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Zyria, la relance andalouse/ Par Mohammed MIDJOU

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Les membres fondateurs : Debout de Gauche à Droite : Boulénouar Guemouri - Halim Métidji - Brahim Belkorichi - Ali Kacedali - Mohamed Tagrout -  Abderezak Djezzar (Zazak).
Assis: Benyoucef Abbes-Kebbir - Boualem Belkorichi - Benyoucef Rais - Nacer Ghiouèch - Kamel Sarri - Salah Semsadji.

Zyria

Fin de l'année 1996, en pleine effervescence d'une politique partisane endeuillant cruellement la famille algérienne, une morosité désastreuse régnait sur la cité des platanes et la nation tout entière. Des humains accablés par la psychose, l'inquiétude et le spectre d'un avenir incertain, en somme, dans un climat guère propice à l'esprit attractif, un petit groupe d'amis, tenace et nourri d'audace, bien que noyé par la tragédie inexorable, se forgea un destin amical et ne trouva de mieux au milieu de cette tourmente que, d'échanger des propos d'ordre culturel. Des potes aux liens fraternels tissés au fil du temps et les caprices de la nature, imprégnés de musique, optèrent spontanément comme par défi et orgueil, pour la relance de l'activité musicale, en hibernation pour les interdits d'actualité à l'époque. Une opinion donc, unanime, partagée cordialement par un accord de principe et l'information parvint à tous les nostalgiques en quête de défoulement dans le dédale des mélodies. Les nommés Kamel Sari, Salah Semsadji, Boulénouar Guemouri, Halim Métidji, Youcef Abbas-Kebbir, Ali Kacedali et Zazak se réunirent dans un premier temps dans les locaux de ce dernier, artiste peintre, au son des guitares, luths et mandolines, interprétant au gré des airs et au bon vouloir de la troupe, des mouvements musicaux enchanteurs de divers modes. Un début tout de même prometteur en ce temps de disette et il fallait bien réchauffer les esprits trop affectés par la bestialité humaine, sans scrupules.

Le temps passait avec ses joies et ses peines, les éléments concentrés sur leur objectif quand par hasard de circonstances, il leur parvint un jour, un écho les informant de la présence d'un docteur venu d'Alger, s'installer pour des raisons professionnelles libérales, disposant de qualités musicales susceptibles de conforter les rudiments de la troupe. Dans la foulée et toujours par l'entremise de Salah, il y eut sans réticence, un contact au terme duquel un compromis est vite trouvé, se résumant à la collaboration de cet invité en l'occurrence, le Dr Saâdaoui, méconnu encore pour se dissoudre corps et âme au sein du groupe. Sans verser dans l'amalgame et sans vouloir contrarier les intérêts ciblés par les uns et les autres, nous n'avons pas à rougir en affirmant que sa présence était précieuse et prodigieuse du fait de ses aptitudes intrinsèques et incontestables, développées et transmises gratuitement à tous ceux qui éprouvèrent dés lors, un vif attachement au classique entre autres, le narrateur, que cet avènement, école de musique, lui inspirait une réflexion, soit, un vieux rêve qu'il nourrissait depuis sa tendre enfance quand hier, les yeux rivés sur le petit écran noir et blanc, se dodelinait la tête au son de la parfaite harmonie instrumentale et la magnifique chorale entonnée par El-Mossylia et autres troupes, en verve à l'époque.

Continuant avec un rythme assez lent pour ne pas dire claudicant, un besoin de matériel se fît aussitôt sentir et vint l'idée de solliciter la maison de jeunes Med Bouras pour combler ce déficit. Une entente est vite trouvée avec les responsables et nos musiciens reprirent du service au sein même de cet établissement où l'on assista au renforcement du groupe par l'arrivée de Nacer Ghiouèche, les frères Belkorichi Braham et Boualem, Med Tagrout, Benyoucef Rais, co-fondateurs de l'association Zyria El-Andaloussia de Miliana. Avec une composante d'une telle envergure, le ton était supposé donné, pour la conception d'une entité homogène dans laquelle le cheikh B. Guemouri était pressenti au rôle de chef d'orchestre.

Les Neklabet et les Insirafet entonnés embaumant les cœurs et les âmes, les artistes comme les spectateurs informels se prélassèrent allègrement oubliant un tant soit peu, la grisaille engendrée par les effets de la tragédie nationale, abominable à l'extrême. Il n'est nul besoin de s'étaler longuement sur le caractère de l'individu, d'une nature sordide parfois, frisant le ridicule, véhiculée par chacun de nous, n'étaient-ce la raison, la sagesse et la concession qu'est-ce qui pourrait bien croître de radieux dans ce monde ?_ Une fâcheuse parenthèse pour dire que, malheureusement la frénésie démontrée au tout début de notre histoire et la conviction inébranlable n'ont pas eu l'effet escompté. Une étroitesse d'esprit à la dimension de notre ville, de mauvais réflexes ponctués de temps à autre par des altercations, heureusement surmontables, à l'issue desquelles il fût souvent pénible de trouver un terrain d'entente et reprendre la bonne route, par acquit de conscience de ne pas abandonner cet espace culturel en friche.
Un mauvais présage où l'atmosphère s'enveloppa d'un épais nuage grisâtre, annonciateur d'orages menaçants et prompts à altérer un tempérament ambiant et paisible, une animosité vite ressurgie, des irritations se firent sentir çà et là, des balbutiements grincheux quant à la technique pédagogique dispensée et aussi par incompatibilité d'humeur surtout, qu'on arriva à une situation regrettable de voir s'éclipser quelques éléments, sans demander de compte en dépit de leurs engagements fermes au début de l'opération. Par ce banal constat de quiproquo, il est confirmé une fois de plus que le lourd héritage que nous détenons de l'ère coloniale s'identifie aujourd'hui par la division, le clanisme, l'adversité, la dualité, un mental dégressif vide de réalisme avec lequel il est fort exclu de goûter à la gloire.

