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Témoignage de Eliane BONNET

1er Mai 2013/ Lycée Mohamed Abdou - Miliana

Eliane BONNET 

  Mr le Proviseur
  Mr le Directeur d'éducation 
  Mmes du comité d'organisation
  Chères  Abdounates
  Chers Amis,

 65 ans ont passés depuis mes années lycée.

 Aujourd'hui je retrouve le cadre de mon adolescence.

 Vous me faites l'honneur de partager le privilège d'être la doyenne de ce jour.

 Toutes ces années lycéennes sont une empreinte indélébile... malgrè le temps qui coure. 

 Flattée...émue...heureuse de vivre avec vous ces moments de fraternité.

Je ne peux pas dissocier de ma pensée... mes anciennes amies du lycée, Noubya Zerouki, Geneviève et Fatma Hadj Hamou.

Aujourd'hui ...elles sont là ....présentes dans mon cœur...la vie nous a séparées...le lien que nous avons tissé dans ces murs est ineffaçable ...le lien qui vous lie tout autant à vos amies de lycée est inaltérable...le privilège de mon âge me permet de vous dire que je n'oublierais jamais ces moments de jeunesse...à tout moment, ils nous réveillent, nous bercent ...il arrive bien souvent que nous recherchions les visages, les noms, les souvenirs partagés.

À l'aube de ma vie, il me reste ces prénoms si chères que je n' ai jamais oublié...Noubya, Fatma, Geneviève, l'une aider les autres en français, une autre était spécialiste des mathématiques ...une complicité et un partage de chaque instant...et surtout des bonnes notes.

Je les ai longtemps recherché ...en vain.

Le Zaccar est le berceau de ma vie...un jour, je me suis retourné vers lui ..un regard comme seul au revoir...comme un parent que nous quittons...sur le quai d'une gare.

Je ne pensais pas qu'il me faudrait attendre 60 années  jour pour jour pour  le regarder à nouveau droit dans les yeux ...ce regard d'aujourd'hui est empli de tendresse, de souvenirs...il est à l'image de votre accueil... 

Le lycée rythma nos années de jeunesse, toutes, nous avons appartenu à cette établissement...aujourd'hui nous voilà rassemblées...vous avez toutes retrouver cette chaleur des retrouvailles ...j'aurais tant aimé serré dans mes bras mes amies de l'époque ...appréciez ces moments si  rares qui font un des  charme de la vie...ces moments d'amitié.

La fête est l'instant présent, aujourd'hui...comme jadis, la fête des cerises...les fantasias juste derrière les HBM où j'habitais...les odeurs...les gâteaux...la fête est une cérémonie d'allégresse, une communion collective...une tranche de bonheur.

Maxime le Forestier a écrit...

"Je suis né quelque part

Je suis né quelque part 

Laissez moi ce repère"... Le mien est ici...c'est pour cela que je suis parmi vous aujourd'hui.

« Le cœur a ses raisons que la raison ignore »...citation célèbre...j'ajouterai simplement que ce cœur dit vrai.

Je vous remercie toutes et tous pour ces moments si intenses, merci au comité d'organisation, merci beaucoup Noria....je me sens bien ici...je suis enfin... apaisée.

Merci 

 Eliane Bonnet

Commentaires

  • Michelle
    • 1. Michelle Le 09/04/2023
    Bonjour, très touchant et beau témoignage. Comme je sais et comprends la puissance de ces retrouvailles exceptionnelles, j'aurais aimé être là avec vous les filles ❤️ au prochain j'espère. Ça devait être génial.
  • Chantal
    Bonjour à toutes et à tous !

    Je trouve ce témoignage bouleversant ! Cela me rappelle mon propre retour à Miliana le même jour de la même année car si mes enfants et/ou petits-enfants n'avaient pas pu m'accompagner, ils m'avaient cependant beaucoup encouragée à faire cette démarche qui restera à jamais gravée dans ma mémoire comme le jour le plus merveilleux de ma vie et ce, grâce, entre autres, à l'accueil tellement chaleureux de toutes les algériennes et tous les algériens ! Jamais je ne l'oublierai !

    Bonne fin de journée !
  • Med Bradai
    • 3. Med Bradai Le 09/04/2023
    De son bref sejour en Algerie Christian fils de Mme Bonnet nous a adressé ce petit message ....

    De retour à la maison...avec une certaine nostalgie.

    Que de beaux moments sur cette terre d'Algérie ...tous ces jours accompagnés par les uns et les autres,toujours disponibles et à l'écoute.
    Il est difficile de décrire ce que nous avons vécu ...tant votre acceuil fut chaleureux.
    Maman est revenue sur sa terre natale et elle en gardera un souvenir magnifique de ces heures passées , c'est avec un sentiment d'apaisement qu'elle va pouvoir vivre les prochaines années
    Merci pour tout . De son bref sejour en Algerie Christian fils de Mme Bonnet nous a adressé ce petit message ....

