CALME, A CRÉÉ DEUX DRAMES SUBSEQUENTS.CELUI DU JEUNE HOMME QUI HEUREUSEMENT A ÉCHAPPÉ A LA MORT MAIS QUI EN PORTE LA BLESSURE JUSQU'A NOS JOURS,ET CELUI DE CE PERE DE FAMILLE CONDAMNÉ A CINQ ANS DE PRISON ET RAYÉ DES EFFECTIFS DE LE POLICE NATIONALE.CE DRAME N'AURAIT JAMAIS PU SE PRODUIRE SI DEJA AU LIEU QUE LA POLICE NE PASSE LE PLUS CLAIR DE SON TEMPS A SURVEILLER LES ALENTOURS DE ABDOU,ORIENTAIT SES MISSIONS AILLEURS.ET SURTOUT SI LE COMMISSAIRE EN POSTE A MILIANA AVAIT SIGNALÉ A SA HIERARCHIE L'EVIDENCE MÊME.A SAVOIR LES SIGNES APPARENTS ET REVELATEURS DE L'INSTABILITÉ PSYCHOLOGIQUE D'UN HOMME QUI S'EST RETROUVÉ PAR DEFAUT AU SEIN D'UN CORPS CONSTITUÉ ET SURTOUT ARMÉ.MAIS BON CA C'EST AVEC LE RECUL,L'EPOQUE NE SE SOUCIAIT GUÉRE DE CE TYPE DE PREOCCUPATIONS. -
- 26. Benabdellah Mohammed Le 01/08/2013
ESSALEM à toutes et à tous. Le policier à l'origine de la bévue commise sur le jeune homme ,figure sur la photo qui montre le Président Houari Boumediene lors de sa visite à Miliana en 1968.C'est le premier policier à la moustache, à gauche. Pour le récit j'ai fait exprès de ne pas m'attarder sur les détails pour qu'il soit plus digeste. Par ailleurs cette histoire dramatique par ses conséquences, ne constitue pas une exception car nombreux sont les jeunes qui se sont fait attraper et ont passé de très mauvais quarts d'heures au poste et d'autres qui ont réussi à s'échapper. C'était comme le jeu du chat et de la souris, très souvent. Parfois ils se relayaient pour faire le guet et au moindre "akh la police" c'est le sprint digne de Morsli . La rue du lycée Abdou constituait un vrai traquenard mais de l'avis de tous elle valait la peine d'être visitée . On ne sait pas si les Abdounates étaient au courant de ce qui se passait au delà des murs du lycée. La question reste posée. Saha ftorkom. -
- 27. un lecteur Le 31/07/2013
C’était le temps des fleurs ,les gens ignoraient la peur.
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