Sans vouloir falsifier le courant historique et épisodique de ce parcours honorable et fomenter l'antagonisme dévastateur, nous affirmerons judicieusement que le nommé Salah Semsadji, ancien musicien, partageant jadis la scène avec le groupe (Frères Torki d'Alger) cousins aussi de Kamel Sarri, est l'artisan maître dans la fondation, pour avoir modestement taper à toutes les portes, invitant les intéressés à rallier la troupe, en voie de consolidation. Une preuve encore de cette fougue intelligente lorsqu'il arriva à faire le lien avec Ibnou Zyri pour baptiser l'association au nom de cet historique acteur, rappelant l'An 972, de la reconstruction de la ville, et ce d'un commun accord avec ses consorts en refusant illico, l'appellation par Nassim El-Moulouk, terme jugeait-on, inconvenant et dont la consonance leur renvoyait une image moyenâgeuse où la servilité et la soumission aux monarques faisaient jadis, recette. Il se chargea par la suite du volet administratif en ficelant un dossier conforme au règlement et le déposer lui-même auprès des services concernés jusqu'à réceptionner peu de temps après, l'agrément, attestant officiellement, la naissance de l'association, un 16 Avril 1997, coïncidant avec la journée du savoir ou la science, une double commémoration depuis. Nous ne ferons pas l'impasse en signalant que pour son statut d'artiste, incarnant le rôle d'un rassembleur modérateur, méritant tous les respects d'un septuagénaire, feu Zazak (Abderrezak Djezzar) fût le premier président de l'association. De la reconnaissance donc, à ce genre de bâtisseurs, nous ne manquerons jamais de la leur acclamer haut et fort, c'est une de ces particularités distinctives qui fait toute la différence, motivant à volonté l'être humain qui, par ses attributs constructifs et son ambition, se propose de créer l'évènement.

Au lendemain de la défection de certains membres fondateurs, la troupe drivée par le chef d'orchestre Saâdaoui continua avec le même panache en accueillant au fur et à mesure, des mélomanes comme Azzedine Berrabah, Nasser Landjerit, les frères Bouadaine, Braham et Med, Aek Talakhir alias Speaceman, Kaci, Nassim Ouzegane, de tendance plutôt Chaâbi mais qui démontrèrent bien une passion pour l'andalou, une aubaine comme il est coutume d'entendre. Quant au ralliement du narrateur, ce n'est qu'au mois d'Octobre de la même année qu'il lui parvint le filon de l'existence d'une école de musique classique, suite à quoi, il n'hésita pas un seul instant pour confirmer son adhésion.

Pourquoi tant de détails, diriez-vous ? parce que, quand, chacun des acteurs dans ce tournant historique, s'en va avec sa propre version des faits, entachée d'illusions, de doute et d'incertitude et qu'un autre intervenant, s'ébranle avec un bémol dérisoire et impertinent en relatant un scénario aux propos discordants, dénaturant le cours normal des évènements, une impérieuse nécessité s'imposa alors, pour dire, basta à ce charlatanisme et d'établir les faits dans leur réalité, en présentant aux lecteurs, des informations fiables d'un vécu naturel tel qu'il s'est déroulé, pour ne point les laisser se surprendre par des bobards, d'où qu'ils viennent.

             Avec les salutations andalouses et fraternelles du signataire

Commentaires

  • M.Moussa
    ça fait beau...ça fait Culture...ça fait Honneur à Miliana... de voir ces beaux Gens ces Artistes malgrés eux... c est 1 luxe et beau Tic et Grand Look... pour cette ville des Hauteurs... et des Auteurs... des Acteurs ... tels que Jilali Rais/ Hamdane Boumaad/Fouzi Chahdaoui/ et l équipe de Mahfodh Twahri... les artistes du Quaada tels que Azaizia /Zazak _ allah Yarhmou_/Brahim Belkorichi /AEK Talakhir dit Spésmane........ et et beaucoup d autres.... les jeunes élèves qui sont au CEM et Lycées .... c est agréable et magnifique...
    en tout terme ....... bravo......... 1 salut grand comme Océan a Mme Nouria .
    BELLES PHOTOS EN ANCIENNES......
    M.MOUSSA

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