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Ode à Alger/ Par Mâamar FARAH

 

Camarade, entends-tu le souffle
Marin les vents qui ronflent
Dans le creux des vagues
La brise caresse les lilas
Et les terrasses embrassent la lune

Vois-tu la guérite
En haut de La Casbah
Ecoute le vent des mémoires
Raconter les cavalcades
Des enfants en godasses

Le fusil est trop lourd
Le sang est trop fluide
L’escalier trop rouge
Ecoute la rafale
Qui chante encore

Et la guérite de La Casbah
Ressortie des remises
Où dorment les tragédies
Ecoute la voix
D’un autre patriote
Qui secoue la nuit

Camarade dis-moi
Si tu entends le souffle
De la trahison
Derrière les murs du silence
L’espoir reviendra-t-il

Là-bas, en bas
Où sanglotent les mouettes
Sur les jetées solitaires
Où meurent les rêves
Vois-tu la barque

Les enfants qui décampent
Dans la brume du matin
La mer n’est plus bleue
La Casbah est abattue
Elle attend, elle attend

Accoudée aux balustrades
Qui regardent les cieux
Sans lumière, sans oiseaux
Et les enfants

Dis, les enfants reviendront-ils
Dis-leur s’il te plaît
Que sans eux, Alger n’est plus
Alger.

 

Ode  à  Alger

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