    De retour à la maison...avec une certaine nostalgie.
    Que de beaux moments sur cette terre d'Algérie ...tous ces jours accompagnés par les uns et les autres,toujours disponibles et à l'écoute.
    Il est difficile de décrire ce que nous avons vécu ...tant votre acceuil fut chaleureux.
    Maman est revenue sur sa terre natale et elle en gardera un souvenir magnifique de ces heures passées , c'est avec un sentiment d'apaisement qu'elle va pouvoir vivre les prochaines années
    Merci pour tout .

    Ce jour là à une journée des retrouvailles 2013 J'ai rencontré cette petite famille des BONNET.

    Je me rappelle de ce qu’elle a dit à sa petite fille juste là arrivés à un endroit où elle habitait elle dira :
    Regarde ma petite fille, c’est là où vivait ta petite grand-mère.

    Ce jour là .
    Il faisait bien frais en cette matinée printanière à Miliana ce jour d’un 29 Avril. Enfoui dans une kachabia par ce temps matinal, je serpentais les rues de la ville jusqu’à la Place Ali la Pointe (ex : Pointe des Blagueurs). Et voilà, je vois à une dizaine de mètres devant moi ce que je cherchais. A leur apparence de marcher tranquillement je les ai reconnus. De dos je voyais parlant entre elles, une petite fille un sac au dos en bandoulière avec une autre plus grande qui marchaient au-devant, un peu derrière, Chris le fils pourvu aussi d’un sac au dos et que je connaissais depuis l’année dernière tenait compagnie à une dame s’appuyant à une canne. C’était sa mère, d’après le message que j’ai reçu de lui. Chris me présenta en premier sa mère, sa sœur et sa petite fille. Comme à mes habitudes, je me suis expliqué qu’il m’est difficile de m’exprimer oralement en français mais qu’on pourrait communiquer par des gestes. Chris qui me connait a bien ri à mes propos. Et sitôt les reconnaissances faites dans cette gaité qu’on décida d’entamer ensemble notre petite visite et promenade en ville. On remontait vers l’intérieur de la ville à partir de la rue de l’hôpital. Que de souvenirs ont apparu pour elle. Elle s’est souvenue devant cet hôpital que sa sœur à un temps donné y a été hospitalisée. A une question de curiosité, je lui ai demandé si elle a fait le lycée de filles. Elle me répondit qu’elle a fait les deux lycées ; le lycée de garçons et le lycée de filles. Alors, je lui ai dit puisque le lycée de garçons est sur notre chemin nous allons nous y rendre en premier lieu. Tout en continuant notre bout de chemin vers le lycée de garçons où elle a voulu s’y rendre pour une visite, qu’en cours de route même en voyant un autre édifice tout récent en construction avait pris place et lieu bien différent de cette ancienne architecture de ce temps elle nous indique que la gendarmerie était là. Même en âge avancé, sa mémoire était encore bonne, elle se rappelle tout de même d’une enfance qu’elle a laissée là derrière elle.
    Marchant à quelques dizaines de mètres plus haut, elle s’arrêta juste en face des trois immeubles peints d’une couleur jaune pâle qu’on appelle « HBM ». On a cru que c’est dû à la fatigue et qu’elle a bien besoin d’une pause vu son âge. Ce n’était nullement l’intention pour elle, en cet endroit l’émotion était bien trop forte pour elle de continuer sans s’arrêter, et moi sa petite famille son fils, sa fille et sa petite fille qui a bien voulu l’accompagner qu’on ne pouvait comprendre ce que ressentait son cœur à cet instant là et cet endroit-là. On voyait que ses yeux derrière ses lunettes de vue avaient un regard vers le milieu des trois immeubles. A l’un des trois édifices, qui ’étant le 2ème en descendant la rue du lycée Mustapha FERROUKHI, elle nous dit en nous le montrant, à moi, à son fils ainé Chris, à sa fille et sa petite fille. C’est là où nous habitions autrefois nous dit-elle, là au 2eme étage où vous voyez la fenêtre ouverte. Elle qui n’était en ce temps qu’une fille. Elle s’en souvient encore après tant d’années. Elle était là à se rappeler. Je lui ai proposé, si elle désire se rapprocher un peu plus de la porte d’entrée. Elle me répondit est ce qu’on peut. Je lui ai répondu .MAIS OUI bien sûr Mme, il n’y a aucun mal à ça .On traverse la rue une voiture nous cède le passage le temps de passer, de sa petite canne aidant sa jambe à supporter ce petit trajet qui parait seulement de quelques mètres à franchir, mais combien long à l’attente de la patience de la pauvre dame qui avançait pas après pas péniblement.
