La Ferme MICHALET
Perchée sur les collines verdoyantes qui ceinturent Miliana, la ferme MICHALET se dresse comme un témoin silencieux mais éloquent d’une époque révolue. Ce domaine, bien que moins célèbre que les récits glorieux inscrits dans les manuels d’histoire, recèle une richesse narrative insoupçonnée, profondément ancrée dans l’identité de la région. Située à proximité du chemin qui mène à l’ancienne gare d’Adélia, cette bâtisse n’est pas un simple bâtiment, mais une relique vivante. Elle raconte l’histoire d’un homme visionnaire, Michel MICHALET, maire de Miliana dans les années 1930, et d’un patrimoine marqué par son génie et son amour pour cette terre.
À l’apogée de son activité, la ferme MICHALET n’était pas seulement un domaine agricole, mais un centre d’innovation et de progrès, loin de l’aspect austère que ses murs imposants pourraient suggérer. Ce lieu, où nature et humanité s’entrelacent harmonieusement, fut rebaptisé «domaine Maghraoua» ou «Mustapha Ferroukhi» après l’indépendance, intégrant ainsi une nouvelle page à son histoire. Cependant, bien au-delà de ces changements de noms, la ferme MICHALET reste le symbole d’un projet ambitieux qui mêlait travail agricole et enracinement dans le terroir de la région.
Dominée par une grande coupole visible depuis des lieux stratégiques comme Ain Torki ou le "Petit Drapeau", la ferme MICHALET semble figée dans un temps où l’agriculture était porteuse de promesses. Michel MICHALET, homme à la fois pragmatique et visionnaire, transforma ce domaine en un véritable laboratoire agricole. Il y acclimata des variétés de cerisiers qui devinrent emblématiques : le Bigaro, le Gros Noir, le Tigré, et le Cœur de Pigeon. Ces arbres, véritables témoins d’un passé fertile, enrichirent non seulement le paysage mais aussi le patrimoine agricole de Miliana.
La résidence personnelle de MICHALET, située à proximité de l’actuel lycée Mohamed Abdou, dominait la ville. Érigée près des murailles de Miliana, elle offrait une vue panoramique sur la ville, permettant à son propriétaire de contempler les transformations qu’il avait contribué à façonner. Plus qu’un simple foyer, cette demeure était le reflet d’un bâtisseur profondément ancré dans sa communauté. Michel MICHALET n’a laissé ni statues ni monuments imposants derrière lui, mais son héritage demeure inscrit dans les paysages et les mémoires.
Aujourd’hui, malgré le passage du temps et les mutations qu’elle a subies, la ferme MICHALET reste un vestige précieux d’une époque révolue. Ses murs fissurés et ses vergers silencieux murmurent encore les échos d’une ambition visionnaire, d’une passion pour la terre et d’un engagement pour l’épanouissement de Miliana. À mi-chemin entre mémoire et contemplation, ce lieu appelle les visiteurs à plonger dans les profondeurs de l’histoire de cette ville, où chaque pierre et chaque arbre porte l’empreinte d’un passé fertile et fécond.
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