    Quand nous fumes arrivés à la porte de l’entrée sud de l’immeuble, je lui ai proposé est ce qu’elle pourrait supporter la fatigue à monter les escaliers jusqu’au 2eme, elle me dit, non, non mais peut être qu’on ne voudrait pas. J’ai vu son fils Christ qui tenait toujours sa maman par le bras ainsi que sa sœur et de leurs yeux j’ai su qu’ils acceptaient ce que leur mère ne pouvait me dire de son cœur. Elle accepta la souffrance qu’elle fera souffrir tant bien que mal à son pied à le faire monter jusqu’en haut des deux paliers afin d’adoucir un cœur arrivé au comble d’une joie inattendue. Tout au long des marches d’escaliers montant en spirale, Chris aidait sa mère marche après marche jusqu’au palier du 2 ème étage. Je voyais, que Chris aimait sa mère. Une mère de 85 ans qui peinait pour arriver à voir et à y toucher une porte vieille comme elle. Une porte qu’elle n’a pas franchie son seuil voilà plus de 50 ans et plus.
    Au 2 ème étage, j’allais frapper à l’une des deux portes du palier. Elle me dit, non ce n’est pas cette porte c’est celle-là, je la voyais à quelques centimètres seulement tout près de la poignée qu’elle veut tant toucher. Quand j’ai voulu frapper à la porte, elle dit encore une fois et si peut être qu’on on ne veut pas qu’on frappe à leur porte. Je la rassure qu’il n’en sera rien. Deux coups successives sur la porte suivi d’un troisième avec cette angoisse dans nos visages qui va nous ouvrir et quelle sera sa réaction en voyant tout ce beau monde devant sa porte. L’attente ne se fit pas attendre longtemps, qu’une dame nous ouvre la porte. Son regard allait de l’un à l’autre de nous puis nous demande avec un sourire en quoi puisse-t-elle nous être utiles. Prenant toutes mes précautions, j’essayai de lui expliquer la raison de notre présence au-devant de sa porte. Mais quelle fut notre surprise, en entendant d’elle des paroles de bienvenus. Elle nous dit « Soyez les bienvenus , alors c’est pour les retrouvailles du lycée que vous êtes venus » et je lui ai présenté que cette dame-là devant elle, est venue de France en compagnie de sa petite famille, et de lui dire que l’occasion s’est présentée pour elle en cette circonstance de voir la maison où autrefois elle habitait et qu’elle a bien voulu la faire voir à ses enfants et à sa petite fille.
    La bonne femme nous dit avec un gros sourire que tout le plaisir est pour elle. Elle l’invita à entrer avec tous les honneurs d’une invitée. Elle lui ouvrit toute grande la porte en dégageant de côté le rideau de porte. L’émotion était bien trop forte pour la bonne vieille dame que ses pas ne purent avancer avant ses yeux. Elle resta figée une main appuyée sur sa petite canne, l’autre main essuyant quelques larmes que ses yeux n’ont pu retenir. Bien après, elle dit je me suis rappelée de ce souvenir lointain là où mon frère en haut d’une échelle au salon à l’aide d’un pinceau faisait d’une couche de peinture le beau de notre maison et que mon père bricolait dans la cuisine.
    La bonne femme les fit entrer au salon et me dit qu’elle va leur préparer un bon petit café de maison. Elle en fit de même pour moi d’entrer, je m’en suis excusé pour lui dire que j’allais chercher Mr LANDJERIT. Avec l’arrivée de Mr LANDJERIT, qui connaissait la ville plus que moi, la visite de la ville allant du Musée et tout le long de la Rue Saint-Paul jusqu’à la piscine de la ville avait tout un historique à éveiller des mémoires.
    C’est de Mme Bonnet et ses enfants qu’il s’agit. Ils sont venus de France ce jour-là pour être présents aux retrouvailles des filles du lycée Mohamed Abdou du 1er Mai 2013.
    Mme BONNET était élève à l'école normale de Miliana appelé aujourd’hui Lycée Mohamed Abdou.
  • M.Moussa
    • 4. M.Moussa Le 10/05/2013
    Considerez vous Mme Eliane Bonnet ce lycée est le votre est que vous etes à vtr age notre Grande Soeur ... vs etes par nos coutumes et notre foie dans nos yeux ... nous sommes malgrés l age et l histoire frères et soeur .. mes respects les plus profonds pour vous ... et venez tant que vs voudrez .... M.Moussa (Proviseur du lycée )

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